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 La timidité

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La timidité Empty
MessageSujet: La timidité   La timidité EmptyMar 27 Sep 2011, 20:28

Le professeur Jacques R ... pénètre dans le hall luxueux de la Radiodiffusion. Il jette un coup d'oeil anxieux à l'horloge : 19 h 30.

A 20 h, Jacques R ... fera au micro, le premier de ses quatre exposés ...

Et déjà, cette fraction précise de temps prend un sens inexorable, physique. Le sens d'une situation à laquelle la fuite seule lui permettrait d'échapper ... La sensation de cette portion de temps qui va diminuer, se grignoter, s'amenuiser, jusqu'à l'action redoutée ...

Jacques monte dans l'ascenseur. Prend place dans le hall d'attente, et s'assied. Il est 19 h 35. Jacques frotte l'extrémité de ses doigts : de la sueur y suinte déjà ! Le trac ... Le trac maudit, le tremblement maudit, l'émotivité maudite ... cette timidité aigüe, paralysante, qui empêche la réussite de ses actions ...

19 h 40. L'immense horloge de la Radio y glisse impitoyablement ses secondes, sans le moindre arrêt souhaité ; et en Jacques, montent la contradiction et l'angoisse. Des régisseurs passent et saluent. Lui parlent. Des banalités. Mais Jacques entend, comme un étranger à lui-même, sa propre voix : sourde, contractée, comme sortant d'une brume. Et que sera-ce donc quand il se trouvera au micro ? ... Il se rassied. La peur s'installe.

19 h 50. Jacques s'est levé et assis dix fois, essuyant ses mains moites, qui commencent à trembler. Son imagination travaille ; il anticipe son action, et s'en torture. Jamais il n'a vu un micro. Des milliers d'auditeurs sont à l'écoute. Il les voit, se gobergeant stupidement au moindre accrochage. Il sait que la plus petite anicroche, qu'une respiration trop forte de timide, seront captées par ces milliers d'oreilles ... Et il sent par dessus tout que, dans cette crise d'intimidation, il lui serait absolument impossible d'improviser quoique ce soit pour pallier un accroc !

19 h 55. Un speaker s'approche. Jacques sent une brusque contraction du coeur et de l'épigastre. Un bourdonnement dans les oreilles. L'action est proche, l'action est là. Il se sent pris au piège.

" Si vous voulez bien me suivre, monsieur ? ... " _ Mais de cette torpeur brumeuse qui possède Jacques, émerge un nouveau coup émotif : le speaker est une speakerine ! Une femme ! Devant laquelle Jacques perd déjà toute contenance en temps normal ... Et cette femme, durant toute l'émission, sera devant lui, passive et observante, de l'autre côté du micro ... Jacques sera l'objet regardé. Qu'il soit admiré, peut être, pour sa voix, son texte, sa beauté ( car il possède tout cela ) ne lui vient même pas à l'esprit ...

Une bouffée impérieuse : l'escalier. Une panique en un éclair : partir ! fuir ! Comme cela lui est arrivé un jour, durant un dîner où sa raideur et sa maladresse de timide avaient projeté le homard sur la nappe ...

Mais la peur de l'énorme ridicule le retient ; la peur de l'échec définitif ; car plus jamais il n'oserait alors envisager de parler au micro ... Comme plus jamais il n'a osé assister à un grand dîner ...

Maintenant, Jacques se sent marcher, se sent s'asseoir. Il n'est plus qu'un automate. Une minute encore. De son texte connu à fond, plus rien ne subsiste, qu'un trou noir. Plus de retrait possible. Dans le haut-parleur du studio, la musique d'enchaînement va diminuer et se fondre ... Et ce sera son tour. Pas moyen de bouger. Pas moyen de se lever pour rompre cette infernale tension. Et Jacques, sous la table du micro, serre les mains, à se rompre les os.

" Chers auditeurs, vous allez entendre maintenant ... "

Jacques a l'impression de se jeter à l'eau. Son " bonsoir chers auditeurs " claque comme un fouet. Et ce claquement est au fond un " mouvement brusque ", déclenché pour libérer un peu sa tension ... Ses premières paroles lui semblent se perdre, tant elles sont hors de sa conscience ...

Jacques fixe son texte, obstinément, désespérément. Et sans savoir ce qu'il dit, dans cette conscience obscurcie, il lit ce texte.

Et ici, joue à fond une réaction-type de timide : plus rien n'existe en dehors des circonstances intimidantes qui sont : le micro, les auditeurs, la speakerine. Une sorte de carcan s'est refermé sur son cerveau. Une terrible tentation le sollicite : bouger. Bouger les yeux. Se forcer à regarder, ( ou plutôt à fureter du regard ). Faire un geste. Et Jacques lève brusquement les yeux, sans bouger la tête. Une fraction de seconde ... mais suffisante pour plonger dans le regard de la speakerine immobile, qui le regarde en souriant. Et ce sourire, Jacques le considère immédiatement comme étant ironique !

Un nouveau carcan l'enserre, plus dense : la speakerine seule devient la circonstance intimidante ! Encore deux pages à lire : mais voici que les mains de Jacques tremblent plus fort, que sa voix va devenir souffle, et casser. Et soudain, impulsivement, il saute les deux pages ; sans aucun enchaînement, lit la dernière phrase du texte : " Bonsoir, chers auditeurs ! " ...

La trac a gagné. Alors une lente détente se fait en Jacques, morne, vague, épuisé, inerte. C'est fini. Et il sait en sortant, abattu et honteux, que, plus jamais, il ne remettra les pieds au studio.


QU'EST-CE QUE LA TIMIDITE ?


La définir est presque impossible. Tout d'abord, parce qu'un timide est bourré d'éléments très complexes ; ensuite, parce qu'il existe autant de timidités que de timides ...
On peut distinguer grosso modo : les timides proprement dits ; les timides épisodiques ; les grands timides ; et ceux dont la timidité annihile totalement la personnalité et les actes personnels.

Là-dessus, viennent se greffer les circonstances intimidantes. ( La personne est-elle particulièrement intimidée par l'autre sexe, par l'autorité ? Si par l'autorité, sous quelle forme ? Religieuse ? Sociale ? Artistique ? _ La personne souffre-t-elle de crises d'intimidation périodiques ? Ou bien la timidité est-elle un trait de caractère permanent ? )

On voit donc immédiatement que l'examen psychologique du timide doit être très fouillé et complet. Les causes de sa timidité doivent être recherchées avec patience et minutie. Ces causes sont-elles familiales ? sociales ? religieuses ? sexuelles ? physiques ?
La personne est-elle timide parce que hyper-émotive, ou le contraire ?

Et si l'on tente une définition de la timidité, on citera un trait qui semble commun à tous les timides :la timidité est une disposition affective ou émotive, qui se présente dans les rapports entre le timide et les autres ; c'est une maladie fonctionnelle, qui se manifeste par une inadaptation pouvant être temporaire, ou permanante.


