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 Chahdortt Djavann

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rotko
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MessageSujet: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptySam 20 Mar 2010, 10:42

La Muette, de Chahdortt Djavann chez Flammarion.

Je suis à peu près à la moitié du livre et un peu embarrassé.

Au début, l'auteur dit avoir reçu par la poste un courrier, puis le manuscrit annoncé : ce serait le journal d'une jeune Iranienne de 15 ans qui annonce sa pendaison est imminente.

Est-ce bien vrai ? on a connu l'artifice qui consistait à présenter un récit comme "trouvé dans les papiers d'un inconnu". Mais on ne donnait pas les détails attestant cette origine inconnue.

Par ailleurs, il existe aussi des écrits authentiques anonymes, en particulier des lettres de famille, ou comme je lisais recemment les lettres d'amour d'une jeune fille publiées recemment par un auteur (j'ai oublié son nom).

Tout y sonnait vrai, même les fautes d'orthographe et de grammaire, les reproches aussi, et sans avoir les réponses du destinataire (apparemment ce goujat n'avait pas plus de stylo que de scrupules !), on comprenait la relation biaisée, et la bonne foi de l'amoureuse abusée.

Or dans la muette de Chahdortt Djavann, tout me semble fabriqué.

Pourquoi alors insister sur son caractère authentique ?
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptySam 20 Mar 2010, 17:12

en me renseignant, je découvre ce billet sur bibliobs

ce livre est une pure merveille,[...] Fatemeh est le premier personnage marquant de l'histoire des mouvements féministes en Iran.

Autant dire que le journaliste, dont le jugement littéraire diffère du mien, ce qui est parfaitement légitime, accorde au récit et au personnage le sceau de l'authentique, Fatemeh aurait existé etc, ce qu'a voulu établir avec force détails chahdorrt Djavann.

Or elle déclare dans un entretien :

J’ai choisi cette forme-là pour donner plus de crédibilité à cette fiction, certes une pure fiction, mais qui est basée tout de même sur des histoires vraies qui pourraient ressembler à celle de la nièce, ou de la muette, car il y a des pendaisons d’adolescentes en Iran, il y a des femmes lapidées. C’est une fiction basée sur la réalité,
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyLun 01 Aoû 2011, 05:56

Je lis actuellement Chahdortt Djavann, je viens d'ailleurs, chez Folio.
1/3
ce récit vécu de la transition entre le chah et Khomeiny, puis de la pesanteur de la révolution islamique sonne vrai : le changement de personnel enseignant, les commandos de militants armés de kalachnikovs montrent le nouveau climat qui s'instaure, séparant les amies d'enfance, créant soupçon et défiance entre les parents, mensonges entre les générations.

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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 02 Aoû 2011, 11:17

Chahdortt Djavann, je viens d'ailleurs, chez Folio

2/3

Avec ce récit témoignage, on pénètre dans la société iranienne de l’enfance de l’auteur, et elle révèle quelques surprises :

« La bonne de ma tante, Akram… travailleuse, petite preste, elle ne se plaignait jamais de rien. Elle avait été donnée à ma tante à huit ans. Elle ne lui coûtait rien et n’existait que par son travail. »

Sans parler de l’usage que l’oncle faisait de cette jeune domestique.

Au moment de la guerre avec l’Irak, la propagande des mollahs bat son plein, car l’Islam est utilisé à des fins nationalistes et belliqueuses :

On envoie tous les jours des enfants endoctrinés sur les champs de mines. Ça coûte moins cher, c’est gratuit. On gratifie les parents du titre de « familles des martyrs » et on les félicite d’avoir sacrifié leurs enfants pour sauver le cher islam du danger. On leur assure que leurs enfants sont allés directement au paradis et que bientôt ils pourront les retrouver ; ce n’est qu’une histoire de temps.

Par la suite, la narratrice fait ses études à Bandar Abbas, port le plus important du golfe persique, tout proche de Dubayy.
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 02 Aoû 2011, 16:40

Chahdortt Djavann, je viens d'ailleurs, chez Folio.
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Bandar Abbas. Elle y découvre des usages différents.

