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| | la nouvelle amputée d'une voyelle: | |
| | Auteur | Message |
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marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: quelques heures d'Adrien Fesseler Ven 21 Juil 2006, 11:23 | |
| Tout d'abord je rappelle que cette nouvelle provient d'un jeu collectif ou nous devions "omettre" une voyelle! donc je vous livre la mienne:
QUELQUES HEURES D’ADRIEN FESSELER
Par marie Chevalier
Adrien cherche la clef du bureau dans sa veste et d’un élan d’épaule, déplace le panneau très épais qui sépare l’entrée du plan de travail qu’il a installé près de la fenêtre.
Depuis ce matin, il ne se sent pas très bien, en fait le repas d’hier lui pèse. Il serait bien resté au lit à traînasser, sa tête semblait être enserrée dans un étau. Ce n’était pas d’hier ces crampes dans la nuque, il pensait que cela venait de ses cervicales, mais il n’empêche qu’il avait très mal.
Il avança à pas lents vers le petit cagibi qui lui servait de vestiaire et y plaça sa veste.
Il réfléchissait : qui désigner afin de représenter l’entreprise à la télé ? des femmes bien sûr puisqu’il s’agissait de lingerie fine. Mais quelle idée avait eu Charles, le supérieur, depuis des années, de lui demander, à lui, de prendre cette affaire en mains ? timide et réservé, il ne recherchait jamais la présence féminine, il la fuyait . Et là, c’est lui qui devait déterminer les représentantes de leur marque.
Il s’assit dans le vaste fauteuil qui lui servait également de lit quand il n’avait pas envie de rentrer chez sa mère, certaines nuits. Elle changeait d’attitude, d’ailleurs sa mère, elle passait des heures sur Internet, parlait avec des gens qu’elle ne verra jamais mais qu’à cela ne tienne, elle y prenait du plaisir et était ravie de passer le temps ainsi.
Ce matin, dans le train qui l’amenait vers le bureau depuis treize ans, il repensait et envisageait fréquemment de partir. Il avait trente huit ans, merde pas plus laid qu’un autre, pas mieux mais il y avait pire il devait penser à se marier. C’était cela qui le turlupinait, les années passaient et il ne rajeunissait pas.
Mais dans l’immédiat, il y avait plus urgent. Ces jeunes femmes qu’il devait appeler afin qu’elles acceptent de présenter la lingerie fine à la télé dans un essai d’un jeune réalisateur : qu’allait-il leur mettre ? des slips ? des strings ? des nuisettes ? En fait, le plus urgent était de les distinguer parmi la vingtaine qui leur avait adressé une liste détaillée de leur « talent » . Il s’égarait dans ses pensées quand le fax se mit en marche. Il se précipita et maugréa : quelle merde !!
En effet, les filles qu’il avait repérées dans les CV ne seraient pas là à l’heure. Elles avaient raté leur train et venaient ensemble de Nantes : pas près ! cinq cents kms! Leur agence les prévenait. Eh bien ! il lui fallait avertir immédiatement le grand chef qui se « dém.. » avec ça ! zut à la fin ! prétextant le fait qu’il était cadre et libre, il devait régler les aléas de l’entreprise, c’était lassant à la fin !!
Très énervé, il enfila sa veste, s’en alla au hasard dans les rues de la ville.
Il allait rentrer chez sa mère, ce serait plus simple. Le mal de tête ne le quittait pas, il se mettrait au lit et essayerait de se détendre. Cet après-midi, il repensera à cela.
Arrivé devant la grille du jardin de sa mère, il s’arrêta.
Un bruit lui parvenait de l’intérieur qui le surprit et lui fit peur. En fait il s‘agissait d’une espèce de gémissement. Il hâta le pas, sa mère devait se sentir mal, être malade, il avait bien fait de rentrer avant l’heure !
Quand il fut près de la fenêtre, il jeta un regard à travers les persiennes entrebâillées et là, il crut qu’il cauchemardait : sur le canapé, sa mère et un type d’une trentaine d’années … ah !! il n’arrivait même pas à s’imaginer ! tant cela le gênait !