QUELLES SONT LES MANIFESTATIONS COMMUNES AUX TIMIDES ?

1° Les manifestations physiologiques

Troubles sécrétoires ( transpiration, surtout aux extrémités ; tarissement de la salive ; déglutitions exagérées )
_ Vasodilatation des vaisseaux périphériques : d'ou rougeurs du visage ( ce dont souffre le timide )
_ Vasoconstriction des vaisseaux périphériques : d'où pâleur du visage
_ Trouble parfois important de la parole et de la respiration ; crispation thoracique, cordes vocales raidies : d'où parole entrecoupée, manque d' " haleine ", bégaiement, respiration saccadée, changement de la voix, voix parfois inaudible ou inintelligible
_ Raideur musculaire : grande maladresse des mouvements volontaires, hésitations, " sorties manquées ", trébuchements, bris d'objets, manque d'équilibre
_ Tremblement des doigts
_ Contractions précordiales : sensations que le " coeur va manquer ", extra-systoles
_ Après la crise d'intimidation : épuisement, sueurs, mornitude, passivité, abattement prolongé

2° Les manifestations psychologiques

Ce sont évidemment les plus nombreuses ; on ne peut donc qu'en dépister les traits communs.

_ La lucidité d'observation, le champ de la conscience se rétrécissent considérablement. Une seule chose frappe le timide : la ou les circonstance(s) intimidante(s). En dehors d'elle(s), il ne sait rien, ne voit rien, n'observe rien. (Par exemple le conférencier qui ignore, après sa conférence, avoir débité les passages de son texte)
_ Le champ de conscience rétrécit : une réaction immédiate devient impossible. Le timide se sent nettement paralysé. L'intelligence ne se manifeste plus, ou réagit absurdement. (Ce qui fait souvent juger " stupide " un timide très intelligent )
_ Par contre, la circonstance intimidante est observée avec une acuité impitoyable. Tout se fixe dans le cerveau du timide : les moindres détails, les moindres paroles ; la rumination mentale suivra, tournant comme un moulin
_ La panique, avec oppression intérieure considérable et sensation d'étouffement. Cette panique sera, ou non, suivie de fuite. La fuite peut être partielle ( le conférencier qui écourte son texte, par exemple )
_ Cette panique pourra être suivie de stupeur et d'inertie. La fuite proprement dite est plus rare : mais repousser ce désir de fuite ne fait que renforcer la panique. Toute retraite est alors coupée, et le timide ressent ( cela peut lui être réellement atroce ! ) la peur d'un animal acculé. D'autant plus que, ne l'oublions pas, la raison et l'intelligence sont enfermées dans une brume opaque et paralysante
_ Le refus d'affronter une situation que le timide connaît d'avance comme étant intimidante. ( refus d'assister à une réunion, refus d'assister à un dîner, refus d'aller au théâtre, refus d'entrer dans un cinéma pendant l'entracte, refus de rendez-vous dans un café _ arrangement pour arriver après la personne qui a fixé le rendez-vous, afin de ne pas avoir à appeler le garçon et à passer commande, etc ).

Cette crainte anticipée déclenche souvent des malaises physiques : faux rhume par vasodilatation, maux d'estomac par contractions épigastriques, maux de coeur par contractions précordiales.

La timidité est un tronc sur lequel peuvent se greffer d'innombrables branches. Très souvent ce sont : la culpabilité, l'auto-punition et l'homosexualité ( latente ou réelle ). Nous en verrons les détails plus loin.


LE CAS DE PAUL Y.


Paul Y. est grand, excessivement maigre, humble, écrasé. Il bégaie de timidité, et de honte.

Au cours du premier entretien, il dévoile ce qui le fait souffrir, en plus de sa timidité : ses sentiments obsédants de culpabilité vis-à-vis de sa mère, décédée. Paul a 27 ans ; il est célibataire. ( On le conçoit. )

_ Quand a commencé cette obsession de culpabilité ?
_ A la mort de ma mère, ou à peu près ...
_ Vous avez été élevé par votre mère ?
_ ... Comment le savez-vous ?
_ A quel âge avez-vous perdu votre père ?
_ J'avais sept ans.
_ Ni frère, ni ...
_ Si, oh si ! Une soeur ! ( Paul s'anime prodigieusement )
Je ... je vais vous dire tout de suite ( il sort son mouchoir et s'éponge ) ... Veuillez m'excuser.
_ Mais ... de quoi ?
_ Euh ... ( il sourit, ce sourire semble stupide ; et cependant ses travaux dénotent une grande intelligence.)
_ Votre soeur était plus âgée que vous ?
_ Oui, six ans de plus.
_ Comment était votre mère ?

L'entretien continue. A la mort du père, la mère dit à la soeur :

_ Tu es plus âgée que ton frère. Tu as douze ans. Tu es une grande fille. Tu dois m'aider à veiller sans cesse sur Paul, ce petit chéri. ( Et pourtant, le " petit chéri " était un jeune gaillard râblé, viril, qui en aurait imposé aux garnements du monde entier.)

Et la soeur prit cela au pied de la lettre, d'autant plus qu'elle n'aimait pas son frère. Pourquoi ?

_ Parce que j'étais le chéri de ma mère, qui avait toujours désiré un garçon ... Oh ! ... elle aimait ma soeur, mais il y avait tout de même une grosse différence ...
_ Et vous étiez, de plus, le benjamin ...
_ Elles ne disaient pas le " benjamin ", elles disaient le "petit ". ( Paul ricane et une bouffée de colère lui empourpre le visage ) _ le " petit " ! ... combien de fois ai-je entendu cela, alors, zut et zut ! A en crever les murs avec mes poings.
_ Et votre soeur, en vous ... " protégeant ", s'est vengée sur vous.
_ Exactement. Ce n'était pas une protectrice, c'était une véritable mouche bourdonnante.

... Et l'histoire d'une vie se déroule. La mère de Paul ? Une femme autoritaire, suceptible, boudeuse. Avec cela, " adorant " son fils, faisant tout pour lui, l'admirant devant lui et devant tous, même devant sa soeur. Cette soeur se sentait diminuée chaque jour, et se vengeait de sa frustration perpétuelle sur la cause : Paul, qui, à son tour, se sentait de plus en plus frustré de sa jeune virilité. Puisqu'elle le " protégeait ", la soeur rapportait toutes les actions de Paul. Il va de soi qu'il ne fallut pas bien longtemps pour que Paul étouffe ...

