Hard, de Raffaela Anderson, née en 1976

En 1994, à 18 ans, étant encore vierge, elle se lance à corps perdu dans le X. Elle arrêtera en 1999. Elle nous relate cette période de sa vie.

Ce bouquin se lit vite, c'est une accumulation d'anecdotes de la vie professionnelle et sentimentale. Les phrases sont très courtes, parfois on ne comprend pas de qui elle parle, c'est à la limite du charabia. Par ci par là, une telle avalanche de détails sordides que je me suis mis à rire nerveusement.

Citation :

J'ai une autre scénette l'après-midi, une pipe sur un catamaran. Et dire que j'ai le mal de mer.

Jeune débutante, elle n'hésite pas à demander à ses collègues plus expérimentées des conseils paramédicaux :

Citation :

A Cannes, je me suis foutu un morceau d'éponge à cause des règles et jusqu'à ce jour, je l'ai encore en moi. Je n'ai jamais réussi à le retirer et j'en discute avec Coralie. Peut-être aurait-elle un truc, une astuce à me donner. Elle m'explique que c'est très dangereux, qu'il faut utiliser la méthode du lavement. En faisant entrer de la flotte dans mon vagin, je pourrai y accéder plus facilement et du même coup le récupérer. Je le fais immédiatement. Evidemment, il n'est plus question que je joue la scène, en tout cas vaginalement. Les garçons sont ravis de pouvoir m'enculer et moi, je n'y vois pas d'objection.

Une profession qui, bien que légale, est plutôt mal vue par certains travailleurs sociaux :

Citation :

... elle me dit qu'elle est dans la merde, l'assistante sociale sait qu'elle fait du porno, il lui faut 5000 balles pour se payer un avocat, pour pas qu'on lui retire la garde de son fils.

Une profession où, bien souvent, la situation dérape :

Citation :

Il est prévu que quatre garçons éjaculent sur elle. Un cinquième lui a craché dessus. Elle n'est pas contente. Je rigole : qu'est-ce qu'elle a à nous faire chier pour quelques gouttes en plus. Elle parle du non-respect des comédiennes, que ce milieu est pourri à cause de ça. Qu'est-ce qu'elle parle de respect dans cette profession, ça n'existe pas !

Autant j'avais apprécié, dans Dans l'enfer des tournantes de Samira Belil, de lire quelqu'un qui, malgré un style brut, s'efforçait de comprendre ce qui clochait et d'y remédier afin d'atteindre le bonheur, autant je trouve que Hard ne cherche pas plus loin que la simple exposition des faits. Non seulement c'est vulgaire, mais en plus c'est assez plat.

La différence entre le livre dont tu parles et celui de Samira Belli me semble de taille : l'une a choisi, l'autre a subi.

Finalement, à côté de ce que raconte Hard, Virginie Despentes paraît prude ( et tarte aux prudes).

Je suis MDR Rotko !

J'envisage de lire le livre de Virginie Despentes mais "Hard" ne me donne pas du tout envie, il m'a tout l'air... nauséabond !

Un commentaire sur Amazon "Son livre se voulait dénonciateur d'un milieu, il n'est en fait que journal d'une pauvre fille qui ne connaît pas plus de mille mots."

Je crois que le bât blesse là. L'idée d'un témoignage sur l'industrie du X, why not ?

Mais à condition d'avoir une plume. Si non, autant raconter en interview.

En tout cas, selon sa biographie, cette fille n'a vraiment, mais alors vraiment pas eu de chance dans sa vie.

!

J'espère pour elle que son éditeur en a rajouté pour en faire une martyre car si non, qui peut survivre face à autant de drames ? (violence, inceste, etc...)