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| | Maryline Desbiolles | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Maryline Desbiolles Ven 12 Mar 2010, 10:37 | |
| Desbiolles 1/3 Fictions & Cie, au Seuil. Dans les « draps du peintre » Maryline Desbiolles parle de ses rapports avec les réalisations d’un contemporain ; elles figurent dans son bureau, sous la forme d’un tableau « recouvrant entièrement un mur dé mon bureau » et d’ une poupée « clouée sur le mur ». Elles créent une forte impression, signes visibles d’une présence vue comme agressive, pesante, suscitant compassion et irritation ; à tel point que la narratrice éprouve le besoin de se défendre, de s’affirmer contre l’artiste, à moins que… Si « tout artiste a besoin d’un poète», ne serait-elle pas aussi le poète de ce créateur ? Elle ne dira pas son nom ! « Je renonce à le nommer » dit-elle dès le début. Elle persiste au milieu du livre : « j’oublie son nom, et son prénom plus encore…délivrée des noms et prénoms, sa figure se dessine ». On ne le saura pas, sauf à fouiner… plus tard. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Ven 12 Mar 2010, 16:58 | |
| Desbiolles 2/3
Cet homme qui a commencé comme ouvrier tourneur a connu la souffrance. La gangrène a fait de lui un boiteux qu’elle a progressivement grignoté :
« la souffrance, les doigts, le pied coupé, et les interminables semaines de grignotage quotidien, à la pince, de la pourriture autour de l’os »,
Adepte d’utopies généreuses, déçu par la vie et ses amis peintres, il se retranche dans l’expression de l’amertume, et de la douleur. Il peint des animaux avec obstination (Maryline Desbiolles remplit une double page de son livre avec la phrase « il peint des animaux ») . Le rhinocéros difforme, l’éléphant renversé sur le dos, dont les pieds sont représentés par « un fouillis de peinture », deviennent des autoportraits… hideur et souffrance chez cet artiste que je classerais volontiers (on aura sans doute des révélations ultérieures) dans les rangs de l’Art Brut, alliant « rouerie et naïveté ». | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Sam 13 Mar 2010, 06:57 | |
| Desbiolles 3/3 Le livre de Maryline Desbiolles surprend au début, on lui en veut de taire le nom du peintre pour des raisons qui ne convainquent pas. D’autre part, n’est- il pas ingrat pour le lecteur de commenter à l’ écrit du visuel non montré ? Toutefois j’ai apprécié ce livre original qui démarre lentement avec « strange fruit » cf. Billie Holiday, et où dans les deux parties suivantes, « personne » et « la poupée », l’intérêt va croissant, avec des pages émouvantes. | |
| | | halfa04 pilier
Nombre de messages : 87 Age : 32 Localisation : Sceaux Date d'inscription : 17/02/2010
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Dim 14 Mar 2010, 12:43 | |
| Je ne connaissais pas du tout avant de voir un fil sur le forum! Hier j'ai trouvé un de ses bouquins 1€ chez Gibert Joseph, je me suis dis que ce serait l'occasion!Je finis Jacques de Fataliste et je m'y mets =D! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Dim 14 Mar 2010, 18:04 | |
| Quel titre ? car j'ai quelques tuyaux sur cet auteur : son meilleur livre serait la Seiche. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Sam 20 Mar 2010, 12:40 | |
| jean-Pierre Pincemin, sans titre. bois, fil de fer et mousse expansée. | |
| | | halfa04 pilier
Nombre de messages : 87 Age : 32 Localisation : Sceaux Date d'inscription : 17/02/2010
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Dim 21 Mar 2010, 18:37 | |
| - rotko a écrit:
- Quel titre ? car j'ai quelques tuyaux sur cet auteur : son meilleur livre serait la Seiche.
C'est Anchise, je le commence cette semaine =) tu l'as lu? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Dim 21 Mar 2010, 20:06 | |
| Non, pas lu Anchise. Maryline Desbiolles, que je découvre en ce moment, serait une des finalistes du prix france-culture/télérama pour la scène. | |
| | | halfa04 pilier
Nombre de messages : 87 Age : 32 Localisation : Sceaux Date d'inscription : 17/02/2010
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Mer 24 Mar 2010, 11:07 | |
| Bon, je viens de finir Anchise ...
Je sais pas trop comment parler d'un livre que j'ai lu... C'est un livre silencieux mais puissant... Silencieux parce que j'imaginais en même temps de le voir au cinéma, un lent ou rien ne se dit, tout se saisit dans les gestes et les expressions. Une description de la vie oubliée et en dehors du temps d'Anchise, un vieillard perdu dans ses souvenirs, enfermé dans sa souffrance et ses regrets. Voilà, il ne se passe rien, c'est juste très beau. Je posterai une phrase que j'ai beaucoup aimée, je ne l'ai pas là sur moi...
Voici un petit extrait de l'article de l'Express sur le roman:
Maryline Desbiolles dit avec une intensité poignante la souveraine solitude d'Anchise dans ce «trou», cet «oubli» où se dressent comme elles peuvent trois maisons. Un peu avant le col de Nice. Sur l'ancienne route du Sel, qui conduisait à Turin. Les voitures y roulent à vive allure. Avec ses quatre-vingts ans, Anchise est à peine plus âgé que ses trois voisins, deux femmes et un retraité du Gaz.
