Lucas CRANACH

BOZAR, Palais des Beaux Arts de Bruxelles
Exposition du 20/10/2010 au 23/01/2011

La notice de l'exposition avec des reproductions.

A partir du mercredi 9 février 2011, cette exposition Lucas CRANACH sera au musée du Luxembourg à Paris.

Elle permet de comprendre la place de Lucas Cranach dans l'histoire de l'art et son implication dans la société de son temps, touchée alors par de profonds bouleversements politiques et religieux. Une occasion exceptionnelle de découvrir l'authenticité et l'originalité de ses peintures, dessins et gravures, son travail d'atelier mais aussi les liens étroits qui l'unissaient à ses contemporains européens, d'Allemagne, d'Italie et des Pays-Bas.

l'Adam et Ève de Cranach semblent avoir déjà découvert qu'ils sont nus, ainsi qu'en témoignent la branche de l'arbre dissimulant le sexe de l'homme et la posture pudique de la femme (Genèse III, 7 et III, .

Le tableau fait surtout entendre la parole du serpent - « Vos yeux s'ouvriront / Vous serez comme Dieu », susurre-t-il à l'oreille des mortels (Genèse, III, 5) - et donne à voir une mue : de la même façon que l'animal quitte sa vieille peau, Adam et Ève qui « ne sont qu'un » (Genèse III, 25), deviennent deux, vivant ainsi sous les yeux du spectateur une expérience proprement reptilienne. Derrière la représentation canonique et tout à fait légitime des corps nus d'Adam et Ève, un arrachement sensuel et érotique se joue.

Si l'épiderme brillant d'Ève éclipse celui d'Adam, inaugurant un (dés)ordre nouveau, le venin du péché les contamine lentement : l'ombre du serpent sépare le corps uni, se glissant malicieusement entre les jambes gauches d'Adam et Ève. Elle apparaît aussi dans la chair même du couple fauteur que l'animal modèle selon sa ligne : le sinueux profil d'Ève fait d'elle un serpent tout entier (1).

(1) nous voilà prévenus

Analyse tirée de ce site complet avec des reproductions et commentaires.

Rien que le Palais mérite que l'on s'y déplace...


Sinon, vous pouvez aussi voir des oeuvres de Lucas Cranach au musée Unterlinden de Colmar (la plus belle ville d'Alsace)...



Lucas Cranach l'Ancien, Mélancolie, 1532. Huile sur bois, Musée d’Unterlinden, Colmar.



...et en profiter pour admirer le retable d'Issenheim.

Trois nus, debout, de longs corps blancs d'une clarté presque douloureuse, liés par un voile presque imperceptible, qui se découpent sur un fond d'un noir profond ; l'une tourne à demi le dos, la seconde, de face, porte un étrange chapeau plat, la dernière tient, par la cheville, sa jambe repliée. Le tableau, chef-d'oeuvre méconnu d'un des plus grands noms de la renaissance allemande, vient d'entrer dans les collections du Louvre.


Pourquoi celle de droite fait-elle un étirement des ischio-jambiers ?

Lucas Cranach l'Ancien sera exposé au Musée du Luxembourg, à Paris, du 9 février au 23 mai.


Ideal pour comprendre la place de Lucas Cranach dans l’histoire de l’art et son implication dans la société de son temps, touchée alors par de profonds bouleversements politiques et religieux.

Une occasion exceptionnelle d’apprécier l’authenticité et l’originalité de ses peintures, dessins et gravures, son travail d’atelier mais aussi les liens étroits qui l’unissaient à ses contemporains européens, et notamment Martin Luther, en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas.

rotko a écrit:

Pourquoi celle de droite fait-elle un étirement des ischio-jambiers ?

C'est une très bonne question, Rotko ! je supposerais volontiers que c'est une allusion à une posture "scandaleuse" en amour (la femme à genoux au-dessus de l'homme et penchée en arrière - ou un rapport lesbien clito-clito avec celle du centre), de même que celle de gauche semble assez clairement inviter à la sodomie. Et ne me dites pas que j'ai l'esprit mal tourné, je suis sûr que vous ne pensez à rien d'autre en regardant cela !
Cranach était une personnalité très ambiguë et, luthérien convaincu et austère, voulait mettre en évidence la prétendue "perversité" féminine ; on a pourtant le sentiment qu'il se délectait secrètement de la sensualité des trop attirantes luronnes qu'il peignait (d'ailleurs aujourd'hui c'est cela que nous aimons chez lui ).

C'est grâce aux dons des "Amis du Louvre" que celui-ci a pu acheter récemment cette oeuvre superbe.

Mais non Ernst! C'est parce qu'elle a fait trop de vélo et que les côtes étaient rudes!! Ravissant le chapeau, et tout à fait assorti au reste de la tenue

Je suppose que ernst va nous expliquer à quelle posture il appartient! C'est follement instructif ce forum!!

Albert a écrit:

Mais non Ernst! C'est parce qu'elle a fait trop de vélo et que les côtes étaient rudes!! Ravissant le chapeau, et tout à fait assorti au reste de la tenue

Je suppose que ernst va nous expliquer à quelle posture il appartient! C'est follement instructif ce forum!!

Bon d'là, mais c'est évident ! la Femme (cette §§!!%%) est née de la côte (d'Adam)!! subtile théorie albertienne...
Ces dames sont donc de la pédale (drag-queens ?), et la posture instable du chapeau, ainsi que son total aplatissement, fait allusion à la Chute du paradis vélocipédique, symboliquement celle du trop joli chapeau (= orgueil, vanité des vanités) qui est tombé dans la (re)descente de la côte à vélo et est passé sous le rouleau compresseur du Châtiment divin !