Vigdis, la farouche
J’avoue ne pas être attirée plus que ça par la littérature scandinave, exceptions faites de Vesaas et Tunström, mais j’ai encore beaucoup à apprendre.
Je me suis donc décidée à lire cette grande dame, qui fut prix Nobel de littérature en 1928.
Dans une œuvre virtuose, tellement virtuose qu’elle a un vrai cachet d’authenticité : on croirait lire une saga !
La saga d’une tragédie ancrée dans la réalité médiévale Norvégienne.
Avec une dimension épique, quasi mythologique.
Le style est éminemment épuré. Suggestif. C’est donc court mais dense puisque chaque phrase cache un état d’âme, une émotion, un fait, en un mot, une violence nouvelle.
A l’imagination du lecteur de faire le reste, de rêver aux détails ou à la mise en scène.
L’auteur nous guide vers le drame. Mais nous laisse le soin de le peaufiner.
Ce qu’on appelle la liberté totale...
L’intrigue : féminine et universelle.
Ljot, un marin Islandais, est hébergé un soir chez Gunnar. Gunnar a une fille : Vigdis.
Le marin la voit et succombe... Il lui fixe un rendez-vous, dans la forêt, et la violente.
Humiliée et enceinte, elle accouche de l’enfant seule et l’abandonne. Gunnar, informé de l’infortune, la condamne.
Ljot fuit...
L’enfant est sauvé par un villageois et élevé. Il vengera sa mère, des années plus tard, en rapportant la tête paternelle...
Des allures bibliques...
Le livre se referme sur la mort de Vigdis.
Vigdis, la vengeresse...
On imagine alors ce qu’aurait fait un grand peintre de cette némésis Viking.
Girodet ?
David ?
Ou le sombre Goya...
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