_ Monsieur, je ne pouvais plus accomplir la moindre action librement. Quand ce n'était pas l'une c'était l'autre ... enfin je veux dire ma mère ... Je me sentais ridicule, grotesque à ne pouvoir l'exprimer ... Un jour, fou de colère, j'ai flanquée une râclée à ma soeur ... Elle n'a pas dit un mot et l'a rapporté à ma mère.
_ Alors ?
_ Ma mère s'est mise à pleurer. Puis ç'a été le grand drame. Elle faisait tout pour moi, elle se tuait au travail, elle était bourrée de tracas, et voilà comment je la récompensais ! Ca a duré un mois. Un mois de reproches, de bouderies, ( vous savez : " non, je ne t'embrasserai pas ! non, je ne te pardonne pas, etc " )
_ Ma soeur triomphait, vous pensez ! Et avait repris de plus belle. Et moi, je me sentais devenir de plus en plus idiot ...
_ Vous n'avez jamais fait de fugue ?
_ Non, mais l'envie ne manquait pas ... Je me sentais tellement démuni, tellement incapable de faire face, seul, à une situation qui pour moi aurait été formidable ... Je ne bougeais pas, tout en m'accusant sans cesse de lâcheté, de couardise. J'étais le " petit " ! Même ma soeur, parfois, m'appelait comme on appelle les poules, en disant : " petit, petit, petit ! ... " Et j'y allais, avec une envie de la tuer. Et les colères que je rentrais .... J'étais d'une timidité monstrueuse. Je n'osais plus lever les yeux sur quiconque. A table, d'un côté, ma soeur ; de l'autre, ma mère, me couvrant des yeux, me servant, allant jusqu'à découper ma viande ... à me servir à boire ... Et dire quelque chose, n'aurait servi strictement à rien ...
_ Et personne ne lui a jamais fait remarquer ? ...
_ Pensez-vous ? Dire quoi ? Puisqu'elle était d'une bonté excessive, puisqu'elle faisait tout pour moi ! Il n'aurait d'ailleurs pas fallu que je dise un mot contre elle ! Seigneur ! ...
_ Oui, je vois.
_ Quand un étranger venait, j'entrais. Regards admiratifs de ma mère, envers le " petit ". On regardait l'objet rare, le plus beau, le plus intelligent ; et ma mère semblait dire : " c'est moi qui ai fait cela, avec mes privations ... " J'étais l'objet qu'on regardait, et qui disait : " Bonjour, monsieur,Bonjour, madame. " J'étais celui auquel ma mère disait à table et devant les autres : "Tiens-toi droit, tiens-toi convenablement. As-tu assez ? Il est si timide, vous savez, le "petit ! " ... ( Paul serre les poings ) Bon dieu, ce que tout ça peut faire mal ... et avec les meilleures intentions du monde ! ... Parce que je ne comprenais pas, moi, à l'époque ! Bien sûr, j'avais des révoltes ! Mais toute révolte contre ma mère était détruite immédiatement, puisque ma mère faisait tout pour moi ! Me révolter intérieurement était un acte monstrueux qui me laissait pantelant, et plus soumis encore !

On voit donc très bien l'histoire ... Une timidité intense s'installe. De puissantes révoltes gravitent, immédiatement refoulées. Et cela sans arrêt.
Paul aimait-il sa mère ? Ou la détestait-il ? Il est certain que les deux réactions apparaissaient, consciemment ou non, se contrariant mutuellement, faisant naître l'angoisse, le remords et la fatigue. Une décharge possible, pourtant : la haine envers la soeur. Pourquoi ? Parce que si la mère était tabou, si la mère était une personne à laquelle les lois morales interdisaient de toucher,la soeur, elle, n'était pas tabou. Et il est heureux, dans un sens, que Paul en ait bénéficié. Une soupape, cependant, s'ouvrait pour Paul vis-à-vis de ses révoltes contre sa mère : les rêves nocturnes. Il rêvait chaque nuit : et chaque nuit, de violentes disputes l'opposaient à sa mère. Il lui faisait des reproches sans fin, sans retenue aucune, qui lui faisaient honte le lendemain!

Tout cela amena Paul à l'âge de vingt ans. Horriblement timide, désemparé, tremblant devant toute situation nouvelle, le "petit" vit mourir sa mère. Il en éprouva à la fois soulagement et remords, ce qui est évident.
Soulagement, parce que cette disparition le plaçait devant une liberté qu'il n'avait jamais connue, mais dont sa timidité l'empêchait de jouir, parce qu'il était incapable de l'exploiter !
Du remords, parce qu'il se considérait comme un " monstre repoussant " de se sentir soulagé ! Ce nouveau drame s'installe en Paul, doublé d'un autre : sa soeur le quitte brusquemment pour se marier. Or, si Paul détestait sa soeur, il avait appris sans cesse à compter sur elle !

Voici donc Paul à vingt ans, seul, sans appui, sans raison réellement valable. Le voici plongé dans la timidité, l'impuissance, la solitude, et la sensation féroce d'être un petit garçon, bon à rien, stupide, incapable de quoique ce soit, et obsédé de remords.

Ayant un peu d'argent, il étudie avec passion la branche publicitaire. Pour deux raisons : avoir une profession libérale qui lui évite au maximum le contact avec les autres (timidité) ; et pour essayer d'oublier son nouveau drame d'angoisse intérieure et de remords. Sans cesse il se répète : " je n'ai pas de chagrin, je suis odieux ... "_ D'autant plus que les gens disaient : " Une si bonne personne, votre mère ! ... Elle vous a tout donné, on ne voit pas ça tous les jours ... Ah ! vous avez eu bien de la chance ! ... "

Et devant tout cela, Paul se répète : " Je suis odieux, je suis un monstre d'ingratitude ! " Et quelques années coulent sur toute cette lave sourde ... Paul conquiert ses diplômes, et commence à frapper aux portes. Mais n'oublions pas que Paul est un grand timide permanent et angoissé. Il est devenu hyper-nerveux, très maigre, et souffrant d'ulcère à l'estomac. (L'armée le réformera d'ailleurs pour insuffisance physique )

Il est parfaitement capable de faire valoir ses projets et son intelligence _ mais par lettre ! Et par lettre seulement. Mais dès qu'il se trouve face à un Autre, tout s'écroule. La paralysie intérieure s'installe, avec tous les symptômes de la grande timidité Les affaires ratent, les unes après les autres. Et à chaque nouvelle affaire possible, Paul part battu d'avance, et il le sait.

C'est donc le cercle vicieux de l'échec et de la culpabilité.
Arrêtons-nous à ce stade de Paul, chez qui il y eut :

1) Rétrécissement de toute action possible, par les actions conjuguées de la mère et de la soeur. _ Désir de la mère de garder son fils " petit garçon " le plus longtemps possible
2) Sensation d'impuissance de plus en plus forte
3) Révolte contre cette sensation d'impuissance
4) Refoulement de la révolte contre la mère, au nom du tabou.
5) Décharge émotives violentes et fréquentes, qui ne trouvent qu'une seule porte de sortie : la haine intérieure contre la soeur. Notons que cette haine ne peut pas s'extérioriser, à cause de la présence redoutable de la mère.
6) Sentiment perpétuel de diminution, apparition et extension de la timidité ...

