Perte et Fracas 4eme de couvertureJ'avais une femme. Elle s'appelait Hailey. Aujourd'hui, elle est morte. Et je suis mort
Doug a 29 ans et il est veuf. Depuis deux ans. Depuis que l'avion dans lequel voyageait Hailey a explosé en plein vol. Depuis, Doug se noie dans l'auto apitoiement comme dans le Jack Daniel's et a pour seules activités le lancer de canettes de bière sur les lapins qui envahissent la pelouse et la rédaction d’une chronique hebdomadaire. « Comment parler à un veuf »
Nul doute qu’il se consacrerait à plein temps à cette douleur si sa sœur despotique, son beau-fils en mal d’attention et son père sénile ne venaient le sortir de sa léthargie.
Et que dire de sa voisine qui s’obstine à lui susurrer des mots cochons à l’oreille…
Qu’il le veuille ou non, plus question de se couper des autres. Mais pour Doug , ce retour à la vie ne se fera pas sans perte et fracas.
Mon Avis :C’est le premier livre de cet auteur que je lis, pourtant dès les premières pages je me sens en terrain connu, et reconnais le genre de trempe à la Brady Udall et David Lodge.
Un univers contemporain, famille déjantée sortie d’un sitcom, un veuf qui assassine un coup de verve cynique la société.
Jonathan Tropper explore le sujet de la perte de sa moitié, la perte de soi-même sur un ton juste, sans fausses notes et décrit la violence du monde souterrain dans lequel toute forme de vie devient impossible.
Pourtant, est-il possible de trouver une issue ?
Nous sommes happés dans cet univers tantôt bouleversant tantôt désopilant.
Je recommande ce livre qui se dévore dès la première page.
En un mot : Jouissif.
Extraits :« J’ai perdu quelque chose…J’ignore, au juste, comment l’appeler mais il s’agit de ce mécanisme qui vous retient
de dire la vérité quand les gens vous demandent comment vous vous sentez, de cette valve indispensable qui
vous permet de garder vos vrais sentiments sous clé, bien à l’abri. »
« C’est ainsi la vie voilà tout. Il n’y a pas de happy end comme au cinéma. Seulement des jours, des
moments heureux.
La seule fin véritable est la mort et, crois-moi, personne ne meurt heureux. Et le prix à payer, quand on ne meurt
pas, c’est que tout change constamment, et la seule certitude sur laquelle on peut s’appuyer est qu’on ne peut
s’appuyer sur aucune certitude. »
Vous aimiez l’ironie, vous allez adorer ma vie…