L'obsolescence programmée

Arte a diffusé un documentaire intéressant sur l'histoire de l'obsolescence programmée, à savoir la pratique industrielle qui consiste à réduire la fiabilité des productions pour en vendre plus souvent.

Elle est aujourd'hui au coeur du débat sur la volonté (ou plutôt l'infime espoir) de sauver la planète.


Petit résumé et anecdotes:

- Avant 1920, les ampoules duraient 2500h, le cartel s'est mis d'accord pour en limiter la durée de vie à 1000h pour en vendre deux fois plus.
Des brevets ont été déposés ces dernières décennies pour des ampoules à filament d'une durée de vie de 100 000h qui ne coûteraient pas beaucoup plus chères que celles à 1000h, tous refusés car ils empêchent le renouvellement du produit.
Ps: aujourd'hui, nous avons toutefois les ampoules à led avec une durée de vie de 25 ans mais où la perte en terme de vente s'est vue répercutée sur le prix du produit.

- Les bas de nylon étaient à l'origine en fils dits éternels donc ne filaient pas. Les industriels ont demandé qu'on les fragilise... Sont nés alors les bas qui s'abîment sous les rayons du soleil et se filent.

- A partir des années 60, des associations commencent à faire des procès contre cette fragilité voulue des produits.
En effet, les industriels pour fragiliser leurs produits doivent mener des études coûteuses.
Les associations gagnent ... gagnent une limitation des abus avec la mise en place d'une garantie... Ils pourraient aller plus loin mais ne le font pas en raison de la peur du communisme.
Nous sommes en pleine Guerre Froide et de l'autre côté du rideau de fer, les produits sont conçus pour durer (un réfrigérateur doit durer au moins 25 ans sans la moindre panne si les ingénieurs ne veulent finirent en Sibérie), l'Occident ne peut vouloir la même chose.

- La première Ford était presque indestructible. Copie qui a du être revue pour continuer à en vendre.

- Un grand débat a secoué le monde des ingénieurs dans les années 50. Ceux qui voulaient fabriquer les meilleurs produits et ceux qui voulaient permettre à leur entreprise de réaliser les plus gros profits... Les seconds ont triomphé.

- Une puce est intégrée à bon nombres d'imprimantes (et autres appareils); une fois que vous avez fait un certain nombre d'impressions, elle se bloque, arguant un problème matériel. Il suffit de réinitialiser la puce et elle fonctionne à nouveau.

- L'affaire de l'IPOD. Les premiers modèles étaient conçus avec une batterie à durée de vie limitée à environ 18 mois et irremplaçable. Apple a du faire face à un procès et pour éviter le jugement a revu un peu sa politique, rendant ses batteries remplaçables et indemnisant les plaignants.


Et voici le lien du documentaire. Il dure 1h15 alors si vous ne voulez vous coucher comme moi à des heures trop tardives... Regardez le en film de 21h ou à la place d'une lecture.


http://videos.arte.tv/fr/videos/pret_a_jeter-3700234.html



Anecdote: Alors que j'étais encore à la fac, une amie portait un très beau pull, et ce pull appartenait à sa grand-mère et avait plus de 50 ans. Il n'avait pas bougé d'un fil.
De nos jours, un pull de cette qualité doit certainement coûter des centaines voire des milliers d'euros, imaginez, un demi-siècle sans bouger!

Anecdote pour vous dire que cette fragilisation voulue des produits a aussi touché toute la chaîne du prêt à porter, devenant le prêt à jeter... (d'ailleurs, c'est le titre du documentaire... )

Seconde anecdote: j'ai toujours eu un problème avec les montres mécaniques (entendez à aiguilles), en quelques jours ou quelques mois, l'aiguille se bloque et la montre est fichue. J'ai essayé avec des montres bas de gammes autour de 50€ (là, parfois, elles ne tiennent pas la journée) et aussi avec d'autres plus chères autour de 150€ (mais pas d'une grande marque d'horlogerie).
Un jour, j'en ai eu assez et je me suis acheté une montre d'un grand horloger suisse (pas la plus chère car je n'ai pas besoin de tous les gadgets qu'ils font) mais tout de même de belle facture. Et bien, ça fait deux que je l'ai et elle fonctionne toujours!

Ce n'est pas une Swatch mais cela me rappelle l'histoire de la marque... Swatch fait deux types de montres... Celles pour le grand public avec design à Milan et deux collections par an qui rapportent énormément d'argent (avec durée de vie de un an et non réparables). Celles de luxe, vitrine du savoir faire de la marque qui ne rapportent rien car éternelles (en tous cas, elles survivent à leur propriétaire).

