Le plus beau métier du monde.... ?

FAIT DIVERS - L'enseignant avait retenu l'adolescent à la fin de cours pour un cahier mal tenu...

Un professeur du collège Lionel-Terray à Aumetz, en Moselle, a été poignardé ce mercredi matin par un élève de quatrième, selon RTL. Les jours de l'enseignant, hospitalisé, ne sont pas en danger.

Le professeur avait retenu l'adolescent à la fin d'un cours pour un cahier mal tenu quand il a sorti un couteau, précise la radio.


C. F.


Sources: 20 Minutes

Peu de chose à en dire... Si ce n'est que les bras m'en tombent !

Ce n'est pas le premier, et on en a periodiquement des faits divers.

voici un dessin de Caroline Suchard, actuellement en 5e ou en 4e, j'sais plus

Caroline Suchard, elle croque les profs,( sans appétit).

une copine à moi : j'aime beaucoup ses dessins, son humour, les commentaires sobres de ses dessins.

rotko a écrit:

une copine à moi : j'aime beaucoup ses dessins, son humour, les commentaires sobres de ses dessins.

Tu as des copines actuellement en 4e ?

Nous avons discuté au bar de mai p 20 et suivantes, des affectations en premier poste des étudiants nouvellement titularisés. Je mets ici un article pour qu'on le retrouve facilement, il s'agit des premiers postes des professeurs agrégés :

En fait, la grande majorité des agrégés sont affectés en collège en premier poste et, loin d'être une minorité, 22,2 % y enseignent, alors qu'il ne seraient que 2 121 en classes préparatoires.

L'enquête de la société des agrégés fait justice des postes privilégiés pour ces diplômés de haut niveau :

certains agrégés gagnent moins qu'un simple certifié. Un agrégé en cours de thèse de doctorat, gagnera 1 693 euros net à plein temps (192 heures/an) quand il est "attaché temporaire d'enseignement et de recherche" (ATER) à l'université, et environ 1 500 euros net (bourse de recherche comprise) s'il effectue son monitorat à l'université à hauteur de 64 heures/an. En lycée, un agrégé titulaire débutera à 1 838 euros net par mois. Rien d'excessif par rapport au nombre d'années d'études.

Beaucoup d'agrégés qui s'estiment déclassés ont recours au détachement ou à la mise en disponibilité.

L'article fait état de témoignages précis, révélateurs d'un "certain malaise".

En fait, c'est un peu différent... (ou alors, les salaires ont bien augmenté en 3 ans ^^) Un agrégé en lycée gagne 1405 net les trois premiers mois puis monte à 1616 les 9 mois suivants. Il arrive à 1700 et des poussières lors de sa seconde année.
1838, ça doit correspondre à la troisième année... (je parle sans traitement spécial de professeur principal et classe à palier)
Cette différence m'étonne et comme ta source me semble plus que fiable, je me demande sur quoi ils se basent.

L'avantage de l'agrégé est de ne faire que 15h/semaine au secondaire (au lieu de 18 pour le certifié... 24 en Belgique, certifié et agrégé, même combat ) et de se faire payer chaque heure supplémentaire (à l'époque, c'était 40E/heure)...
En somme, un agrégé (qui a donc passé l'agrégation, encore à Bac +4 il y a peu, à +5 normalement aujourd'hui) gagne en faisant 3h de moins qu'un certifié 15% de plus et, s'il fait autant d'heure qu'un certifié, se rajoute, aux 15% de départ, entre 400 et 500E.

Ce qui est amusant, c'est que j'avais une connaissance (qui n'est de loin pas un cas isolé) qui a passé le CAPES et l'Agreg la même année, qui a raté le Capes mais réussi l'agrégation... ^^
La logique des deux concours est différente... Au Capes, on attend de toi une certaine pédagogie, à l'agrégation, l'accent est mis davantage sur les savoirs. Il y a donc des profils agrégations et des profils capes... Certains auront donc, paradoxalement, plus de facilités pour décrocher l'agrégation.


Par contre, c'est vrai que quand tu enseignes, notamment au collège et dans des classes difficiles, ce qui compte, c'est la pédagogie que tu mets en place, la vie de classe... En connaissances de la matière, à Bac+2 (comme je l'ai déjà dit), tu as plus qu'il ne faut.
Donc oui, mettre un agrégé en collège, lui qui aime, normalement, les défis intellectuels, c'est l'empêcher de s'exprimer.

