Alicia Gimenez Bartlett

Communiqué de Natalia.

Rites de mort d' ( Collection : Rivages/Noir | Numéro : 352 | 432 pages.

A propos de l'auteure sur le site payot rivages : Alicia Gimenez Bartlett est née le 10 juin 1951 à Almansa, Albacete.

Licenciée en philologie moderne de l'Université de Valence et docteur en littérature de l'Université de Barcelone où elle réside depuis 1975, elle a enseigné l'anglais pendant treize ans avant de devenir écrivain.

L'histoire :

Citation :

Après son deuxième divorce, Petra Delicado, la petite quarantaine, s'achète une maison avec jardin pour oublier qu'elle végète au service de documentation de son commissariat, et surtout échapper à ses ex-maris qui ne cessent de débouler dans sa vie au moindre prétexte. Un soir, contre toute attente, on l'appelle pour la charger d'une affaire : une jeune fille des quartiers périphériques de Barcelone a été violée et marquée au bras d'un étrange sceau évoquant une fleur. Petra comprend que seul le manque d'effectifs explique qu'on lui confie cette enquête. Surtout quand elle voit qu'on lui désigne un collaborateur apparemment aussi terne que l'inspecteur adjoint Garzón.

C'est pourtant cet improbable tandem qui, derrière les murs de l'hypocrisie, découvrira une vérité au goût amer.

Nouvelle recrue du polar espagnol, Alicia Giménez Bartlett met en scène un duo de personnages attachants dans une première enquête où s'affirment sa finesse d'observation et son sens de l'humour.

Des serpents au paradis
Cette fois-ci la "douce" Petra n'est plus chargée par hasard d'une enquête, mais bien demandée expressément...toujours avec son adjoint Garzon.
Au moment d'une visite papale qui requiert toutes les forces de police (dont elle qui grogne et rage) elle doit enquêter sur une noyade dans le quartier ultrachic de El Paraiso.
Tout en exprimant son anticonformisme et son anticléricalisme, elle se plonge dans les milieux bourgeois feutrés et chics et pourtant mortifères...avec problème d'immigration, gitans déchaînés et le début d'une amitié avec l'une des témoin clé de cette affaire.
L'intrigue est rondement menée (à l'instar de rue 89 qui recense les clichés en politique, je m'octroie d'office un "cliché d'or" pour avoir osé cette expression), les personnages bien vivants et à la clé, une fin surprenante, et un prélat qui résout l'affaire des gitans et...aucun raton laveur.

Tchipette, je croyais que tu parlais de rites de mort et je ne reconnaissais pas l'histoire

Ici, dans rites de mort chez Rivages, Petra, jeune femme, ancienne avocate reconvertie en inspectrice, doit faire équipe avec un adjoint qui a roulé sa bosse.

Physiquement, tout les oppose, socialement aussi, et pourtant dans ces affaires de viol (rien de sordide ou de complaisant dans l'écriture), ils vont humainement fraterniser après les premiers malentendus d'usage.

j'ai bien aimé ce livre, pour l'analyse des comportements humains dans tous les domaines. Je ne veux pas détailler pendant votre lecture.

Citation :

j'ai bien aimé ce livre, pour l'analyse des comportements humains dans tous les domaines

En fait c'est Petra qui m'a bien plu ; elle est agréable à écouter, et ses ex (mari ou copain) m'ont paru lourdauds. Ils ne savaient pas l'écouter comme moi

On trouve aussi des échantillons d'humanité : le regard extérieur sur la famille d'un suspect remarque tout de suite ce qui ne va pas, entre la mère trop possessive et la copine, trop docile. Cette dernière manque de passion, je trouve, au point de faire partie des meubles. Pas étonnant que le garçon nourrisse d'autres pensées...

Les jeunes filles victimes : A croire que l'agression dont elles ont été victimes les a rendues étrangères au monde environnant. Elles déçoivent parce que trop timorées. Dans le milieu social dont elles relèvent, elles sont sans doute habituées à être traitées en objets, sans ménagement, si bien que la journaliste se sert d'elles pour son émission.

Cet environnement humain, on le connaît, et quand on lit l'œuvre, on a l'impression de reconnaître certains personnages sociaux.

Petra et Garzon forment un tandem atypique, ici le supérieur est la femme, Petra Delicado la quarantaine et Garzon lui est plus proche de la retraite. Il est assez macho. Certains passages sont amusants lorsque Petra malmène un peu un suspect mais Garzon obéit à la hiérarchie en policier discipliné. Garzon pense que les femmes sont toutes des fleurs fragiles ce en quoi Petra et l'enquête qu'ils mènent tous deux à la recherche de ce violeur vont le désillusionner. Pour finir des liens forts et qu'on sent porteur d'une profonde amitié et d'un respect considérable se lient entre nos deux policiers.

Dans ce roman, pas d'experts, mais une enquête à l'ancienne car le mystérieux violeur ne laisse aucun indice si ce n'est cette marque de fleur sur les bras des jeunes femmes toutes fragiles. Petra et Garzon nous font progresser à leur rythme, tâtonnant, se trouvant en but à la critique médiatique, et même les victimes achetées par les médias leur tournent le dos.

Alicia Gimenez Bartlett offre une analyse des milieux populaires et des liens parfois glauques au sein de la famille. Une enquête passionnante par son côté sociale. Les personnages sont attachants, personnellement j'aime aussi beaucoup Garzon et Petra pleine de bonnes intentions pour son avenir. Les ex m'ont fait sourire. Petra devant le plus vieux se sent comme une gamine en faute quant au plus jeune elle jouerait presque la maman avec.

Bien apprécié ce premier roman d'Alicia Gimenez Bartlett j'en lirai d'autres, c'est certain.

Natalia a écrit:

Alicia Gimenez Bartlett offre une analyse des milieux populaires et des liens parfois glauques au sein de la famille.

oui, j'approuve, et une bonne analyse du milieu policier : les routiniers, l'inspecteur arriviste, sans parler des différentes methodes et conceptions de l'interrogatoire, le tout dans un récit fluide et intéressant.