La SCIENCE-FICTION au FEMININ

Les romancières se sont immicées peu à peu dans la littérature de Science-Fiction. Souvent avec talent!..
Si on devait en faire la liste, je crois qu'il faudrait mettre en tête la plus célèbre des auteurs de romans policiers:

"La Dernière Séance" nouvelle d'Agatha Christie Fiction n°1 d'octobre 1953
Simone a la particularité d'être un médium ;"Le médium le plus merveilleux de Paris. Des gens du monde entier viennent la consulter parce qu'ils savent qu'avec elle, il n'y a pas de duperie, pas de mensonge" Mais à mettre tout son coeur et toute son âme à évoquer les esprits, Simone est à bout de ses forces. Elle n'a plus qu'un désir: cesser les séances épuisantes de spiritisme.
Sa dernière cliente, Mme Ixe, pleure son enfant unique rappelé à Dieu. Simone ne la reçoit q'avec crainte. Son "allure imposante, toute de noir vêtue et voilée, avec d'énormes mains puissantes l'effraye". Elle a la certitude qu'elle lui portera malheur.
A sa demande, lors de précédentes séances, elle a réussi une matérialisation lorsqu'elle était en transes: "Une silhouette d'enfant, visible dans une brume nébuleuse, devenait une véritable enfant vivante"
Madame Ixe est à nouveau exacte au dernier rendez-vous. Toujours aussi impérieuse, elle exige de rester seule avec le médium."Pour empêcher un éventuel trucage dit-elle".
Simone commence à se plonger dans cet état réceptif qui lui permet de communiquer avec l'au-delà. Les minutes passent......le médium "Laisse échapper un ruban de fluide de sa bouche. Cet ectoplasme se condense formant une silhouette de petit enfant". Jamais il n'y avait eu de matérialisation plus réussie. "C'était maintenant une véritable enfant, une fillette en chair et en os, disant maman d'une voix douce"
Madame Ixe, transfigurée et en extase, sans se préoccuper de Simone, s'empare de sa petite fille malgré les cris atroces de celle qui l'avait réincarnée et s'enfuit.
La gouvernante accourue en entendant les cris, ne peut que s'effondrer au près du corps de sa maîtresse morte, se demandant: "Pourquoi Madame était-elle toute rétrécie....Pourquoi était-elle la moitié de sa taille normale...Qu'est-ce qui avait bien pu se passer?"
Quoique insolite sous la plume de cette grande dame du roman policier BCBG, cette courte nouvelle, porte en elle toute la marque de son grand talent: précision du style, concision, souci du détail percutant, ambiance feutrée et mystérieuse.
Une curiosité littéraire.

Marion Zimmer Bradley romancière de Science-Fiction. Considérée par la revue Fiction comme
<< faisant partie des « jeunes écrivains prometteurs » par la maturité de son talent ».

« La Rhu'ad » longue nouvelle parue dans Fiction en octobre 1954.

Matt et Fred Fergusson se sont exilés sur le planète Mégarée dans la constellation Têta de Centaure 4, planète colonisée par les Terriens qui veulent y construire une station spaciale
C'est une planète inhospitalière dont l'atmosphère :** une bizarre combinaison de puanteur et d'éléments chimiques semble inoffensif aux colonisateurs, mais pour une raison inconnue, démolit les hormones femelles de toute femme enceinte. Et depuis soixante ans, date à laquelle la Terre a installé une légation, pas un bébé Terrien n'est né vivant à Mégarée **
Malgré des consignes strictes de contraception, Beth attend un bébé. A la grande consternation de Matt. Avec l'assistance de Cassiana , une autochtone, douée du don de télépathie et de pouvoirs occultes, une << rhu'ad >>, dont le rôle sur la planète est d'accompagner dans leurs grossesses toutes les femmes de sa famille, Beth survivra et donnera le jour à une fillette. Mais gardera les traces d'une transplantation mystérieuse.
Grâce à cette coopération inédite entre femmes de races antagonistes, l'entente s'installera entre envahisseurs et colonisés et les ingénieurs Terriens chargés d'installer la station spaciale pourront sans risques faire venir leurs épouses et procréer.
Tout cela est raconté dans un style coulant qui donne de la vraisemblance aux idées exposées dans la trame de l'action.
De l'avis des experts : ** Du début à la fin, de la vraie Science-Fiction **

