Homophobie, transphobie

Je propose d'ouvrir un fil là-dessus suite au suicide du jeune Tyler, 18 ans, violoniste...
Pour que les souffrances subies ne soient un secret pour personne, pour discuter de ce qui amène les gens jusqu'à une telle violence, et pour chercher des aides et solutions à apporter.

Je ne sais pas ce qu'est la transphobie. J'imagine qu'elle concerne les transexuels ? je ne connais pas de récit abordant ce thème, sauf des comédies que je n'ai pas vues.

Quant à l'homosexualité, elle est fréquente dans les récits. Tous ne me plaisent pas, car j'ai lu cyril Collard, et ses nuits fauves ne m'ont pas converti. Pas plus que Philippe Besson, désolé de le dire

je ne comprends pas que dans des pays où la séparation est nette entre filles et garçons, l'homosexualité soit autant stigmatisée.

Il s'agit là d'une hypocrisie et d'une incohérence, dénoncée depuis longtemps par les écrivains arabes dont Rabah Belamri,
Driss Chraïbi, pour ne citer que ceux que j'ai lus et appréciés

Dans la vie courante, je connais peu de cas masculins, mais plusieurs couples féminins dans mon entourage.

Pour ma part, je n'ai aucun couple homosexuel dans mon entourage. A vrai dire, cela ne me choque pas ni ne me dérange.
Aimer est déjà un triomphe en soi alors que ce soit deux hommes, deux femmes ou bien un homme et une femme, peu importe.
On aime une personne, pas un sexe.

Concernant la littérature "homo", j'ai déjà lu les livres de Sarah Waters concernant l'homosexualité féminine. Je les trouve merveilleusement bien écrit, raffinés et sans aucune once de vulgarité.

Voilù.

rotko a écrit:

Je ne sais pas ce qu'est la transphobie. J'imagine qu'elle concerne les transexuels ? je ne connais pas de récit abordant ce thème, sauf des comédies que je n'ai pas vues.

Quant à l'homosexualité, elle est fréquente dans les récits. Tous ne me plaisent pas, car j'ai lu cyril Collard, et ses nuits fauves ne m'ont pas converti. Pas plus que Philippe Besson, désolé de le dire

je ne comprends pas que dans des pays où la séparation est nette entre filles et garçons, l'homosexualité soit autant stigmatisée.

Il s'agit là d'une hypocrisie et d'une incohérence, dénoncée depuis longtemps par les écrivains arabes dont Rabah Belamri,
Driss Chraïbi, pour ne citer que ceux que j'ai lus et appréciés

Dans la vie courante, je connais peu de cas masculins, mais plusieurs couples féminins dans mon entourage.

La transphobie concerne les personnes transsexuelles ou transgenres.
Je n'ai pas lu les auteurs dont tu parles. Je dois dire que j'ai été un peu étonnée que tu utilises le verbe "convertir". Que les homosexuels tentent de les convertir, voire de les pervertir, c'est bien là une peur fondamentale des homophobes.
Je ne comprends pas bien non plus le lien que tu fais avec la "séparation nette entre filles et garçons".

Quand on n'a pas accès au sexe opposé, le choix d'un partenaire, peut ne pas être un choix.

Sylbao a écrit:

Je n'ai pas lu les auteurs dont tu parles. Je dois dire que j'ai été un peu étonnée que tu utilises le verbe "convertir". Que les homosexuels tentent de les convertir, voire de les pervertir, c'est bien là une peur fondamentale des homophobes.
Je ne comprends pas bien non plus le lien que tu fais avec la "séparation nette entre filles et garçons".

le mot "convertir" est mal choisi, évidemment, c'est du vocabulaire oral car je sais bien, en tout cas pour les auteurs que j'ai lus, qu'il ne s'agit pas de prosélytisme ou d'action en faveur d'une forme de sexualité. C'est pourquoi je n'emploie pas le terme de "littérature homo".

