balzac III, La fausse maîtresse.

J’ai repéré des mentions de la Nature qui m’ont intrigué :

- le rythme de vie des Parisiennes n’est en rien naturel, il explique leurs ennuis de santé. Au lieu de se « mettre tout le temps en scène» , avec des soirées interminables, fatigantes, et des soucis mesquins, la toilette de l’après midi succédant aussitôt à la toilette tardive du matin, elles se porteraient mieux à suivre le rythme de leur femme de chambre.

- Et ces Aristocrates, n’offensent-ils pas la nature en pratiquant une consanguinité de caste ?

Le regard de Balzac sur la société n’est pas tendre : entre le « bal de carnaval »dans les milieux interlopes, et les bals masqués de l’opéra, les personnages, pas plus que leurs liens ne sont authentiques.

Paz demeure la belle figure, sauf que Balzac, ne voit pas en lui un « homme fort » , un Créateur,

- comme lui-même .

Balzac aime les femmes et ses descriptions ne sont point anodines.

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Pour Une figure de keepsake.romantique, Clémentine n’en a pas moins des qualités physiques qui émeuvent chez l’observateur-voyeur d’autres impressions que sentimentales.

Balzac, en admirateur éclairé, commence par ses pieds auquel l’auteur voue une admiration de fétichiste.

Citation :

« Les pieds presque tendus sur un coussin, la tête dans la position de celle d'un oiseau qui écoute au bord de son nid les bruits du bocage, elle eût paru ravissante à un homme blasé »

Amateur de lingeries vaporeuses, il joue sur le transparent, le deviné, et les effets de lumière excitent son imagination et le troublent :

il aime

Citation :

« les trésors de son corps et la finesse de la taille [à] admirer à travers ces voiles épais de fleurs et de broderies ».

Autre observation :

Citation :

« sur sa poitrine, l'étoffe aux brillantes couleurs laissait voir le bas du cou, dont les tons blancs …»

Il voit des rondeurs partout,cf. les « rondeurs caractéristiques de la Parisienne volontaire », il les détaille, compare les tailles plates et rondes dans le lys dans la vallée ;

je me demande si l’impulsion qui amène Félix de Vandenesse à embrasser, sans même la connaître, le dos nu de Madame de Mortsauf, n’est pas un détail autobiographique !

Les jeux de lumière aiguisent les appétits : il goûte « des ongles, espèces d'amandes roses, où s'arrêtait la lumière» et « ses mains presque transparentes »

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Quant à la présentation de Malaga, elle est dévalorisante à souhait pour les yeux de Clémentine, ce qui sert les desseins de Paz.

Mais elle est aussi bien ambiguë :

Rapportée à son mari Adam, cette description ne pouvait que le tenter. Clémentine sent bien qu’il existe des tentations qui ne relèvent pas uniquement de son code social

Citation :

« Vous aimez l'extraordinaire, vous autres hommes ! »

« - Je connais si bien Adam que je suis sûre qu'il m'oublierait pour quelque faiseuse de tours comme votre Malaga ».

Elle devine l’attrait que peut exercer sur les hommes « la déesse de la gymnastique ».

Citation :

« Malaga sait descendre et remonter sur un cheval au grandissime galop, se glisse dessous à gauche pour remonter à droite, voltige comme un feu follet blanc autour de l'animal le plus fougueux, peut se tenir sur la pointe d'un seul pied et tomber assise les pieds pendants sur le dos de ce cheval toujours au galop, etc. »

où mène l'équitation ?

Clémentine a dit:

Citation :

vous aimez l'extraordinaire, vous autres hommes

C'est absolument vrai, je me souviens,j'étais très jeune encore, mon père m'avait dit:

Citation :

Aujourd'hui ,le monde a tremblé, Marilyn Monroe est morte, oh, les hommes!!

Mon avis

Je n'ai jamais lu d'oeuvre d'Honoré de Balzac , que je trouvais difficile à accrocher au début de la lecture , au fil des pages ça allait.

Paz , meilleur ami de Adam et Clémentine et homme à tout faire , éprouve pour celle-ci un amour ardent et secret .

Paz est un homme empli de bonté associé à la simplicité et tellement mystérieux . Pour ne pas faire de mal à son meilleur ami , il s'inventera une maîtresse...

Il décide de s'en aller et s'engager dans l'armée au moment où Clémentine commence à l'admirer...Je ne connais pas la suite , mais je pense qu'elle cherchera à le revoir...

Juste une petite question bête,dans quelle catégorie se place ce livre classique ?

strawberry a écrit:

Juste une petite question bête,dans quelle catégorie se place ce livre classique ?

Ce n'est pas une question bête !
La fausse maîtresse est un court roman de La Comédie humaine. D’abord paru en feuilleton dans le journal Le Siècle, il a ensuite fait partie des « Scènes de la vie privée» dans les « Etudes de mœurs ».

Merci pour ta réponse

Tout le plaisir est pour moi

Je poste d'abord et je remonte le fil après...
Je dois dire que j'ai mis du temps à le lire, entre autres parce que c'était une édition complète des œuvres de Balzac, écrite en tout petit caractères, deux pages très serrées sur une page, et donc pas confortable à lire. Heureusement c'est court.

Le début m'a rebuté, j'avais l'impression de lire un magazine people du 19°, puis de lire Maisons et Jardins du 19°, puis on est enfin rentrés dans le vif du sujet.
Quel sac de nœuds ces relations à 4. J'avais un peu l'impression d'être dans un vaudeville, le sentiment du devoir en plus, du moins du côté de Paz.
Finalement, celui qui s'en sort le mieux, c'est Adam. Il a la femme, ainsi que la maîtresse, il passe pour un héros, puisqu'il a sauvé Paz, il garde sa fortune tout en ne s'occupant de rien, et il n'est pas dérangé par ses états d'âme. De quoi vous consoler d'être petit moche et d'avoir les yeux jaunes!
La fausse maîtresse ne s'en tire pas mal non plus avec une situation matérielle agréable, et un vrai amant en plus du faux.
La femme légitime se fait un peu avoir: un mari infantile qui la trompe et gaspille son argent au jeu, un amoureux qui ne devient pas son amant, et l'obligation de s'occuper des charges de la maison.
Quant à Paz, il porte tout au long du roman la dette d'avoir eu la vie sauve par Adam.

Finalement, on peut dire que l'honnêteté ne paye pas La fin est inattendue et bien amenée.

Pour moi, la question du roman, est la question de la dette morale dans la vie privée, pas inintéressante, surtout en nos temps, où la morale perd ses repères.
Si Paz était devenu l'amant de Clémentine, en aurait-il été moins loyal envers Adam? Pas sûr......mais il n'y aurait pas eu de roman.

Albert, j'apprécie beaucoup ta manière de présenter tes impressions de lecture !
Je comprends qu'on puisse être rebuté par le début de ce court roman mais... c'est du Balzac ! Et cela ne manque pas de charme finalement, outre le côté quasi documentaire sur une époque et un certain type de société.

Albert a écrit:

puis on est enfin rentrés dans le vif du sujet.

Dans des affaires de maîtresse, c'est la chose la plus naturelle.