Médusé, ne sachant plus que faire il entra sans frapper.
Ils se relevèrent rapidement et mirent immédiatement un drap devant eux. C’est franchement burlesque, pensa-t-il en même temps que des larmes lui emplissaient les yeux.
- Que viens –tu faire à cette heure-ci ? eut le réflexe de demander sa mère,
- Je rentrais, je suis malade, balbutia-t-il en se sentant pris en faute.
Déjà sa mère se reprenait et très digne regardait Adrien dans les yeux en retenant le drap qui glissait.
- Va-t-en, cherche un appartement, je vais me marier avec Carl, je l’aime depuis plusieurs semaines et la date du mariage est fixée, n’est ce pas Carl ?
Celui-ci ne levait pas un cil, très gêné semblait-il.
-………
- Tu es gentil Adrien, tu ne t’incrustes pas, tu pars…
- Mais…
- Pas de mais, tu n’as plus rien à faire ici, pas envie de t’expliquer, j’ai l’âge que je d’assumer mes faits et gestes.
Adrien se tut, il alla dans sa chambre, ramassa quelques affaires et partit sans une phrase ni geste d’adieu.
- Je t’avais prévenu, Adrien est une mauviette, j’étais sûre que cela se passerait bien, viens tu as bien mérité ça. Et ce disant, elle lui mit dans la main un chèque d’une certaine valeur.
Le jeune amant la regarda dans les yeux et la remercia d’un baiser.
- Quand tu veux je reviens lui murmura-t-il en partant à ce prix là !! ricana-t-il !
***
Et c’est ainsi qu’Adrien rêva dans le train qui l’emmenait au bureau que sa mère allait se remarier et le mettre, lui, à la rue sans états d’âme.
- Terminus, Adrien, dépêche, il va être neuf heures et le cher Charles t’attend sur le quai ! En effet, celui-ci s’avançait vers lui et lui passant un bras sur les épaules lui désigna deux belles filles qui leur faisaient des grands signes.
- Eh ? qu’en penses-tu ? pas mal les filles et si elles venaient dans le bureau ? elles seraient sûrement ravies de se refaire une beauté !!
- Tu sais je n’ai plus envie de rien, ma mère va se remarier.
- Et puis ?
- Tu sais que je vis avec elle depuis que je suis né et ça me fait suer de deviner qu’un autre va prendre la place du père que je n’ai plus.
-Tu te fais bien des idées, ta mère se remarier tu délires !!
- Hélas je l’ai rêvé ! et mes rêves arrivent fréquemment dans la réalité.
- PPFFFFFFFFFttt ! Ah au fait je suis invité au mariage j’espère ?
-Je me demande le plaisir que tu as à m’humilier sans cesse !
- Allez viens même si ta mère se marie tu auras été de ce fait le premier à l’apprendre ! ne te rends pas malade, ça arrive, ce qui est marrant c’est qu’elle sera mariée avant que tu n’aies cherché une femme ! tiens viens ! sur les deux filles, peut-être y en aura-t-il une qui sera la bru de ta mère !
Adrien ne riait pas, lui. Rien que penser qu’une autre femme viendrait gérer sa vie il en était malade !
Et ma mère, quand j’y pense ? un mec à demeure !! elle n’a plus sa tête !! elle qui ne veut même pas que je l’aide à faire la vaisselle ! Heureusement que ce n’était qu’un cauchemar !
Il rattrapa Charles et respira bruyamment : ce n’est pas demain que cela arrivera ! je reste calme, et je pense au travail, c’est mieux.
Ils entrèrent dans le bureau. Adrien eut un penchant vers la grande brune et Charles flirta avec l’autre. Parfait, ces petites détentes dans l’entreprise. Travail intéressant ! Pensèrent-ils en même temps……
Madame mère, pendant ce temps, avait demandé à Carl de l’aider, c'est-à-dire se débarrasser de ce fils, et qu’il imagine qu’elle avait un jeune amant afin de vivre sa vie seule et sans lui.
Elle disait qu’elle n’avait pas eu de mari ce n’était pas ce fils qui allait l’ennuyer.. Il devenait envahissant, à trente huit ans et en plus il répétait qu’il était bien chez sa mère : le gîte, le linge lavé et repassé, il n’avait pas à chercher ailleurs, mais elle avait d’autres idées et dans celles-ci, Adrien n’avait pas sa place.
Elle avait parlé sur Internet avec un type de cinquante neuf ans, pas mal physiquement . Ils s’étaient vus à l’insu d’Adrien, bien entendu, et ils allaient partir au Canada. Elle refusait qu’il vienne avec eux. Mais elle savait également qu’il était incapable de s’assumer seul.
De plus, une partie de la vente l’argent de la vente de sa résidence permettrait de financer leur déménagement, il fallait vraiment qu’Adrien disparaisse de cette demeure.
C’est ainsi qu’Adrien, incapable de gérer ce qui lui arrivait, alla s’installer dans une chambre meublée et qu’il se laissa aller.
Les gens disaient c’est la faute de la mère elle est partie en le laissant seul. D’autres se récriaient : mais elle n’allait quand même pas l’emmener dans ses bagages !
Les semaines passaient et il devenait de plus en plus sale, il ne se lavait plus et ses vêtements jamais lavés sentaient très mauvais.
Un peu avant que sa mère ne revienne en visite éclair, des résidents de l’immeuble l’aperçurent sur un paquet de vieux papiers près du fleuve. Il était ivre et hurlait : ma mère est une méchante femme ! D’autres pauvres hères lui crièrent qu’il dérangeait et il se mit à gémir et pleurnicher : « ma mère ne m’aime pas !
Adrien fut emmené par les gendarmes et placé dans un centre qui devait lui refaire une santé et l’aider à reprendre sa place. Mais y avait-il sa place, se demandait- il cette nuit là, en enjambant la balustrade de la fenêtre de sa très petite chambre, et en se laissant happer par le vide…..
8 avril 2004 | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Ven 21 Juil 2006, 11:30 | |
| ahahah ! un lipogramme Chacun fera le diagnostic sans révéler la lettre absente. Finalement tu jettes comme un défi au lecteur : faîtes-en autant, sans révéler le choix de la lettre absente, même si votre texte est court, c'est bien ça ? | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Ven 21 Juil 2006, 11:47 | |
| eh oui !! je fais jouer le lecteur que veux-tu je suis joueuse lol mais je voudrais te dire que lorsque l'on sait se servir de word.. la trouvaille est aisée !!! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Sam 22 Juil 2006, 04:58 | |
| lipogramme ou lettre absente (1):
Marie est capable d'en faire toute une nouvelle ... Chapeau ! Melbrins lançait aussi un défi. Je fais un essai. Vous relevez le defi, vous aussi ? ou vous prenez la suite, ou vous commencez un autre texte à votre choix.
(1) Ne pas vendre la mèche ! **********************************************
L’escalier de la marquise conduisait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle . De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes. | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Sam 22 Juil 2006, 07:38 | |
| Moi je veux bien prendre la suite de ta phrase, en faire une nouvelle, mais on ne dit pas quelle lettre on supprime! si nous sommes plusieurs à choisir la même lettre tant pis d'accord? ou alors on fait chacun une phrase? mais là c'est trop facile , je pense qu'il faut que l'on démarre de la tienne et si une lettre se trouve dedans on change ok? ( Marie qui se dit que cela devrait être intéressant non?) tous les genres sont acceptés? on peut laisser aller notre intuition? confirme nous tout ça Rotko bisous et bon WE !! Ah encore une chose !! il s'agit de voyelles? si oui le Y est hors course forcément. S'il s'agit d'une autre lettre précise le du boulot Rotko tu vas être débordé là lol | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Sam 22 Juil 2006, 10:09 | |
| - marie chevalier a écrit:
- Moi je veux bien prendre la suite de ta phrase, en faire une nouvelle, mais on ne dit pas quelle lettre on supprime! si nous sommes plusieurs à choisir la même lettre tant pis d'accord ?
bon, il faut se décider, sinon l'enthousiasme retombe ! tu peux prendre la suite avec les mêmes critères : c'est effectivement une voyelle qui est absente, ce qui facilite son identification. Chacun peut prendre la suite comme il l'entend. Citro - Citation :
- j'y poste de temps en temps des textes
Difficile de juger un texte déjà vu et annoté ailleurs par d'autres : ça fait double emploi sans grande utilité. Autant que tu nous donnes un court extrait pour qu'on ait une idée, quitte à ce que tu renouvelles l'operation plusieurs fois. Tu peux donc créer ton fil comme ça te chante. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Sam 22 Juil 2006, 12:13 | |
| je relance le fil - Citation :
- L’escalier de la marquise conduisait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle . De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes
. Si Marie et les autres s'y retrouvent : à partir de cette première phrase chacun peut continuer l'histoire comme il veut, en respectant la contrainte de départ : ne pas employer la voyelle absente dans cette phrase initiale. Ca marche ? | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| | | | Nestor Admin
Nombre de messages : 1576 Date d'inscription : 25/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Sam 22 Juil 2006, 18:19 | |
| J'ai pris sur moi de diviser le sujet et d'envoyer tout ce qui concernait les forums et blogs sur le forum vos pratiques culturelles fil .blogs forums et sites d'auteurs. je detruirai ce post-ci pour marquer la continuité avec le texte lipogramme. | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: la nouvelle amputée d'une voyelle: Lun 24 Juil 2006, 15:02 | |
| Je mets ici la nouvelle que j'ai faite à la suite de la phrase de Rotko. il y manque une voyelle.....
j'espère que d'autres vont me suivre, ce serait sympa non?
j'y vais la mienne s'appelle: le débarras
Le débarras
L’escalier de la marquise menait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle. De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes. (ça c'est la phrase Rotko)
Le débarras
L’escalier de la marquise menait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle. De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes. Jean et Marie regrettaient de ne pas s’être munis de gants en latex. En effet, le jeu en valait bien la chandelle, mais cela leur avait échappé. Le greffier qui les avait reçus à l’étude, le maître des lieux étant absent, avait été très explicite : Des rats, madame, des rats se carapatent dans les hauteurs de cette vieille ruine dès qu’ils entendent un bruit.
- Jean, la lampe s’il te plait… - Je m’en sers ma chérie - Deux minutes, je veux simplement m’assurer que je ne marche pas sur un cadavre de ces affreuses bêtes. - Je préférerais qu’elles ne vivent plus, un rat qui te saute et te balafre le visage, tu imagines ? Demanda-t-il en riant.
La marquise, en fait, une vieille dame sans argent qui faisait la « manche » afin de survivre, leur avait laissé une demeure en héritage. Dans quel but ? Le testament était clair : dans le débarras, au premier étage, attenant au grenier, il y avait une mallette qui recelait des affaires très secrètes et très précieuses. C’était ainsi que s’était exprimé le greffier.
Marie, qui était une nièce par alliance d’un premier mariage, avec cette Marina, avait dû la marquer, car elle ne pensait pas qu’il s’agissait là d’un beau geste mais d’une sauvegarde. Marina savait que Marie avait une envie démesurée de récupérer des vieilleries uniquement dans le but de tâter, s’extasier rien qu’en palpant un vieux livre abîmé, même s’il lui manquait des pages.
Aussi cette vieille masure laissée en l’état depuis presque dix années devait être une véritable aubaine .
Brutalement, Jean la tira en arrière, dégageant un nuage de cendre.
- Dieu qu’est ce que cela peut-il être ? Hurla Marie en se penchant vivement vers le parquet de la pièce.
Par terre, gisait un être humain. Enseveli parmi des piles de draps, il respirait.
- Eh ! Ca va ? demanda Jean…
Un sifflement se fit entendre : - Yes ! Laissez, je suis bien ici et la vieille est partie, je peux me détendre sans l’entendre m’insulter ! Quelle vieille peau cette Marina, dire qu’elle a été ma femme pendant vingt ans ! Eh ! La brune ! Tu ne serais pas la fameuse nièce que le quartier avait entendu parler ?
- Peut-être mais elle m’a légué par testament ces ruines et je suis bien décidée à remettre en état, et qui plus est, à récupérer ce qu’il y a, paraît-il de secret, dans ce débarras.
- Mais Marie, intervint Jean, c’est simple : le secret est par terre à tes pieds, Marina avait un mari et elle t’en fait cadeau !
Jean riait, plié en deux.
- Pas malin ! cria Marie - Et si…elle a dit dans une mallette…des affaires…secrètes et sérieuses.
Bernard se redressa, il faisait une tête de plus que Jean. Très maigre, mais paraissant en pleine santé.
- Elle a écrit cela la garce ? Elle sacrifierait mes livres sans m’en parler ? - Ah ? Il s’agit de livres ? répéta Marie - Et quels livres ! Des inédits, des sans-grade, des sans -titre, des sans –auteurs…
Devant leurs yeux inquiets, il enleva le cadenas de la mallette et des dizaines de livres magnifiques, neufs, leur apparurent. Pas un n’était plus beau que l’autre : des merveilles.
Marie se pencha, les caressa, les sentit, et les yeux embués, n’en finissait pas de les palper.
- Allez ! Je ne suis pas marquis, ça se saurait, ricana Bernard, mais je fais cadeau de ces livres si je peux retaper cette baraque, et y vivre.
- Bien sûr, mais avant ?
- J’écrivais ici, je mangeais ici, je me délassais ici. Envie de vivre de cligner des yeux devant une vraie lumière c’est bête n’est ce pas ?
Jean et Marie se regardèrent et n’eurent pas à se parler.
- Restez… - Mais les livres, je les emmène dit Marie en serrant les mains de Bernard.
Il pleurait… Ses livres … Une amitié imprévue qui allait changer sa vie de reclus ? les deux certainement…
- A dans une semaine Bernard ! L’adresse est dans la petite table près de la mallette, prenez un taxi !! Les livres c’est terriblement fragile ! Bien sûr, Jean sera là sur le chemin ! Mais venez !
Jean et Marie, arrivés à leur demeure, firent une grande place dans un vieux débarras qu’ils avaient au premier étage….. et attendirent, impatients, leur écrivain…
Marie Chevalier
23 juillet 2006 -
Dernière édition par le Lun 24 Juil 2006, 19:52, édité 3 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Lun 24 Juil 2006, 18:35 | |
| oh la la ! tu places la barre bien haut ! on prendra notre temps sans garantie du résultat.... | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Lun 24 Juil 2006, 18:41 | |
| OUI il faut que beaucoup participent même pour des petits textes peu importe la longueur c'est pour le jeu !! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Mer 09 Aoû 2006, 06:01 | |
| Tu as laissé entendre qu'il etait possible de programmer Word pour eviter la voyelle en cause. Tu donneras la recette ? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Mer 09 Aoû 2006, 06:05 | |
| - Citation :
- L’escalier de la marquise menait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle. De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes.
Mais c’est nul ! Que s’imaginait-elle ? Qu’il allait vanter un pareil récit et le présenter à l‘éditeur ? C’était du délire ! Quelle idée aussi de se flatter… il avait même dit que c’était lui qui décidait ! Il haussa les épaules, rejeta la page d‘incipit près de la pendulette, hésita un peu, déjà 15 heures trente ! Il avait perdu du temps… Furieux, il prit les autres feuilles à pleines mains, et les jeta dans la déchiqueteuse. Libéré, il se remit à lire Villa Amalia de Pascal Quignard. C’était beau ! un vrai écrivain, celui-là ! Il fut tranquille pendant deux semaines. Il faisait la sieste après le repas, dessinait sur divers papiers et lisait ce qui lui plaisait. Tranquille, tel le fameux Baptiste de la Bible. Cependant il fut dérangé dans ses habitudes un mercredi après-midi, vers 15 h 30. L’auteur ! Elle l’appelait, aimable et intarissable, très vieille France, aussi diserte dans ses préambules que dans ses interminables récits. Elle lui caressait la tête avec tendresse, lui jetait des fleurs parfumées. Elle minaudait, telle une petite fille. A peine attentif à ce qu’elle disait, il dessinait sa tête sur la page d‘incipit, amusé à l‘idée qu‘elle ressemblait à un chrysanthème, curieux aussi de l’entendre arriver au fait : - Et le manuscrit, dis, tu lui en as parlé ? qu’en a-t-il pensé ?
- A vrai dire, je n’ai pas eu le temps de lui parler en tête-à-tête. Actuellement il ne fait que passer, il expédie les affaires pressantes. Le reste, tu sais, avec les querelles de ménage, les ennuis financiers, … ça ne s’arrange pas, et il a une autre femme dans sa vie etc.…Il accumulait les détails saugrenus, inventait des intrigues, ménageait des péripéties, satisfait de lui… Il se disait que les fadaises qu’il débitait valaient bien le récit bavard qu’elle lui avait remis. Elle reprit vite le flambeau ! Finis les parfums ! Les jets de fleurs et d’encens ! L’aigreur perçait, le fiel perfide, l’âcre bile. Ce fut un enfer ! Pendant vingt, trente, trente-cinq minutes, elle vitupéra les auteurs maltraités, les maris infidèles, les femmes légères, les jeunes de banlieue, le stupide vingt-et-unième siècle etc. Il s’ennuyait ferme, se grattant la barbe, quand il vit sur le bureau la page d’incipit, si risible maintenant avec la tête de chrysanthème … - Citation :
- L’escalier de la marquise menait à un vieux débarras : le lieu était infect, il y régnait une puanteur pestilentielle. De vieilles araignées aux pattes velues guettaient d'éventuelles victimes.
Un vieux débarras… c’était là sa place, à cette chieuse vieille France : dans un vieux débarras infect et puant ! Il l’imagina en araignée gluante et velue… Il éclata de rire, et quitta la pièce, la laissant déblatérer…
Dernière édition par le Mer 09 Aoû 2006, 11:05, édité 3 fois | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Mer 09 Aoû 2006, 08:38 | |
| Une seule solution Rotko quand ton texte est fini tu veux savoir si tu en as laissé passer tu fais édition, sélectionner tout, rechercher et tu mets O ou X ou Z ce que tu veux par contre nous on peut aussi faire la même chose sur ton texte en mettant les cinq principales voyelles et on voit celle qui manque bon je vais regarder ton texte et te dirais en pv la voyelle que tu as occultée d'accord? Mais tu as mis toutes les voyelles ou je rêve? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Mer 09 Aoû 2006, 09:54 | |
| bien, ta methode ! j'ai donc changé deux mots. NON, trois ! Pour trouver la voyelle manquante, inutile de se servir de cette methode, le regard suffit, d'autant que certaines expressions contournées mettent la puce à l'oreille, comme autant de clins d'oeil | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Mer 09 Aoû 2006, 10:59 | |
| Prétentieux qui croit voir d'un coup d'oeil pffffff | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| | | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: texte sans A Mer 09 Aoû 2006, 19:32 | |
| texte sans A (la cigale et la fourmi Jean de la Fontaine) adapté par Zangdaar(mon gône)
L'insecte drôle et une fourmi
L'insecte drôle, qui, pour seule mélodie Crie ses comptines de tous ses merveilleux jours, Se trouve donc peu heureux puisque, comme toujours Lorsque le vent froid gèle son infime bruit, En ces temps tristes, on ne trouve plus, dehors, Rien pour se procurer un dîner sérieux. Errer chez une proche, choix judicieux Pour lui montrer l'horrible urgence de son sort. Elle supplie cette demoiselle pour un don Un simple prêt, de quoi se nourrir quelque temps Pour pouvoir revoir ce doux soleil violent. 'Je rembourse de votre bonté, dès que c'est bon Huitième mois : dernier temps. C'est juré ! Plus quelques intérêts si vous le désirez ! ' Cette bourgeoise fourmi, elle, est économe Et ne lui donne rien, ni choux, ni pommes. 'Quels fussent donc vos doux loisirs de cet été ? Comment peut-on être sur ce point endetté ? -Tempêtes ou pluies, tous les jours et les nuits Fussent bercés de mes murmures infinis... -Vous fredonniez des hymnes de votre coin ? Dès lors, pourquoi ne gigueriez-vous donc point ? ' | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Jeu 10 Aoû 2006, 04:41 | |
| tres bien ! rapppelle-moi le sens du mot "gône" , dis qui est zangdaar, je veux tout savoir | |
| | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Jeu 10 Aoû 2006, 10:18 | |
| le gône circule dans les traboules sur les pentes de la Croix-rousse du vieux Lugdunum, situé entre Saône et Rhône arrosé par l'infâme beaujolais. | |
| | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Jeu 10 Aoû 2006, 10:24 | |
| je peux le rapprocher avec le titi parisien, ou le drole poitevin, ou le eumphi liègeois (mal orthographié, je pense).
