Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 ecrit collectif

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Bridget Jones
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Natalia
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Natalia


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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyVen 28 Jan 2011, 20:15

Intermède musical Oldelaf et Mr D
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Bridget Jones
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptySam 29 Jan 2011, 08:06

Pendant ce temps, à des miles de ce rade infâme, du bout des doigts un inquiétant personnage réglait le volume de son autoradio tandis que du bout de ses autres doigts il manipulait savamment le volant de sa Couguar seize soupapes turbo injection, la guidant avec précision dans les rues de la périphérie de la ville. Son coffre abritait des milliers de livres appartenant à l'entreprise de monsieur S. , spécialiste de l'organisation de parties fines pour politiciens, qui avait l'art de réjouir ces messieurs-dames (vive la parité !) en toute discrétion, et qui l'avait mandaté pour lui ramener de la poudre. L'inquiétant personnage ajusta son noeud de cravate et lorsqu'il sourit découvrit deux dents en or.


Wermin était son nom, alias l'enchanteur.
Il avait débuté dans la banque, mais avait eu quelques soucis : trop de passages en Suisse ( où il avait aussi une maîtresse, une certaine R....) avaient alerté le fisc.
Wermin avait alors émigré dans un pays au nord et tenté de brouiller les pistes en devenant enseignant;
Revenu depuis peu en France, il se terrait dans une région centrale et déserte, où les monts , comme les hommes politiques qui en sont issus, sont chauves.

Il tentait de se refaire avec ce coup : si il le ratait, c'était l'océan Atlantique qu'il devrait traverser pour se mettre à l'abri. Pour durer dans le Milieu, il fallait bien sûr se fabriquer une fausse identité, et Wermin se faisait appeler Jack Staunton, surnommé "le pitbull". Confortablement assis sur le siège en cuir d'autruche de sa Cougar seize soupapes turbo injection, Wermin, dit l'Enchanteur, dit Jack Staunton, pitbull pour les intimes, se curait les ongles à l'aide d'une aiguille à chapeau en or, un oubli d'une de ces dernières conquêtes, dont il avait déjà oublié le nom. Fontaine, ou quelque chose dans ce genre. Il attendait tranquillement que son téléphone mobile sonne pour lui annoncer une bonne nouvelle. Pourvu quelle soit bonne, nom de dieu.
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyMar 01 Fév 2011, 18:11

Il tentait de se refaire avec ce coup : si il le ratait, c'était l'océan Atlantique qu'il devrait traverser pour se mettre à l'abri. Pour durer dans le Milieu, il fallait bien sûr se fabriquer une fausse identité, et Wermin se faisait appeler Jack Staunton, surnommé "le pitbull". Confortablement assis sur le siège en cuir d'autruche de sa Cougar seize soupapes turbo injection, Wermin, dit l'Enchanteur, dit Jack Staunton, pitbull pour les intimes, se curait les ongles à l'aide d'une aiguille à chapeau en or, un oubli d'une de ces dernières conquêtes, dont il avait déjà oublié le nom. Fontaine, ou quelque chose dans ce genre. Il attendait tranquillement que son téléphone mobile sonne pour lui annoncer une bonne nouvelle. Pourvu quelle soit bonne, nom de dieu.

Wermin roulait, roulait, roulait depuis de longues heures sous le soleil d’ Acapulco, sans savoir que dans le bar Gr de se la situation se corsait pour Gonzalo, alias Alonzo Bistro, identifié à tort par Triglo comme le chirurgien qui l’avait trépané.- « Mieux vaut un être trépané que trépassé » , avait soupiré ce cynique, prévoyant que le réveil de sa victime (oui, nous osons ce mot ! le patient était une victime, l’opération avait tourné en eau de boudin.) serait une cata.

Triglo avait un autre motif de mécontentement. Il lui semblait que Rotkov le surveillait, évaluant son degré de lucidité, comme préparant un mauvais coup.

Triglo, surnommé l’As de l’Opinel depuis 1986, enfonça la main dans poche droite, et s’avança.

