J'ouvre ce fil, sur un auteur que j'aime bien.
Duhamel (1884-1966), médecin, écrivain, poète, est l'auteur d'une oeuvre très abondante. On a surtout retenu de lui ses deux grands cycles romanesques :
Vie et aventures de Salavin(1920-1932), un homme médiocre voulant accéder à la sainteté ;
Chronique des Pasquier (1933-1945) dont le personnage principal est Laurent Pasquier, éminent biologiste et ami de Jean Rostand... sorte de double de Duhamel lui-même.
A la fois classique par son style (parfois très virtuose comme dans certaines pages du
Notaire du Havre) et original par ses personnages (Salavin est un Roquentin avant l'heure), Duhamel s'est amusé à peindre la bourgeoisie sans concession.
Proche de la doctrine unanimiste de Romains, membre du groupe de l'Abbaye (expérience relatée dans
Le Désert de Bièvres), il fut humaniste et homme de paix. Peu lu aujourd'hui, Duhamel fut l'un des grands romanciers des années 30.
Duhamel échange avec Pierre Desgraupes sur la lecture :
http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPF86644627/georges-duhamel.fr.html
Pour commencer,
Le Notaire du Havre (Chronique des Pasquier, I):
Source wikipédia :
Laurent Pasquier, un éminent chercheur en biologie, entreprend, en 1931, de raconter la saga historique de sa famille depuis la fin des années 1880. À cette époque, Raymond Pasquier et Lucie-Éléonor Delahaie-Pasquier forment une famille parisienne modeste avec quatre enfants. Raymond Pasquier rêve d'élévation sociale et intellectuelle en entamant à 40 ans des études de médecine, dans le culte de Louis Pasteur et du progrès de la science. La famille vit difficilement avec les petits revenus des travaux de Lucie. Suite à une lettre d'un notaire du Havre, qui annonce à Lucie son héritage venant de sa tante Delahaie décédée, la famille fonde d'énormes espoirs dans l'avenir et Raymond à l'orée d'abandonner ses études décide de continuer. La famille Pasquier déménage rue Vandamme : Laurent entre à l'école pour la première fois à sept ans et découvre l'amitié de son petit voisin Désiré Wasselin, Joseph décide d'arrêter ses études pour commencer une carrière dans le commerce, Ferdinand peine à passer ses examens, et la petite Cécile découvre la musique avec l'arrivée dans la maison du piano de la tante Delahaie. Cependant, pour des raisons administratives, l'héritage est bloqué et les mois passent sans perspective de récupérer cet argent qui fait jour après jour cruellement défaut à la famille. Raymond Pasquier décide d'emprunter une somme à un voisin, mais fait immédiatement un mauvais placement qui dilapide le pécule et crée de nouvelles dettes. Lucie Pasquier, travaillant plus que jamais à de menus travaux pour subvenir aux besoins de la famille, est contrainte après deux années d'accepter une solution à l'amiable afin de récupérer une partie seulement de l'héritage et ainsi d'effacer les dettes du couple.