La vogue des tatouages et des piercings.

Ces pratiques n’ont souvent rien de commun avec les rites tribaux ou exotiques, ni avec les signes d'appartenance à un groupe.

Selon les psychologues et sociologues (1), elles traduisent une volonté d’afficher son corps, de céder au narcissisme, voire de revendiquer une originalité - qui paradoxalement fait fureur : combien de marsouins sur l’épaule, de papillons au creux des reins, d’aigles dans le dos, sans parler de pratiques plus intimes.

Si vous voulez tout savoir des piercings dans le septum et le bridge, sur le labret ou le monrœ lisez Piercings et tatouages de Yasmine Salmanjee chez Eyrolles .

(1) Signes d'identité, tatouages, piercing et autres marques corporelles, par David Le Breton, éditions Métailié.

Citation :

Le plaqué or, le cuivre, le laiton, le bronze et l'argent non massif sont à proscrire !

Piercings et tatouages de Yasmine Salmanjee p. 38

La seule chose qui m´interesse des tatouages, piercings, c´est que pendant "l´operation" il est n´est pas de bon ton de se plaindre, ni de manifester quelque douleur. Une attitude "differente".

Rotko ! Tu aurais cette fois-ci aussi, pu mettre un lien vers la photo, et non la photo dans ton message ! Cela m'aurait évité de la voir... sans l'avoir voulu

Ce genre de chose est a la mode aujourd'hui et cela fait longtemps que je n'essaye plus de les comprendre ( c'est comme les anglais qui demande des appareils dentaires pour etre a la mode alors que moi je veu m'en debarasser au plus vite :p )

Les tatouages furent d'abord adoptés par les "basses classes", mais actuellement, tous les milieux sont touchés.

C'est aussi un phenomène générationnel.

On me racontait récemment les deconvenues d'une jeune femme qui, étudiante, s'était fait tatouer un voilier sur le ventre.
Avec sa grossesse, les voiles gonflaient comme dans une chanson de hugues Auffray ou un poème de Baudelaire

Citation :

Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile

Puis ce fut le temps des voiles.... fripées et affalées.

Citation :

D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !

Sur quelques piercings.

Le piercing de l’arcade sourcilière est moderne et n’a aucune origine lointaine connue.

Le piercing du téton, de plus en plus populaire, était signe de courage chez les légionnaires romains.
La tendance est de se faire percer les deux tétons pour les relier par une chaîne en argent poinçonné.
Durée de cicatrisation, 3 à 6 mois. Ce piercing perfore les canaux galactophores, mais n’empêche pas l’allaitement : ôter quand même le bijou ! Problèmes à prévoir avec un piercing en cours de cicatrisation.

rotko a écrit:

Ces pratiques n’ont souvent rien de commun avec les rites tribaux ou exotiques, ni avec les signes d'appartenance à un groupe.

Selon les psychologues et sociologues (1), elles traduisent une volonté d’afficher son corps, de céder au narcissisme, voire de revendiquer une originalité - qui paradoxalement fait fureur : combien de marsouins sur l’épaule, de papillons au creux des reins, d’aigles dans le dos, sans parler de pratiques plus intimes.

Si vous voulez tout savoir des piercings dans le septum et le bridge, sur le labret ou le monrœ lisez Piercings et tatouages de Yasmine Salmanjee chez Eyrolles .

(1) Signes d'identité, tatouages, piercing et autres marques corporelles, par David Le Breton, éditions Métailié.

Je suis percée à l'arcade sourcilière, et si ce n'était mon désir de trouver du travail, j'aurai sûrement percé le cartilage de l'oreille (vous savez ce petit bout dur qui sur lequel on peut appuyer pour se boucher les oreilles - aucune idée du nom...)

Je me retrouve dans les définitions données par rotko : c'est un acte narcissique tendant à montrer que je vis ma vie et mon corps comme je l'entends. Un geste pour moi esthétique qui me sort du lot sans pour autant faire de moi une marginale (puisque c'est devenu super populaire).

