Assistant(e) sexuel(le) pour handicapés

« En plus de mes “messieurs” habituels, j'ai voulu me perfectionner dans la prise en charge de personnes dépendantes. Ma sœur est infirme, je suis sensibilisée au problème et n'ai pas peur du handicap. Maintenant, je sais comment m'occuper de ceux qui sont paralysés ou ont une sclérose.

On se fait des bisous, je les laisse me toucher, mais je vais moins loin qu'avec mes autres messieurs. Leur faire du bien est pour moi fabuleux.

Certains connaissent leur premier émoi sexuel avec moi, à près de 40 ans. Cela les repositionne tout de suite dans la société. Un jour, l'un d'entre eux m'a dit : “Tu m'as réalisé, maintenant je suis un homme”. »
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ya pas de mal à se faire du bien.

Damned.

Ca me rappelle un passage d'un livre de Despentes, mais j'ai oublié lequel... (notez les points de suspension !)

A mon avis c'est un sujet trés serieux, qui ne prête pas à en rire, c'est un aspect d'une misère physique et intellectuelle avec beaucoup de souffrances pour des personnes dont la vie "vaut toujours la peine", présenté brutalement l'article peut donner lieu à critiques et peut être moqueries mais sincèrement qui de nous aimerait être à la place d'une personne handicapée dont personne ne veut partager l'existence...

je suis de ton avis, Crocus Bill, et je signale le livre de Régine Desforges.

A mon avis, elle vaut mieux que Virginie Despentes dont il arrive à l'argumentation de se retourner contre son propos [sur la prostitution] dans King kong théorie.

Crocus Bill a écrit:

A mon avis c'est un sujet trés serieux, qui ne prête pas à en rire, c'est un aspect d'une misère physique et intellectuelle avec beaucoup de souffrances pour des personnes dont la vie "vaut toujours la peine", présenté brutalement l'article peut donner lieu à critiques et peut être moqueries mais sincèrement qui de nous aimerait être à la place d'une personne handicapée dont personne ne veut partager l'existence...

Bonjour,

La personne qui prend en charge ces gens handicapés ne leur propose pas plus de partager leur existence.
Seulement de partager un peu de plaisir.

Après, de ce sujet, je n'ai pas assez réfléchi par moi-même pour encore me prononcer.

Rem a écrit:

Crocus Bill a écrit:

A mon avis c'est un sujet trés serieux, qui ne prête pas à en rire, c'est un aspect d'une misère physique et intellectuelle avec beaucoup de souffrances pour des personnes dont la vie "vaut toujours la peine", présenté brutalement l'article peut donner lieu à critiques et peut être moqueries mais sincèrement qui de nous aimerait être à la place d'une personne handicapée dont personne ne veut partager l'existence...

Bonjour,

La personne qui prend en charge ces gens handicapés ne leur propose pas plus de partager leur existence.
Seulement de partager un peu de plaisir.

Après, de ce sujet, je n'ai pas assez réfléchi par moi-même pour encore me prononcer.

Oui Rem, bien sûr, mais le plaisir, naturel pour beaucoup peut être un luxe pour d'autres...Ceci sans vouloir être moralisateur d'aucune facon, je me dis seulement que la vie est succession de moment fugitifs de bonheur et de long moments de douleurs...

C'est très joli Crocus Bill et bien vrai........plus j'avance en âge et plus je m'en apperçois.

Crocus Bill a écrit:

A mon avis c'est un sujet trés serieux, qui ne prête pas à en rire, c'est un aspect d'une misère physique et intellectuelle avec beaucoup de souffrances pour des personnes dont la vie "vaut toujours la peine", présenté brutalement l'article peut donner lieu à critiques et peut être moqueries mais sincèrement qui de nous aimerait être à la place d'une personne handicapée dont personne ne veut partager l'existence...

je suis évidemment d'accord avec toi mais qui de nous aimerait être à la place d'une personne non handicapé dont personne ne veut partager l'existence.
je pense que la solitude s'applique à tous et est difficile pour tous à part peut être ceux qui la choisissent. je suis hors sujet là non?

Je trouve que c'est une très bonne chose. J'avais entendu le témoignage d'un assistant sexuel belge, car en Belgique, c'est une profession acceptée et la sexualité des personnes handicapées y semblent moins tabou.

Citation :

Les personnes en situation de dépendance et de handicap reçoivent de l'aide pour tous les gestes quotidiens les plus élémentaires. (Se lever, se laver, s'habiller, manger, se déplacer, se coucher… )
Mais dans la mise en place de cet accompagnement, une dimension essentielle et constitutive de l'être humain, « la sexualité », semble avoir été oubliée…
Pourtant, les personnes en situation de handicap ont des désirs physiques, des besoins d'amour, de sexe et d'intimité.

En France, rien n'est prévu pour répondre à cette demande vitale alors que, dans d'autres pays comme l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, tout cela existe depuis plusieurs années.