Leitmotiv du roman: «Nous sommes au temps des réserves.» Ces vieillards-là sont comme un petit groupe d'Indiens fourbus, oubliés dans leur campagne, à peine remarqués par les envahisseurs qui viennent y construire des hangars, y jeter leurs rebuts. «La campagne, c'est souvent ça: un abandon, une désuétude, des parenthèses, celles du week-end, des vacances, la vraie vie est ailleurs. Ceux qui habitent là le croient aussi, ils s'enfoncent dans leur maison comme on s'abîme en mer, ils tombent dans les eaux noires, se prennent les pieds dans leur mémoire qui vacille, se débattent faiblement, sont aspirés. La vraie vie est ailleurs.» | |
| | | halfa04 pilier
Nombre de messages : 87 Age : 32 Localisation : Sceaux Date d'inscription : 17/02/2010
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Mer 24 Mar 2010, 11:43 | |
| Voici le passage:
" Ce qu'on sait, ce sur quoi on peut tabler à coup sûr, c'est que Sasso, qui ne peut voir un animal sans lui tirer dessus, qui ne sait que contraindre ou plier, ce qu'on sait c'est qu'il a chaque soir un moment inespéré d'insouciance, autorisée peut-être par la nuit qui vient et par l'éclairage à la fois précis et douteux de la lampe électrique, lumière dirigée par la faiblesse d'un homme qui se noie dans le soleil, lumière amoindrie et comme amadouée, ce qu'on sait c'est qu'il a chaque soir un très bref bonheur à renouer avec l'apparition laiteuse, avec le poisson incertain, qu'il n'a jamais pensé à prendre, qu'il n'a jamais pensé ni à tuer ni à sauver." | |
| | | coq-licot pilier
Nombre de messages : 107 Age : 88 Localisation : Belgique Tournai Date d'inscription : 08/02/2010
| Sujet: RE. Alfa4 Mer 24 Mar 2010, 14:13 | |
| Bonjour Alfa!Ce livre me semble superbe,un monde à part à découvir...Tu dis que tu ne sais pas comment t'y prendre?Hé Hé!Tu as si bien amené ton sujet,que je n'ai qu'une envie:aller vite l'acheter! suzanne | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Jeu 07 Oct 2010, 10:38 | |
| Maryline Desbiolles, Une femme drôle, l'Olivier Maryline Desbiolles fait le portrait de Zouc, cette comédienne totalement atypique, disparue de la scène il y a des années. Légèreté/gravité, humour/sérieux, Maryline Desbiolles oscille entre ces extrêmes dans ce livre qui, en suivant le fil d'Ariane du souvenir, explore son propre passé. Souvenirs d'une enfance niçoise mais aussi savoyarde, la campagne où l'on passe ses vacances et le lapin qu'on soigneles critiques de France-culture sont très favorables à ce livre de 72 pages qui s'interroge sur le comique de Zouc, et les relations du comique en général avec les femmes. Sur ce fil on trouvera des références des disques encore disponibles sur les représentations de Zouc. ce fil Desbiolles sera bientôt réactivé puisque je lis la scène, au Seuil, un récit qui joue sur plusieurs tableaux et sur plusieurs plans | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Ven 08 Oct 2010, 11:22 | |
| 1/3 Maryline Desbiolles, la scène, au Seuil. Avec la scène, Maryline Desbiolles joue comme avec Photoshop. Devant des photos de famille, à onze personnages, elle pense à la Cène de Véronèse, et à différents tableaux de « tablées familiales ». Ce serait le premier plan, parfaitement explicité, où le cousin et l’oncle photographiés à table devient l’apôtre Jean ou Pierre, ou un disciple du tableau. Le deuxième plan serait que tel personnage familial fait penser à tel autre, et que cet autre prend sa place dans le souvenir de la regardeuse, Maryline Desbiolles, qui embraie alors sur des souvenirs qui lui sont personnels, qu’ils soient de la vie familiale ou de ses propres rencontres. L’adoubement amoureux permet alors à un parfait inconnu de la famille de figurer sur le paysage affectif du patrimoine familial de l'auteur. Toutes ces comparaisons et évolutions de photos/ tableaux/souvenirs proviennent - Citation :
- « du goût de la mémoire qui invente »
, selon l’expression de l’auteur (p. 118). | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Ven 08 Oct 2010, 11:33 | |
| 2/3 clic ! La Cène de leonard de Vinci. clic ! Le repas chez Levi, de Véronèse. clic ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Maryline Desbiolles Sam 09 Oct 2010, 06:05 | |
| Maryline Desbiolles, la scène, au Seuil. 3/3 « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? »Les plus attachants sont des rappels de la mémoire amoureuse, et là, Maryline Desbiolles nous intéresse davantage que par ses propos sur la théorie des grands ensembles ; goûtez-moi ce passage ! - Citation :
- « Lorsque tu t’assieds en face de moi, mon amour, la table est une plage et un écueil, nous nous blessons les mains, nous nous écorchons, mais nous ne craignons rien, le naufrage est derrière nous, nous le connaissons dans les grandes lignes, nous savons bien que ce bout de planche est une aubaine, et nos mains abîmées trouvent consolation, nous sommes à nous-mêmes l’arme et le fourreau, tour à tour, la douleur et le doux c’est tout un. Le sel se répand sur la nappe mais nous ne disons pas qu’il est perdu, nous avons déjà tout perdu, nous agitons la nappe au-dessus de l’eau et la poussière blanche est une neige sur la mer.
C’est beau. Et ma langue sous ton palais chavire des mots crus, pas du tout ceux que tu crois, des mots que tu n’entendras pas mais qui craqueront sous tes dents. » Maîtrise et virtuosité de l’écriture, une touche d’amour et un brin d’humour, voilà des qualités reconnues de Maryline Desbiolles. | |
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| Sujet: Re: Maryline Desbiolles | |
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| | | | Maryline Desbiolles | |
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