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 Le cerveau n'a pas de sexe

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Elsada
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Luca
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Luca
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MessageSujet: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyVen 14 Oct 2011, 09:20

Conférence de Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de recherche à l'Institut Pasteur, 2011 : Le cerveau a-t-il un sexe ?
(Ne pas hésiter à regarder la vidéo, elle est très vivante et très drôle, même si la qualité du montage laisse à désirer.
Patience, le lancement est un peu long. Il vous sera peut-être demandé de vous abonner : acceptez, c’est gratuit, on ne vous demande même pas vos coordonnées et ça n’engage à rien.)


Les idées reçues ont la vie longue :

Quelques titres parus récemment dans les médias : « La science montre que les hommes et les femmes pensent différemment », « Si je suis bête, c’est de la faute à maman », « Naît-on homosexuel ? », « Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire une carte routière », « Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus »… Sur quelles données ces déclarations sont-elles basées ?

Les femmes ont un cerveau plus petit que les hommes, elles sont donc moins intelligente.
> Lien entre taille du cerveau et intelligence : aucun.

Les femmes sont douées pour faire plusieurs choses à la fois car la communication entre leurs deux hémisphères cérébraux est plus développée.
> Pas du tout.

Les femmes sont douées pour le langage car elles utilisent leurs deux hémisphères pour parler.
> Pas du tout non plus.

Les différences d’aptitudes mentales entre les sexes ont une origine biologique.
> Les différences en question ne sont détectables qu’à partir de l’adolescence et disparaissent avec l’apprentissage. L’éducation et la culture joue donc un rôle essentiel dans l’émergence de ces différences. De plus, l’estime de soi et les stéréotypes de genre influencent les résultats des tests.

Écarts de performance en mathématiques entre filles et garçons aux États-Unis.
> En 20 ans (deux enquêtes différentes en 1990 et 2008) cette différence a disparu. C’est donc l’éducation qui explique les différences de scores de 1990.

L’impact de l’éducation sur le cerveau :
Le bébé humain naît avec 100 milliards de neurones (qui cessent alors de se multiplier) reliés par un million de milliards de connexions dont 90% se forment après la naissance, accordant ainsi un rôle essentiel à l’éducation et à la culture.
Chez les pianistes professionnels : épaississement du cortex cérébral dans les régions qui contrôlent la coordination des doigts et l’audition, proportionnel au temps consacré à l’apprentissage pendant l’enfance.
Une expérience d’apprentissage de jonglage chez de jeunes adultes : en 3 mois, épaississement des régions cérébrales qui contrôlent la coordination motrice et la vision. Arrêt de l’entraînement : rétrécissement. Même résultats chez des personnes de 60 ans.

La plasticité cérébrale :
« La variabilité qu’on peut observer entre les individus d’un même sexe égale ou dépasse la variabilité entre les sexes… La structure et le fonctionnement du cerveau se modifie en fonction de l’histoire vécu par chacun, nous avons donc tous des cerveaux différents indépendamment du sexe. En revanche, nous avons tous en commun ce cortex cérébral doué de plasticité… L’expérience – concrète ou abstraite – modifie la structure et le fonctionnement des circuits de neurones. »

Un exemple absolument extraordinaire de plasticité cérébrale : un homme de 44 ans ayant une vie tout à fait normale et qui s’est révélé souffrir d’une hydrocéphalie. Autres exemples : l’efficacité de la rééducation chez les personnes victimes d’AVC.

Le mythe de la préhistoire :

Les hommes partent à la chasse et à la guerre, il doit donc savoir s’orienter dans l’espace. Les femmes restent à la caverne et s’occupent du foyer et des enfants, et donc s’exerce au langage.
> Pure spéculation idéologique : pour les préhistoriens, il n’existe aucune trace qui permette de reconstituer la vie sociale de nos ancêtres.

En conclusion :
L’objet de la conférence n’est pas de nier les différences entre les hommes et les femmes mais de remettre le débat sur un terrain objectif prenant en compte non seulement la biologie mais aussi tout ce qui relève de l’environnement social et culturel.
Au 19e siècle, les mesures du crâne et du cerveau ont été utilisées pour justifier la hiérarchie entre les sexes, les races et les classes sociales. Au 20e siècle, l’extraordinaire plasticité cérébrale a été démontrée grâce aux progrès des moyens d’investigation (génétique, imagerie cérébrale…).
Malgré cela, il existe une persistance de l’idéologie du déterminisme biologique, d’où le devoir de vigilance de tous, scientifiques et citoyens, face aux risques de détournement de la science.
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 19:08

la vie est différente selon qu'on soit un homme ou une femme, alors sans doute que le cerveau n'a pas de sexe, mais puisque cette vie est différente selon le genre ; pourquoi ne pas considérer qu'il en a un ?

