rentrée litteraire 2010

le temps

A écouter: la rentrée littéraire lue par Caroline Gasser

Citation :

10 romans qui font l’actualité littéraire de la rentrée, de Virginie Despentes à Jean Echenoz en passant par Michel Houellebecq ou Nicolas Bouvier, dont une correspondance avec Thierry Vernet est publiée ces jours

on devrait écouter les incipit, on ne voit que les 10 pages de couverture.

Plus de 600 livres à chroniquer pour les attachées de presse.

bibliobs détaille leur travail stressant et intensif

L'attachée de presse doit donner envie au journaliste de lire le livre. Le livre doit donner envie au journaliste de faire un article. L'article doit donner au lecteur l'envie de l'acheter. Et mon tout doit donner envie aux jurés du Goncourt et autres Renaudot de le sélectionner.

701 livres exactement !

parmi les titres français :

'Ouragan' de Laurent Gaudé, Actes Sud

Laurent Gaudé s'inspire à son tour de l'ouragan Katrina qui a sévi en Louisiane à l'été 2005.

'Apocalypse Bébé' de Virginie Despentes, Grasset

un savant mélange de polar contemporain et satire sociale.

'L'amour est une île' de Claudie Gallay, Actes Sud

l'intrigue se déroule dans la chaleur du festival d'Avignon, en 2003, sur fond de grèves des intermittents et de colère.


'Passé sous silence' de Alice Ferney, Actes Sud

"récit d'un événement réel de la seconde moitié du XXe siècle", indique la maison d'édition.


'Le Coeur régulier' de Olivier Adam, Editions de l'Olivier

Dans 'Le coeur régulier', l'écrivain entraîne son héroïne, Sarah, sur les traces de son frère mort, Nathan, dans un petit village du Japon.

'Une forme de vie' de Amélie Nothomb, Albin Michel

correspondance avec un soldat américain à Bagdad.

'Les soeurs Brelan' de François Vallejo, Viviane Hamy

destin de trois soeurs depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la destruction du Mur de Berlin.

'La Carte et le Territoire' de Michel Houellebecq, Flammarion

L'auteur y met en scène une galerie de personnages, dont un artiste contemporain.

'L'enquête' de Philippe Claudel, Stock

l'histoire d'un enquêteur chargé d'élucider les causes d'une vague de suicides dans une entreprise.

'Des éclairs' de Jean Echenoz, Editions de Minuit

une fiction biographique sur un technicien inventeur croate nommé Nikola Tesla. Ce dernier avait déposé plus de 700 brevets dont celui du radar.

j'emprunte cette liste à Evene.

Il y en a beaucoup trop, comment choisir ??
Tu n'as pas indiqué le livre de Linda Lê, Chronos, qui m'a l'air très intéressant (elle est interviewée dans le Télérama de cette semaine)

Complètez en fonction de vos goûts et attirances, il faut effectivement personnaliser l'eventail

linda lê dans telerama

Je me sens presque toujours en exil. Je crois que même si je vis en France depuis longtemps je ne me suis jamais dit : là est mon pays. Mais je ne me dis pas non plus que le Vietnam est mon pays. Je porte à la langue française un amour profond. C'est mon seul point d'ancrage dans une réalité que je continue de trouver très violente. Je suis très inquiète de voir la résurgence d'un nationalisme exacerbé en Europe. J'ai l'impression que l'Europe est devenue de plus en plus frileuse et de plus en plus intolérante. Peut-être que nous sommes dans une époque de paix apparente, mais il y a des conflits sous-jacents près d'exploser, et je vis dans la crainte d'une conflagration.

- Dans Cronos, vous lancez un appel à la résistance. Quelle forme peut-elle prendre aujourd'hui, selon vous ?

J'ai toujours un sentiment d'accablement et de révolte quand je suis les événements. Je me sens parfois presque terrassée. A tel point que parfois je ne lis plus les journaux, je n'écoute plus la radio. Comme l'héroïne de Cronos, j'ai parfois la tentation du déni. Comme elle, je me dis que je ne suis qu'une ferrailleuse de la plume. Je ne peux me battre qu'en écrivant. Peut-être qu'un jour les événements m'obligeront à agir autrement. Mais, pour l'instant, dans la société dans laquelle je vis, ma seule arme reste l'écriture.