Proust et Gide ont fait de la litterature, et contre certains, je ne pense pas qu'il y ait une forme d'amour différente si on est homo ou hétéro. Je suis mal placé pour en juger dans la vie courante, mais je parle au niveau littérature.

C'est aussi important de parler de la vie courante. Les couples que je connais ne font pas de chichis comme dans les comédies de "folles".

En revanche, si j'étais en contact avec des gens que je ne connais pas, sauf sous cet aspect de "je joue un genre que je n'ai pas", il est vraisemblable que je me sentirais mal à l'aise.

Connaître quelqu'un en tant qu'homme et le retrouver en femme m'interrogerait aussi, du moins au début.

En voici un cas inhabituel.

Pendant longtemps, j'avais une lectrice à ma bibliothèque qui me semblait être ou avoir été un homme (est-ce que la voix change après une opération ?). En tout cas, elle s'habillait de manière féminine, se maquillait, était très discrète et avait un regard douloureux qui me donnait envie d'être extra gentille avec elle pour compenser ce qu'elle avait pu affronter de par son choix de vie. Elle ne vient plus depuis pas mal de temps, maintenant. Nous avons des lecteurs et lectrices gays et le seul membre du personnel qui ose en dire du mal et les regarder de travers est notre gardien qui se trimbale une sacrée montagne de préjugés...
Personnellement qu'on soit homo ou lesbienne ou hétéro, où est le problème tant qu'on s'aime !

Rotko, Je me doutais bien que tu n'utilisais pas le mot "convertir" dans le sens de ces intégristes. Excuse-moi si j'ai réagi un peu vivement. Il faut faire attention aux mots...
Pour les différentes formes d'amour, je pense qu'elles varient simplement selon l'individu qui les ressent. Pour un tel, il y a aura un amour distinct pour les hommes et pour les femmes ; pour un autre, le genre ne sera pas LE facteur.
Je ne comprends pas ça : "En revanche, si j'étais en contact avec des gens que je ne connais pas, sauf sous cet aspect de "je joue un genre que je n'ai pas", il est vraisemblable que je me sentirais mal à l'aise." Ce n'est pas un reproche, hein, c'est vraiment que je capte pas la logique de la phrase !
Je connaissais le cas de cette prof. Je ne le trouve pas plus "inhabituel" qu'un autre..?

Albert a écrit:

Quand on n'a pas accès au sexe opposé, le choix d'un partenaire, peut ne pas être un choix.

Je me demande de quel milieu tu parles. Je connais plutôt l'inverse de par le monde...

Euh, dis moi Rotko, c'est quoi le problème d'employer le terme de "littérature homo" ?
Cela n'était pas péjoratif.

je sais bien, panta, mais "littérature homo" est-ce un genre à part ?

c'est le grief qu'on me faisait, sans doute justifié, sur "littérature féminine" ?

si on accepte ces genres, il faudra parler de "littérature masculine" et de "litterature hétéro"...

Ah je vois, d'où l'utilité d'employer les terminologies ad hoc.

Je connais deux couples homosexuels, un de mes neveux et son compagnon depuis 20 ans et deux amis.
J'ai eu du mal a faire comprendre à mon frère que l'un de ses fils était homo, au début, il refusait l'évidence, et puis quand il a connu le compagnon, il a compris que c'était un couple comme les autres. D'autant plus que ce ne sont pas "des folles", mon neveu et son ami s'habillent comme la plupart des hommes : jeans, t shirt ou chemise, veste classique ou blouson.
Ce que j'ai voulu faire entendre à mon frère, c'est que son gamin avait souffert de se cacher, de faire semblant, et qu'il s'est senti mieux dans sa peau quand son homosexualité a été reconnue et acceptée par ses proches.
Ce que je constate, c'est que ce couple s'entend très bien, qu'ils vivent comme les hétéros, réussissent dans leur vie et n'ennuient personne.
J'ai beaucoup lu sur le sujet et il me semble que les hommes homophobes ont un problème, quand on sait que chacun de nous portons une part masculine et une part féminine, les homos se sentent agressés dans leur virilité, d'où le rejet. Par contre je suis choquée par les gens qui emploient des termes comme : pédé, tafiolle où autre vocable blessant.
Comme le dit fort justement Panta, l'amour est le plus important.

rotko a écrit:

"En revanche, si j'étais en contact avec des gens que je ne connais pas, sauf sous cet aspect de "je joue un genre que je n'ai pas", il est vraisemblable que je me sentirais mal à l'aise."