ne serait-ce que par conditionnement progressif à être une fille ou un garçon ?

conditionnement, donc sous conditions, et notamment sociales, familiales, affectives, religieuses ...

et de ce fait nous devenons nous-mêmes notre propre conditionnement

==> si le cerveau avait un sexe, ce serait LE nôtre, et pas le sexe mâle ou femelle en général

et aussi,

==> je crois que le sexe des Hommes est un "sous-sexe", c'est à dire que le sexe principal d'un individu serait son cerveau
( sexe ressemble à axe ; l'axe animal est la reproduction et ce qui tourne autour ; l'axe humain est un axe de créativité et d'interprétation, c'est un sexe qui apprend à nourrir un sentiment inconscient de mort imminente, le tout dans une jouissance au fond perpétuelle )

====> le sexe des Hommes est donc une annexe du cerveau, car les Hommes ont conscience que leur sexe n'est pas tout, mais qu'ils ont aussi des mains, des bras, des pieds, des jambes ...

De cette façon on pourrait presque dire qu'il y a comme un sexe social, un sexe familial, un sexe professionnel, affectif, culturel, religieux ...

Et on en revient au point de départ, comme au point d'arrivée ; nous sommes notre propre conditionnement, dépendament de la société, de la famille, de la profession etc ...

Mais la vérité est bien plus hermétique que cela, car elle se situe surtout ni dans le point de départ, ni dans le point d'arrivée, mais plutôt en permanence entre les deux ... jusqu'à la mort


Dernière édition par pendantce le Lun 24 Oct 2011, 19:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 19:21

pendantce a écrit:
la vie est différente selon qu'on soit un homme ou une femme, alors sans doute que le cerveau n'a pas de sexe, mais puisque cette vie est différente selon le genre ; pourquoi ne pas considérer qu'il en a un ?
ne serait-ce que par conditionnement progressif à être une fille ou un garçon ?
Tu réponds toi-même à ta question : c'est l'individu qui est genré (à travers son expérience vécue) et non le cerveau lui-même.

La vie est différente pour chacun d'entre nous. C'est ce qu'explique Catherine Vidal : il y a plus de différences interindividuelles qu'entre hommes et femmes. Chaque individu est unique et n'est pas réductible à son sexe, à sa couleur de peau, etc.
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 19:30

pardon j'avais pas fini mon com'
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 19:41

Ce qu'il y a d'intéressant dans un conditionnement, quel qu'il soit, c'est qu'à partir du moment où on en prend - vraiment - conscience, il cesse d'être opérant.
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 19:51

oui mais là il ne s'agit pas d'un truc pathologique ; c'est plutôt une manière de vivre ...

question : toute vie humaine est-elle par définition pathologique ?

p't'êt' ben qu'oui au fond ...
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 20:02

Disons que la normalité ne fait pas référence à quelque chose d'objectif mais bien à une norme construite culturellement (culture pas au sens d'arts et lettres mais au sens d'opposition nature/culture).

Et qu'on considère un état comme pathologique lorsqu'il empêche un individu de vivre ou lorsqu'il empêche la société d'accueillir cet individu en son sein. Et là, ça se complique car c'est ce deuxième point qui, même s'il est nécessaire qu'il soit considéré, peut être le point de départ de nombreuses dérives.
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyLun 24 Oct 2011, 20:10

oui

certains malades mentaux sont plus facilement acceptables par la société, si celle-ci les estime intéressant, que des gens normaux, tout aussi intéressants

le délire fascine

c'est une espèce d'exotisme comportemental qui soigne les frustrations de ceux qui aimerait faire / être pareil
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyMar 25 Oct 2011, 09:23

pendantce a écrit:

question : toute vie humaine est-elle par définition pathologique ?

Avec mon pessimisme habituel, je te répondrais oui sans barguigner !

Le plus dur est de l'accepter et de le faire accepter aux autres. (Qui se croient toujours meilleurs, par définition).


Embarassed
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyMar 25 Oct 2011, 09:25

pendantce a écrit:
le délire fascine


Lâcher toutes les entraves mentales, faire exploser toutes les digues de contrôle, trouer le pafond qui enserre, oui, qui n'en n'a pas rêvé !