Naissance d'un pont, par Maylis de Kerangal,
Verticales, l' article de bibliobs confirme la bonne impression donnée par l'auteur sur GDS*

Où j’ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari :l'auteur est très apprécié sur GDS*

Jérôme Ferrari imagine un face-à-face terrible et magnifique : la rencontre du capitaine Degorce et du lieutenant Andréani. Anciens prisonniers en Indochine, ils s’affrontent silencieusement mais impitoyablement au chevet de leur dernier prisonnier algérien, Tahar.

Mamita de Michel Del Castillo (je n'ai toujours pas lu cet auteur mais j'y pense !)

Au gré de ses déplacements entre New York, le studio de Boston et les paysages américains, Xavier , pianiste virtuose,fait deux rencontres essentielles, Sarah et le jeune Tim, admirateur fervent...

j'ai noté en fonction de mes goûts et de mes envies

Des éclairs par Jean Echenoz

Suite(s) Impériale(s) par Bret Easton Ellis. Le retour des héros de "moins que zéro"

La carte et le territoire par Michel Houellebecq. Houellebecq me fait souvent terriblement rire. Est ce l'objectif ?

La vie est courte et le désir sans fin par Patrick Lapeyre.

Journal intime d'une prédatrice par Ph Vasset

Cosmoz par Claro. Celui là je l'attaque dans quelques jours.

La fortune de Sila par Fabrice Humbert

Indignation de Ph Roth pour lequel il faudra attendre le 30 septembre

et enfin la redécouverte dans une nouvelle traduction des premières nouvelles de Raymond Carver dans Débutants

je te suivrai sur plusieurs livres dont ceux de Fabrice Humbert, philip roth, Bret Easton Ellis qui ont leur fil sur GDS*

je remarque l'interêt de Libération pour un premier roman Il vous faudra nous tuer de Natacha Boussaa : l'editeur précise

En mars 2oo6, les manifestations contre le CPE enflamment la France entière. En quelques jours, une jeunesse aux origines diverses s'y trouve aspirée. Lena entre au coeur de l'action. Entre charges de CRS et rencontres amoureuses, d'une ligne de front à l'autre, elle retrouve la mémoire d'un Paris de la révolte.
Instantané des événements de 2oo6 et condamnation d'une société bloquée, Il vous faudra nous tuer trouve l'écriture vive, traversée de fulgurances, d'une rébellion en marche.

l'introduction de l'actualité récente dans un récit ("la politique, un coup de pistolet dans un concert" dont se moquait Stendhal - qui n'avait pas froid aux yeux de ce côté-là) devrait donner du sel à l'oeuvre.

176 pages aux Editions Denoël ; on l'attendra (il date du 19 Août)

Le fond du ciel, de Rodrigo Fresan. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon (Seuil, 300 p., ).

Né en 1963 à Buenos Aires, Rodrigo Fresan a fait des débuts remarqués avec L'homme du bord extérieur (1991), puis avec Mantra, un space opera sur la ville de Mexico.

Le fond du ciel peut se lire comme un hommage à la science-fiction des années 50, à ceci près que la terre est désormais régie par les distorsions spatio-temporelles que les romans d'anticipation situaient d'ordinaire dans les nuées.

Le passé et le futur se confondent parfaitement pour Isaac Goldman, fils d'un rabbin américain qui s'est suicidé en cherchant à voler, comme pour son cousin Ezra Leventhal, grand lecteur de SF qui finira par concevoir les programmes secrets de l'armée américaine. On se situe dans le Bagdad de Bush aussi bien qu'en pleine guerre du Vietnam ou au moment de l'invention de la bombe atomique.

selon le¨Point.

Dang Thuy Tram



Les carnets retrouvés (1968-1970), éd. Philippe Picquier, 276 p.,

les carnets du docteur Dang Thuy Tram, médecin vietcong, paraissent aujourd'hui aux éditions Philippe Picquier et sont une des révélations de cette rentrée littéraire.

