Carlo Goldoni

Carlo Goldoni, le chevalier de bon goût, l’Arche.

Toutes prêtes a convoler !

L’année-même 1750 où il expose dans Il Teatro comico les principes de sa réforme du Théâtre, Goldoni fait représenter le chevalier de bon goût. On y trouve les traditionnels Pantalon, Arlequin, Brighella, de la commedia del arte, mais la pièce est beaucoup plus qu’un canevas sur lequel on improvise.

L’histoire :
Le comte Ottavio mène grand train et joyeuse vie, même si dans son entourage on craint qu’il n’aille à sa perte. Pour démentir les mauvaises langues et jouer un bon tour aux dames de sa compagnie, il laisse courir le bruit de son prochain mariage. Il a pour cela un bon prétexte : le mariage de son neveu.

Goldoni (1707-1793) ne se moque pas de son public : Il tire certes partie des qualités de ses acteurs habituels pour leur donner un rôle dans sa pièce, mais il soigne le texte : vivacité des réparties, dialogues étincelants, apartés perfides dans des situations où des femmes d’âges différents se trouvent rivales, autant d’éléments qui lui permettent - avec les mimiques et gestuelles de circonstance, d’offrir une pièce bien amusante.

Qui veut se marier se marie, qui veut vivre sur un grand pied doit pratiquer le négoce. Les fâcheux s’en vont quand ils s’aperçoivent qu’ils font triste figure, et le lecteur-spectateur pris dans la grande comédie du monde pensera avec l’auteur qu’

Citation :

« Il n 'y a pas de plus grand plaisir au monde que d'être en agréable compagnie ».

Citation :

Au XVIIIe siècle, en Italie, Carlo Goldoni donne un nouveau souffle à la Commedia. Goldoni oblige ses acteurs à se référer au texte écrit, à renoncer aux pitreries faciles, éliminant peu à peu les masques, en conférant aux personnages une individualité toujours plus marquée. Il a transformé la Commedia dell'Arte en comédie de caractère.

source : Wikipedia.

Barouf à Chioggia

Jubilatoire...Mais quel cirque, que d'histoires et discussions dans le petit port de Chioggia près de Venise...

D'après ce que je lis de cette pièce au titre de polar, ce n'est effectivement pas triste, et les femmes de pêcheurs sont loin d'avoir la patience et la resignation des épouses de marins bretons !

Citation :

Quel plaisir que celui de couper les cheveux en quatre!... Quelle satisfaction de semer la zizanie autour de soi, quand la susceptibilité rejoint le paroxysme des états d’âme!...
Ainsi vivent les jeunes femmes de Chioggia, en attendant le retour de leurs promis, pêcheurs ès qualités!...

Comment tromper l’ennui dans la torpeur de ce petit port vénitien, si ce n’est en suscitant ce barouf des sentiments exacerbés et néanmoins en mal d’union conjugale?

Mais qui convolera avec qui? Et surtout qui sera en mesure de faire entendre raison à tout ce petit monde en mal d’affection et toujours prêt à dégainer la violence des mots qui visent juste là où cela fait le plus mal ?...

presentation de http://theothea.com.free.fr/critik51.htm

Carlo Goldoni écrivait très vite (8 à 15 jours). Le nombre des pièces est considérable (149 comédies, 10 tragédies, 83 opéras, opéras-comiques et intermèdes ; mais cette liste n'est pas exhaustive).
Goldoni a écrit ses Mémoires qu'il limite lui-même à sa 80ème années ; voilà le début du dernier chapitre : "Me voilà parvenu à l'année 1787, qui est la quatre-vingtième de mon âge, à laquelle j'ai borné le cours de mes Mémoires. Mes quatre-vingts ans sont complets ; mon ouvrage l'est aussi ;le prospectus en a été distribué ; les souscriptions ont surpassé mes espérances, et le dessin de mon portrait est achevé."
Le pauvre Carlo mourra dans la plus grande misère le 6 février 1793, à Paris, rue Saint-Sauveur, au n°1. Ignorant le décès du dramaturge, le lendemain, Joseph-Marie Chénier demandait à la Convention de renouveler à Goldoni la pension de 4000 livres que lui faisait l'ancien gouvernement. « Je viens, disait-il, intéresser la gloire nationale au sort d'un vieillard étranger, d'un littérateur illustre, qui depuis trente années a regardé la France comme sa patrie et dont les talents et la vertu ont mérité l'estime de l'Europe. » La Convention décréta la pension. Hélas, trop tard !