Les deux années où j'ai préféré enseigner et me suis vraiment senti bien en mon métier, c'était quand j'avais des S, là, je sentais qu'une petite partie de ce que je savais pouvait servir...
Et j'avoue que quand j'ai des classes difficiles ou que je suis en collège, je me demande bien à quoi ont servi mes études...
Faire deux ans de formation pédagogique après le bac m'aurait été plus utile...

oui, c'est moins l'aspect financier que le désenchantement intellectuel.

Un ennui réciproque entre profs et élèves

Citation :

l'écart entre une formation très pointue et ce qu'il leur est souvent demandé sur le terrain. Un écart qui s'apparente à un véritable double gâchis, d'abord de temps et de coût investis lors de leurs études, puis de connaissances et de compétences non employées.

Petit pavé dans la mare....

On pourrait croire après ce que je dis que le collège est évité par les enseignants et qu'ils veulent tous le lycée.

En fait, intellectuellement, un bon lycée, c'est presque un "rêve professionnel" pour certains mais pour d'autres, un cauchemar... de travail.
J'ai des collègues qui préfèrent le collège tout simplement parce que cela demande moins de travail de recherche et d'élaboration "scientifique" des cours... Faut de la matière et savoir argumenter de façon pertinente.

Par contre, le temps qu'ils gagnent en la réflexion purement matière, ils le perdent en la réflexion purement pédagogique... "Comment intéresser des jeunes en pleine crise d'adolescence".

Bon, après, pour être sincère, au collège, même si on ne gagne finalement de temps pour la préparation des cours, on en gagne lors de la correction des copies.
En histoire-géo:
- 6ème: 5mn par copie
- 5ème: 7-8mn
- 4ème: 10-12mn
- 3ème: 15mn
- Seconde: 20mn
- 1ère: 22-25mn


Comme j'ai eu toutes les classes, il m'est facile d'en parler... Calculez que l'on donne une évaluation toutes les deux semaines pour être en accord avec les programmes et que l'on a en moyenne 200 élèves...
Cela donne par semaine: 500mn (8h30 environ) de correction en 6ème et 2350mn (39h environ) en première.


In fine, ceux qui aiment surtout la matière et qui n'ont pas peur de passer leurs nuits à corriger, se sentiront bien au lycée.
Ceux qui aiment les rapports sociaux, l'échange tout en donnant du savoir se sentiront mieux au collège.


Là, je schématise mais, avec quelques nuances, ces courants se retrouvent...

Une nouvelle épreuve des concours d'enseignants :

l'introduction dans les épreuves orales d'admission des prochains concours d'enseignement (session 2011), d'une évaluation de la compétence "Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable".

Bref certains y voient un contrôle de moralité, voire de docilité, et leurs arguments sont à prendre en compte.

Citation :

"Nous ne pouvons admettre qu'un jury puisse éliminer des candidats, en supputant dans le cadre d'une épreuve orale aux contours opaques leur incompétence en matière d'éthique et de responsabilité ; nous ne pouvons comprendre comment pourrait être suspecté le désir d'être un enseignant compétent et dévoué, s'agissant de personnes qui, au terme de plusieurs années d'étude exigeantes, et d'une ou plusieurs années de préparation spécifique, se présentent aux concours de recrutement de l'enseignement."

l'article vaut la peine d'être lu.

Moi, ça me rappelle le second Empire où on attendait des profs une attitude exemplaire y compris dans la tenue : le ministre Fortoul interdisait le port de la barbe, « symbole d’anarchie » et avait écarté dans les lycées, les professeurs protestants ou israélites des cours de logique.

Oui, il y a par exemple la hiérarchie à respecter.

Tu n'as, de fait, pas le droit (bien que je le faisais) d'écrire directement à un inspecteur, tu dois d'abord passer par le directeur qui fait une photocopie, la glisse dans ton dossier puis l'envoie.

Il y a tout un ensemble de procédures qui fait que tu dois un à un respecter les échelons, tu n'es pas libre de communiquer directement avec qui tu veux.

Ensuite, il est interdit de critiquer publiquement sa hiérarchie (devoir de réserve), c'est une faute professionnelle.

Et sinon, oui Rotko, comme je le dis depuis le début, un professeur se doit d'être docile, d'obéir sans réfléchir à sa hiérarchie, les électrons libres, on aime pas.

D'ailleurs, l'inspecteur académique, lors d'une formation nous disait que "les meilleurs enseignants sont ceux dont on entend jamais parler."

Citation :

Moi, ça me rappelle le second Empire où on attendait des profs une attitude exemplaire y compris dans la tenue : le ministre Fortoul interdisait le port de la barbe, « symbole d’anarchie » et avait écarté dans les lycées, les professeurs protestants ou israélites des cours de logique.

Je ne te pensais si âgé Rotko... (petite boutade... )