Il est important de noter que ces réactions sont permanentes, et durent, minute par minute, pendant plus de dix années. Il est fatal que l'épuisement apparaisse.

7) Mort de la mère, départ de la soeur. Paul est dans la jungle, sans aucune arme !
8 ) Obsession angoissée ( augmentée par la fatigue ) entre les deux réactions suivantes : soulagement d'être " libre " et honte de ressentir ce soulagement.
9) Continuation de l'obsession angoissée, renforçant la timidité et l'épuisement
10 ) Incapacité à s'adapter à toute action sociale normale
11) Echecs successifs, sans cesse renforcés l'un par l'autre
12 ) Certitude de l'échec
13) Inertie totale, culpabilité, obsession épuisante ...

En observant le cas de Paul ( qui est malheureusement assez courant ) nous voyons que sa timidité de base est une timidité acquise. C'est à dire provoquée et entretenue par de nombreux facteurs psychologiques cumulés et sans cesse répétés.


QUAND LA TIMIDITE APPARAIT-ELLE LE PLUS FREQUEMMENT ?


Quand la personne a eu, dès son enfance, un mode de vie anormal et prolongé dans les contacts sociaux.

Cas courants :

_ Enfants trop protégés par des parents " croyant bien faire " ; ces parents décidant tout à la place de l'enfant.
_ Enfants découragés par un climat trop adulte, dans lequel la sensibilité ne peut pas s'épanouir librement ( par exemple, un orphelin élevé par une personne âgée.)
_ Enfants frustrés par un manque d'affection.
_ Enfants frustrés par un manque de compréhension ( par exemple, un enfant "idéaliste "avec des parents "matérialistes" )
_ Enfants écrasés par un ou des parents dominateurs qui ne supportent pas une volonté différente de la leur.
_ Enfant dont le père se croit super-intelligent, et le fait sentir sans cesse.

Existent aussi les timidités "localisées" :

" ... Je suis devenue timide parce que je louche ... "
" ... Je suis devenue timide parce que j'avais l'impression que chacun regardait mon nez, qui est beaucoup trop long ... "
" ... Je suis devenu timide parce que je suis petit ... "
" ... Je suis devenue timide parce que j'avais les cheveux roux ... "
" ... Je suis devenue timide parce que je suis trop grande ... "
" ... En classe, l'on se moquait toujours de mon accent ... l'institutrice m'humiliait devant mes camarades qui riaient à gorge déployée ... "
" ... Si j'étais riche, et si j'avais une 300 SL Mercédès, je vous jure bien que je ne serais plus timide ... "

Ici, les causes de la timidité sont dénoncées par la personne elle-même. Mais ces causes ... sont elles vraiment des causes ? Non.
Ces personnes sont vraiment timides, mais " cherchent un coupable ". Et le défaut qu'elles trouvent en elles leur semble justifier cette timidité.
Notons immédiatement qu'un être normal serait rigoureusement indifférent à son nez, à sa taille, ou à ses cheveux.

Tout ce qu'on peut dire, c'est que la timidité de base ( qu'il faut chercher ailleurs ) est renforcée par le défaut corporel, parce que le sujet croît que les autres ne voient que ce défaut.


LES TIMIDITES LOCALISEES SUR CERTAINES PERSONNES


Par exemple, beaucoup de gens devant l'uniforme ( surtout gendarme ). Pourquoi ? Parce que l'uniforme représente une barrière, une impossibilité de discuter, de se faire comprendre.
L'uniforme que porte l'Autre donne à son interlocuteur une sensation d'impuissance et de frustration. D'où humilité devant le Gendarme, ou bien sécheresse, grossièreté, agressivité ( qui en sont les compensations ).

Nous trouvons ce même genre de timidité devant les sots. Pourquoi ? Parce que la sottise, pour l'homme intelligent, représente, elle aussi, une barrière, un mur. La sottise représente l'impossibilité de communiquer. L'impossibilité, pour l'homme intelligent, de parler le langage du sot afin de s'en faire comprendre. L'homme intelligent et timide craindra donc de se faire bafouer ( humiliation et frustration ) sans aucune possibilité de réponse.

Donc, à la base, il y a presque toujours des phénomènes de frustration et d'infériorisation.
La caractéristique de la timidité est donc de se manifester devant les autres, devant autrui.

Il est très rare qu'un timide ait sa crise chez lui ( sauf par anticipation d'une action qu'il redoute : par exemple un orateur devant parler le soir, et souffrant du trac toute la journée ).
Mais quand le timide est seul, sans circonstance intimidante à l'horizon immédiat, tout est parfait ; il réagit normalement.

Et si l'on cherche la peur principale du timide, on trouve la crainte de l'ironie ou de l'incompréhension.

Par exemple : cet excellent pianiste aura une crise de timidité s'il doit jouer devant un non-musicien qui risque d'ironiser, parce que ce non-musicien, se sentant lui-même inférieur, réagira en essayant d'abaisser l'autre ( d'où ironie ).

Autre exemple : tel homme se sent très timide devant ses inférieurs. Pourquoi ? Encore la peur de l'ironie. Ce cas se présente souvent lorsque les inférieurs sont groupés. Un chef de bureau, par exemple, devant un groupe d'ouvriers. Que se passe-t-il ? Ce groupe d'ouvriers représente un bloc uni, mais se sentant lui-même inférieur au chef de bureau. Si le chef de bureau ne parle pas le langage ouvrier, l'infériorisation de ces derniers déclenchera l'ironie ( latente ou active ). Ironie contre laquelle le chef de bureau se sentira impuissant, parce que, par exemple :
_ meilleure éducation, et par conséquent impossibilité d'employer les mêmes armes ;
_ peur de parler trop correctement, ce qui augmentera l'ironie des ouvriers.

Si le chef de bureau est timide, que fera-t-il ?
Ou bien il se raidira ; ou bien il tentera de flatter les ouvriers ; ou sa colère éclatera ; ou les sanctions tomberont. Toutes ces réactions étant anormales.


POURQUOI LE TIMIDE CRAINT-IL L'IRONIE ?


a) L'ironie consiste à dire précisément le contraire de ce que l'on veut signifier, avec une intention de moquerie ou de reproche.

b) L'ironie simule souvent l'ignorance ; elle est malicieuse, mordante ou cruelle.

c) Notons que l'ironie est parfois la soupape de la timidité elle-même ; elle peut se manifester également dans l'indignation ou dans le désespoir. Poussée plus loin, elle devient persiflage. Par exemple :

1° Quelqu'un parlant à un hyper-émotif dira : " Et puis ... chacun sait combien tu es maître de toi, n'est ce pas ? ... "

2° Une femme dit à un homme timide : " Vraiment ... j'ignorais votre timidité ... à part votre maladresse et vos rougeurs, qui la remarquerait ? ... "

Nous voyons donc que l'ironie dévalorise la personne qui la subit ; l'ironie ridiculise et amoindrit. Au moment où il reçoit l'ironie, le timide devient un objet aux yeux des autres ; un objet que l'on regarde, et dont les défauts sont dénoncés. Or, le timide sera incapable de réagir à l'ironie, qui demande une adaptation et une réponse immédiate ( du tac au tac ). Ses seules réponses immédiates pourront être une colère, une insulte ou un coup de poing ( agressivité )Réponses qu'il refoulera souvent, parce que prouvant son impuissance ... !



