Jean-Pierre Veyrat, né le 1 juillet 1810 dans la Combe de Savoie à Grésy sur Isère (73), collégien à Conflans (Albertville), puis lycéen et étudiant à Chambéry, sera avec son ami Louis Berthaud, l'animateur, à Lyon, d'une feuille à succès, "L'homme rouge", remarquée par Alexandre Dumas qui leur écrira : " Pour des talents tels que vous, il n'y a que la capitale". "Montés" à Paris, ils sombrèrent vite dans l'oubli et la misère, en compagnie d'Hégésippe Moreau. Jean-Pierre Veyrat, atteint de la maladie du siècle, la phtisie, regagnera Grésy sur Isère où il est mort le 9 novembre 1844.
Le retour
(extrait)
Allons : je veux revoir mes montagnes aimées,
Mes vallons caressés des brises embaumées,
Mes pics illuminés des premiers feux du jour,
Et mes bois, et mon lac aux vagues amoureuses,
Et ma rivière errante, et ses rives heureuses,
Et tout ce que j'aimais dans mon premier amour.
J'irai m'asseoir encore sur les hautes falaises,
Aux flancs des rochers nus, à l'ombre des mélèzes,
D'où l'on voit à ses pieds les aigles tournoyer,
Sous la charmille sombre où la brise murmure,
Au bord de la fontaine où bouillonne une eau pure,
Au seuil de la maison qu'ombrage un vieux noyer.
Oiseaux, qui revenez à vos amours fidèles,
Vous me devancerez, rapides hirondelles !
Comme vous je reviens, mais, hélas ! triste et seul,
Semblable au voyageur étranger sur la terre
Qui dans l'éternité retourne solitaire,
Et qui pour le chemin n'emporte qu'un linceul.