je ne suis pas là pour être aimé
de Stéphane Brizé avec Patrick Chesnais, Anne Consigny, George Wilson.
J'avais bien aimé ce film sur la rencontre entre deux personnages fort différents, Patrick Chesnais, un huissier, fils d'huissier, prisonnier de son rôle social, qui entend par la fenêtre des airs de tango, et une adepte de la danse, Anne Consigny, qui parviendra à le sortir de sa glacière.
Le Monde le dit avec plus d'élégance :
La grande qualité de ce film délicat est d'adopter la retenue pudique de ses personnages. En empathie avec ces handicapés de l'émotion, Je ne suis pas là pour être aimé structure les scènes autour des silences, trouve la bonne distance pour capter le choc et l'attirance des timidités. La douleur des non-dits, la maladresse des rapports affectifs ne pouvaient être à ce point perçus qu'avec de remarquables comédiens.
C'est le cas du nonchalant Patrick Chesnais, dissipant ici l'éclair malicieux qui fait d'ordinaire son charme pour distiller une infinie tristesse. Sa manière de séduire presque involontairement, n'offrant que ses soupirs, pudeurs et banalités, relève du grand art.
N'est-il pas d'ailleurs remarquable qu'on se souvienne de ce film sensible plusieurs années plus tard, et que je retrouve cette même qualité d'émotion pudique dans Mademoiselle Chambon, du même réalisateur, avec Vincent Lindon, et Sandrine Kiberlain, alors que je ne suis peu sensible à cette actrice ?