Source dans un article facebook sur le documentaire L'amour sans limite

Il existe un très joli film sur le sujet, un long métrage qui avait été diffusé à la télé il y a un bail, sur les mésaventures d'un éducateur qui décide d'aider un homme handicapé à faire une dernière fois l'amour avant de ne plus en avoir la capacité physique. Il est peut-être même sorti au ciné, je ne me souviens plus. Mais je n'arrive pas à retrouver le titre dans mes archives neuronales. Si quelqu'un voit de quoi je parle...

Il ne faut pas oublier qu'une relation charnelle, ce n'est pas "que" du sexe. C'est aussi de la tendresse, des caresses, des regards, des mots, etc. et aussi du sexe, bien sûr, y a pas de raison.

Oui il y a du vrai à part que certains ont un handicap supplementaire à la solitude, mais bon inutile de discerter, c'est triste tout cela...Enfin, à mon avis...
(posté en même temps que toi Luca... )

Crocus Bill a écrit:

Oui il y a du vrai à part que certains ont un handicap supplementaire à la solitude, mais bon inutile de discerter, c'est triste tout cela...Enfin, à mon avis...
(posté en même temps que toi Luca... )

mon avis est le même que le tient!

J'ai trouvé ! Au cinéma, le film s'appelle Nationale 7. C'est le remake d'un film plus ancien qui avait été réalisé pour la télé.

René, myopathe acariâtre et rebelle d'une cinquantaine d'années vit dans un foyer de la région toulonnaise. Julie, jeune éducatrice spécialisée, devient sa référente. René est très agressif avec elle, mais Julie ne se laisse pas faire. René lui avoue alors qu'il n'a qu'une obsession : faire encore l'amour avant que la maladie ne rende cela impossible. Julie va alors tout mettre en œuvre pour permettre à René d'avoir des relations sexuelles avec une prostituée, même si l'institution va se montrer réticente.

Bande annonce.

besta a écrit:

Crocus Bill a écrit:

Oui il y a du vrai à part que certains ont un handicap supplementaire à la solitude, mais bon inutile de discerter, c'est triste tout cela...Enfin, à mon avis...
(posté en même temps que toi Luca... )

mon avis est le même que le tient!

Tu vois, quand on peut ne serait ce qu'un peu imaginer la vie d'une personne affligée d'un handicap on relativise les petites misères de la vie quotidienne, tel un PV pour stationnement par exemple...Bpn, faut que je change de sujet ou je vais me croquer le moral...

Crocus Bill a écrit:

Tu vois, quand on peut ne serait ce qu'un peu imaginer la vie d'une personne affligée d'un handicap on relativise les petites misères de la vie quotidienne, tel un PV pour stationnement par exemple...Bpn, faut que je change de sujet ou je vais me croquer le moral...

alors déjà, le "tu vois" j'ai du mal. je ne vois rien!
je n'ai aucune prise de conscience à avoir. où dans ce que je dis, j'ai besoin de comprendre la difficulté d'avoir un handicape?
le "tu vois" sonne comme une leçon que tu me donnes.
je voulais développer mais je ne vois pas où j'ai besoin en fait.

je m'excuse si tu as mal pris mes paroles, ce n'est pas du tout mon intention de donner des leçons. Je m'exprime souvent avec cette expression quand je parle avec des amis c'est pour conceptualiser des faits ou des sentiments, n'y vois aucune mauvaise intention, malheureusement internet amène souvent à des quiproquos et s'en est un, puisque tu l'as dit toi même: " nous sommes d'accord", t'inquietes je ne suis ni quelqu'un d'agressif ni un donneur de lecons loin de là. Bonne soirée...

il me semble qu'il faut être très doux et délicat pour "aider" un (e)handicapé (e) à se réaliser sexuellement sans blesser, sans choquer. J'ai tenté d'y penser depuis que ce fil est ouvert, pour pouvoir en dire quelques mots. Je pense aussi qu'il faut beaucoup de tendresse. Ces pauvres gens sont des écorchés-vifs, ils cachent leur désespoir, laissent paraitre parfois leur révolte, face à leur sort. Il doit falloir un tact et une compréhension immenses....

que tu ne sois pas agressif, je l'ai bien compris et ça fait longtemps
comme tu le dis, je pense que c'est une mauvaise interprétation de l'écrit.

à la notre le Cubain et bonne nuit!

Ysandre a écrit:

il me semble qu'il faut être très doux et délicat pour "aider" un (e)handicapé (e) à se réaliser sexuellement sans blesser, sans choquer. J'ai tenté d'y penser depuis que ce fil est ouvert, pour pouvoir en dire quelques mots. Je pense aussi qu'il faut beaucoup de tendresse. Ces pauvres gens sont des écorchés-vifs, ils cachent leur désespoir, laissent paraitre parfois leur révolte, face à leur sort. Il doit falloir un tact et une compréhension immenses....

Ysandre, tu ne te rends pas compte de la taille de mon coeur et de ce que je suis. je t'assure et j'en suis sur.
ne dis pas "ces pauvres gens"! c'est réducteur.

