Stephane Audeguy

Stephane Audéguy, La théorie des nuages, Gallimard.
2070772500

"Les merveilleux nuages".

Akira Kumo, couturier japonais, embauche une jeune bibliothécaire pour archiver sa collection de documents : il s'intéresse à l'étude des nuages, et par suite à ceux qui ont obsevé leurs différentes formes, joué un rôle décisif dans leur classification et concouru à l'évolution des connaissances en météorologie. Pour sensibiliser sa jeune recrue, il lui raconte l'histoire des précurseurs de cette étude.
On est, comme certains personnages du roman, à la fois au-dessus de nuages et en dessous, car tout a les apparences du vrai, mais tout est raconté par Akira.
Et le style n'a rien de fumeux ! il est concis, dense, sec et précis.

La theorie des nuages (suite)
On ajoute foi aux biographies racontées car elles sont originales et intéressantes(1). Toutefois à certains passages, l'idée me vient d'un pince-sans-rire, notamment quand évolue bizarrement la manie d'un photographe de nuages exotiques Abercrombie.

En filigrane je reconnais aussi un ou deux tableaux de Caspar David Friedrich,
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/friedrich/friedrich.wanderer-sea-fog.jpg
et derrière l'évolution d'un peintre impressionniste vers l'abstrait, des confidences de Kandinsky.

Mais cette passion des nuages, l'auteur nous la transmet, puisqu'il la traque, y compris chez lui-même, jusqu'à ses origines.

Ce premier roman d'un enseignant en histoire du cinéma et des arts, jamais pédant, suscite l'intérêt et la curiosité, tant sur les collectionneurs monomaniaques que sur leur champ d'étude : "les nuages, les merveilleux nuages",(Baudelaire) - et on ne les regarde plus comme auparavant.

(1)Renseignements pris, la documentation de Stéphane Audéguy paraît sérieuse. cf sur Luke Howard
http://www.islandnet.com/~see/weather/history/howard.htm
Et sur le peintre Carmichael, mais est-ce bien le même ? cf le tableau Clouds Over Loch Duich, Dornie.
http://www.art.com/asp/display_artist-asp/_/crid--21857/Bethune_Carmichael.htm

un extrait de fils unique paru chez Gallimard.

J'ai résolu d'écrire ici l'histoire de ma vie en disant tout uniment les choses, comme je les ai vécues, sans en rien retrancher. J'ai su quelle terrible devise tu t'étais choisie, Jean-Jacques : vitam impendere vero. Soumettre sa vie à la vérité... Pour cela tu as vécu dans une solitude que je n'aurais jamais pu endurer. J'ai trop aimé la compagnie des femmes, et la société des hommes : deux mondes où l'on doit mentir aux autres, si l'on ne veut pas se mentir. Mais je ne crois pas avoir été indigne de toi en soumettant la vérité à ma vie.

Je me nomme François Rousseau. Celui qu'hier on a pensé honorer en le couchant entre Descartes et Voltaire dans la crypte du Panthéon naquit sept ans après moi. Tu avais onze ans quand je quittai notre pays natal pour n'y plus jamais revenir. Puis-je prétendre te mieux connaître que ceux qui t'enterrèrent hier ? Je le crois. Nous n'étions d'abord frères que par les hasards du sang, lesquels ne valent guère plus que le peu de foutre qui les cause ; mais, je le dis hautement, j'ai conquis par mon existence le droit de m'adresser à toi.

Quant à l'idée de composer le présent mémoire, voici comment elle me vint. Un ami me prêta le volume premier de tes Confessions, qui venait de paraître. Le titre m'en déplut, parce qu'il puait la sacristie et l'encens refroidi. Pourtant je lus l'ouvrage d'une traite, mais non sans un vif agacement : sur la scène immense de ton orgueil tous les personnages de ta vie paraissaient en figurants, des plus illustres aux plus humbles. Quant à ton frère François, tu ne le mentionnais que trois ou quatre fois.