LA TIMIDITE ET L'EMOTIVITE


L'émotivité est une propriété fondamentale et normale de tout être humain. Elle lui permet de réagir à toutes les excitations externes ou internes.Toutes ces excitations peuvent être appelées " circonstances ".

L'émotivité est une réaction élémentaire, déclenchée par des modifications brusques et immédiates ( par exemple : le timide qui se trouve brusquement dans un salon et doit, de ce fait, réagir immédiatement _ une personne qui assiste, sans préparation, à un accident soudain _ une personne qui apprend une mauvaise nouvelle )

L'émotivité se traduit par des réactions étendues : psychologiques, physiologiques, neurologiques, musculaires et expressives ( puisque l'expression dépend du jeu des muscles ).
Répétons donc que l'émotivité est une réaction élémentaire ; on peut en distinguer quatre modes principaux : le plaisir, la tristesse, la colère, la peur.


QUAND L'EMOTIVITE EST-ELLE ANORMALE ?
QUAND Y'A-T-IL HYPEREMOTIVITE ?


Il va de soi que l'hyperémotivité apparaît lorsque la réaction " dépasse la frontière " ... La réaction est alors disproportionnée à la circonstance (par exemple telle personne qui tremble à la vue d'une araignée_ telle personne qui se sent paralysée de peur en entendant un bruit dans l'obscurité, etc ).

L'hyperémotivité est donc :
_ une réponse trop intense à la circonstance
_ une réponse trop longue à la circonstance
_ une réponse trop en surface ; il y a discordance entre le sentiment ( sans effet profond ) et la réaction qui dépasse la mesure ( manifestations bruyantes et qui paraissent manquer de sincérité ; par exemple, " crise de nerfs " ).

Toutes les réactions de l'hyperémotivité sont excessives :

_ rires ou pleurs exagérés et entrecoupés (spasmodiques )
_ rougeurs et pâleurs
_ forte sudation
_ spasmes de la face
_ spasmes coliques
_ fort papillotement des paupières
_ regard tout à fait instable
_ gestes saccadés ( spasmodiques ), etc ...

Mais si l'homme naît avec son émotivité, l'hyperémotivité peut, également, exister dès la naissance. C'est l'être humain à constitution émotive. De plus, l'hyperémotivité peut s'installer à la suite de " grands chocs ", tels que : ébranlement nerveux graves, asthénies post-infectieuses, épuisement prolongé, modifications humorales : menstruation, puberté, ménopause, etc ...
Certaines hyperémotivités se traduisent par :


L'IMPULSIVITE


L'impulsivité est une sorte de besoin irrésistible, poussant le sujet à un acte irraisonné : d'où son caractère dangereux et parfois brutal.

Cette impulsion peut se produire à la suite d'une poussée "intérieure", sans qu'une cause extérieure intervienne : c'est alors la satisfaction d'un instinct, d'un désir ou d'un besoin.
Mais elle se déclenche aussi par cause extérieure : alors la riposte est trop immédiate, et disproportionnée à la cause ...


QUELLE EST LA DIFFERENCE ENTRE HYPEREMOTIVITE ET IMPULSIVITE ?

L'impulsivité, comme l'hyperémotivité, est un trait dominant du déséquilibre psychologique. Au fond, l'hyperémotivité et l'impulsivité semblent se confondre, dans l'exagération de la réaction ...
Mais l'impulsivité est surtout liée à l'amour-propre et à la suçeptibilité. L'impulsivité serait donc une réaction psycho-sociale.

Considérons comme excellente la classification de FURSAC, qui distinguait quatre catégories d'impulsions :

1° Les impulsions affectives, en rapport avec l'irritabilité. Elles se déclenchent fréquemment dans les états "passionnels", jalousie, érotisme, haine

2° Les impulsions motrices, semblant se produirent en dehors de l'affectivité : par exemple chez les épileptiques, les déments.

3° Les impulsions-obsessions, le sujet se sent " poussé malgré lui " à commettre un acte correspondant à son obsession.

4° Les impulsions de stéréotypie

Les impulsions peuvent être, on le voit, de sortes très variées : sexuelles, sanguinaires, criminelles, destructives, incendiaires, à la fugue, au vol etc ...

Revenons maintenant à la timidité et l'émotivité.



TOUT TIMIDE EST-IL EMOTIF ? ... OU BIEN : TOUT EMOTIF EST-IL TIMIDE ? ...


La réponse est presque impossible à donner, puisque les deux manifestations sont souvent intimement liées ...

Or, on identifie souvent timidité et hyperémotivité. Est-ce à tort, ou à raison ? On sait bien que l'hyperémotif est esclave de ses réactions émotives ... et que, en même temps, il est souvent impulsif ! De même, le timide, pendant sa crise d'intimidation, devient, lui aussi, l'esclave de ces mêmes réactions ...

La timidité est souvent présentée comme un phénomène d'émotivité. D'après cela, tout émotif serait timide !

Or, si l'on considère l'émotivité, on ne peut pas y accrocher la timidité ! D'après l'expérience, beaucoup d'émotifs ne sont nullement timides ... et beaucoup de timides ne sont pas hyperémotifs !

D'où l'on peut conclure que : si la crise de timidité déclenche une hyperémotivité, cette hyperémotivité a des causes particulières, qu'il faut rechercher.


Par exemple :

X ... est terriblement intimidé devant les femmes, avec gros coups d'hyperémotivité. Il y a neuf chances sur dix pour que cette hyperémotivité ne soit pas déclenchée par sa timidité proprement dite ; mais qu'elle soit l'effet d'une peur sexuelle.
Si l'on soigne cette peur, on s'aperçoit que l'hyperémotivité disparaît, ainsi que cette timidité particulière. X ..., au fond, n'était donc pas "timide" devant une femme, mais hyperémotif par refoulement. Et cette "tension" , cette crispation, offraient tous les symptômes de la timidité ...

Autre exemple :

Un examen clinique montre que Z. possède une émotivité normale. Et cependant, Z. est très timide, très maladroit, avec réactions trop lentes devant l'ironie féminine, uniquement. Pendant l'intimidation, aucune émotivité particulière n'apparaît. Seul, un " tassement" et un sourire forcé dénoncent la timidité.