Sinon je propose un autre texte, mais uniquement écrit avec une seule voyelle (est-ce là le bon fil ?) Tant pis tu pourras l'installer dans la case idyllique, plus tard.
Le merle et les chevrettes (bertrand-môgendre)
De hêtres en frênes étêtés, le merle perché Rêve de chênes de légende. Demeuré en tête de mélèzes résinés, Le bec percé, éméché se délecte de sève. En ce belvédère le merle, lèche ses pennes Et entends des bêtes se rebeller :
« -Révérences chère chevrettes sveltes ! Est-ce de sévères bêlements ? -Respects Mestre, c’est l’énervement, le spleen, -L’herbe est elle très sèche ? -Elle est belle, le trèfle de rêve, et les vesces bien levées ! -L’herbe rend elle enflée ?. -Le cheptel est en grève ! -En grève, je tremble ! Hé Hé ! -Tête de nègre ! Cessez ! Les gens de Rennes décrètent geler les terres ! C’est l’enfer ! Je préfère lécher le sel de Guémené ! -Serez entêtées de préserver ces prés ! -Chef des zélés, prévenez le préfet : En ces prés restent bêtes et espèces Recherchées des Verts. Entendez : De frêles zébrées belettes, et d’effervescentes crevettes, De pervenches éternelles et des nèfles blettes, De fèves percées, vergnes et prêles tressées, De kermès en dentelles et tenthrèdes en excès. Bercez ces zèbres et experts de mes tettes, de tels événements j’éxécrète ! Dépêchez, telle et telle presse, c’est recette céleste tentée ! »
Le merle perplexe, évente les cent trente vestres, Et dès sexte, répète les préceptes des rebelles énervées. Le merle excelle, entregent et fédère les serfs de glèbe et Sté des gens de lettres, Les experts en week-end, et l’évêché en vedette, Hèle les nez-percés et le KGB, enfle ensemble ONG et HEC. Bref, ce terne bec, mène prêche envers les échevelés.
C’est l’échec des règles de ce Préfet est-vendéen. L’ester en référé régente le règlement des prés gelés en Weld-réserve.
Les chevrettes mènent kermesse. Pédestres, les gens servent des bretzel, se pressent vers les berges de ce reg Tentent de recenser les femelles belettes et genettes restées zen. Mer et les terres Bête bec zélé et ventre stressé, renversent tête écervelée. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Jeu 10 Aoû 2006, 11:02 | |
| d'accord pour le sens de gone ue je connais par le titre d'Azouz Begag. Est ce-toi, bertrand qui es Zangdaar ? réponse facultative, En tout cas chapeau pour ce dernier texte ! Quand je vois le mal que j'ai eu à pondre des phrases sans une voyelle donnée, je salue ton travail et ta virtuosité ! tu t'entraines depuis longtemps ? (1) (1) faut bien trouver une explication qui ne soit pas trop humiliante | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: la nouvelle amputée d'une voyelle: Jeu 10 Aoû 2006, 11:02 | |
| ah oui tu peux aussi le mettre ici c'est tout simplement génial j'ai jamais fait ça si quelqu'un met une phrase avec une autre voyelle on essaie? quoique le E est quand même le plus facile à gérer non? ps: mais n'oublie pas que moi je ne fais pas de poèmes et un texte, une histoire avec une seule voyelle bonjour la difficulté ! :face: | |
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