Pour un homme qui prétendait dire la vérité entière, tu te faisais d'elle une image bien singulière ; à telles enseignes que je pensai qu'il serait plaisant d'administrer à ces pompeuses confessions la correction qu'elles méritaient. Puis j'eus mieux à faire qu'écrire, et me voici parvenu à la fin de ma vie : j'écrirai maintenant, ou jamais.

et un article sur fils unique

Stéphane Audeguy, fils unique, chez Gallimard.

Audéguy connaît son affaire, et on peut lire, toujours avec un grand plaisir, son dernier livre sur plusieurs niveaux.

François Rousseau, frère de l’inestimable Jean Jacques, écrit son autobiographie par le truchement de Stéphane Audeguy. Rien à redire : le style est très XVIIIe siècle, clair et sans épanchements inutiles. On s’y croirait.

Les tribulations des vauriens et autres polissons y trouvent leur place, les préoccupations du temps et les inventions aussi, telles le canard de Vaucanson. http://minilien.com/?yTCPXlBSTG


On vit même, en direct, le 14 juillet 89 ! d’une place de choix : du haut - ou du fond ,de la Bastille ; on rencontre le divin marquis.

A ce niveau, le récit est déjà satisfaisant, mais j’ai parcouru deux autres étages pour augmenter mon plaisir.

Le second degré de cette lecture, ce sont des clins d’œil aux confessions de son frère Jean Jacques : l’aventure des portes de la ville fermées au couvre-feu, ou bien l’épisode des peignes brisés où Jean Jacques soupçonné a tort crie à l’injustice. On trouve aussi des ressemblances fraternelles dans l’expression, ou les expériences.

A l’inverse, quand Jean-Jacques arbore son amour de la vertu, celui-ci exhibe son amour du vice. Rien de comparable entre Jean-Jacques très emprunté dans un bordel, notamment vénitien, et François, familier des mauvais lieux.

Le ton bien convenable de Stéphane Audéguy, dont la culture et l’érudition ne sont plus à mentionner, sert aussi bien à dire des choses parfaitement convenables qu’à raconter avec détachement des anecdotes scabreuses.

Madame Paris sait à merveille traiter les amoureux transis, et son mouchoir de batiste efface sans bruit toute trace d’effusion sentimentale. Sa vie, pas plus que celle du comte D, n’est à proprement parler édifiante, pourtant l’auteur la rapporte avec un sérieux qui frise le pince-sans-rire.

Qui voudrait fonder un bordel de qualité pourrait à juste titre s’inspirer de fils unique comme d’un manuel pratique. Quant aux développements sur des automates et prothèses à but libidineux, ils sont donnés sobrement, voire techniquement. Au lecteur d’apprécier en riant sous cape le sel de ces passages.

Francois, notre narrateur, reste sobre dans ses émotions :

Citation :

Il me revient qu’une fois il prit à monsieur de Saint-Fonds la fantaisie de me présenter son cul. Je considérai ce derrière fripé avec peu d’appétit; j’ai toujours été sur le chapitre du postérieur un peu délicat. Les Saint-Fonds ont de tradition le cul bas, la fesse plate et poilue : rien qui m’affolât

.

Il se montre plus enjoué dans une ode au clitoris, mais pour préciser aussitôt,

Citation :

J’eus enfin une illumination. Le clitoris m’apparut comme la preuve irréfutable de l’inexistence de Dieu.

Enfin François est capable de réflexions ingénues, telles concernant le marquis de Sade :

Citation :

Il était si gros et si gras que je pensai à l’un de ces énormes chats castrés qui paraissent puissants jusqu’à l’instant où l’on se remémore quelle opération ils ont subie.

Ces petits plaisirs de lecture sont bien dans le style d’Audéguy, auteur cultivé et de bon ton, capable de s’encanailler avec sobriété et élégance.

Le ton de Stéphane Audéguy ressemble assez à ce qu'il dit d'un de ses personnages féminins :

Citation :

La tenancière des Bains Chinois me contait tout cela d'un air égal qui ne devait rien aux sottes préventions de la morale commune, ni à cette affectation de libertinage qui passait alors à Paris pour le bon ton.