Or, Z. fut élevé par sa mère seule, et "couvé". Loin de se révolter, il s'est accroché à sa mère. qui représentait pour lui une solution de facilité ... Pour Z., les femmes représentent le sexe dangereux, qu'il craint par dessus tout. ( Parce que représentant un effort d'adaptation) Mais il sait que cette position est fausse et infantile. Malheureusement, il n'est plus capable de sortir d'une situation dans laquelle il s'est réfugié durant tellement d'années. Son désir profond ( il a 34 ans) est de se trouver blotti dans les bras des femmes, comme un petit garçon. Pur infantilisme donc, qui le rend incapable de regarder une femme autrement que comme sa mère ; ce qui le rend incapable aussi de s'adapter aux différentes situations. Face aux femmes qu'il rencontre, il fuit , afin de n'avoir pas le moindre problème que son infantilisme ne pourrait résoudre.

Dans ce cas, on peut croire qu'un tempérament lymphatique, et l'accrochage à une solution de bien-être et de facilité, sans révoltes épuisantes, a empêché l'apparition de l'hyperémotivité.

L'opinion d'autrui devient donc le mobile essentiel du timide. Le timide se sent sous une menace latente, qui peut se préciser brusquement ( un enfant timide sur les bancs de la classe est en état d'alerte, de crispation et de peur, même si on ne l'interroge pas ; cet état d'alerte correspond à la crainte de voir les yeux du professeur se poser sur lui, pour un interrogatoire qui fera apparaître la crise proprement dite).
_ Le timide craint d'être jugé, même en bien ! Parce que ce jugement en bien, s'il est fait devant les autres, amènera chez lui cette sensation d'être un objet, sensation qu'il craint par dessus tout. ( Impossibilité de réagir immédiatement )

_ Il craindra donc aussi, plus encore, d'être mal jugé. Pourquoi ? Mais simplement par peur d'être un "objet" infériorisé et ridicule !

Ce qui amène à dire que la base de la timidité est un sentiment d'infériorité, localisé ou non. La timidité est donc une variante de l'inhibition.



L'INHIBITION DANS LA TIMIDITE



_ Un employé se dirige vers la porte de son chef, pour solliciter une permission. Au moment de frapper, quelque chose freine son bras, qui reste suspendu, en attente hésitante. Que se passe-t-il ?

La circonstance " solliciter la permission " a déclenché chez cet employé :
a) la nécessité de voir son chef ;
b) la réaction motrice de se lever, de marcher vers le bureau du chef ;
c) la réaction motrice de lever le bras ;
d) au moment d'accomplir l'acte de frapper à la porte, l'énergie qui devait déclencher l'acte se bloque, sous un frein psychologique ( timidité, crainte, etc )

Il y a ici, inhibition de l'acte de frapper, avec arrêt ou suspension de cet acte.

_ Un enfant sensible cède brusquement à l'impulsion de courir vers sa mère pour l'embrasser. Il se lève, marche, court. Au moment où il arrive près de sa mère, il bifurque sans accomplir l'acte prévu.

Il y a eu inhibition, avec acte détourné, pour une raison quelconque ( crainte de voir sa poussée sentimentale rejetée par une mère affairée ou autoritaire ).

L'inhibition consiste donc à un blocage de l'énergie nécessaire à l'accomplissement d'un acte. L'action psychologique ou motrice diminue ou s'arrête.

Il est certain que l'éducation _ même bien comprise _oblige l'être humain à un nombre considérable d'inhibitions ... De nombreux actes, de nombreux désirs, de nombreux instincts doivent être inhibés, freinés, arrêtés ou détournés, en fonction des lois sociales, familiales ou religieuses existantes.

Au fond, l'éducation canalise les réactions, en les adaptant sans cesse aux circonstances du moment.

L'on comprend donc le danger d'une éducation mal faite. Le nombre d'inhibitions grandit et dépasse la normale ; ces inhibitions en appellent d'autres, suivant une chaîne sans fin. Et l'inhibition devient du refoulement.

L'inhibition emprisonne l'énergie ( par exemple, le "trac" qui anéantit la mémoire, provoque le bégaiement ou le mutisme complet).

Nous avons vu que l'inhibition est à la base de l'éducation. Est-elle nécessaire ? Oui, sans doute ! Il est certain que, chez l'enfant, de nombreux comportements instinctifs doivent être inhibés (par exemple, sucer ses doigts, jouer avec les excréments, frapper, détruire, etc ...)

Mais ici également, un juste milieu est absolument indispensable, afin que l'inhibition reste normale.


EN QUOI LE TIMIDE EST-IL INHIBE ?


Nous savons que le timide est incapable de riposter immédiatement à l'opinion d'autrui, surtout de donner la seule réponse possible : faire une démonstration de sa force ou de son esprit.

En ce moment, l'énergie nécessaire se bloque, avec apparition de l'anxiété et de l'impulsivité. Il y a donc inhibition de la réponse, arrêt de l'énergie indispensable à cette réponse.



LES COMPENSATIONS DE LA TIMIDITE



Jusqu'ici n'a été examiné que le timide " qui est timide ", dont chacun voit qu'il est timide, qui supporte sa timidité, qui en souffre.

Bref, n'a été examiné que le timide authentique, réagissant d'une façon timide aux circonstances intimidantes.

C'est le timide sans masque !

Mais ... il existe une immense ronde, le Grand Carnaval des Timides Masqués, des Timides-Fantômes, des Timides-Invisibles ... et des Timides-Matamores.

Ouvrons les portes : les voici !

Si la timidité est souffrance _ et elle l'est _ que fera l'homme qui souffre de cette souffrance ? Il cherchera solution, sécurité et paix.

Mais cette sécurité et cette paix, où voulez-vous qu'il la trouve ? En lui-même ? Dans ce terrain instable, sablonneux, chaotique ? Impossible. Car il ne trouvera pas la sécurité dans l'insécurité. Pas plus qu'il ne trouvera l'assurance dans sa propre peur.

Alors ? Il est évident qu'il devra chercher la paix à l'extérieur. C'est l'extérieur qui devra lui faire ce cadeau. Soit qu'il recherche les soins appropriés à son état, soins qui lui permettront de s'appuyer sur lui-même, et de se retrouver. Soit qu'il trouve une solution boiteuse, un pis-aller, qui puisse lui donner _ tant que cela dure _ une illusion de sécurité.

Nous aurons alors le Timide Masqué, présentant un visage composé, une façade, un faux maintien, que les circonstances lui ont imposés. Cette façade sera une défense et une sécurité très relatives qui ne correspondent pas à son Moi réel ... La façade sera un Moi en dehors de son Moi, et sa personnalité sera double ...

Il feint la désinvolture, la dureté, l'indifférence, l'humour. Il raille, ironise, persifle.

Mais l'intensité de la façade dépend de l'intensité de la timidité. La compensation est semblable à un thermomètre. Si l'infériorisation marque ... disons - 10°, la compensation marquera +10°. Elle n'indiquera jamais zéro, car ce point est un point de force et d'équilibre, que la guérison seule peut donner.