(De préférence, dans le désert, et sans témoins... Laughing )
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Elsada
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 10:57

Le cerveau n'a pas de sexe... le sexe a-t-il un cerveau ? Le cerveau n'a pas de sexe 6948
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Luca
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 11:01

Elsada a écrit:
Le cerveau n'a pas de sexe... le sexe a-t-il un cerveau ?
Non, ce ne sont que quelques cavités pleines de vide. geek
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 11:03

Ciel ! mes enfants sont venus de rien ! Laughing
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Luca
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 11:06

Le vide est-il le rien ?
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ROXANNE
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 11:08

le rien parfois on le sens bien passer quand meme... Embarassed
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 30 Oct 2011, 11:41

Luca a écrit:
Le vide est-il le rien ?

Rien existe-t-il ?

Citation :
le rien parfois on le sens bien passer quand meme...
Happy
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Luca
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptySam 10 Déc 2011, 18:08

Aglaé a écrit:
Luca a écrit:

Autant dire que ces fonctionnements différents n'expliquent rien sur le plan cognitif et pas grand chose sur le plan émotionnel, chez un animal dont les motivations sont aussi complexes et élaborées.

Pourtant, dans The encyclopedia of the Human Brain (Ramachandran) et the encyclopedia of the brain and brain disorder (Turkington : 2009, p 151), il est indiqué que les différences hypothalamiques sont à l'origine de certaines (pas toutes mais bien certaines) différences de capacités cognitives chez l'homme et la femme et de différences (majeures cette fois) sur le plan émotionnel, en particulier pour ce qui est de la question de la colère.

Par ailleurs, Bryan Kolb, considéré comme l'un des plus grands neuroscientifiques au monde par l'ICRA (un institut canadien), explique dans Cerveau et comportement que les différences concernant la structure de l'hypothalamus constituent une base pour la préférence sexuelle et l'identité sexuelle du sujet ( à savoir l'idée de se sentir homme ou femme). En guise d'illustration, il montre à l'aide d'expériences que l'hypothalamus antérieur est plus gros chez les individus attirés par les femmes. Il nous fourni ainsi une explication neurobiologique de l'homosexualité selon laquelle nous ne choisissons pas de devenir homosexuel mais le sommes aussi naturellement qu'on serait hétérosexuel en raison de propriétés de l'hypothalamus qui changent en fonction du sexe mais aussi au sein d'un même sexe.

Honnêtement, cela devient trop ardu pour moi, d'autant plus que je suis très loin d'être scientifique. Sans adhérent complètement aux thèses que j'énonce plus haut (qui me font un peu penser à un certain déterminisme biologique) et sans complètement les récuser (ces personnes sont 4 milliards de fois plus calées que moi pour que je puisse manifester la prétention de quoi que ce soit), je trouve que la position de Vidal est trop radicale. Il y'a bien des différences entre le cerveau de l'homme et de la femme (et, en plus, au sein d'un même sexe). Ces différences ne peuvent, par définition, être sans conséquence, sinon pourquoi existeraient-elles ?

Je connais les travaux de Ramachandran et les trouve particulièrement impressionnants, d'autant qu'ils touchent à l'extraordinaire plasticité cérébrale. J'irai jeter un oeil.

En ce qui concerne le livre de Kolb et Whishaw, je ne le connaissais pas. Merci de me l'avoir indiqué, je saurai au moins de quoi il parle. black C'est plutôt atterrant qu'on puisse publier des trucs pareil sous pavillon "100% science". Mais bon, les scientifiques ne sont que des femmes et hommes comme tout le monde, avec leurs aveuglements idéologiques. En voici un passage.

« Une question intéressante, à propos du comportement sexuel humain, concerne l’orientation sexuelle, c’est-à-dire l’attraction sexuelle qu’éprouve un sujet envers le sexe opposé ou son propre sexe. La préférence sexuelle repose-t-elle sur une base nerveuse ? Bien que la recherche permettant de répondre à cette question ait été limitée dans sa portée [il est honnête de le noter, même si c'est pour faire ensuite comme si on ne l'avait pas précisé], il apparaît [en langage scientifique, ça signifie qu'on n'en est pas très sûr] maintenant que des différences concernant la structure de l’hypothalamus pourraient [conditionnel] constituer une base, non seulement pour la préférence sexuelle, mais aussi pour l’identité sexuelle du sujet, c’est-à-dire le sentiment de se sentir homme ou femme [sentiment qui mériterait bien d'être défini].