Dans les quartiers populaires, certaines femmes sont dissimulées entièrement sous le noir. Outre le grand tchador épais qui couvre la tête jusqu’aux pieds, elle portent un masque noir communément appelé « corbeau » à cause de son grand nez saillant… Mais en me promenant dans la ville, je me suis vite aperçue que le noir succombait sous l’orgie des couleurs.

La majorité des femmes sont vêtues du costume traditionnel, rouge, vert, orange doré violet…un vrai régal pour l’œil en régime islamique. Un tissu soyeux, coloré, transparent et adapté au climat, couvre à peine leurs cheveux et laisse voir le haut de la gorge et la chair pleine des bras. Ces femmes donnent à la ville un air surprenant et inhabituel, de gaieté et de légèreté. Nous, malheureuses étudiantes presque toutes venues d’autres villes, sommes condamnées à la tenue islamique et nous distinguons facilement des indigènes.


Les étudiants mettent toute leur ingéniosité à détourner les règles ségrégationnistes du régime islamique, si strictes pour la séparation entre les sexes, mais qui ont pourtant connu un amendement stupéfiant.

Rafsandjani … découvrant que les jeunes gens avaient des besoins sexuels mais pas d’argent, il les invitait à se marier temporairement. Le mariage temporaire, reconnu par l’islam, suppose le consentement des deux partenaires qui souscrivent un contrat et se trouvent du même coup mariés pour une durée limitée qui peut se réduire à quelques jours, voire un jour ou une heure pour servir de paravent à la prostitution.

A la fin du livre, après un séjour en France, elle retourne quelque temps en Iran, sans vraiment y retrouver ni son pays ni les siens.
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MessageSujet: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 02 Aoû 2011, 20:10

Un vision de la vie en Iran, aujourd'hui oú à l'époque des Ayatolla Komeini etc.
faire un séjour en France et retouner là-bas equivaut à un suicide.
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 02 Aoû 2011, 21:05

Elle sort d'ici peu un nouveau livre
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMer 03 Aoû 2011, 05:50

Citation :
Une vision de la vie en Iran, aujourd'hui oú à l'époque des Ayatolla Khomeini etc.
faire un séjour en France et retouner là-bas equivaut à un suicide.

En fait elle y retourne pour voir quelque temps sa famille, et ses ami(e)s; Certaines étaient parties aux USA, mais sont revenues pour des raisons matérielles et de reconnaissance professionnelle. Si après des études de medecine tu as du mal à te faire embaucher comme caissière... De plus le lien sentimental existe toujours avec le paysage, les gens et les souvenirs.

Je viens d'ailleurs , initialement publié chez Autrement vient en complément de
Shariar Mandanipour dont En censurant un roman d'amour iranien est d'une facture plus élaborée.

Chahdortt Djavann Voil10

Ce livre de 72 p. chez Folio devrait éclairer quelques indécis(e)s

" Mais qu'est-ce que c'est que porter le voile, habiter un corps voilé ? Que signifie être condamnée à l'enfermement dans un corps voilé puisque féminin ? Pourquoi voile-t-on les filles, seulement les filles ? Pourquoi cache-t-on leur corps, leur chevelure ? Qui a le droit d'en parler ? J'ai porté dix ans le voile. C'était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle. "

L'éditeur.
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MessageSujet: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMer 03 Aoû 2011, 16:19

Ce qui n'étonne, après les descriptions effayantes qu'elle raconte, et qui me
font douter de l'époque, ce sont les magnifiques films Iraniens actuels qui ont ébloui le monde entier.
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyJeu 04 Aoû 2011, 10:09

La fin du livre montre un climat différent, où les gardiens de la Révolution islamique rançonnent les contrevenants pour leur propre compte. On peut danser et faire la fête en milieu restreint, mais il faut passer à la caisse aux barrages; sinon gare à l'arbitraire.