Il y a les petites façades bénignes, apparaissant selon les circonstances. Mais voici également " les forteresses ", dures comme du sable vitrifié ; et dans ces forteresses, se cache le timide. C'est le Timide Invisible ! Car la forteresse qu'il présente aux yeux de chacun est opaque, inabordable. Parfois hérissée de barbelés, pointant sans cesse des canons prêts à tirer, même sur un petit lapin ... C'est le timide inauthentique, dont le comportement ne correspond plus du tout à ses réaction affectives profondes ( qui sont donc la peur, le recul, la fuite )

Il est devenu un homme dur, orgueilleux, sec, cassant, hautain, méprisant. C'est l'homme trop sûr de lui, n'hésitant jamais devant une circonstance nouvelle. C'est l'homme craint par ses inférieurs, mais troublé devant ses supérieurs. Et ceux-ci, souvent trompés par sa " forteresse ", déclarent : " c'est un fort ! ..."

Pauvre fort, qui n'est qu'un faux-fort ! Qui n'est qu'un faux-dur, un faux-sec, un faux-méprisant ! Mais qui parfois, à la longue, se prend à son jeu. N'a-t-il pas fait efforts sur efforts pour se rendre inexpugnable ? ... avec angoisse profonde, dès qu'une pierre semblait se détacher de sa forteresse ?


LE PERFECTIONNISME


Ce terme semble se définir : perfectionnisme = tendre vers la perfection. Mais ... quelle perfection ? Quel genre de perfection ? Et pourquoi ?

Sachons que le perfectionniste est toujours obsédé de perfection. ( Apparente ! ) Cette obsession même en montre le caractère inauthentique et névrotique ...

Alors, corrigeons.
Le perfectionnisme est-il un besoin permanent, sous forme d'obsession, qui pousse à rechercher la perfection ?
Cette définition est-elle correcte ? Non, et voici pourquoi :

Le timide, l'infériorisé en qui s'installe cette compensation, sait parfaitement bien que la perfection lui est impossible.
Car un état imparfait ne permettra jamais une action parfaite.
Si cette perfection réelle lui est impossible, intérieurement comme extérieurement, par quoi la remplacera-t-il ? Par l'apparence de la perfection.

Corrigeons donc encore : le perfectionnisme est un besoin permanent, poussant l'infériorisé à rechercher une apparence de perfection ; cette recherche s'accompagnant d'obsession diffuse, ou forte, ou angoissée.

Voilà donc un homme qui, souffrant d'infériorisation, cherche une solution qui lui donnera plus de souffrance encore, mais qui sauvera les apparences ! Il tendra donc vers un semblant de perfection, perpétuelle et totale.

Il aura toujours, en lui, la recherche de tout ce qui peut lui conserver cette apparence.

Mais de qui dépend cette consécration de perfection ? D'autrui, évidemment ! Donc le perfectionniste fera tout, sans trêve ni repos, pour que les autres le reconnaissent parfait. Il s'agit pour lui de maintenir, sans faille ni cassure, une façade absolument impeccable !

Dur travail de chaque jour : avec, sans cesse, l'opinion d'autrui bourdonnant à ses oreilles ... N'oublions pas que sa sécurité intérieure en dépend ! La caractère obsessionnel du perfectionnisme saute aux yeux.

Il sera celui qui n'a aucune imperfection, ni de savoir, ni d'objectivité, ni de maintien, ni de calme, ni d'amabilité. Qui ne s'irrite jamais, qui est bon, juste, intègre, loyal ; qui aime, et ne déteste jamais ... Toutes ces qualités à maintenir, au moyen de sa façade de chaque jour et de chaque instant ! ...

Tout échec de l'une de ces perfections provoquera chez lui raidissement et angoisse. Parce que les autres risquent de remarquer que ce qu'il paraît être n'est pas ce qu'il est.

Le perfectionniste doit donc passer pour supérieur à tous ceux qu'il fréquente, ou du moins égal aux plus grands ! Il s'agit donc d'une compensation agressive. Il s'agit d'un défi, mais attention : qui doit se présenter sans cesse sous forme parfaite, sans agressivité visible. A l'intérieur donc, agressivité et défi ; à l'extérieur, amabilité et calme souriant ...

Chacun connaît le cas courant du perfectionnisme " léger ", se manifestantdans certaines circonstances d'infériorisation.

Par exemple : une personne non spécialisée dans tel domaine converse avec un spécialiste. On voit alors le perfectionniste hocher la tête en souriant à chaque terme, à chaque auteur cité par l'autre ; semblant affirmer, " oui, ... oui ... je connais très bien ... cela m'est familier ... " _ alors qu'il n'en connaît pas le premier mot. ( Situation à laquelle une personne normale réagirait, soit par indifférence à son manque de savoir, soit par questions. _ Encore qu'ici, le perfectionniste puisse réagir en posant des questions qui ne l'intéressent pas, mais qui le feront paraître intelligent et courtois).

Telle autre perfectionniste " moins légère ", dactylo par exemple. Sa timidité a exigé d'elle la perfection de son travail et l'intelligence parfaite de ce même travail. On lui offre un emploi de secrétaire. Elle refuse sous un quelconque prétexte ; par la crainte angoissée d'y être reconnue incompétente, donc imparfaite ; situation à laquelle son perfectionnisme ne saurait s'adapter.

Maintenant, un perfectionnisme " lourd " : l'attitude extérieure de "grand seigneur", parfait, détaché et désinvolte. Même pauvre, il paiera pour les autres. Il refusera d'être remboursé, en disant avec hauteur et désinvolture : " Voyons ... cela n'en vaut pas la peine. " ( Sous entendu : ma perfection de grand seigneur est au dessus de cela ... " ). Obtenant des billets de théâtre, il en favorisera ses amis, au détriment de son propre désir d'y assister ( sous-entendu : " de cette façon, les autres sauront que j'ai des relations ... je leur paraîtrai supérieur encore " ) Il fera, pour les autres, démarches sur démarches ; il procurera même des emplois : ( ce qu'il signalera, avec désinvolture toujours, dans la conversation. " C'est si peu de chose pour moi, n'est-ce pas ? ... ").

Il fouillera ciel et terre pour aider les autres. Et comme c'est " pour les autres " il se sentira à l'aise devant ceux qu'il sollicite. N'a-t-il pas la sécurité que représente son rôle de protecteur ? Et pour ceux qu'il aide, n'a-t-il pas " le bras long ? ... ".

Il va de soi que, lorsqu'il sollicite pour lui, son infériorisation apparaît ; et sa maladresse le condamne à l'échec. D'ailleurs, comme chacun est habitué à cette attitude de Grand Seigneur Parfait, il n'envisagerait même plus de solliciter pour lui même, sinon, peut être, des emplois fastueux ... qu'il daignerait accepter !