Comme chez les rats [allons bon], la structure de l’hypothalamus est différente dans l’espèce humaine entre les hommes et les femmes. Selon Dick Swaab et ses collaborateurs (Swaab & Hofman, 1995), l’aire préoptique des individus de sexe masculin pourrait [encore un conditionnel] comprendre deux fois plus de neurones que celle des individus de sexe féminin, et une zone particulière, la strie terminale (bed nucleus), serait [et encore] deux fois et demie plus volumineuse et contiendrait [et... bref] plus du double de neurones chez les hommes. De manière comparable, une région hypothalamique (INAH3) est [ah... là ça a l'air avéré] deux fois plus développée chez l’homme, et une autre zone, le noyau suprachiasmatique (NSC) contient deux fois plus de cellules chez les hommes que chez les femmes. [et ces différences avérées ou hypothétiques impliquent quoi ? on ne nous le dit pas]

Quant à l’hypothalamus des hommes homosexuels, sa taille devrait [je ne le dis plus] être plus proche de celle de la moyenne des femmes que de celle des autres hommes (hétérosexuels). Cette hypothèse se révèle cependant incorrecte [ah bon... ça veut dire que tout ce qui précède est écrit pour que dalle ???]. Tout d’abord, il n’existe aucune différence de taille de l’aire préoptique entre hommes homo- et hétérosexuels. Ensuite, le noyau suprachiasmatique (NSC) est deux fois plus important chez les hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels [à ce stade, je suis en train de me dire que le NSC est peut-être relié au sphincter anal, et que peut-être une stimulation régulière dudit sphincter est responsable du développement dudit NSC... pardon... Embarassed Mais alors, quid des femmes qui apprécient la sodomie... re-pardon Embarassed Embarassed ]. Diverses observations suggèrent [c'est quasi pire que du conditionnel] un rôle du NSC dans le comportement sexuel chez les rats [ah... mais c'est chez les rats] mâles, mais aussi chez les femelles, et il est prouvé qu’une action sur les hormones gonadotropes perturbe la structure de ce noyau. À l’inverse du NSC, dont la taille est plus importante chez les hommes homosexuels [retour chez l'humain... faut suivre !], le INAH3 est deux fois plus volumineux chez les hommes hétérosexuels que chez les homosexuels. Ces résultats suggèrent que les hommes homosexuels constituent une sorte de « troisième sexe » [là je suis en train de pouffer - jaune - mais bon... 1993, probable que le nez dans leurs rats, ils n'avaient pas encore entendu parler des recherches sur le genre] dans la mesure où leur hypothalamus diffère, à la fois de celui des femmes et de celui des hommes hétérosexuels (Swaab & Hofman, 1995).

À l’inverse des homosexuels, les transsexuels sont des personnes qui ont le très fort sentiment d’être nées avec le mauvais [sic] sexe. Leur désir d’être du sexe opposé peut se révéler si fort qu’elles sont prêtes à subir une opération chirurgicale pour en changer. Nous connaissons peu [ce serait peut-être une bonne raison pour ne pas en parler ?] les causes de la transsexualité, mais il est généralement admis [alors... s'il est généralement admis...] qu’elle résulte d’une interaction altérée entre le développement du cerveau et les hormones. Dans une étude portant sur cinq [5 !?!] scratch transsexuelles (mâles devenus femelles), Swaab et Hofman (1993) ont constaté que le noyau de leur strie terminale avait la même taille que le noyau de la strie terminale des femmes. Ce résultat suggère [je me tais] une éventuelle [euh...] existence d’une base biologique de la transsexualité. Cependant nous devons rester prudents [ouf ! oui, restons prudents !] et ne pas tirer de conclusions trop hâtives [surtout pas !] de ces données, surtout lorsque le nombre de personnes étudiées est très faible [faible est un euphémisme : à ce niveau, ça s'appelle une inexistence statistique]. »


Bon, j'attends avec impatience que Kolb & Whishaw nous expliquent les particularités cérébrales des humains préférant les godemichés.

Je ne continue pas parce que ça va finir par m'inspirer des trucs carrément scabreux (comment ça, c'est déjà fait ?) siffle et que Nestor se fâcherait.

Une publication que je trouve beaucoup plus nuancée et surtout argumentée, avec des références un peu plus récentes (à peine une vingtaine d'années) : Serge Wunsch (EPHE Paris), Comportement sexuel humain : comportement de reproduction ou comportement érotique ?
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptySam 10 Déc 2011, 19:46

On sent la femme caractérielle, Gramigna! C'est ton hypothalamus qui déraille et se mettrait à sécréter une forte dose de testostérone.... Laughing

En tout cas, tes commentaires rouge feu m'ont beaucoup amusée!

