Nicolas Winding Refn, DRIVE (Danemark)

DRIVE avec

Ryan Gosling, Carey Mulligan, Albert Brooks, Bryan Cranston, Ron Perlman, Oscar Isaac

En 2008 sort Bronson, biopic sur l'enfer carcéral aux confins du cinéma expérimental. Panique chez les fans. L'année d'après, Le Guerrier silencieux, annoncé comme un viril film de Vikings, se révèle encore plus radical : un trip métaphysique sans véritable scénario et presque sans dialogues, mais d'une beauté fulgurante. En 2011, la cote du nouveau prodige grimpe d'un cran avec un Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes pour Drive.

dit Télérama.



Un jeune homme solitaire, « The Driver », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n'a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu'en conduisant - et au volant, il est le meilleur ! Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d'investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels

Adapté d'un roman de James Sallis

Vu hier : je me suis régalée.

« Un film semblable à un bloc de granit, avec un acteur minéral comme sorti d’une roche en fusion. » (Les Inrocks)

Luca a écrit:

Vu hier : je me suis régalée.

« Un film semblable à un bloc de granit, avec un acteur minéral comme sorti d’une roche en fusion. » (Les Inrocks)

développe un peu, car j'aurais l'occasion de le voir. Pourtant, à voir la bande annonce, je me suis demandé si ce n'étais pas seulement un film de cascades...

j'avais bien aimé, semble-t-il, le livre de james sallis, mais il y a longtemps, je n'en garde aucun souvenir, sauf mon post sur GDS*

Ce n'est pas du tout un film de cascades. Même la course-poursuite qui ouvre le film est très étrange et assez fascinante : un espèce de jeu de cache-cache qui se situe plus du côté de la stratégie que de la vitesse. La deuxième vraie scène de poursuite n'est pas plus conventionnelle : il s'y joue une extrême violence mais c'est très étrange. Je ne sais pas comment dire, c'est comme si la voiture disparaissait au profit des calculs et des intentions du chauffeur. Je crains de n'être pas très claire... Mais finalement, les scènes de cascades sont très peu nombreuses.

J'avoue que j'ai du mal à en parler car c'est un film très peu bavard, centré sur des impressions, sensations et sur les quelques personnages qui le portent. Particulièrement ce "Driver", jeune homme calme, mystérieux, concentré, détaché, méticuleux. Le jour il est cascadeur pour le cinéma (mais la plupart du temps, il prépare ses voitures dans le garage de son boss) et la nuit, à l'occasion, il participe à des casses dans lesquels il ne fait rien d'autre que conduire. Il semble traverser la vie comme un souffle. Et puis un jour il rencontre une jeune femme et son fils, pour qui il éprouve rapidement une profonde affection. Tout est joué en creux, dans les silences, les "lenteurs". Pourtant, on sent une étrange force chez ce jeune homme à l'aspect si lisse, angélique. Et cette force se révèlera être une véritable rage (quelques scènes à déconseiller aux âmes sensibles).

Il y a une tension tout au long du film, mais elle ne repose sur aucune folle cascade, aucun réel suspens ; simplement cet espèce de magnétisme inquiétant qui se dégage de Ryan Gosling (l'acteur qui interprète le Driver, tout en ambiguïté).

NWR. Jeudi 2 février, 19h40, Ciné + Frisson

Une photo de Nicolas Winding Refn à 20 ans le montre l'oeil plissé, le menton aigu, le sourire parcimonieux. Beau mais déjà arc-bouté sur ses énigmes. C'est le sosie de Ryan Gosling dans Drive. Il n'y a pas de hasard. (source l'Express)

Spoiler:

Only God Forgives

Avec :
Ryan Gosling, Kristin Scott-Thomas

un film réputé très violent.

Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.

Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des Etats-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.

Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …

Pour ma part j'avais trouvé Drive plus que plat, sans âme et sans acteur. Un film sans rythme réel, entre phases super lentes, contemplatives sans que ce soit rendu nécessaire (puisqu'il n'y aucun scénario intéressant), et phases hyper violentes sans intérêt...