Dans la pure tradition de la Commedia dell'arte Arlequin serviteur de deux maîtres est une excellente pièce de Carlo Goldoni dans laquelle on retrouve avec bonheur tout le jeu de masques.
Bon je vous donne de suite les grands traits: " Dans une villa de Venise, Pantalon et el Dottore s'empressent de vouloir conclure les derniers préparatifs de leurs enfants respectifs (silvio et clarice) quand surgit un certain Federigo Rasponi, homme supposé mort au duel qu'el dottore avait promis à Pantalon. Ce Federigo Rasponi se trouve être la soeur de ce dernier déguisée en homme afin de démêler quelque histoire d'amour et d'argent. Arlequin (ou Truffaldin aux éditions de l'arche) accompagne ce Federigo mais va bientôt se mêler à un autre maître afin de mieux gagner sa vie et combler son estomac...."
La suite est une succession de quiproquos entre les 2 maîtres d'arlequin et ce dernier. Un pur bonheur plein de vélocité, de modernisme et de rigueur dans l'écriture, le tout dominé par l'arbitraire du destin, ce fameux Deus machina, qui intervient toujours en faveur des bouffons. En somme cette oeuvre majeure de Goldoni, que je vous recommande aux éditions de l'Arche plutôt qu'en GF-Flammarion, est un vrai régal qui permet sans nul doute d'aborder le théâtre par le meilleur des aspects.

Qui a lu cette merveille qu'est Arlequin, serviteur de deux maîtres ? Une très bonne pièce de Carlo Goldoni dans la tradition de la commedia dell'arte. Bon je vous donne de suite les grands traits: " Dans une villa de Venise, Pantalon et el Dottore s'empressent de vouloir conclure les derniers préparatifs de leurs enfants respectifs (silvio et clarice) quand surgit un certain Federigo Rasponi, homme supposé mort au duel qu'el dottore avait promis à Pantalon. Ce Federigo Rasponi se trouve être la soeur de ce dernier déguisée en homme afin de démêler quelque histoire d'amour et d'argent. Arlequin (ou Truffaldin aux éditions de l'arche) accompagne ce Federigo mais va bientôt se mêler à un autre maître afin de mieux gagner sa vie et combler son estomac....La suite une succession de quiproquos entre les 2 maîtres d'arlequin et ce dernier. Un pur bonheur qui se lit très bien et assez vite. Je vous laisse le soin de le découvrir car le résumer n'est pas facile

Le Piccolo teatro de Milan fête à l'Odéon ses 60 ans et le tricentenaire de la naissance de Goldoni, son auteur fétiche.

Goldoni 1707-1793, c'est l'auteur d'Arlequin valet de deux maîtres , Barouf à Chioggia,La trilogie de la Villégiature, La Locanderia

Admirateur de Molière, il est fasciné par la société et ses travers, comme l'illustre bien "La trilogie de la villégiature". Selon lui, le 18ème siècle est celui de la femme, régnant dans tous les domaines, que ce soit des arts, de la politiques et des relations sociales. Son Arlequin déclare d'ailleurs, dans "Femmine puntigliose" :

Citation :

"Le sexe triomphe et les hommes sont réduits au rang d'esclaves enchaînés."

Les héroïnes de Goldoni annoncent l'émancipation et le réveil de la femme : elle a une situation sociale, sait diriger les affaires et prend en main son avenir.
d'après ce site

lire aussi "Mémoires de M.Goldoni : pour servir à l'histoire de sa vie et à celle de son théâtre.", de Goldoni, édition Mercure de France, collection "Le temps retrouvé"

Luca Ronconi est à l'Odéon avec sa version de « L'Eventail », où il voit une oeuvre déjà moderne, centrée sur la difficulté de communiquer.

Citation :

la belle Candida laisse choir de son balcon un éventail qui se brise. Evaristo, son amoureux, lui en rachète un. Et imagine, plutôt que de le lui offrir en mains propres, de le confier à Giannina, la paysanne forte tête. Trois heures plus tard, l'objet aura volé de main en main et, tel un talisman malin, déclenché une suite de mini catastrophes.
De bagarres en quiproquos, de ruptures en ratages, l'éventail fonctionne comme le révélateur d'un monde qui se ment à lui-même.

libé

Son palais vénitien est absolument sublime ! Il ne s'embêtait pas, Carlo !