Je reconnais cet acte futile, superficiel, que son côté marginale et différenciation de la masse est aujourd'hui assez obsolète, mais j'y suis désormais attachée... même si je suis sans arrêt obliger de le retirer lorsque j'ai des entretiens d'embauche et ensuite - souvent mais pas tout le temps - sur mon lieu de travail.

queenieinlove a écrit:

Je suis percée à l'arcade sourcilière, et si ce n'était mon désir de trouver du travail, j'aurai sûrement percé le cartilage de l'oreille (vous savez ce petit bout dur qui sur lequel on peut appuyer pour se boucher les oreilles - aucune idée du nom...)

Antitragus ?

Piercing dans le nombril

Très fréquent actuellement. Autrefois en Égypte c’est une marque de statut social élevé réservé aux pharaons et à leurs familles.

Tout dépend de la position du repli ! On peut faire le piercing en haut - le plus fréquent, ou en bas. Pas de piercing pour les personnes au nombril plat !

Ce piercing est essentiellement féminin,

comme le capuchon du clitoris, mais celui-là, on s’en doutait

Piercings spéciaux

Section femmes

Outre le « capuchon du clitoris » qui nécessite une morphologie particulière et risque d’entraîner une perte de sensibilité, « les lèvres » : piercing déjà utilisé par les Romains pour empêcher les esclaves d’avoir des rapports sexuels.

Chez les hommes

L’ampalang traverse horizontalement le gland. Origine les tribus Dayak de Borneo.
L’apadraya traverse verticalement le gland . Origine indienne cf. le Kama Sutra.
Le frein, ou frenum, pratiqué par les moines pour interdire les rapports : un cadenas remplace le bijou.

Il y en a d’autres, comme le prince Albert : du nom du mari de la Reine Victoria qui portait un anneau au bout du gland.

queenieinlove a écrit:

Je suis percée à l'arcade sourcilière, et si ce n'était mon désir de trouver du travail, j'aurai sûrement percé le cartilage de l'oreille (vous savez ce petit bout dur qui sur lequel on peut appuyer pour se boucher les oreilles - aucune idée du nom...)

réflexion faite, après avoir appuyé sur mes oreilles, ce serait le tragus

Le piercing de la langue se fait avec un cathéter pour réduire les risques , en particulier le mouvement réflexe de déglutition.

Ce piercing, en pleine expansion, viendrait d’un rituel maya. Il est effectué verticalement sur le sillon media.
Une hygiène impeccable est nécessaire à cause de l’exposition permanente aux bactéries de la bouche : il faut nettoyer le piercing après chaque repas, rincer la bouche à l’eau claire, effectuer un bain de bouche avec un antiseptique sans alcool.
Tabac, alcool, et aliments demandant un long masticage, sont déconseillés.

On pourrait penser à Hitomi kanehara et a son roman serpents et piercings chez Grasset.

Une jeune femme de 19 ans - âge de l'auteur qui a reçu le prix Akutagawa pour ce roman sulfureux, remodèle son corps par le piercing et le tatouage, trouvant ainsi sa vraie personnalité.

J´avais l´impression cet été, quand nous parlions des tatouages que le dernier John Irving n´etait pas encore sorti en France, car personne n´en parlait sur ce fil.
Ils l´avait reservé pour la " rentrée".


Il s´agit de " JE TE RETROUVERAI" de JOHN IRVING et il s´agit d´une tatoueuse.
RÉSUMÉ DU LIVRE

Dans ce nouveau roman, John lrving nous raconte l'histoire de l'acteur Jack Burns, fils d'Alice, tatoueuse professionnelle, et de William Burns, organiste et grand amateur de tatouages envolé à la naissance de son enfant. Agé de quatre ans, Jack sillonne avec sa mère tous les ports de la mer du Nord, à la poursuite du père fugitif. Un périple qui le marquera à jamais. Tandis que William le séducteur fait tonner les orgues de Scandinavie et des Pays-Bas, Alice le talonne et gagne sa vie en tatouant sur des épidermes consentants des coeurs brisés, des fleurs voluptueuses et des serments de fidélité. Déçus dans leur quête, mère et fils s'embarquent bientôt pour le Nouveau Monde où l'enfant va grandir hanté par le fantôme de ce père auquel il redoute, et s'efforce pourtant, de ressembler. Des femmes plus âgées abuseront de lui, il en séduira bien d'autres. Car à vingt ans Jack est bien décidé à tirer parti de son visage d'ange et de sa mémoire prodigieuse pour faire carrière à Hollywood. Sauf que, privé des modèles de mère et de père, il excelle dans des rôles de travesti. Quant à sa mémoire, n'est-elle pas sous influence ? ( d´après Evene.fr).