Non, Besta, ce n'est pas réducteur, c'est de la compassion envers quelqu'un qui souffre. Il n'y a nulle pitié, juste de la peine, de ma part.

j'ai de la peine pour tant de personnes "valides".
là c'est sûr, je suis complet hors sujet.

difficile de se mettre à la place d'un handicapé. faudra que j'en parle à mes relations, et leur demande leur avis.
Merci Luca pour le titre du film nationale 7
Réalisé par
Jean-Pierre Sinapi Avec Nadia Kaci, Olivier Gourmet, Lionel Abelan

Bonjour les Grains,
peut être suffit-il de s'assoir dans un fauteuil pendant un moment et de se pénétrer très fort de l'idée que l'on ne peut pas bouger, alors, avoir soif, envie de faire pipi, d'ouvrir la fenêtre, de chercher un liivre, etc.. donnent-il déjà un léger aperçu de ce qu'est l'immobilité forcée. Ensuite on peut aller plus loin, bien sûr, réfléchir à tout ce que l'on fait habituellement et qu'il est désormais impossible de réaliser... fermer les yeux et se retrouver en enfer. ça demande une grande concentration (j'ai fait l'expérience à cause de ce fil) et suivant sa propre sensibilité, c'est assez terrible comme cheminement intérieur.

rotko a écrit:

difficile de se mettre à la place d'un handicapé. faudra que j'en parle à mes relations, et leur demande leur avis

Je raconte souvent cette "petite" histoire.

J'avais une amie souffrant d'un grave torticolis spasmodique. Malgré le nom, c'est une maladie terriblement handicapante de la famille des dystonies. En gros, elle était soumise à des spasmes violents et rapides du haut du corps qui, comme chez les parkinsoniens, peuvent aboutir à une paralysie totale. On lui faisait plusieurs fois par an des injections de toxine botulique (oui oui, celle-là même que les dames s'injectent pour avoir moins de rides, sauf que c'était au plus profond des muscles du haut du dos). C'était une femme d'une rare détermination, très exigeante avec elle-même. Par exemple, elle travaillait toute la journée sur ordinateur, ne se plaignait jamais et refusait assez abruptement toute manifestation de pitié ; son handicap rendait son élocution difficile - et beaucoup de personnes avaient du mal à la comprendre - et pourtant elle était la première à répondre au téléphone.

Souvent, je lui proposais d'aller boire un coup ensemble le soir, ou d'aller au cinéma, ou voir un spectacle, etc. mais elle refusait toujours.

Alors, un jour, je lui ai fait un petit reproche. En fait, je lui ai dit que je trouvais cela dommage qu'elle refuse toujours de sortir et qu'elle préfère s'enfermer chez elle.

La réponse m'a profondément remuée et m'a fait comprendre que nous sommes souvent très loin de pouvoir imaginer ce que représente le handicap. Elle m'a dit : "Tu sais, je passe mes journées à penser à ma respiration et à ma posture. Lorsque je travaille ou que je conduis, je suis concentrée sur mon cou, mes épaules et mes bras pour corriger les gestes provoqués par les spasmes ; lorsque je parle ou que je mange, je suis concentrée sur ma respiration et mon visage pour ne pas trop bafouiller et être à peu près comprise ou pour ne pas m'étouffer . Alors, à la fin de la journée, je ne rêve que d'une chose : arrêter de penser à tout ça et m'affaler sur mon lit".

Je n'arrive pas à imaginer exactement ce qu'elle vit, mais je peux quand même en avoir une idée assez proche.

Ceci dit, je ne crois pas que ça relativise quoi que ce soit. Parce que les problèmes et la souffrance ne sont jamais comparables entre eux. Mais l'empathie permet quand même de mieux vivre ensemble.

Le film nationale 7 est un excellent film à voir et revoir. je crois me souvenir qu'il a été inspiré au réalisateur par sa soeur qui travaillait avec des handicapés.
Il me semble impossible de concevoir les souffrances du handicap, ce qui n'empêche pas d'y être attentif.

Il m'est arrivé d'avoir des soucis de santé qui m'ont obligé à être alité la plus grande partie de la journée avant et après une opération pendant 3 mois, avec une fatigue importante et des moments pas très agréables. Peu de temps après, j'ai été en contact professionnel avec un groupe de handicapés moteurs, dont certains n'avaient ni la parole, ni la possibilité de communiquer par écrit.

Si je n'avais pas été malade peu de temps avant, je crois que j'aurais été incapable de comprendre les conséquences de la souffrance et d'une grande fatigue physique, sur l'esprit, et sur les relations sociales.
Et mon handicap très passager n'était rien à côté du leur.

Ce qui m'a semblé évident à ce moment là, c'est que le monde du handicap n'est pas un monde diminué, mais un autre monde, une autre réalité, et qu'il faut laisser de côté ses certitudes, ses évidences pour être dans une relation d'écoute, une écoute très corporelle souvent, pour tenter de capter le message qui va être dit par le regard, le détournement de tête, le sourire.