En 1966, Dang Thuy Trâm s'engage comme volontaire dans la lutte contre l'occupation américaine au Vietnam. Elle a vingt-trois ans, elle est médecin et tient un journal de sa vie de guerre. En juin 1970, l'hôpital dont elle a la charge est bombardé. Repérée par une patrouille, Thuy meurt, touchée en plein front. Les deux carnets qui composent son journal, retrouvés sur la piste par un agent des services secrets américains, échappent par miracle à la destruction.

Retour aux mots sauvages de Thierry Beinstingel, chez Fayard.

l'histoire d'un téléopérateur chez France telecom (pas nommé mais reconnaissable).

bibliobs explore la nouvelle inspiration des écrivains qui se lancent dans le roman d'entreprise, comme

L'Enquête, par Philippe Claudel, Stock, Nous étions des êtres vivants, par Nathalie Kuperman, Gallimard,

A quoi sert de "travailler plus" dans ces conditions ?

je rappelle aussi le récit d' Anne Filhol, La Centrale.

Un livre qui reçoit des éloges universels :


Purge de Sofi Oksanen, traduit par Sébastien Cagnoli.

En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique.

408 pages, chez Stock, collection la cosmopolite.

Cent seize Chinois et quelques de Thomas Heams-Ogus, Seuil

Ils étaient cent seize Chinois et quelques comme le dit l'auteur, modestes vendeurs de cravates ou d'articles de cuir pour la plupart, qui furent au printemps 1942 internés dans un camp de concentration au cœur des Abruzzes.

le Figaro analyse 10 nouveaux romans.

Jean-Claude Lalumière, chez le Dilettante

la vie d'un jeune fonctionnaire au Quai d'Orsay : pas folichon, mais le récit en serait amusant et/ou satirique

avis d'Actua-litté :

Entre satire doucement grinçante d’institutions et récit d’une existence sans grand relief, Le front russe est une aventure palpitante dans le grand vide d’un homme qui voit ses espoirs lui échapper, avec option gros bras d’honneur. Relation amoureuse pathétique, activité professionnelle proche du néant, sinon plongeant dans l’inanité la plus complète, ambitions réduites à rien, perspectives limitées à pas grand-chose…

Les princes de Francalanza, de Federico De Roberto, traduit par Nathalie Bauer (Points, collection " Les grands romans ",

une riche affaire de succession qui fait plus penser au guépard de Visconti qu'à Bettancourt. OUF !

Le Testament d'Olympe (Seuil), de Chantal Thomas ;

au milieu du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV. Deux soeurs, Apolline et Ursule, sont les héroïnes de ce livre. Elles sont nées à Bordeaux, dans un milieu très religieux. Le père, adepte de la Providence, s’adonne avec délice au bonheur de ne rien faire. La mère est en prières. La famille s’enfonce dans la misère. Ce dont Apolline, en disciple de son père, s’aperçoit à peine, tandis que l’aînée, Ursule, ambitieuse et libre, n’a qu’une envie : s’enfuir.

Naissance d'un pont (Verticales), de Maylis de Kerangal ;

Six mois, six jours (Grasset), de Karine Tuil.

« Dans l’anonymat d’une chambre d’hôtel, l’une des femmes les plus puissantes d’Allemagne se donna à un homme dont elle ne savait rien, qu’elle n’avait vu que deux fois dans sa vie… »

Mais au bout de quelques mois, l’homme menace de révéler à la presse leur liaison : tous leurs ébats ont été filmés. Juliana Kant la milliardaire dénonce le gigolo.

En ce qui concerne la rentrée littéraire j'ai lu :

Apocalypse Bébé de Virginie Despentes avec lequel j'ai passé un bon moment. On retrouve les romans de ces débuts et c'est pas plus mal parce que je trouvais qu'elle s'essoufflait un peu.

La fortune de Sila de Fabrice Humbert. J'ai adoré. C'est un de mes préférés pour l'instant. Une histoire qui ne paie pas de mine mais rudement bien mené.

Incident de Personne de Eric Pessan. Bof. J'ai pas trop accroché sur celui-là. Des gens qui se trouvent coincés dans un train car un suicide a eu lieu sur la voie. J'ai trouvé que ça manquait un peu d'action. Néanmoins ça se lit.

Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir. Une jolie histoire d'un homme qui va soigner les plantes d'un monastère en laissant son père et son frère autiste à la maison.

Purge de Sofi Oksanen. J'ai adoré ! Le destin croisé de cette vieille femme qui recueille cette jeune fille... C'est un livre qu'on lit et qui ne se raconte pas. Mais je comprends mieux pourquoi il a temps d'éloge !

Mon âme au diable de Jean-Pierre Gattégno. Une petite histoire sympa d'un professeur employé pour tuer la directrice de son école.

Et puis, les soeurs Brelan, je suis en plein dedans. Et je suis assez séduite.

Les autres romans qui m'intéressent sont : Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent d'Eric Emmanuel Schmitt, Elle avait les yeux verts de Arnost Lustig, Le coeur régulier d'Olivier Adam, Que font les rennes après noël ? d'Olivia Rosenthal ... Et pleins d'autres =/

tu les reçois des éditeurs ?

Oui, je suis libraire. Enfin, pour l'instant je suis au chômage mais j'ai gardé un très bon contact dans la librairie où j'ai effectué mon apprentissage et j'emprunte les services de presse ou les nouveautés. S'ils me plaisent beaucoup je finis par les acheter, sinon je me contente de les rendre. C'est donc pour ça que je peux en lire autant.

Terre des affranchis, de Liliana Lazar (Éd. Gaïa, 198 p.).

Le manuscrit dactylographié en roumain que Victor Luca s'apprête à recopier est un livre interdit car, en cette année 1972, Ceaucescu est au pouvoir et les temps sont à la répression.

Citation :

C'est un roman fantastique - la forêt est l'un des lieux où se continue la force de vie qui préexiste à toute société humaine ; mieux, où l'être humain peut parfois approcher de très près les lois de la nature.
Mais c'est aussi un roman classique, qui parle du bien et du mal, et une vue intérieure sur l'un des événements historiques les moins connus des lecteurs occidentaux, le passage de l'ère archaïque à la modernité dans un pays bouclé par la terreur d'un tyran fou et par l'héritage des croyances médiévales, ce monde de la Transylvanie et des Carpates ...

cf.L'article de Le Clezio

Eblouie par le nombre de livres et séduite par les petits résumés, Rotko quel travail tu as pris, pour nous livrer cela. Je suis morte de jalousie envers Célinou qui est libraire et peut lire et choisir ce qu'elle veut, dans cette vie on doit avoir de la chance!!

La revue « Edwarda » n°3 Ivresse, de septembre 2010, publie quelques textes pimentés d'écrivains noceurs, notamment celui de Simon Liberati, auteur de l'hyper justine prix de Flore 2009.

le menu selon bibliobs :

Des potes prennent du crack dans l'appartement de Liberati, sortent pour faire un bowling, finissent aux putes et se remettent au crack.

la revue

Sols, Laurent Cohen, Actes Sud août 2010, 165 p.

Il faut absolument lire Sols, cet étonnant premier roman de Laurent Cohen qu'il convient de saluer comme un brillant acte de résistance !
Erudit, exigeant - ce qui n'exclue pas l'humour ni la poésie -, il met en effet l'esprit et la spiritualité au centre de son sujet.

Après une longue introduction foisonnante au rythme alerte et à la dérision savoureuse narrée alternativement par deux intellectuels patentés , un historien schizophrène et un « angélologue », on atteint le coeur du livre, ce fameux récit mi-historique mi-religieux écrit par un Juif érudit anonyme qui réussit à survivre sous l'Occupation en commentant Le livre biblique de Job, caché dans un appartement ami .
Un document dont le décryptage a nécessité la collaboration de nos deux héros et dont la présentation du texte ,encadré des commentaires de l'un dans une double marge et lesté de l'appareil de notes de l'autre en bas de page, a contraint Actes Sud à modifier son format !

L'ouvrage se termine sur une chute surprenante, quoique longuement préparée , nous révélant le sort de nos deux héros une fois leur travail terminé. Quant au récit bâtard objet de leur collaboration, il ne semble pas si sûr qu'il puisse un jour être réellement décrypté : le mystère reste entier...

Né en 1966, Laurent Cohen est traducteur et essayiste. Il vit à Jérusalem.