Un conte argentin

conte en trois épisodes

1/3

Elle l’avait choisi parmi tous les hommes du monde, elle avait espéré un sentiment réciproque de sa part.
Mais ce ne fut pas ainsi, tout se bornait à un bonjour, une bise,
et quelques cafés ensemble.
Un soir ils s’étaient mis d’accord pour aller voir une pièce du
Théâtre pour L’Identité, sous le patronage des « Grands-mères de la Place de Mai » . Elle le lui proposa et il accepta illico. Ils communiaient inconditionnellement avec elles.

Milena s’est préparée avec assez de temps, rêvant de formules, contre vents et marées, pour le conquérir. Mais tout s’est effondré quand elle l’a vu arriver avec un groupe de __________, compagnons des manifs.

je propose qu' Amadak donne, demain et après-demain, les épisodes 2 et 3 de ce conte qu'elle a elle-même traduit d'un auteur argentin.

En la remerciant de ne pas se décourager de petits incidents techniques dans la présentation de son travail

C'est gentil de ta part, Amadak J'attends la suite !

merci Rotko, merci Nycircle, vos mots gentils, m'encouragent.

Milena court désespérément dans les rues de Buenos Aires, à un rythme presque impossible à surpasser ; son cœur, qui prend un galop vertigineux, demande de plus en plus de sang, pour oxygéner ses poumons, prêts à défaillir.
Elle sent que ses tempes vont éclater et qu’elle se brisera en mille morceaux avant d’arriver à son objectif -le revoir.
Avait-ce été une hallucination ou l’avait-elle vu réellement au milieu de cette manifestation, lorsqu’elle avait allumé le téléviseur ?
Elle ne pouvait pas l’assurer, mais l’essai en valait bien la peine.

Et Milena court et court, sans pause et sans répit, par les rues de Buenos Aires, jusqu’à la fontaine de la Place du Congreso, avec ce léger espoir surgi d’une image fugace, aperçue parmi des milliers de manifestants.

De nombreuses têtes et des pancartes réclamaient à grands cris ce qui, à leur avis, n’allait pas bien dans ce monde, et qui pour des fous comme elle et comme lui, les touchait toujours.
Une manifestation de plus, comme tant d’autres, qu’elle avait partagée avec lui et qui avait fait palpiter son cœur à travers le temps. Accroître ses illusions et ses fantaisies, avec lui, rien qu’avec lui.

chers amis: la suite pour demain

Elle était déçue et s’attribuait la culpabilité de son manque d’habilité pour trouver par quel chemin vaincre cette indifférence.
Jusqu’à ce qu’elle ait cessé de le voir, du jour au lendemain et sans laisser de traces. Milena ne savait presque rien de lui, son nom, Ramiro, son âge pareil au sien, et son éternel amour pour la cause des justes et pour un monde meilleur.

À l’occasion d’une phrase dite en passant, elle savait qu’il étudiait la sociologie. Elle avait essayé des centaines de prétextes pour une rencontre fortuite sur les escaliers de la faculté, elle montait la garde, tant que possible, à différents horaires, différents jours, demandait de ses nouvelles jusqu’à l’épuisement, c’était peine perdue, sans résultats, et elle retournait chaque jour avec un nouveau désespoir..

Son cœur ne l’avait pas oublié et c’est pour cela qu’aujourd’hui,
elle court, affolée, avec la faible illusion que cette image entrevue soit vraie. Arrivant au Congreso, elle trouve la fontaine, elle se mêle à la foule, le cherchant avidement, et quand elle commence à s’imaginer que ce n’avait été qu’une chimère, elle le voit à la distance. Elle court vers lui, comblée de désirs, lui est surpris et ému, il l’embrasse, comme si le temps n’avait pas passé ; Milena se blottit troublée, entre ses bras, son sang afflue dans sa poitrine, dans ses tempes, dans son pubis. Mais elle veut plus, beaucoup plus, même si lui ne lui avait jamais rien promis.

Ils commencent à marcher ensemble, enlacés. Milena touche le ciel avec les mains. Lui, il soutient une pancarte, elle cramponne ses mains sur les siennes pour la soutenir ensemble : sur la pancarte, en grandes lettres, on lit :
« Semaine de la fierté gay »
Milena serre fortement sa main. Des choses commencent à s’éclaircir pour elle.
- Pourquoi tu ne me l’avais pas dit ?
- L’aurais-tu compris ?

Milena ne répond pas. Elle empoigne avec force le support de la pancarte et continue la marche avec lui.
Son chagrin est infini ; son cœur est sur le point d’éclater, mais elle se remet, tandis que de grosses larmes tombent de ses yeux.
Bien qu’elle sache, au fond de son âme, que le château d’illusions qu’elle s’était construit vient de s’effondrer, elle veut qu’il reste à ses côtés ; en fin de compte, il y a diverses manières de marcher ensemble dans la vie, et celle-là en était une.

j'ai envoyé le conte à la hâte, parce que mon ordinateur est en panne
et demain qui sait?

si ce conte vous l'aviez trouvé bon, le mérite est de l'auteur
IZZY SLOMO
traduction
amadak

Tu diras à ton ami argentin que nous sommes contents de le lire par ton truchement.

Merci; Amadak, d'avoir traduit dans des conditions difficiles.
Décidement quand ce n'est pas chez toi le réseau internet qui est capricieux, c'est l'ordi qui fait des siennes ! on apprécie ton courage ... et tes contributions

quant à la dernière phrase,

Citation :

il y a diverses manières de marcher ensemble dans la vie

je la trouve très belle, à tous points de vue.

Merci Amadak J'admire tes efforts et ta constance : traduire n'est pas une tâche facile. Comme Rotko, j'aime beaucoup la dernière phrase du texte que tu nous as offert.

chers amis Nicyrle, Rotko et d'autres peut-être: vous ne pouvez imagiiner mon bonheur que le conte ait plu. Vous êtes généreux d'apprécier ce que je fais avec effort et amour. La dernière phrase est très belle, c'est vrai, elle appartient à l'auteur. J'écrirais à mon ami le bon accueil de son conte, il sera content. Il ne sait pas un mot de Français, mais sa belle-mère est Algérienne et parle français. Il lui avait déjà envoyé l'autre, celui de l'ascenseur qui, à mon gôut, etait bon aussi.
Il veut me connaître et que nous prenions un café ensemble: j'irais l'un de ces jours.
merci mille fois
Amadak