Le prix des Deux Magots a été décerné mardi à Stéphane Audeguy pour "Fils unique" (Gallimard).

Le jury, au Café des deux Magots à Saint-Germain-des-Prés (Paris VIe), réunit Jean-Paul Caracalla, Marc Lambron, Gilles Lapouge, Eric Ollivier, Jean-Marie Rouart.

Crée en 1933, le Prix des Deux Magots est réputé peu conformiste.

"Fils unique ".

Je viens de finir ce roman qui m'a enchantée!
L'histoire de François Rousseau ," l'autre frère ", nous entraine avec délice dans le siècle des lumières. Libertin et "polisson", ce dernier nous montre la face cachée de son époque et en profite au passage pour nous délivrer une critique des idées du 18ème et des coulisses de la Révolution dans un langage totalement adapté.

Roman empreint d'un érotisme tout en fraîcheur, subtilement provoc' mais jamais vulgaire.
( A noter les premières expériences du héros avec une jeune paysanne, purs moments de drôlerie, d'ingéniosité et de sensualité mélées)

Un vrai bonheur de lecture que je vous conseille vivement!

fils unique de Stéphane audeguy

Ah ! Enfin une écriture plaisante à l’oreille, sirotant quelques savoureux délices de la langue française. Une mauvaise tournure dès la première page (la république sait reconnaître ses penseurs, mais c’est quand ils sont morts) confirmée par le groupe de LU, m’indispose quelque peu un instant seulement car vite oublié par l’avalanche d’agréables « joliesses » grammaticales.
Cette anicroche prédisposait le thème à une sévère critique du beau parti Rousseau ennobli par nos pairs, déifié par les inconditionnels chercheurs de vérité, obnubilés par la compréhension de la nature humaine. Car Rousseau est un gros morceau. Rousseau pacifie les esprits autant qu’il les dérange dès lors qu’il sollicite plus d’humanité dans les rapports sociaux, de justice, de simplicité.
Son frère François, vit dans l’ombre tel le contraire à ses principes d’authenticité, usant du mensonge et de la violence pour connaître luxe et artificialité des rapports superficiels. Ainsi dépeints, les personnages de cette famille Rousseau nous entraînent dès la prime enfance genevoise, dans une ambiance dix huitième siècle fort bien décrite, abondamment illustrée d’anecdotes aussi « pompeuses » (p.29) qu’intimistes (le dépucelage du héros avec la bergère Denise). Que dirait-on à notre époque, de ces femmes couveuses de marmots, épancher sans ciller, la ferveur précoce d’un garçon de six ans ? (j’émets là tout de même, un soupçon sur la cohérence des propos).

Les recherches fouillées sur le quotidien d’une époque si lointaine (mais très documentée), donnent à l’ouvrage le ton de la véracité des images induites. Le scandale dénoncé par l’association de « l’enfant bleu », et ici relatée par Stéphane Audeguy, n’est pas une honte contemporaine, mais bien une réalité ancrée dans les mœurs depuis que l’homme vit en société ; déviance ancestrale liée aux perversions sexuelles de notables fortunés, d’aristocrates agissant dans l’ombre sordide des faussetés maladives dues à leur rang.
Au fur et à mesure que s’éloignait la présence de Jean-jaques , s’érigeait peu à peu le priape magistral dans la vie mouvementée de François : je perdis quelques instant le goût de la lecture. Cette débauche d’ambiance orgiaque, loin d’être scabreuse atténua le propos rondement élaboré, musela la joie première ressentie lors de la partie « enfance » de l’ouvrage.

Je dois reconnaître que l’auteur est une vraie plume littéraire. Vieux jeu pour certain, nécessaire pour moi dans l’espace culturel livresque (pauvre à mon goût), permettant de dévoiler toutes les richesses de la langue française. Comme du Boucheron m’enthousiasma avec l’utilisation d’un vocabulaire précis, riche, Audeguy agrémente ses lignes de propos élaborés, façonne ses phrases à la manière d’un artisan modeleur, raffine son œuvre par de délicates pointes d’extase « à la française ».