Un autre ouvrage va dans le sens de Kolb, et est très récent. C'est Biologie de l'homosexualité: on naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être (Mardaga : 2010). Là encore, les propriétés de l'hypothalamus sont comprises comme la base de l'identité sexuelle.

Présentation

Si pour le sens commun l'homosexualité semble relever d'un choix, pour tous les professionnels, tant biologistes que psychologues, l'orientation sexuelle n'en est pas un. II n'est que d'entendre le témoignage des hommes et des femmes qui disent la certitude du sens de leur attirance sexuelle ou de la découverte qu'ils en ont fait à un moment donné de leur vie. Les hypothèses psychanalytiques dominantes n'expliquent pas à elles seules l'homosexualité, et n'en ont jamais fait de démonstration scientifique. Le livre de Jacques Balthazart a le mérite de faire un point très complet sur des notions peu connues de la biologie de l'orientation sexuelle qui entrent à part entière dans l'explication des homosexualités, car l'homosexualité ne peut se réduire ni à une forme particulière ni à une seule hypothèse explicative. Ce livre très rigoureux et largement documenté apporte une contribution essentielle à la connaissance des bases biologiques de l'orientation sexuelle et de l'homosexualité. II n'a aucun équivalent en langue française. II est d'une lecture indispensable pour tous les professionnels de la psychiatrie, de la psychologie, de la sexologie

Dans un article du Monde, il explique comment cette ''découverte'' scientifique est d'ailleurs "de nature à favoriser l'acceptation de l'homosexualité" et discrédite les positions religieuses qui font de l'homosexualité un choix, donc non naturel (et conséquemment une perversion).

Voici le lien de cet article: http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/04/l-homosexualite-est-genetique-selon-un-chercheur_1301366_3244.html.

A lire aussi la position d'un médecin français sur son site personnel: Martin Winckler (qui s'oppose aux idées de Vidal): http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=586

(ne nous l'amoche pas trop, il a l'air sympa Razz )

J'ai lu cet article en diagonale faute de temps, mais à priori je trouve sa position nuancée, et je le rejoins sur plusieurs points, notamment sur ses interrogations concernant l'influence des hormones non pas sur l'intelligence, mais sur l'identité sexuelle.
Il évoque le docteur Doreen Kimura, (dont j'avais déjà entendu parler) qui soutient l'idée selon laquelle les différences biologiques sont à l'origine de différences d'aptitudes cognitives entre homme et femme et expliquent des comportements différents.

Source à explorer: Cerveau d'homme, cerveau de femme ?, Kimura:

Doreen Kimura montre en tout cas, preuves scientifiques à l'appui, que les effets des hormones sexuelles se font sentir dès le début de la vie sur l'organisation du cerveau et qu'elles influencent ensuite son développement [...]
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptySam 10 Déc 2011, 21:47

Aglaé a écrit:
Dans un article du Monde, il explique comment cette ''découverte'' scientifique est d'ailleurs "de nature à favoriser l'acceptation de l'homosexualité" et discrédite les positions religieuses qui font de l'homosexualité un choix, donc non naturel (et conséquemment une perversion).
Es-tu en train de dire que ce qui est naturel serait "sain" et ce qui est choisi serait pervers ? Ça fiche les jetons.
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptySam 10 Déc 2011, 21:59

En fait, commenter les approximations de Kolb m'a plutôt amusée (à condition d'oublier le genre de dérives idéologiques que ce genre de théories fumeuses peut ranimer). Mais je n'y passerais pas mes week-ends. col
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptySam 10 Déc 2011, 22:30

Luca a écrit:
Aglaé a écrit:
Dans un article du Monde, il explique comment cette ''découverte'' scientifique est d'ailleurs "de nature à favoriser l'acceptation de l'homosexualité" et discrédite les positions religieuses qui font de l'homosexualité un choix, donc non naturel (et conséquemment une perversion).
Es-tu en train de dire que ce qui est naturel serait "sain" et ce qui est choisi serait pervers ? Ça fiche les jetons.

Du tout. Moi je ne dis rien là, je transpose simplement le raisonnement de l'Eglise (homosexualité=> pas naturelle => choix de perversion) Ceci ne correspond en rien à mes idées personnelles. (Quand même Gramigna, je pense que la précision est inutile! )

Je suis étonnée de ta lassitude, je te sentais très passionnée par le débat. Car débat, pour le coup, il y'a. Les scientifiques ne sont pas unanimes sur la question du sexe du cerveau. Mais je veux bien laisser la parole à d'autres intervenants, cela serait bien d'avoir d'autres points de vue.

Le post de feralbuddleia dans le fil Bourdieu est très intéressant.
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Luca
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 11 Déc 2011, 08:47

Ce n'est pas de la lassitude Aglaé, rassure-toi. Mais comme c'est un domaine qui touche directement à mes études, je n'ai pas le temps - ni l'envie - de feuilleter tout ce qui se dit dans les médias. Car je sais que ceux-ci s'emparent de ces sujets de manière très peu sérieuse. Je préfère donc me référer à des documents étant passés par le filtre des comités de lecture scientifiques. Même s'ils n'évitent pas les publications hasardeuses (et de moins en moins d'ailleurs, signe des temps : précipitations, pressions commerciales, etc.), ils assurent au moins à la communauté scientifique un droit de réponse qui se fait rarement attendre. Je suis donc intéressée par des documents sur ce sujet, mais pas ceux qui peuvent être publiés dans les grands médias généralistes ou à titre personnel sur internet.

Je partage l'avis de feralbuddleia : l'homme cherche à se rassurer en cartographiant le cerveau comme les anciens marins tentaient de le faire en géographie. Sauf que, dans le domaine des neurones, la cartographie a déjà été tentée et le localisationnisme a fait long feu depuis un bail. Je préfère les positionnements de Damasio ou Golse, qui inspirent d'ailleurs une grande humilité aux neuropsychologues qui enseignent dans les universités françaises : plus on en sait, moins on en sait, et c'est passionnant. Passionnant, justement, parce qu'on ne tente pas de revenir en arrière en ressortant du grenier des visions poussiéreuses.

Pour ma part, à moins que je puisse consulter de nouvelles données sérieuses sur le sujet (parce qu'avoue quand même que ce que publient Bolk&Whishaw, c'est une grosse farce), le débat à eu lieu au XXe siècle et est aujourd'hui bien dépassé, tant les différences interindividuelles sont énormes. Il faut se faire une raison : le cerveau humain est un organe absolument singulier, parce qu'il est en majeure partie le produit de l'expérience personnelle, qui est unique et irréductible.

C'est dans ce sens que va la conclusion du document dont j'ai posté le lien plus haut :

En synthèse de toutes ces données et analyses présentées dans cet article, on constate au cours de l'évolution un transfert graduel du contrôle du comportement sexuel : des signaux olfactifs vers les signaux somatosensoriels, ainsi que des hormones et des phéromones vers les renforcements et la cognition. Le véritable “comportement de reproduction” des mammifères les plus simples [les rats, par exemple ], principalement inné, deviendrait graduellement chez les hominidés un “comportement érotique”, acquis, qui pourrait, potentiellement, être d'une très grande variabilité (...) Pour l'être humain, le modèle du “comportement érotique” serait le moins mauvais modèle qu'il est aujourd'hui possible de proposer et qui permettrait d'expliquer toute la diversité des sexualités observées, tant dans l'Histoire que dans les différentes sociétés humaines. (et encore n'est-il question ici que des comportements sexuels, qui sont, évidemment, les plus sexués... alors, lire une carte routière...)
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MessageSujet: le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 11 Déc 2011, 09:11

J'aime beaucoup ton analyse, Luca. Merci.
Je suis passionnée par toutes les études réalisées sur le cerveau, les neurosciences, etc.. n'ayant pas fait d'études en ce sens, j'évite d'en discuter mais j'écoute et je lis attentivement tout ce qui me parait sérieux en ce domaine. En tout cas, pas dans la presse ! lol! Je te lirai avec intérêt, puisque c'est un sujet que tu abordes avec sérieux et simplicité.
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Luca
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MessageSujet: Re: Le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 11 Déc 2011, 09:21

Oh merci Ysandre, ce que tu dis me touche. Mais ne me prends pas trop au sérieux, je suis une apprentie. Embarassed

Depuis 2 ans, j'ai la chance de profiter sans scrupule des interventions de personnes qui parlent de tout ça avec beaucoup de clarté et beaucoup de modestie face à la vastitude du domaine. Le cerveau humain, c'est vraiment un truc étonnant. Surtout celui des femmes ! tomate
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MessageSujet: le cerveau n'a pas de sexe   Le cerveau n'a pas de sexe EmptyDim 11 Déc 2011, 09:27

ah ! Luca je t'y prends ! rire
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