Aristarque a écrit:

Marion Zimmer Bradley romancière de Science-Fiction. Considérée par la revue Fiction comme
<< faisant partie des « jeunes écrivains prometteurs » par la maturité de son talent ».

Apparemment, Mrion Zimmer Bradley a tenu ses promesses si on en juge d'apres son abondante bibliographie ICI.

Je suis un peu réticent a priori sur le traitement qu'elle peut proposer des vieilles legendes celtiques.

Citation :

Marion Zimmer Bradley a réussi à conquérir un plus large public avec une série de romans basés sur des légendes célèbres. Sa trilogie de romans Arthurien, "la dame du lac", en est l'exemple le plus connu

je prefère les lire dans une traduction des textes initiaux, de même que j'aime mieux lire les romans de Walter Scott plutôt que voir leur adaptation par hollywood.
Il est vrai aussi que Walter Scott a remis au goût du jour (XIXé) des romans anciens. Il faut donc par moments savoir pratiquer le grand écart

Zena Henderson dans la vie, est professeur. C’est pourquoi elle a choisi de raconter l’histoire de ces : « Personnes déplacées dans l’espace –Le Peuple—réfugiées secrètement sur Terre dans un endroit perdu et menant leur vie singulière », en choisissant des enfants comme héros et une adolescente comme narratrice. Ce qu’un auteur du « sexe fort » n’aurait sans doute pas envisagé.
La « saga » telle que je l’ai découverte en 1956 comporte trois volets : Les Rescapés, Les Isolés, Les Egarés, en cinq longues nouvelles que je garde précieusement dans ma collections de « Fiction ». << Ils ont fui leur planète en voie d’extinction…Ils sont arrivés sur Terre en catastrophe et leurs fusées spaciales se sont fracassées à l’atterrissage…Les Survivants ont été dispersés…Ils ont des dons de télépathie et de lévitation et comme ils ont aussi la sagesse, ils se cachent du monde extérieur qui les a rejetés parce qu’ils sont « différents » dans leur comportement. Dans la mesure du possible, ils se regroupent en communautés dans des régions éloignées des USA comme Cougar Canyon dans les Rocheuses….>>
Le récit se fait à petites touches d’actions insolites, d’angoisses, d’une certaine tendresse et de quelques zestes de poésie.

Une lecture agréable, recommandée à ceux qui prétendent que la Science-Fiction n’est que plaies et bosses, massacres sans merci et sinistres génocides.