Sylbao a écrit:

Ce n'est pas un reproche, hein, c'est vraiment que je capte pas la logique de la phrase !

Ce n'est pas facile de définir des malaises.

Une femme qui aguiche son compagnon et joue les coquettes, sans sincérité, me met mal à l'aise.

Tout rôle non authentique, s'il n'est pas ludique et avec la complicité du partenaire me met dans l'embarras, je ne voudrais pas en être témoin, surtout s'il y a une dupe.

Je m'eloigne aussi des conversations masculines vulgaires, cyniques ou trop crues.

rotko a écrit:

[…] "littérature homo" est-ce un genre à part ?

Pour certains groupuscules militants À la recherche du temps perdu est de la littérature homo… Près de chez moi habite un couple « d'amis » comme disait Cocteau* qui sont des modèles de citoyens et d'êtres humains, sociables, créateurs (C. est architecte et R. est photographe), généreux, et ils apportent toujours des plats délicieux lors des repas entre voisins, par exemple lors de la Saint-Jean. Bref, des gens normaux. Et… ils ne se sentent pas du tout concernés par les revendications au sujet du mariage, de l'adoption, etc. dont on entend parler presque chaque mois dans les journaux ou à la télévision. Tout ça pour dire que les « groupes de pression » nuisent parfois à ceux qu'ils prétendent défendre, à mon avis, en mettant en lumière les antagonismes plutôt que les convergences entre les gens.


* Il a fait une fois cette réponse sublime à une question sur ses préférences sexuelles : Je suis plus doué pour l'amitié que pour l'amour. On la trouve dans les interviews qu'il a accordées à divers journalistes, sur le site de l'INA.

Je lis actuellement un livre de Philippe Besson, homosexuel qui ne s'en cache pas. Si son style, ses pensées, sa vue de l'humain me plaisent tant... c'est peut être, me dis-je, qu'il a l'âme d'une femme et que je le comprends.

Un de mes anciens meilleur ami était homo. Il en souffrait, ses parents ne le savait pas, ni ses frères et soeurs.
Il n'empêche que c'était quelqu'un de très bien, avec des valeurs. Je ne vois pas en quoi avoir une préférence sexuelle pour un sexe changerait quelque chose à la personne.

D'ailleurs, je suis persuadée que tout le monde est bisexuel, après il y a des personnes qui ne "sauteront jamais le pas" parce qu'ils n'auront pas rencontrer la personne qui les auront fait vibrer. Après tout, on aime avant tout UN ETRE HUMAIN.
Je ne pense pas qu'on puisse nous étiquetés comme Bi, homo ou hétéro puisque l'étiquette est facilement détachable...

oui Panta, tu as raison : nous aimons avant tout un être humain. Bien que n'étant pas homosexuelle, je les comprends vraiment, dans leur douleur souvent.

Très juste, Panta. J'ajouterais qu'une sexualité évolue au cours d'une vie.
Au gré des circonstances, rencontres, révélations etc...
Parfois, le carcan familial peut se relâcher quand on perd un parent rigide et on commence à vivre à 40 ans.
C'est ce qui est arrivé à un de mes cousins.

Je ne suis pas homosexuelle mais je vous aiiime.

Voilà un sujet très intéressant et de beaux propos échangés

http://www.francesoir.fr/sites/default/files/imagesweb/carte-mariage-homosexuel.gif