C'est le cercle vicieux ... Ce Grand Seigneur, s'il est pauvre, restera grand seigneur pauvre. Comment pourrait-il faire autrement, puisque sa sécurité repose sur son rôle, et que les autres croient que cette apparence est réalité ?

A la base d'un tel homme, il y aura toujours une infériorisation et une humiliation profondes.

Le perfectionniste devient donc un être dont le comportement dépend étroitement d'autrui, et est imposé par autrui. Or le perfectionnisme est une compensation d'infériorité devant les autres. Il est donc un défi ( intérieurement agressif ) lancé aux autres.

Et nous avons :

timidité envers les autres : qui amène ...
défi envers les autres : qui amène ...
refus des autres : qui amène ...
façade de perfection : qui amène ...
besoin des autres.

L'on voit donc bien la forte contradiction ; il repousse les autres, mais a besoin de ces mêmes autres pour clamer sa perfection !

Et comme le perfectionniste est en état de défi, il se considère comme indépendant. Or, il n'est évidemment pas indépendant, puisque sa sécurité repose sur l'avis d'autrui. Il repoussera exagérément l'idée de " foule ", au nom de l'individu indépendant ( lui ) ! _ Mais que cette foule l'acclame, n'ayez crainte : il ne la repoussera plus, à condition qu'elle proclame sa supériorité et sa perfection.

De plus, le perfectionniste est angoissé face à lui-même. car le voilà sans cesse plongé dans la contradiction de son " être " et de son "paraître ". Et quand il est seul, les autres sont encore présents : il forge alors de nouvelles armes, ou rumine l'opinion publique ...

Comme le timide, le perfectionniste est inhibé.

Cela va de soi ! la spontanéité meurt en lui, parce qu'elle risquerait de dévoiler sa personne réelle ... Ses seules " spontanéités " contrôlées seront alors celles qui correspondent à sa façade : par exemple franchise, loyauté, bonté, vertueuse indignation .

Le perfectionniste est un solitaire. Non par sagesse, loin de là ! Mais par peur de s'avancer et de se découvrir. C'est un desséché intérieur, que seul le traitement psychologique peut rendre à lui-même.






Dernière édition par pendantce le Mer 26 Oct 2011, 20:58, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyJeu 29 Sep 2011, 10:53

Ton post est long, le scinder aurait aidé à la lecture.

tu soulèves un vrai problème de handicap psychologique dans tous les domaines, professionnels comme privés.
Certains préconisent des remèdes comme la pratique de l'aïkido censée assurer une bonne maîtise de soi, et par là, éviter l'affolement brouillon qui rend inefficaces les initiatives ou les réponses à des situations précises.
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyJeu 29 Sep 2011, 11:33

Y a t-il une différence entre timidité et émotivité ?

Je crois que oui.

Je suis victime du second symptôme (c'est pourquoi quand je lis ou vois quelque chose qui me choque, je perds tous les moyens).

L'émotivité est un sacré handicap aussi. Socialement, surtout, car notre hypersensibilité nous empêche d'avoir l'assurance nécessaire pour écarter/ridiculiser les adversaires.

Parfois, j'aimerais avoir un coeur de pierre.

Etre un genre de bulldozer...
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyJeu 29 Sep 2011, 11:42

Carla Bruni est préssentie pour le prochain Goncourt (je teste l'émotivité de Crevette^^)

Il y a aussi la réserve, qui est une forme de timidité, mais de circonstance, pas compulsive...
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyJeu 29 Sep 2011, 19:00

pour rotko, oui, mon post est long mais je veux recopier le chapitre sur la timidité en intégralité, car je veux apprendre

pour crevette, je ne pense pas qu'écarter/ ridiculiser ses "adversaires" soit la bonne solution, s'il y en a une ... car si tu es émotive et hyper-sensible, non seulement tu risquerais de te trahir, mais en plus tu risquerais d'entretenir des valeurs faussées, qui te replongeraient de plus bel dans ton émotivité, si tu parvenais à réaliser celles-ci, car tu serais surmenée affectivement et émotionnellement, en un coup ... qui nourrirait tout le temps que tu as mis pour devenir hyper-sensible, je crois plutôt qu'il faut apprendre à rire intérieurement, et que généralement dans la vie, ceux qui ne prennent pas parti sont peut être plus heureux que les autres ... la question est alors : pourquoi vois-tu la vie avec les autres comme un rapport de force ?

et puis pour cornichon, je n'ai rien à dire de spécial, mis à part que oui la réserve est plus de circonstances ... mais ! peut aussi être un trait de caractère, moins pathologisant que la timidité

( donc cornichon finalement j'avais quelque chose de spécial à dire rires )
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyVen 30 Sep 2011, 18:43

crevette, bonsoir, ne serais-tu pas un peu trop généreuse et altruiste ? et si oui, pourquoi d'après toi ?
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptySam 01 Oct 2011, 19:12

Empathique est le mot juste.
Pourquoi ?
Je ne sais pas. Depuis l'enfance, j'absorbe la douleur des autres. Je me blinde comme je peux.
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptySam 01 Oct 2011, 20:33

pour crevette ; oui ! tu te blindes, tu viens de donner la réponse ... qui commençait pourtant par " Je ne sais pas " ...
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyMer 26 Oct 2011, 22:52

Post très intéressant. Bravo à l'auteur.
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyVen 04 Nov 2011, 03:23

le post est pas terminé, et je ne le terminerai pas, semble-t-il

Livre et auteur : Les prodigieuses victoires de la psychologie, Pierre Daco, Ed. Marabout

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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyVen 04 Nov 2011, 08:34

pendantce a écrit:
le post est pas terminé, et je ne le terminerai pas, semble-t-il
Ce n'est pas plus mal, de mon point de vue : il est souvent vain d'appréhender le fonctionnement psychique sous l'angle d'un "symptôme" (considéré comme tel, en tout cas), qui plus est un seul et unique. Wink
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptyVen 04 Nov 2011, 23:37

Sujet très intéressant. Pour faire de la provocation, émettons l'hypothèse inverse.

Et si le perfectionniste ne cherchait qu'à explorer et dépasser ses limites ? C'est un angoissé, certes, mais l'angoisse existentielle n'est-elle pas une réaction, somme toute, assez saine face aux limitations que nous impose notre condition ?

Et si c'étaient les non-perfectionnistes qui devraient subir un traitement psychiatrique ? Wink
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptySam 05 Nov 2011, 08:12

Pour toi, un "traitement psychiatrique", c'est quoi et ça sert à quoi ?
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptySam 05 Nov 2011, 08:13

Il paraît qu'après la gêgêne (chais pas comment ça s'écrit) beaucoup de patients sont devenus moins timides^^
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MessageSujet: Re: La timidité   La timidité EmptySam 05 Nov 2011, 12:16

je suis une grande timide ça fait toujours rigoler ceux qui me connaissent mais justement j'ai une " grande gueule " à cause de cette timidité
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