Cliff Catherine est une romancière de langue française. Elle a peu écrit pour la S.F. mais les ses courtes nouvelles ne doivent rien aux trouvailles des ténors américains. Chose rarissime, elle a été traduite en anglais. Dans « La chaîne et le collier » nouvelle parue dans une Anthologie des chefs-d’œuvre de la S.F. éditions Planète en 1970, elle prouve qu’avec quelques touches d’exotisme planétaire, et une bonne dose de sentimentalité toute féminine, il est possible de tenir le lecteur en haleine, et le mener vers une fin inattendue :
<< Actrice sans emploi, elle arpentait les rues de la Ville, sans le sou, affamée, ne sachant où dormir>>. Elle est abordée par un être venu de l’Espace, de ceux qui étaient arrivés quelques années auparavant. <<De quel monde lointain, nous ne le savions pas. Pendant longtemps, la première page des journaux n’avait parlé que d’eux. (…) Nous nous étions habitués à ces êtres extraordinaires venus d’ailleurs. Parce qu’ils n’étaient pas tellement extraordinaires, parce qu’ils nous ressemblaient trop. Au bout d’un an ils parlaient notre langue couramment. Dans leurs rapports avec nous, ils étaient extrêmement charmants, mais avec une sorte de subtile réserve qui ne disposait pas à la familiarité>>
Il lui offre un toit et de la nourriture, en lui laissant toute liberté de mouvements. Les jours passent : << Combien de jours, combien de mois passèrent ? Je ne me posai plus de questions. Je subissais La puissance de sa présence sur moi devenait de plus en plus tangible….>>
Et puis un jour elle le surprit parlant avec un inconnu qui promenait :<<Une très jolie petite chienne, avec une chaîne et un collier…>> Il lui disait <<Chez nous aussi on aime beaucoup les animaux.>> Alors subitement elle comprit lorsque : << Il tourna son visage vers moi. Mes yeux rencontrèrent les siens et clignèrent sous son regard. Je savais….mais il était inexprimablement trop tard. Il se leva prit congé de son voisin, prit ma main dans la sienne et je le suivis docilement>>

En compulsant mes archives, j'ai découvert que cette romancière serait l’épouse de l’auteur américain de SF. Jacques Stenberg. (Fiction n°19 de juin 1955) Il aurait dit en parlant de son épouse : « Catherine Cliff, ne fait rien, n’attend rien, ne poursuit rien, ne dit rien n’entend rien. Elle vit sans plus.(…) Et comble de malchance, déjà sans passé défini, elle n’a aucun projet pour le futur. Elle a cependant un travail énorme à accomplir tous les jours : s’arranger pour n’avoir rien à faire !… »

Judith Merril, a été critique de livres et à l’origine d’anthologies de SF. à partir de 1955. Elle aime à raconter les drames intimes de ceux qui touchent de près ses héros de romans d’anticipation.
Mais ses œuvres de SF. se distinguent aussi par un point de vue féministe bien affirmé.
Pour preuve cette courte nouvelle relevée dans un volume d’Histoires de sexe-fiction parues dans « La Grande Anthologie de la SF. », éditions Livre de poche en 1985 :
------" Le vaisseau Survie », le plus grand navire spatial jamais construit, est sur le point de décoller, destination Sirius qu’il compte atteindre dans une quinzaine d’années et de s’y installer pour que survive la race humaine, au cas où…..
<< Un demi-million de personnes avaient fait ce jour-là, le voyage pour regarder le lancement. Et en bas, sur la Terre, cent millions d’écrans vidéo projetaient l’image du capitaine Melnick en train de faire un geste d’adieu théâtral de sa main gantée…>>
La fusée s’est enfin envolée. Le capitaine organise la vie à bord .Il informe une partie de l’équipage (vingt sur vingt-quatre au total ). Tous sont appelés à se côtoyer pendant si long temps.... .
<<Je n’ai pas besoin de vous dire combien il aurait été désastreux sur Terre qu’on sache que nous sommes, à bord vingt d’un même sexe et quatre seulement de l’autre (…) Plus tard, quand les groupes de cinq-six d’entre nous et un d’entre eux auront leurs appartements définitifs, il sera possible de laisser plus d’autonomie au sain de chaque groupe. Mais pour l’instant, j’ai établi un programme de rendez-vous…>> Suit alors la lecture du règlement auquel seront soumises ces rencontres.
Ceci fait, le capitaine s’adresse au : <<Lieutenant Johnson, une femme bronzée aux cheveux dorés qui se tenait près de la porte pour lui dire : --- Pourriez-vous faire monter les (quatre) hommes de la cale? Ils pourront finir leur travail après le repas.>>