Le rebondissement arrive alors lorsque l’Adam cloacal et l’Hercule libertin devinrent les objectifs prioritaires de la vie de notre horloger voyageur, obstiné par cette lubie du mouvement perpétuel, recherche destinée malheureusement ici, à la luxure.
La révolution française initiée par le peuple passe aussi par le mouvement de libération de la femme. François trouve après Paris (tenancière d’une maison de con-plaisance), une nouvelle compagne la fameuse Sophie. Sophie active la révolte des femmes, d’une main de fer, prenant à parti (j’ai bien dit « à ») les hommes encore très arriérés dans leur idées égalitaristes. A ce stade du récit, il est impressionnant de constater que du dix huitième siècle à nos jours le statut de la femme a certes trouvé quelques améliorations mais, restent d’actualité, certaines injustices nuisibles au bon fonctionnement de notre société « moderne ». Sophie, drapeau tricolore porté haut, ressemble à cette Marie-Anne républicaine haranguant le peuple au dessus des barricades révolutionnaires en chemin vers la liberté.

François Rousseau vécut sans laisser de trace. Jean-Jacques vit encore dans la mémoire collective.
François invente un système genre mécanique perfectionnée (mue pour procurer du plaisir) dont les ressorts en mouvement ne peuvent rien d'autre, sinon donner du bestial plaisir, sans jamais y affecter de sentiments quelconques.
Jean-Jacques adopte un système tel une anthropologie qui met en place les ressorts de l’action humaine, ses principes. Ainsi il se rapproche de la vérité quand il écrit dans le deuxième dialogue « la sensibilité est le principe de toute action. Un être quoique animé, qui ne sentirait rien n’agirait point car où serait pour lui le motif d’agir ? »

Lisez-le pour connaître un beau moment littéraire. Si l’ennui vous gagne, persistez et surtout n’abandonnez pas, vous risqueriez de passer à côté d’une belle prose.(bertrand-môgendre)

Je l'ai mais pas encore lu, je reviendrai vous donner un avis plus précis plus tard

Ton compte rendu, Bertrand est si fouillé qu'on peut pinailler sur des détails

Citation :

Une mauvaise tournure dès la première page (la république sait reconnaître ses penseurs, mais c’est quand ils sont morts)

je ne vois là rien de réprehensible. Le "c'est", que tu trouves sans doute inutile, est à mes yeux une insistance familière pour mettre en relief la suite. D'autres langues usent de l'italique ou de mots soulignés. On insiste comme on peut.

je ne crois pas que Rousseau ait été "ennobli par nos pairs". Il est resté l'homme plébeien qu'on appelle par son prénom (la "rue jean-jacques" à Nantes). De son temps, on lui faisait sentir la bassesse de ses origines. D'autres prétendaient à la noblesse, ce qui faisait rire Diderot parlant de "Monsieur de Voltaire".

Quant à l'animal machine, ca remonte à loin, et le XVIIIe avec ses automates, ses baquets à la mesmer a étendu le propos. Les petites tirades d'Audeguy la-dessus ravivaient nos souvenirs sur les marottes de l'époque.

rotko rusé

Citation :

Le "c'est", que tu trouves sans doute inutile, est à mes yeux une insistance familière pour mettre en relief la suite.

Bravo pour cette analyse. Je dois avouer que cette mise en lumière de son récit est valorisée par la malheureuse tournure hoquetante.
A propos de l'animal machine, j'ai cru comprendre que l'auteur a mis en scène une telle invention effectivement construite à cette époque.

Réflexion après ton message : si, effectivement comme tu le soulignes, Audeguy provoque en première page pour mieux rehausser son texte (il n'avait pas besoin, tant il excèle en la matière), ne peut on pas conclure que de mettre en valeur la débauche de ce vrai frère (à travers cette fausse autobiographie), permet une glorification des pensées de Rousseau ?

du coup la réflexion de Jim dans le film "jules et jim" de Truffaut, vient à point nommé.
Jules, Jim et Catherine sortent du théâtre en dénigrant la pièce confuse et complaisante. Jim juge l'auteur :
"

Citation :

encore ce genre de type qui prétend peindre le vice pour mieux montrer la vertu"

Ainsi pour "fils unique", j'ai l'impression que Audeguy fit de même.

je crois qu'Audéguy est un esprit farceur qui allie l'érudition sans pédantisme à la grosse farce, tout en conservant son petit air bien éduqué.

