Brueghel et les proverbes flamands.

Les recueils de proverbes faisaient partie des nombreux inventaires du XVlème siècle. L'initiative fut prise par le grand humaniste Erasme de Rotterdam qui, en 1500, publia les proverbes ou formules célèbres des auteurs latins. Cet ouvrage fut suivi d'anthologies flamandes et allemandes.

En 1564 paraissait le «Pantagruel» de Rabelais avec la description d'une île de proverbes. En 1558, Bruegel avait déjà peint la série des Douze Proverbes comprenant douze petits panneaux isolés .
Avec son village de proverbes, il entreprit quelque chose que personne avant lui n'avait tenté de faire : à la place d'une suite de proverbes, on voit apparaître un tableau parfaitement orchestré. Plus de 100 proverbes et dictons, dont beaucoup n'ont plus cours dans le néerlandais moderne, ont été identifiés. La majorité d'entre eux décrivent des actions stupides, immorales ou déraisonnables.



Plus de 100 proverbes et dictons ont été identifiés.
Tous désignent des façons d'agir "à l'envers", ce qui explique pourquoi le tableau est parfois appelé aussi "le monde à l'envers".
Il y a celui qui fait danser le monde sur son pouce (tous lui obéissent à la baguette) et celui qui a du mal à arriver d'un pain à l'autre (il n'arrive pas à joindre les deux bouts).
Qui a laissé choir sa bouillie ne peut la ramasser toute (on ne peut réparer entièrement les dégâts occasionner) et qui essaie d'ouvrir une bouche plus grande que la porte d'un four, surestime ses forces