Ursula Kroeber Le Guin est une respectable vieille dame (née en 1929) que « Les Idées de la mort dans la poésie de Ronsard » ne semblait pas prédisposer à écrire des romans d’anticipation. Elle n’y viendra qu’en 1966 avec son premier roman «Le Monde de Rocannon ». Et elle s’y est fait un nom en gagnant les prix Hugo et Nebula en 1969 et en 1974.
Dans la courte nouvelle « Neuf vies » parue dans « La Grande anthologie de la Science-Fiction » rubrique Histoires parapsychiques » en 1983, elle nous raconte les heurs et malheurs d’un « décaclone répondant au nom de John Chow » débarqués en renfort sur une planète pourrie pour y exploiter une mine d’uranium.
>
Le tout est raconté dans un style coulant , précis, qui semble l’apanage de toute l’œuvre de cette grande dame. Souvenez-vous du cycle des « Ekumen » et de « Terremer »

Seabrigth Idris, alias Margaret St.Clair a écrit depuis 1946 (elle avait alors 35 ans), des récits de Science-Fiction. Dans ses romans, « Elle met en garde contre les dangers qu’il y a à assimiler des extraterrestres intelligents à de simples animaux en se fiant à leur seule apparence. Elle met aussi généralement l’accent sur l’action et le jeu des thèmes plutôt que sur la psychologie.
Une courte nouvelle parue dans « Histoires de Planètes » édition Le Livre de Poche, illustre parfaitement son style d’écriture.
« Se battre et mourir » : Keer, un Terrien chargé de la bonne marche du Tepidarium :<< une vaste salle, presque entièrement occupée par le bassin de liquide antiputride qui conservait les cadavres de ceux qu’on appelait le peuple-oiseau…>>
Un jour, il y fait la connaissance de Rhysha : <<Dont le plumage éclatant était d’un profond bleu turquoise. Il la couvrait de la tête aux pieds comme si elle eût été moulée dans un manteau de velours (…) Ses traits, sous l’aigrette dorée, étaient tout à fait humains comme l’étaient ses doigts effilés de ses mains en forme de feuilles, mais il y avait dans ses mouvements une merveilleuse légèreté, une grâce aérienne telles que jamais être humain n’en avait montré…>>
Rhyscha faisait partie du Peuple qui :<< Après que les Terriens eurent conquis leur planète et pris tout ce qui était à leur convenance, il ne resta plus rien. Mais il leur fallait manger. Alors ils découvrirent que leurs conquérants aimaient les regarder combattre, à condition que ce soit des combats à mort….>> Jusqu’à l’extinction de la race ! Bien entendu......

Grand merci Aristarque le bien nommé, pour ces pistes...
Ursula et Zena ,je connais mais pas les autres (shame on me !)
me reste plus qu'à chercher !
Asimov, bien sûr, un maître fondateur, plus rien à découvrir ;
ROBBINS HOBB ou L'ASSASSIN ROYAL, j'en ai parcouru qqs pages, mais ce n'est pas ma tasse de thé.
PE une question d'âge ,
Marion Zimmer a écrit de la "vraie" SF ( désolée, il est trop tard pour que j'aille farfouiller dans mes archives....), sa série "les dames du lac" etc, ne vaut pas un pet de lapin, je dirais juste de la littérature "alimentaire" parue à un moment où le celtique était à la mode;
Aristarque , cherche, tu vas trouver (moi j'ai la flemme et pas le temps : confitures, coulis et surgelés du jardin en urgence ;-)))
Marion Zimmer a écrit des livres en collaboration avec un mari bien connu dans la SF , si je ne m'abuse ;;
Je n'affirme rien, ALZEIMER me poursuit !
A CIAO, BONSOIR

fontelle a écrit:

Aristarque , cherche, tu vas trouver (moi j'ai la flemme et pas le temps : confitures, coulis et surgelés du jardin en urgence ;-)))
Marion Zimmer a écrit des livres en collaboration avec un mari bien connu dans la SF , si je ne m'abuse ;;

Est-ce que ce serait : Les survivants (The survivors, 1979), éditions Presses Pocket, suite de "chasse sur la lune rouge", en collaboration avec Paul Zimmer ?