J'ai encore le souvenir du jour où, petite fille, ma mère m'a fait percer les oreilles pour pouvoir mettre des boucles...

... les tatouages, à l'époque, ça "faisait mauvais genre "...

Aaaaaaaaah, ma pôv'dame...les temps changent...

(Ben dis donc, Rotko, t'en connais un rayon question piercing! ...)

John Irving
SEUIL
Until I Find You, traduit de l'américain par Josée Kamoun et Gilbert Cohen-Solal
"Je te retrouverai".
J´espère que Josée Kamoun aura eu cette fois moins de mal que lorsqu´elle doit traduire Philip Roth. Çà a bien failli mal tourner entre les deux ( pour "La bête qui meurt"). Mais auteur et traducteur ont fini par faire la paix.

Comme nous le dit Irving , LE TATOUAGE est bien la toile de fond de son dernier roman.
"D'ailleurs, la toile de fond de ce roman est le tatouage. Or, si je porte un tatouage, il est récent (NDR: sur l'avant-bras droit, son tatouage symbolise le tatami des lutteurs) et je peux vous confirmer que, contrairement au héros, Jack, je n'ai pas grandi dans l'arrière-boutique d'une mère artiste tatoueuse. Et mon véritable père n'a sans doute pas eu le corps intégralement tatoué comme c'est le cas de William, le père de Jack. Ce roman raconte une histoire sur le thème de l'impossibilité à se remettre d'une chose: chaque personnage, principal ou secondaire, a été endommagé par un événement dont il ne peut se remettre."

une innovation : le tatouage effaçable.

De microscopiques capsules en plastique biodégradable contenant du colorant insérées sous la peau pourraient être brûlées en une seule séance par un rayon laser.

Les avantages sont multiples : on évite les encres qui contiennent du zinc et du plomb, et on n'affiche plus un amour brûlant pour Julie alors que Véronique est à l'ordre du jour

Si vous lisez l'anglais, décidément ce soir... il y a un livre sur les tatouages à voir.

Tattoos of the Floating World: Ukiyo-E Motifs in Japanese Tattoo de Takahiro Kitamura ~ Editions Hotei Publishing

L’art du tatouage japonais où l’héritage de l’ukiyo-e est mise en avant dans ce livre. (détails ici)

Voir le portfolio du Monde

rotko a écrit:

Voir le portfolio du Monde

Le lien pointe vers un portfolio bodypainting, et non tatouage (sais pas si c'est normal). Très sympa, cependant !

Dans un tout autre genre, une démarche que je trouve tout à fait fascinante, même si elle est aujourd'hui complètement occultée par l'aspect commercial : Rick Genest.

À 19 ans, il entreprend de se tatouer intégralement le corps. Il fait alors appel à l'artiste montréalais Frank Lewis, qui réalise, sur une période de 6 ans, la quasi totalité de ses tatouages, à savoir un squelette ou plus précisément un corps en putréfaction sur 90% de son corps.

j'aime les tatouages mais là c'est un peu beaucoup.

j'ai sur le bras l'histoire de ma fille qui est tatoué.

Fascinant?
Je trouve cela plutôt morbide et maladif. C'est certes original, vaguement dérangeant, mais je vois cela plutôt comme un cri inconscient ou non d'un âme torturée et peut-être détruite.
Je pense depuis pas mal de temps de me faire tatouer une bonne partie du corps (dessinant moi-même le tatouage) mais pas pour en faire ce genre d'expression.
Narcissisme et tout le reste? Bof je sais pas et je me contrefous de le savoir.

Partout les tatouages font fureur, depuis les plus discrets (cheville, bas des reins) jusqu'aux torses, bras, corps entièrement décorés. C'est particulièrment frappant dans les piscines.