Je me suis dit que c'était le plus mauvais film que j'avais pu voir. Mais j'ai décidé de ne pas rester sur cette impression, et j'ai décidé d'aller voir Only God Forgives pour savoir si c'était juste Drive, juste Gosling ou juste le Winding Refn qui ne m'avait pas plu.

Je n'ai pas été déçu !
Le scénario est encore plus plat que dans Drive ! Dans Drive, on sait tout ce qui va se passer quelques secondes avant que ça se passe à l'écran, mais dans Only God forgives on sait tout ce qui va se passer au bout de 5mn de film ! Autant dire que la suite est palpitante...
Gosling, comme à son habitude dans les films de Refn, est juste une statue posée là, à tel point que son absence de jeu en devient carrément grotesque, on retrouve le faux rythme de Drive, mais encore pire puisqu'on parvient à s'ennuyer à chaque scène ! Scott-Thomas (et pourtant j'en suis amoureux depuis mes 10 ans) joue à contre-emploi et ne parvient pas à insuffler une once de réussite dans ce film, l'ambiance est dégueulasse (et pourtant j'en ai vu des films avec une ambiance pesante, mais là c'est n'importe quoi et ça ne sert pas le film).
Bref, en ressortant j'étais content pour une chose : je savais ce qui ne me plaisait pas entre le réalisateur, l'"acteur" (franchement, il n'est pas mauvais dans d'autres films, pourquoi est-il simplement utilisé comme un bout de plastique sans relief ?), et le scénar, maintenant je suis fixé, ce qui ne va pas c'est tout à la fois !

Bref, il y a donc deux films plus nuls que nuls ces dernières années, Drive et Only God Forgives ! J'en ai discuté avec un ami qui donne des cours sur le cinéma et l'esthétique, et il m'a dit qu'un film ce n'était pas nécessairement raconter une histoire, faire passer des émotions, c'est aussi véhiculer une esthétique, un peu comme une statue ou un tableau. Bah je vais vous dire, dépenser des millions (je ne sais pas quel est le budget) pour faire une oeuvre sans relief et faire ensuite payer les gens 10 euros pour qu'ils puissent la voir, ce n'est pas de l'esthétisme, c'est de la méchanceté pure !

La prochaine fois, j'irai au musée, au moins j'en aurais pour mon argent et je ressentirai autre chose qu'un ennui profond.

Citation :

un ami qui donne des cours sur le cinéma et l'esthétique, m'a dit qu'un film ce n'était pas nécessairement raconter une histoire, faire passer des émotions, c'est aussi véhiculer une esthétique, un peu comme une statue ou un tableau

il n' a pas tort, mais l'emotion ne t'a pas saisi, c'est le moins qu'on puisse dire ! merci de ton avis ;

C'est le moins qu'on puisse dire ^^

Mais en réalité, qu'un film puisse véhiculer aussi une esthétique, c'est normal, c'est sûr. Ce que je reproche à Drive et à Only God Forgives, c'est de ne rien véhiculer d'autre puisque les scénar sont archi revus, et que les acteurs sont forcés de ne pas jouer, d'être juste des statues posées là. Du coup ça frise le grotesque, alors qu'il aurait fallu faire plus pour sauver l'absence de profondeur (ou alors c'est que je ne l'ai pas saisie, mais tout me semble tellement banal et peu fouillé dans ces deux films...)

Il passe actuellement près de chez moi, mais je n'irai pas le voir. pour conforter les impressions d'Alexico, ces sentences de Causeur.

Only God Forgives n’est pas un chef d’œuvre, ni même un grand film. Il appartient à cette dérive contemporaine du cinéma d’auteur où le metteur en scène pense que l’on peut faire une œuvre d’art en additionnant un acteur beau gosse et barbu (Ryan Gosling) et un acteur asiatique énigmatique (Vithaya Pansringarm) qui jouent à minima, une actrice célèbre, Kristin Scott Thomas dans un rôle de mère en contre emploi d’un ridicule pathétique et outrancier

Spoiler: