regis Perray et la répétition

on peut bien sûr s'interroger sur les "actions", "installations" et "performances" qui sont proposées dans les expositions et sur les places publiques.

Un ancien élève des beaux-arts avait terminé son cycle d'etudes en venant tous les jours à heures fixes poncer le plancher de son atelier, cm par cm. Le tout étant photographié chaque jour pour créer un journal de son plancher.

Actuellement il fait des installations dans différentes villes et expositions, ce qui l'amène à bien connaître certains matériaux (comme le fer), à proposer des idées qu'il fait réaliser par des professionnels de la métallurgie. Il vit avec eux pendant un mois ou deux, tous les jours, et "l'installation" est le fruit de leur collaboration.

on le voit à l'oeuvre ici.

cliquer sur le site de regis perray et cliquer pour voir ses Actions

Régis Perray expose à la Garenne-Lemot près de Clisson
en compagnie de Valérie Kolakis, Jérôme Fortin, Jean-Guillaume Gallais, et des oeuvres de Julie C. Fortier et Eric Fonteneau


Hanté par la répétition des actes, il était normal qu'il participe à une exposition sur le thème de Sisyphe heureux, celui qui recommence sans se lasser de remonter la pente avec son caillou (en fait un rocher !)

Ici Régis Perray s'est livré à la répétition d'un gonflage/dégonflage de son canot pneumatique : nouveau scarabée, il le descendait chaque jour vers l'Erdre, puis le remontait à la même heure par le même chemin.

A l'exposition, Regis perray se montrait fidèle à lui-même, en proposant un coin de parquet à astiquer


j'ai mis les patins, à vrai dire c'est un peu lassant, et il est bon de passer à autre chose.


Julie Fortier prend le mythe de Sisyphe au pied de la lettre. Comment partir en vacances avec le fardeau (psychologique/matériel) du quotidien ? c'est une interrogation que lance cette artiste.

S’« il faut imaginer Sisyphe heureux », comme l’écrit Albert Camus, c’est qu’il trouve son bonheur dans le simple fait d’accomplir sa tâche absurde à l’infini : la satisfaction vient de l’action même de faire et refaire sans cesse, plutôt que de l’achèvement.

« Heureux comme Sisyphe » veut précisément interroger la création comme répétition et – peut-être – oubli du geste. L’œuvre est alors composition à partir du mouvement identique réitéré avec obstination et opiniâtreté.

Parmi ces artistes Jean-Guillaume Galais collectionne, etablit depetites plaques d'aluminium en équilibre instables (Grammages), toujours à réagencer.

Sur ce site, une video qui présente les artistes et leurs projets.

Voila une belle gisante qui illustre le vers de Ronsard

Citation :

Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.

je trouve aussi interessant ce partage de rites funeraires.

Personnellement, je ne suis pas partisan des potées de chrysanthèmes qui me rappellent ma tante sortant de chez le coiffeur, à la fois ridicule et fière de sa "mise en plis".

Je préfère d'autres chrysanthèmes aux allures champêtres,


je trouve émouvantes les tombes italiennes avec les photos des disparus, et celles des gitans avec les présents et bouteilles de vin qui accompagnent les partants.

rotko a écrit:

je trouve aussi interessant ce partage de rires funeraires.

Ben quoi ? C'est ce que j'ai lu ! J'aime la démarche (des rites, des rires...).

Il y a en effet des rires respectueux et qui correspondent à la personnalité du défunt, qu'on momifie dans un esprit de sérieux, somme toute assez déplaisant.