voici le site http://home.nordnet.fr/~aleyssens/auteur/bradley.htm

mais attendons Aristarque pour confirmation. ! Aristarque avec A comme Autorité en la matière

[quote="rotko"]

fontelle a écrit:

Aristarque , cherche, tu vas trouver (moi j'ai la flemme et pas le temps : confitures, coulis et surgelés du jardin en urgence ;-)))
Marion Zimmer a écrit des livres en collaboration avec un mari bien connu dans la SF , si je ne m'abuse ;;

Pour saluer ta présence sur le Forum, chère Fontelle,(et être à la hauteur des louanges :joker: de Rotko,j'ai pris l'affaire en mains:
Je n’ai pas trouvé grand-chose dans mes archives concernant la vie de Marion Zimmer.
Je l’avais découverte en lisant « Fiction, la vie littéraire de l’étrange » qui en octobre 1954 a publié une nouvelle « La rhu’ad ». Ont suivi en mars, avril et mai 1957, un court roman : « Marée montante » qui raconte « l’aventure des astronautes du Homeward, qui reviennent du premier essor de l’Homme vers les étoiles pour trouver une Terre qu’ils n ‘avaient pas faite et ne pouvaient comprendre » Très agréable à lire.
Il m’a donc été nécessaire de consulter l’incontournable Google pour apprendre que romancière était née aux USA en 1930, avait écrit sa première nouvelle SF à l’âge de 17 ans, avait épousé R.Bradley en 1947 pour divorcer en 1964. Je n’ai rien découvert qui donne à penser qu’ils aient écrit quoi que ce soit ensemble.
C’est en 1953 que parût le roman « Les Dames d’Avalon » « Une réécriture absolument superbe de la légende arthurienne qui fera connaître Marion au monde entier
J’avoue humblement que je ne l’ai pas lu. Mais il n’est jamais trop tard…..

Miriam Allen de Ford a commencé par écrire des histoires criminelles. Quelles ont été ses motivations pour : « se tourner vers un style de « science-fiction » que l’on pourrait appeler « domestique », et qui utilise la plus quotidienne et la plus familière des trames pour y superposer soudain un élément d’horreur singulière, bien qu’à peine suggérée » ? Mystère !
N’empêche que la méthode est plaisante si on en juge d’après la courte nouvelle qui a pour titre « Mrs. Hink » :
Un couple aisé d’américains recherche auprès d’une Agence spécialisée, une baby-sitter pour leurs deux jeunes enfants Gav huit ans et Ada cinq ans.
<< Mrs. Hink arriva à l’heure dite. C’était une personne au maintien digne, avec un visage de bonne grand-mère. Gav et Ada parurent sympathiser aussitôt avec elle….>>
Les jours passent. Les enfants sont enchantés de leur « gardienne », les parents également qui multiplient leurs sorties nocturnes sachant que leurs enfants sont en sûreté avec leur mentor.
Et puis un soir, au retour d’une soirée :
<<Les deux petites chambres à coucher étaient plongées dans l’obscurité et les lits étaient vides. Ils n’avaient pas été défaits..>>
Il fallut se rendre à l’évidence : <<Il ne fait pas de doute que les enfants ont été kidnappées et qu’il a fallu qu’ils partent volontairement..>>
Alors les parents se souviennent, Mrs.Hink leur avait confié qu’elle avait une petite-fille qui avait sept ans :
<<…Il se pourrait que je me décide tout d’un coup à aller les surprendre à l’automne…comme je voudrais pouvoir amener vos enfants avec moi !. C’est Mary qui serait heureuse…d’avoir votre petit garçon et votre petite fille pour jouer avec…>>
<<----Les jouets,( comprennent-ils alors), les jouets qui sont absolument merveilleux. Les jouets comme il n’en existe pas d’autres au monde…>>
Et ils savent qu’ils ne les reverront plus !
Mais pour le lecteur, une singulière histoire qui se lit avec plaisir….et avec angoisse !
Source :Fiction n°11 d’octobre 1954

James Tiptree Jr. alias Alice B. Sheldon, une psychologue américaine née en 1915
Semble s'être illustré (e) dans le space-opéra avec "Par delà les murs du monde" fantasmagorie terrestre " En épargnant la douleur", exploration parapsychologique "Neiges d'antan"
Présentée par "La grande anthologie de la S.F." comme remarquable "par la compassion avec laquelle les personnages étaient décrits..", la lecture de la nouvelle intitulée "En épargnant la douleur", dès le début, ne donne pas du tout cette impression là:
<< Il était expert en matière de douleur. Il pouvait l'être puisqu'il n'en éprouvait jamais.
Quand les Xénons lui appliquèrent des électrodes aux testicules, il fut amusé par les petites lumières.
Quand les « YIIs » lui introduisirent des frelons dans les narines et les autres orifices du corps, il vit des arcs-en-ciel qui le divertirent. Et quand par la suite ils en revinrent aux simples désarticulations et aux éviscérations, il observa avec intérêt les teintes pourpres qui dénotaient un mal sans retour.....>>
Dans cette introduction, où est la "compassion" et "la douceur féminine" que certains critiques lui prêtent?
<<….Quand le vaisseau éclaireur l’eut arraché aux YIIs (…) quelques planètes plus tard, les doux Znaffis l’emmaillotèrent dans un cocon de bourre de soie….>>
<<…Qui suis-je ?----Vous êtes une modification de l’humanité élémentaire…>>
Suivent quelques longues pages de morbides aventures fantasmagoriques sensées apporter la terreur et qui ne génèrent que de l’ennui !…
Pourquoi faut-il que des psychologues se croient obligés (ées) de faire de la S.F. Pour monnayer les confidences sur le divan de leurs clients psychopathes ?

Marie-Anne Le Barbier, jeune encore, vivant dans la région bordelaise, a décidé de se lancer, en 1998, dans la Fantasy, le corollaire de la Science-Fiction.
Et cela nous donne cette courte nouvelle : « Pour un détail » :
« ILS », ce sont les Archanges, ce peuple vivant dans un continent lointain, au delà des mers, qu’aucun humain n’avait réussi à découvrir. « ILS » n’avaient jamais accepté qu’un humain les accompagne pour un de leur périple autour de la Terre…Mais bien des marins en perdition, devaient leur salut à la présence miraculeuse de certaines de leurs nefs au beau milieu des tempêtes » »
Après quelques siècles d'absence, les Archanges étaient revenus, pour renouer leurs échanges avec les humains. Mais pour une jeune humaine, ce fut une révélation :
« Elle avait été littéralement fascinée par ces personnages de légende (…) Elle avait remarqué que leurs longues tuniques étaient tissées de fils aux reflets changeants, qu’ils avaient des mains aux doigts longs et effilés, que leurs cheveux flottaient toujours librement au vent, offrant au soleil les nuances de l’or… »
Bref, qu’elle ressemblait beaucoup au filles Archange.
Alors, naquit en elle, le désir fou de se joindre à eux, lorsqu’ils repartiraient vers leur pays qui ne pouvait être qu’un pays de cocagne. : « Elle avait résolu de se glisser dans le cortège des Archanges qui remontaient solennellement à bord au moment des départs. Elle s’était donc travestie en secret et s’était glissée dans la file, les yeux baissés, calquant son attitude sur celle des autres. Et miraculeusement tout s’était bien passé. Personne ne lui avait posé de questions ».
Une fois arrivée dans le pays rêvé, tout alla pour le mieux jusqu’au jour où le Grand Prêtre avait ordonné la cérémonie du Grand Bain Purificateur :
« …Toutes les jeunes filles avaient ôté leurs tuniques souillées d’eau noire…Et une à une les voix s’étaient éteintes…Prenant brusquement conscience du silence morte qui s’était installé…elle avait regardé ses compagnes….et s’était sentie nue. Car toutes présentaient, recouvrant les épaules et la poitrine, un fin nuage d’or, comme un filigrane, qui dessinait une pluie d’étoiles….Le Grand Prêtre avait hoché la tête et, avec tristesse, l’avait désignée du doigt. Et ce geste contenait déjà sa condamnation. » Beaucoup de tendresse et de poésie dans cette courte nouvelle écrite d’un main légère.
Espérons que Marie-Anne Le Barbier continuera dans cette voie de la Fantasy à la française. Pour notre grand plaisir.

