PAVESE Cesare (1908-1950)

2e volet, le diable sur les collines.

ils retrouvent à la campagne chez Oreste, dans un milieu paysan hospitalier, dur au labeur, dans un paysage auquel le narrateur est très sensible.

J'aime beaucoup les confidences de Pavese via le narrateur :

Citation :

« Tout ce qui concerne la campagne me touche et m’émeut »

Il y professe un goût de l'authentique, une vie intérieure où la sensualité de l'instant est vécue comme un bonheur privé :

Citation :

« Quant à moi, je me rappelai longtemps cette petite plage cachée. Au fond, lamer si grande et si insaisissable ne me disait pas grand chose ; j’aimais les lieux limités qui avaient une forme, un sens -les baies, les petits chemins, les terrasses, les oliveraies. Parfois, à plat ventre sur un rocher, j’observais un caillou grand comme le poing qui, contre le ciel semblait une énorme montagne Ce sont ces choses-là que j’aime. »

L'épisode précédent avec Poli paraît bien artificiel, déplacé même au sein de cette vie à la campagne. Car derrière cette histoire, il s'agit d'un choix de vie, de valeurs à adopter, d'un sens à donner à l'existence, non étroitement laborieuse, mais axée sur un fond de plaisir :

Citation :

« je m’aperçus, en écoutant, que l’histoire [de Poli] maintenant ancienne, avait un air faux. Qu’avait-elle de commun avec ce vin, cette terre… »

J'ai trouvé de très beaux moments dans cet épisode, le repas en famille, la promenade avec la petite soeur d'Oreste. Pavese sait évoquer une existence collective.

3e volet le diable sur les collines

On se retrouve chez Poli, dont le domaine jouxte les terres de la famille d'Oreste. S'agit-il encore de faire la fête ?

Bien des évènements ont eu lieu, et si les plaisirs de l'été consistent notamment à exposer son corps nu au soleil, dans une ambiance d'amitié libérée des carcans sociaux, le narrateur sait que ces plaisirs sont éphémères, voire angoissants :

Citation :

« Il n’y a rien qui sente plus la mort que le soleil d’été, que la grande lumière que la nature exubérante. On respire l’air, on sent l’odeur d’un bois, et l’on s’aperçoit que les plantes et les bêtes se fichent bien de vous. Tout vit et se consume en soi. La nature est la mort.. »

Les voilà donc dans un domaine, le Greppo, qui sent la décadence :

Citation :

« Cet abandon, cette solitude du Greppo était un symbole de leur vie ratée à [Gabriella] et à Poli. Le gaspillage inhumain de cette terre et de toute cette vie ne pouvait donner d’autre fruit que l’inquiétude et la futilité. Je repensais aux vignes de Montebello, au visage brusque du père d’Oreste. Pour aimer une terre, il faut la travailler et l’arroser de sa sueur. »

Une belle étude d'un monde en déclin, poignante car on finit par s'attacher à Poli. Les rapports des étudiants entre eux, comme ceux de Poli avec sa femme, Gabriella, donnent de la tension et de la profondeur au récit.

ben dis donc ! tu y as vu tout cela toi?
cela dit génial d'en parler comme tu le fais, moi je n'aurais pas pu en dire deux mots

pour Darabesque, tu les avais dit,ces deux mots:

Pas accroché[b]

nous ne pouvons pas atteindre à la cheville de Rotko, un cerveau priviligié

moi j'ai "le bel été" et pour le moment je l'ai quitté.

tu as raison Amadak! j'avais dit quand même deux mots sur ces nouvelles

pour Darabesque, c'est vrai que pour des raisons particulières je dispose de peu de temps pour lire, mais j'ai "le bel été" en FRançais, ce qui me facilite d'en faire un commentaire, mais je n'ai pas accroché non plus. Bien que la trajectoire de Pavese m'intéresse.

pareil, je reconnais que son écriture est facile, agréable mais ses histoires me laissent indifférente. Cela dit, j'ai déjà eu ce problème avec des auteurs et reprenant 6 mois après la lecture, j'ai adhéré alors je ne désespère pas

Contente d'avoir des avis similaires au mien.
Je me taisais sur ce fil car je déteste Pavese.
Je n'ai jamais accroché.
J'ai d'ailleurs ce problème avec beaucoup d'auteurs italiens.

Je cherche ce qui bloque...

Idem par exemple avec D'Annunzio.

Si les livres d'adulte de Pavese vous bloquent, ce qui est votre droit, l'amour et l'admiration ne sont pas obligatoires, je vous conseille pourtant Histoire secrète, petit recueil de trois nouvelles d'enfance, chez Folio à petit prix (2€).

j'en parle plus haut, mais des drames d'adultes perçus par un adolescent, et rendus de cette façon, ce n'est pas à la portée de tout lemonde, croyez-moi.

Aussi, quand le titre vous tombera sous les yeux, oubliez tout, et lisez-le. M'étonnerait que vous soyez déçues...

J'ai terminé de lire la lune et les feux, à première vue je n'étais pas très enthousiaste, au fur et à mesure de la lecture, j'ai été touché par les personnages tel que le petit Cinto, enfant martyre, boiteux à qui l'on a réservé aucun avenir.
Cette sale guerre qui est déterrée de ses nombreux corps et que le clergé et la mairie honorent.

César Pavese sucite de belles images du pays piemontais , la pauvreté en opposotion avec les riches, le dur labeur de la terre pour ces gros propriétaires terriens qui boivent le vin tiré par la sueur et le travail des petites gens.
Je découvre un peu à travers ce récit ce que mon mari a vécu en Italie , etant petit.

Citation :

Aussi, quand le titre Histoire secrète vous tombera sous les yeux, oubliez tout, et lisez-le. M'étonnerait que vous soyez déçues...

Oui, je l'ai lu..... J'avais bien aimé mais je n'en garde pas de souvenirs précis.

Je lirai un roman de Pavese mais dans quelques mois (j'ai déjà une liste impressionnante de livres en attente et puis là je suis plutôt tournée vers la littérature anglaise).