Je dois avouer avoir eu grand plaisir à lire ce post traitant d'un de mes thèmes favoris. Personnellement, je couche toujours dans des draps ayant appartenu au trousseau de ma grand-mère : pas un trou, pas une déchirure alors qu'ils sont utilisés depuis près d'un siècle ; mes chiffons d'essuyage portent encore mon chiffre de collégien : vous pouvez tirer dessus sans conséquence autant que vous voulez. Pas comme ces chaussettes de sport, achetées en lot, que vous mettez deux fois et qui se déchirent au troisième enfilage. Ces achats à bas prix finissent par coûter fort cher s'il vous faut les renouveler régulièrement.

Idem pour les fruits et légumes, comprimés dans des sacs, dont il vous faut jeter le tiers dès le lendemain pour cause de pourrissement. Finalement, le kilo consommable est hors de prix.

M'étant fait la même réflexion, je dois dire que maintenant, j'achète le plus souvent des produits d'entrée de gamme ou presque....Quitte à acheter de la merde, autant ne pas la payer à prix d'or...
Pour l'alimentaire, en allant acheter chez le producteur, on a de la qualité à prix raisonnable.

Merci Merwyn d'avoir attiré l'attention sur ce reportage très édifiant.

Pour l'anecdote, j'ai eu à connaître, d'un dossier traitant d'un problème proche de celui de l'imprimante dont il est question dans l'émission : un fabricant de matériel très sophistiqué ( à usage de professionnels ) assortissait la vente de son appareil d'un contrat d'entretien ( qu'il était le seul à pouvoir assurer ). Or, le programme prévoyait la mise en panne du produit peu de temps après la fin de la garantie. La pompe à fric était ainsi amorcée : le fournisseur sachant l'origine de la panne réparait à toute vitesse et renouvelait ainsi le contrat d'entretien d'année en année, ayant lui-même décidé du rythme de la mise en panne.

C'est intéressant tout çà.
Je me souviens que mon père disait toujours que l'électroménager ne valait plus rien. Il avait raison : leur première machine à laver a duré 20 ans sans avoir d'autres soucis que la courroie. Aujourd'hui, pour le même produit, systématiquement on vous proposera une extension de garantie de 5 ans alors qu'ils savent pertinemment que les ennuis commenceront dans ces environs là )

Pour les vêtements, les tshirts, jean's, pulls nous ne déboursons jamais cher, par contre pour les chaussures maintenant que la pointure des enfants reste stables nous mettons le prix ( enfin je me comprends çà oscille entre 50 et 70 € ) Il n'est pas rare que me chaussures durent entre 4 et 7 ans.( çà tombe bien je suis fétichiste des chaussures lol )

Pour l'alimentaire nous n'achetons quasiment plus de légumes, fruits (pour les raisons que tu indiques Mile) fromage en grande surface. Nous avons fait le choix de consommer via une AMAP et nous sommes ravis de ce choix qui nous correspond aussi politiquement

Albert a écrit:

Quitte à acheter de la merde, autant ne pas la payer à prix d'or...
Pour l'alimentaire, en allant acheter chez le producteur, on a de la qualité à prix raisonnable.

Ok sur les deux points. Je vais d'ailleurs de ce pas aller m'acheter quelques bananes, oranges et clémentines...du côté de Beaune. Pas très sûr de trouver un producteur dans cette put... de région (je veux dire belle ) où ça caille depuis six mois.

si tu te contentes de pommes, poires, noix en cette saison, tu devrais trouver ton bonheur
Savoir consommer principalement des produits locaux permet d'éviter les dérives de prix et de consommation d'énergie...camions, frigos, etc....

Comme çà me fait plaisir de lire un post comme le tien Albert
Dans mon panier hebdo j'ai des choux, des navets, des carottes, poireaux, oignons, échalotes, pommes. Quand on opte pour une amap il faut se dire qu'on ne consomme que des fruits et légumes de saison ( et c'est bien je trouve)

edit: l'adhésion à l'AMAP est de 10 € le panier, nous avons un " contrat " fromage de brebis également

Albert a écrit:

si tu te contentes de pommes, poires, noix en cette saison, tu devrais trouver ton bonheur
Savoir consommer principalement des produits locaux permet d'éviter les dérives de prix et de consommation d'énergie...camions, frigos, etc....

J'en suis bien d'accord mais dans mon coin, il y a plutôt des vignes. La plupart des fruits et légumes viennent du midi (ou de l'étranger) via Rungis. C'est ça ou rien.

Quant à acheter des pommes et des poires en saison, par cinquante kilos - pour que ça vaille le coup - encore faut-il avoir le débit adéquat. Autrement, tu bouffes des pommes et des poires à longueur de journée ; au bout d'un moment : ras le bol....et les vingt derniers kilos finissent au pourrissoir avec les patates germées.