"Auditions forcées à perpétuité" par Ann Warren GRIFFITH
Anthologie de la SF. Livre de Poche

<< Elles étaient fascinantes, ces énormes batteries de machines déversant leurs messages au peuple américain. Cela paraissait tenir du miracle, cette façon dont les slogans publicitaires étaient lancés dans l'atmosphère et captés par des disques minuscules placés dans la bouteille, ou la boîte, ou le carton, ou n'importe quel emballage contenant le produit vanté...Un processus si incroyablement complexe et cependant d'une précision extraordinaire.....Il n'était jamais arrivé qu'un publicité devant être émise par une boîte de cirage ait été diffusée par un flacon de lotion pour faire repousser les cheveux >>
Fred Bascom, un des vice-présidents du Service des Ventes de la Société de Ventriloquie des Etats-Unis, avait mis en place ce nouveau système de publicité parlée, émise par le produit lui-même, où qu'il soit, en rayons sur le lieu de vente, ou chez le consommateur, une fois acheté.
Des inconditionnels de la tranquillité, ne s'adaptant pas à cette permanente agression auditive, firent monter les ventes des fabricants de Bouche-Oreilles afin de se protéger. Jusqu'à ce que VU porte plainte contre ces fabricants. Après de longs débats, l'Association des Fabricants de Bouche-Oreilles fut déclaré coupable << d'atteinte à la liberté de publicité, contraire à l'esprit et à la lettres de la Constitution des Etats-Unis>> A la suite de quoi, une loi fut promulguée interdisant la détention et l'usage de bouche-oreilles..
La Grand-mère de Mavis, l ‘épouse de Fred, farouche opposante à VU, fut condamnée à cinq années de prison. .. Lorsque libérée et de retour chez sa petite-fille, elle déclare qu'elle veut retourner en prison parce que :<< C'est vraiment le seul endroit pour moi. J'y ai des amis et le seul endroit tranquille que je connaisse >> en montrant une boite de bouche-oreilles achetée au marché noir, le couple s'affole. Et les Bascom l'entraînent vers une ville éloignée pour se faire arrêter.
Soulagé, sur le chemin du retour, Fred pense << Tous ces milliers de gens dans les prisons et les pénitenciers, tous, sans VU!..Ils n'achètent rien et par conséquent n'ont pas de VU. Et cela a un effet désastreux pour leurs habitudes d'acheteurs ....à leur libération >> Une nouvelle idée lui vient alors : détacher les disques des produits, les mettre dans une petite boîte dans les cellules et les faire écouter de force. Avec en prime des petites conférences sur le thème "Soyez honnêtes" ou "Le crime ne paie pas" etc...pour donner bonne conscience aux annonceurs. Lesquels préparent ainsi les libérés à leur vie en dehors des murs de la prison.
Pauvre Grand-mère la voici, et nous aussi, condamnés aux "Auditions forcées à perpétuité »

Une satIre mordante sur la place de plus en plus prépondérante que la publicité s'octroie dans tous les médias, papier ou audio-visuel, sans oublier le téléphone, écrite dans les années cinquante par une débutante en S.F. ex-secrétaire, ex-actrice, ex-bibliothécaire, et excellente humoriste !!!!

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