Sa lourde silhouette se refléta en deux exemplaires dans la glace du bar.
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyDim 06 Fév 2011, 22:01

[si Wermin rate son coup, il devra traverser l'Atlantique pour se mettre à l'abri. Mais il est en train de rouler à Acapulco confused Garder ce détail piquant à l'abri dans sa manche pour la suite de la narration... study ]

Wermin roulait, roulait, roulait depuis de longues heures sous le soleil d’ Acapulco, sans savoir que dans le bar Gr de se [rappel: qui se situe à Londres] la situation se corsait pour Gonzalo, alias Alonzo Bistro, identifié à tort par Triglo comme le chirurgien qui l’avait trépané.- « Mieux vaut un être trépané que trépassé » , avait soupiré ce cynique, prévoyant que le réveil de sa victime (oui, nous osons ce mot ! le patient était une victime, l’opération avait tourné en eau de boudin.) serait une cata.

Triglo avait un autre motif de mécontentement. Il lui semblait que Rotkov le surveillait, évaluant son degré de lucidité, comme préparant un mauvais coup.
Triglo, surnommé l’As de l’Opinel depuis 1986, enfonça la main dans poche droite, et s’avança.
Sa lourde silhouette se refléta en deux exemplaires dans la glace du bar.

Rotkov quant à lui ne savait trop que penser de ce zigue accoudé au zinc, entouré de ces deux souris. Lard ou cochon? Il avait payé sa consommation, ainsi que celles de ces dames. A priori, tout baignait. Le zigue en question, ravi d'avoir retrouvé sa douce Ridget, même si elle avait gagné quelques rides et quelques kilos depuis leur dernière rencontre, n'en gardait pas moins ses deux mains sur ses précieuses valises.
Ses précieuses valises.
Comment diable trouver ce satané Jack "Pitbull" Staunton?
Gonzalo était loin de se douter que son contact se dorait la pilule peinard à Acapulco.
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyJeu 10 Fév 2011, 12:21


Rotkov quant à lui ne savait trop que penser de ce zigue accoudé au zinc, entouré de ces deux souris. Lard ou cochon? Il avait payé sa consommation, ainsi que celles de ces dames. A priori, tout baignait. Le zigue en question, ravi d'avoir retrouvé sa douce Ridget, même si elle avait gagné quelques rides et quelques kilos depuis leur dernière rencontre, n'en gardait pas moins ses deux mains sur ses précieuses valises.
Ses précieuses valises.
Comment diable trouver ce satané Jack "Pitbull" Staunton?
Gonzalo était loin de se douter que son contact se dorait la pilule peinard à Acapulco.




Seul Triglo pouvait joindre l’homme aux deux dents d’or ;

que faisait-il donc ?

se méfiant de tous, et gardant l’œil sur chacun, Triglo jetait sur ce bas monde d’entourloupes un regard jupitérien et embrumé.

Cependant les noms de Gonzalo et d’Alonzo Bistro, qui avaient inconsciemment frappé ses tympans, jouèrent le rôle de la madeleine de Proust.

Le chant des syllabes et sa propre démarche chaloupée, aperçue dans la glace, réveillèrent en lui des souvenirs maritimes : Acapulco de Juárez ! Juanita de la Plata ! la belle mulâtresse qu’il partageait avec son ami de toujours, Jack Staunton, dit Pitbull…

Citation :
Mon beau navire, O ma mémoire !
avons-nous assez divagué
dans cette onde mauvaise à boire…

Mexico Oh oh ! Acapulco oh oh ! !

Bon sang ! La coco de Jack ! affraid
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyJeu 10 Fév 2011, 17:34



et

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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyJeu 10 Fév 2011, 19:06

rire

et pour nourrir ton imaginaire


ecrit collectif - Page 3 Acapul10

cliquez pour le grand frisson !
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyMer 06 Juil 2011, 21:00

SI VOUS AVEZ RATE LE COMMENCEMENT: chapeau


ecrit collectif - Page 3 Nuit_b10

Un soir de demi-brume à Londres. Un voyou mal rasé, des valises sous les yeux et dans les mains, rasait les murs humides et sales d'une rue sinistre de Soho, en jetant des regards méfiants derrière lui. Il évitait les chiens, craignant qu'ils ne reniflassent ostensiblement ses valises. Il avait trente kilos d'héroïne à convoyer chez Jack "Pitbull" Staunton. Malgré le froid et l'humidité, il transpirait une mauvaise sueur provoquée par une espèce de peur, et essuyait comme il pouvait avec son grand mouchoir à carreaux blancs et bleux, les gouttes de sueur qui lui brûlaient les yeux. Les pavés résonnaient sous ses pas inégaux, sa démarche se faisait hésitante, les bras lui tiraient…Miauww ! hurla le chat sur lequel il faillit trébucher. Ce satané chat allait attirer l'attention sur lui. Les Anglais, c'est bien connu, prendront toujours la défense de l'animal. Il regarda intensément droit devant lui.

La rue était encombrée de formes étranges, sans doute des poubelles ou des sacs d’ordures. A sa droite, une forme compacte remua : était-ce un ou une clocharde, enveloppée de couvertures ou de cartons ? Sans savoir pourquoi, il pensa à sa mère. Il aurait bien aimé que ce fut elle, là, parmi ces détritus, cette mère indigne, une psycho-rigide semblant directement issue de l'époque victorienne qui, sous des dehors d'immaculée moralité, s'était probablement laissé aller avec un docteur indien puis avait abandonné le fruit de son péché dans la rue, il y avait trente cinq ans de cela. A moins que ce ne fût sa soeur, qui avait fugué adolescente et dont on était resté sans nouvelles depuis. Mais foin de sentimentalité. Il avait une mission à accomplir. Lequel, parmi ces sinistres bouges, était celui où il devait retrouver Jack "Pitbull" Staunton, que d'aucuns appeaient le Balafré? Etait-ce le "Grain de sel", qui, lors de sa création en 1954, était un bon petit restaurant français, et qui, depuis sa reprise trente ans plus tard par Dimitri Rotkov s'était peu à peu dégradé jusqu'à servir le plus mauvais fish and chips de la ville ?

Les souvenirs s’abattaient sur le porteur de valises, et il songea à son étrange destin : lui qui, suite aux abandons de sa mère et de sa sœur, avait été recueilli dans un pensionnat religieux où il s’était révélé bon latiniste, avait singulièrement manqué de force de caractère. Il avait cherché l’amour et l’argent faciles…

Lui aussi avait fugué …

S’il jouait maintenant le petit convoyeur, c’était pour se refaire, repartir d’un bon pied.

Une boule se forma dans sa gorge, et il dut poser ses valises pour reprendre son souffle. De l'autre côté de la rue, une rixe éclata entre deux clochards éméchés et un rouquin trapu et dégarni, pour une histoire de cigarette semblait-il. Tant mieux, cela lui permettait de se faire oublier des curieux. Voilà qu'il aperçut, en lettres rouges, un établissement portant l'enseigne Gra de el. Un videur patibulaire s'ennuyait ferme devant la porte, les importuns étant plutôt rares à cette heure-ci. Il décida de s'en approcher. Voilà qu'il aperçut, en lettres rouges, un établissement portant l'enseigne Gra de el. Un videur patibulaire s'ennuyait ferme devant la porte, les importuns étant plutôt rares à cette heure-ci. Il décida de s'en approcher.

De longs rideaux noirs tombaient devant l’entrée, il les écarta à peine pour entrer dans une salle basse, meublée de tables pour duos.
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyMer 06 Juil 2011, 21:00

ecrit collectif - Page 3 Bar_gl10

A droite, le bar, des filles perchées sur de hauts tabourets ; en face, une scène déserte ; Partout des lumières tamisées.
Et pourtant, la Tamis(e) coulait à plus d'un mil(e) !
(Serait- ce là un alexandrin? Peu importe.)

Dans un coin sombre, un grand balafré, avachi devant une chope de Guinness s'entretenait avec un petit moustachu qui ressemblait à Asterix. Le patron sans doute, le tristement célèbre Rotkov. Notre ami Gonzalo (car l’auteur ne doute pas que ce personnage aux abois n’ait conquis le cœur des lectrices), Gonzalo donc, apprendrait plus tard, et nous le dirons en temps utile, que Rotkov méritait sa réputation, qu’il était fourbe et retors, cruel, impitoyable, notamment avec les femmes qu’il adorait fouetter et avilir.

L’autre, le gnome crapuleux, son âme damnée, d’origine slovène selon deux de ses faux passeports, se faisait appeler Riglo, ou Triglo, on ne savait pas, car il articulait mal avec ses dents cassées. Prudence, méfiance et discrétion, dit Gonzalo in petto à son four intérieur. Il vaut mieux prendre la tangente. Il décida de s'accouder au zinc et ignora ostensiblement les deux zigues peu recommandables qui se trouvaient maintenant presque dans son dos. Heureusement, le mur du bar était un miroir, que masquaient de nombreuses bouteilles de tord-boyaux. Juchée sur un tabouret, une grande blonde en bikini à paillettes lui sourit de toutes ses dents, à la vue de la teinte desquelles Gonzalo crut reconnaître Brigitte "la Jaune", une de ses anciennes conquêtes, qui fumait clope sur clope en attendant le gogo.

Gonzalo n’était pas dupe et il fixa intensément son regard sur le miroir : bientôt en sortit un second Gonzalo, fringant, qui dépassa le Gonzalo désabusé et assis, pour donner un doux baiser à Riget Jones, une fervente lectrice !

La distance n’était pas grande ; comptons ensemble :1,50 mètre entre le Gonzalo du miroir et le Gonzalo assis, + 70 cm entre la belle Riget et le livre qu‘elle tient à bout de bras, car elle devient presbyte.

Deux mètres et vingt centimètres pour un doux baiser. Qui peut rêver mieux ? Cependant, 2,20m, c'est encore plus long que ses bras, même mis bout à bout. Gonzalo dût donc se contenter de rêver... Mais voilà qu'une tape cordiale sur son omoplate vieillie le tira brutalement de sa rêverie. C'était la grande Brigitte, avec toutes ses paillettes, qui lui dit:
-"Jack m'a parlé de ta venue, il sera là dans une heure. En attendant, voudrais-tu bien m'offrir un cocktail ?" Elle avait mis toute sa puissance de séduction dans sa diction, suave à souhait, et s'était suffisamment approchée de sa proie pour lui faire humer son parfum, Jactance de chez Marcelle Proute, une base de madeleine saupoudrée de notes de thé vert.

Rotkov et Triglo échangèrent un regard de complicité. Ils n'avaient pas entendu ce qu'avait dit Brigitte, qui avait chuchoté, mais ils pressentaient qu'elle allait faire, ce soir encore, monter les consommations de spiritueux de l'établissement. Gonzalo, élevé chez les pères, on le sait, se trouvait bien gêné ; chacun rêve d’un amour chaste et pur dans les sales endroits. Il se rappelait le beau visage de Ridget, quand tous deux, la main dans la main, écoutaient la chanson de Solweig

Kanskje vil der gå både Vinter og Vår,
og neste Sommer med og det hele År,
men en gang vil du komme, det vet jeg vist,
og jeg skal nok vente, for det lovte jeg sidst.

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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyMer 06 Juil 2011, 21:01

Gra de el, repaire de fripouilles s’il en fût, était le quartier général de l’État Major de la pègre établie. Les insalubres chevelus et le rouquin trapu, nouveaux venus sur le terrain, attendaient leur heure.

A son insu Gonzalo servirait de mèche de l’explosif. N'oublions pas qu'il avait deux valises de poudre blanche à livrer à Jack "Pitbull" Staunton. Oui, mais voilà... comment le reconnaître? Tout ce qu'il savait, c'est que ce tristement célèbre Jack avait deux incisives en or, il suffirait d'arriver à le faire sourire pour les découvrir. Ni Rotkov ni Triglo, quoique peu souriants, ne correspondaient à cette description. C'est alors que soudain, la porte s'ouvrit en grand, laissant entrer une grande bouffée d'air iodé, parfumé aux pins maritimes, qui chassa les remugles viciés du bar.

Toutes les têtes se tournèrent vers l'ouverture dans laquelle se découpait une petite silhouette féminine, vêtue d'une jupe aux chevilles et d'un léger haut en dentelles. Sous son bras quelque chose de poilu se dessinait......

Rotkov et Triglo se dévisagèrent : "Zut, elle nous a retrouvés, chuchota le second, c'est le début des embrouilles...." - "Ridjet! Tous aux abris !" s’exclama Roktov opérant une retraite instantanée que n’eut pas désavouée feu Rudolf Noureiev…

Triglo, amoindri depuis son accident cérébral, resta deux secondes paralysé de stupeur. Il tentait de se rapprocher de Gonzalo et de Baby Jane, quand des bras de Ridget sauta une boule de poils qui lui mordilla les chaussettes.

Ce n'était pas le plus grave ! Ridget n'était pas venue seule... Triglo tenta d'accoutumer sa vision : il refléchit puis.....
-Bon sang , mais c'est bien sûr, un lémurien.....
Horreur!

Il en était là quand la bête se jeta sur lui et commença à le couvrir de bisous baveux...... En se penchant pour ramasser son Mimi Chéri (car c'était le nom de son petit animal domestique), Ridget offrit à Triglo et à Rotkov une vue plongeante sur son généreux décolleté, ce qui suffit à les mettre K.O. tous les deux. Elle les avait bien reconnus, mais n'en laissa rien paraître. Elle se tourna ensuite vers Gonzalo (qui se faisait passer pour Alonzo Bistro) et lui dit:

-"Dis donc, ça faisait un bail. T'as pris un sacré coup de vieux, toi" et lui colla un bisou sonore sur la joue. Baby Jane tirait la tronche ,
Cette p...., cette r...... allait lui souffler son pigeon, pensait-elle.
Triglo , rouge comme une crête de coq, essayait de croiser les jambes pour dissimuler on ne sait quoi.

Rotkov, les yeux luisants , astiquait le bar (qui n'en avait nul besoin) en se penchant par dessus à l'horizontale en face de Ridget, espérant avoir du rab....
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptyMer 06 Juil 2011, 21:01

Gonzalo était loin de se douter que son contact se dorait la pilule peinard à Acapulco. Rotkov quant à lui ne savait trop que penser de ce zigue accoudé au zinc, entouré de ces deux souris. Lard ou cochon? Il avait payé sa consommation, ainsi que celles de ces dames. A priori, tout baignait. Le zigue en question, ravi d'avoir retrouvé sa douce Ridget, même si elle avait gagné quelques rides et quelques kilos depuis leur dernière rencontre, n'en gardait pas moins ses deux mains sur ses précieuses valises.
Ses précieuses valises.
Comment diable trouver ce satané Jack "Pitbull" Staunton?
Gonzalo était loin de se douter que son contact se dorait la pilule peinard à Acapulco.

Seul Triglo pouvait joindre l’homme aux deux dents d’or ;
Que faisait-il donc ?
Se méfiant de tous, et gardant l’œil sur chacun, Triglo jetait sur ce bas monde d’entourloupes un regard jupitérien et embrumé.
Cependant les noms de Gonzalo et d’Alonzo Bistro, qui avaient inconsciemment frappé ses tympans, jouèrent le rôle de la madeleine de Proust.

Le chant des syllabes et sa propre démarche chaloupée, aperçue dans la glace, réveillèrent en lui des souvenirs maritimes : Acapulco de Juárez ! Juanita de la Plata ! la belle mulâtresse qu’il partageait avec son ami de toujours, Jack Staunton, dit Pitbull…

“Mon beau navire, O ma mémoire !
avons-nous assez divagué
dans cette onde mauvaise à boire…
Mexico Oh oh ! Acapulco oh oh ! !"


Bon sang ! La coco de Jack ! Les valises! affraid
......
Ouf! Elles étaient toujours là. Comment avait-il pu les oublier, perdu qu'il était dans le regard profond de la Grande Brigitte. Décidément, il ne pouvait pas se permettre d'être sentimental. Pitbull, nom de dieu...

Et si je lui envoyais un texto?

"T ou? tatan o bar"
Si Pitubull avait un grain de jugeotte, il comprendrait qui lui écrivait et il comprendrait aussi de quel bar il s'agissait.
Ne restait plus qu'à attendre.....
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MessageSujet: Re: ecrit collectif   ecrit collectif - Page 3 EmptySam 09 Juil 2011, 06:55



Acapulco 8.52 AM.


Fatiguée de sa nuit, Juanita peinait à ouvrir l’œil. Elle saisit la cafetière et fit tomber un portable;

- Mier** dit-elle en elle-même et en espagnol, car elle connaissait les deux langues.

De ses doigts fébriles, elle tâtonna sur les touches… et lut sur l’écran

- "T ou? tatan o bar"

- t’es qui là, répondit-elle, du tac au tac.

Elle eut un rire bref avant de s’asseoir.
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