Mile a écrit:

Albert a écrit:

si tu te contentes de pommes, poires, noix en cette saison, tu devrais trouver ton bonheur
Savoir consommer principalement des produits locaux permet d'éviter les dérives de prix et de consommation d'énergie...camions, frigos, etc....

J'en suis bien d'accord mais dans mon coin, il y a plutôt des vignes. La plupart des fruits et légumes viennent du midi (ou de l'étranger) via Rungis. C'est ça ou rien.

Quant à acheter des pommes et des poires en saison, par cinquante kilos - pour que ça vaille le coup - encore faut-il avoir le débit adéquat. Autrement, tu bouffes des pommes et des poires à longueur de journée ; au bout d'un moment : ras le bol....et les vingt derniers kilos finissent au pourrissoir avec les patates germées.

j'habite au milieu des vignes et puis tu peux faire des confitures des compotes çà se conserve mais tu sais j'achète pas par 50 kilos je n'aurais pas accepté un tel " contrat "

Natalia a écrit:

j'habite au milieu des vignes et puis tu peux faire des confitures des compotes çà se conserve mais tu sais j'achète pas par 50 kilos je n'aurais pas accepté un tel " contrat "

Yes, mais les confitures et les compotes ne sont plus des fruits...mais des confitures et des compotes de fruits. Et, par ailleurs, s'il me faut faire trois cents kilomètres -aller-retour- pour acheter dix kilos de pommes du terroir, l'affaire risque d'être peu rentable.

Chacun voit midi à sa porte - comme on dit par chez nous. Etre deux à table ou six, ce n'est pas tout à fait la même chose.

Bon appétit.

nous sommes 4 chez moi et parfois 6

t'habites un coin vraiment paumé dis donc

c'est marrant parce que là où j'habite il n'y a que 5 000 habitants mais çà bouge à propos de consommation.

Natalia a écrit:

t'habites un coin vraiment paumé dis donc

Pas vraiment mais le climat n'est pas très favorable aux arbres fruitiers.

et franchement si t'en disais un peu plus çà serait plus facile ....pis non mais c'est quoi ces façons de se rouler par terre

Un peu plus à quel propos ?

il n'y a pas d'arbres fruitier par chez toi alors excuse moi mais je trouve çà étrange
et tu rigoles plus que tu ne réponds

Là où je suis, nous avons en direct le vent du plateau de Langres ( ville souvent le point le plus froid de France ). Les cerisiers, poiriers, pommiers, existent bien mais, une année sur deux, le gel grille les fleurs.
Il n'est pas rare d'être à zéro degrés au mois d'août (le matin). Alors, la production de fruits....

Credo : je ne me roulerai plus par terre ; je ferai dorénavant mon Caliméro. Na !

Citation :

Les cerisiers, poiriers, pommiers, existent bien mais, une année sur deux, le gel grille les fleurs.

C'est vrai pour les cerisiers surtout.;
Quoique les cerises aigres donnent bien....

Native de Beaune, je regrette les griottes cueillies dans les chemins alentours, et les petits fruits de la côte (framboises, cassis, groseilles....)

Et les pêches de vigne (les vraies, petites et goûteuses) qui poussaient dans la côte

Pommes et poires, et même figues, venaient de jardins familiaux ou amis .

C'était la séquence nostalgie

Ave Beaunoise !

Je tairai prudemment le surnom donné par Alexis Piron aux bourgeois de la ville ; ça lui avait valu une sévère "courette" sur les bords de la Bouzaise.

Bonne soirée.

je connais

les ânes de biâne.....

Les ayant côtoyés, même 2 siècles plus tard,je ne peux qu'être d'accord

Bonne journée

Natalia a écrit:

il n'y a pas d'arbres fruitier par chez toi alors excuse moi mais je trouve çà étrange

Après recherches, j'ai pu constater qu'il y a neuf arboriculteurs pratiquant la vente directe dans mon département. Tous sont au minimum à quarante cinq minutes de mon domicile. Peu rentable de s'y rendre, même en saison, pour de petites quantités.

Mile : en effet çà fait loin . Il n'y a pas de producteurs sur les marchés avoisinants ?

quand j'habitais Dijon, le marché aux halles était un plaisir, il y avait de nombreux petits producteurs et maraîchers locaux et beaucoup d'affaires intéressantes.

Mais cela existe-t-il encore ?

M'est revenue une anecdote sur Piron:

Il se promenait avec des amis qui le voyant décapiter à grands coups de canne les chardons qu'il rencontrait, finirent par lui demander pourquoi ;

-C'est pour affamer les beaunois.....