Il se retranche derrière des personnages pittoresques, réels ou inventés, et leur attribue des conduites cocasses.

Ainsi son photographe des nuages : quoi de plus immatériel, poétique et sentimental que les "merveilleux nuages" ?

il se reconvertit en collectionnant les photos d'organes génitaux

De toute la sélection du livre inter (listée sur un autre fil), fils unique est je pense, à mon goût, une oeuvre littéraire, complète. Surement peu commerciale, par son écriture malgré tout "hermétique", l'ouvrage restera une référence.

Je ne savais pas qu'il concourait pour un prix, mais je pense aussi qu'il est d'une qualité certaine et qu'il dépasse l'ensemble des ouvrages que j'ai eu l'occasion de lire cette année;
Celà a été un pur délice de redécouvrir ainsi les subtilités de la langue française tout en parcourant une péride de notre hstoire de manière si joviale et originale!
Comme le dit Rotko, "un esprit farceur qui allie l'érudition sans pédantisme à la grosse farce,tout en conservant son petit air bien éduqué "...Audeguy peut se permettre beaucoup de choses, il s'en tire toujours avec les honneurs;
Un vrai plaisir de lecture, n'hésitez plus!

je ne crois pas que les auteurs concourent precisement pour un prix, à moins de remplir volontairement certains critères dont ils savent que la presence est necessaire ?
Dans mon idée, ce sont les editeurs et les jurys qui font la selection. Je me trompe ?

la théorie des nuages de Audeguy parait en Folio n° 4537

chez folio aussi



La douceur dans tous les domaines ? je demande à voir.

La couverture fait sucré, non ? C'est quand même Audeguy.

A la recherche de "Fils unique" de Audeguy, en numérisé

Bonjour à tous ! Je suis nouveau sur ce site et je fais appel à votre expérience et votre savoir...

Faisant des études scientifiques mais ADORANT la littérature, je m'efforce de trouver des oeuvres plus fabuleuses les unes que les autres, afin de rendre mon quotidien de chiffres plus palpitant...

Un ami m'a donc conseillé "Fils unique" de Stephane Audeguy, et je le cherche en vain sur le net, en version numérique...

Peut être un quelconque passionné parmi vous pourra me diriger vers un lien et de ce fait vers la lecture qui m'y attend... ?


Merci d'avance !

C'est une oeuvre récente, interessante, je ne sais pas si tu peux trouver une version numérisée, mais il faudrait de toute façon la payer.
Ce livre est à lire avec attention, donc, amha, sur papier

En plus, il est sorti en poche récemment, et c'est un très bon livre

«Rom@», par Stéphane Audeguy,
Gallimard, 236 p

De son séjour à la Villa Médicis, Stéphane Audeguy a tiré ce roman, où il a choisi de donner la parole à Rome. Pourquoi, en effet, une ville ne prendrait-elle pas la parole ? Les animaux le font bien dans les fables. Et l’on peut espérer qu’une ville ait autant à nous dire que la plupart des hommes.

Au fil des pages, Rome s’incarne dans les personnages les plus divers de son passé, qui resurgissent et s’entrecroisent dans une temporalité désarticulée : Audrey Hepburn reprend des vacances romaines, Mussolini du service, et des fauves de nouveau bondissent dans l’arène du Colisée. Quand le temps est hors de ses gonds, il ne reste aux hommes comme aux villes qu’à tenter d’en sortir : cela s’appelle l’amour. Roman d’une ville, Rom@ est aussi une méditation sur l’histoire et sur les ruines

dit l'éditeur.

le billet de Dominique Fernandez

je viens de lire (et voir) l'intégralité de ce fil (qui m'avait échappé), et mon intérêt est grandement éveillé !