Dario Fo

Dario Fo, un des dramaturges italiens les plus représentés dans le monde avec Goldoni.

prix nobel en 1997,

En 1969, Mystère bouffe est un one-man-show inspiré des mystères et des « jongleries » populaires du Moyen Âge. La pièce utilise fréquemment le gromelot, langage peu compréhensible et véhément, dont seuls certains passages, parfois dialectaux, sont vaguement compréhensibles. Le gromelot suscite immanquablement le rire du public et sa complicité.

je l'ai vue bien après 1969 sous le titre mistero buffo qui raconte l’histoire millénaire et sans voix des classes sociales modestes et défavorisées.

L’approche satirique de la politique et des coutumes qu’opère Dario Fo possède une force corrosive qui demeure intacte au fil des années.

je dois assister à une répétition de faut pas payer.

faut pas payer


Mort accidentelle d'un anarchiste ; Faut pas payer! est édité chez Dramaturgie ;

Le gai savoir de l'acteur chez l'Arche.

Citation :

Le coût de la vie augmente, les salaires, non, et partout on licencie. Alors les pauvres se révoltent : les femmes se servent dans les supermarché, les usagers des transports se couchent sur les voies. Peu leur échoit qu'advienne le chaos ou la révolution : ils n'ont rien à perdre... Vive l'Italie des années 70

La denonciation de la vie chère - et par consequent de la pauvreté se fait à la fois virulente et drôle dans le théâtre de Dario Fo qui truffait et truffe sa pièce des références d'actualité.

de berlusconi à sarkozy le relais est vite établi.

La pièce fait intervenir des femmes qui se servent gratuitement au super marché ( MISERE OBLIGE) sans en parler à leurs maris, des syndicalistes purs et durs, mais légalistes au possible !

Le contexte français serait donc bien visible dans cette pièce mouvementée qui m'a fait penser à "des portes claquent" de Feydeau.

car la pièce ne cesse d'evoluer (1) dans l'esprit de son créateur, elle s'appellerait maintenant on ne paie pas

(1) c'est le probleme de bien choisir l'actualité car elle vieillit très vite... mais pas dans le bon sens

On ne paie pas !

1/2

Le contexte est dramatique : licenciements en vue ou délocalisations, loyers impayés, gaz et électricité coupés, expulsion programmée, ce qui arrangera bien la spéculation immobilière…

Chacun résiste à sa façon : l’ ouvrier légaliste relit les tracts du syndicat, un autre, électron libre, arrête les trains, et les femmes, excédées par la vie chère, veulent payer un prix équitable ou même manger gratis ! selon le principe

à voleur, voleur et demi !

Une farce hilarante !

Les « voleuses » cachent leur butin tant bien que mal, inventent des fables pour expliquer des plats inattendus et inadaptés : patée pour chiens, graines de millet pour canaris, têtes de lapin surgelées.

Il faut éviter les curiosités du mari et les perquisitions de la police; subterfuges et cachotteries entraînent des quiproquos en cascades, des situations loufoques à répétition, des justifications grandguignolesques, reprises au comptant par les dupes etc.

On ne paie pas !

2/2

Un rythme endiablé !

Une musique de cirque ponctue les épisodes, les portes claquent, les mots fusent, les gags s’amoncellent, la salle est pliée devant cette explosion de vie et de rires : une saine attitude devant la répression à laquelle la population fait un pied de nez :

Rira bien qui rira le dernier ! :

Très bonne mise en scène de Christophe Rouxel, avec d’excellents acteurs (Didier Royand et Delphine Lamand, et les autres), des objets insolites (la lampe à souder en allume-gaz) et les cantiques à Sainte Eulalie !

On ne paie pas ! , farce burlesque, demeure fondamentalement subversive.