Les films iraniens se font l'écho (etse ressentent) de censures diverses, c'est vrai aussi que certains films comme ceux d' abbas kiarostami sont de pures merveilles.
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MessageSujet: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyJeu 04 Aoû 2011, 14:39

bonjour Rotko, j'ai vu le fil sur le cinéaste Abbas Kiarostanni, intéressant, le film que j'avais vu était "le goût de la cerise"
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 09 Aoû 2011, 22:53

Amadak a écrit:
Ce qui n'étonne, après les descriptions effayantes qu'elle raconte, et qui me
font douter de l'époque, ce sont les magnifiques films Iraniens actuels qui ont ébloui le monde entier.

Tu as raison d'être étonnée, Amadak, n'importe quelle série B iranienne vaut mieux que tous les livres de Chahddort réunis (je pense qu'elle a trouvé le bon filon: hurler avec les loups contre le voile - pour se faire inviter dans toutes les émissions et vendre ses livres... Son opinion est respectable, mais elle ne représente sûrement pas à elle toute seule l'Iran, pays infiniment riche et complexe où il existe des gens intelligents et nuancés qui ne se contentent pas de juger les gens d'après leur tenue vestimentaire...
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MessageSujet: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMar 09 Aoû 2011, 23:07

nous sommes d'accord sur certains sujets, mais en même temps il y a une féroce dictature en Iran, je pense ,je pense seulement car je ne connais pas l'histoire, qu'à l'epoque du Sha, la vie était plus Occidentale et il y avait plus de liberté, j'ai tort peut-être.
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMer 10 Aoû 2011, 05:25

Citation :
mais elle ne représente sûrement pas à elle toute seule l'Iran, pays infiniment riche et complexe où il existe des gens intelligents et nuancés qui ne se contentent pas de juger les gens d'après leur tenue vestimentaire...

j'ai bien précisé que la seconde partie du livre donnait du pays une image différente, mais sur un socle d'oppression. Quant à la réussite littéraire de Chadhortt Djavann, j'ai donné mon opinion, favorable pour "je viens d'ailleurs", réservée pour la muette.

Seb, je te conseille "Shariar Mandanipour dont En censurant un roman d'amour iranien est d'une facture plus élaborée".

Il n' a jamais été question ici de jeter le discrédit sur les artistes iraniens, j'ai apprécié les chats sauvages de Gohbadi, et je regrette de n'avoir pas vu les films de jafar panahi qui subit les tracasseries (euphémisme) du régime.

Toute information ou analyse sur la création iranienne est bienvenue sur GDS* Smile

Là-dessus, je reconnais n'avoir pas une réelle connaissance de l'Iran, tant au niveau politique que littéraire, encore que je puisse avoir des sources personnelles.
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MessageSujet: Re: Chahdortt Djavann   Chahdortt Djavann EmptyMer 14 Sep 2011, 07:34



Chahdortt Djavann Dja11
clic !

500 pages chez FLAMMARION

«Je ne suis pas celle que je suis», raconte l’histoire de Donya, jeune Iranienne, qui étouffe dans l’Iran des mollahs, puis réussit à partir et à s’installer en France. Comme l’auteure, qui a mis beaucoup d’elle-même dans ce personnage entier, insoumis, épris de liberté, comme elle l’explique elle-même dans l’épilogue:

« Tu es en France, c’est fini, l’Iran, Téhéran... Des dizaines de millions de gens rêvent de venir à Paris, d’y vivre, et toi qu’est-ce que tu fais? Tu veux mourir, tu ne penses qu’à te donner la mort. Pourquoi alors es-tu venue ici ?»

Un roman-psychanalyse.

texte, découpé en courts chapitres, c'est un va-et-vient entre séances de psychanalyse et souvenirs iraniens...
Sa vie n’a rien d’idyllique: tout l’argent gagné avec son travail de garde d’enfant passe dans les séances, dont elle a pourtant négocié le prix, où elle laisse intervenir toutes ses personnalités, au point de donner le tournis à son psy mutique.


dixit bibliobs.
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