Aya de Yopougon

Aya, c’est une go qui enjaille tous les pointeurs de Yopougon, dêh !
Elle est devant, on dirait sein, dêh.
Son rêve est de devenir médecin. Mais quand on est une go d’un quartier populaire d’Abdidjan, ce n’est pas gagné.
Entre ses copines, Adjoua qui gagne petit à 17 ans à cause d’un petit pointeur qui se colle dans des histoires abramalaire, et Bintou, l’agrégée du gasoil, elle a fort à faire.
Et puis il y a Fanta, sa mère, une forte femme, digne, qui tient son rang quand son mari Ignace revient avec des enfants d’un deuxième bureau.
Moussa, le fiancé potentiel, Mamadou, le bellâtre, Hervé le mécano benêt, Grégoire, le toubabousé, Innocent, le sosie de Michael Jackson.

Tout ce petit monde vit, grandit, palabre, traine dans Yopougon, chacun s’occupant des affaires des autres.

Marguerite Abouet, la scénariste, tient une chronique de sa jeunesse dans les années 70, dans ce quartier de la capitale ivoirienne.
Le dessin de Clément Oubrerie rend la chaleur de ce monde, ses couleurs, ses rivalités, ses amitiés, ses drames quotidiens, de la polygamie à l'immigration clandestine.

La langue savoureuse fait voyager le lecteur dans un monde poétique et inventif, où les hommes, ces gaous (idiots) racontent des anagoplans (mensonge destinés à entourlouper les filles, les gos), entretiennent deux ou trois bureaux (maitresses) à force de n'écouter que leur bangala, et laissent des blessées de guerre (des femmes délaissées). On entend même l’accent.
Chaque album se termine par un « bonus ivoirien » : lexique, recettes, trucs pour nouer les pagnes, explication de coutumes et de l’esprit ivoirien.

A déguster, lire et relire. Un petit bijou en 5 volumes délicieusement africain, à la fois proche et surprenant, jamais misérabiliste, sans tabou, juste, émouvant.


Il vous faut une traduction ?
Aya, c’est une fille qui tourne la tête de tous les hommes de Yopougon, dêh ! Elle est belle de la tête aux pieds, dêh. Adjoua se retrouve enceinte à cause d’un dragueur qui se fourre dans les problèmes et Bintou est une fêtarde invétérée.

Chez Gallimard, par Oubrerie/Abouet


Marguerite Abouet est née à à Abidjan mais, adolescente, elle a quitté l'Afrique. Clement Oubrerie fait les dessins.

Aya 1 a reçu le prix du 1er album au festival d'Angoulême en 2006.

Je crois que c'est Libération qui a parlé de cette BD, et je regarderai ces albums, pour comparer leur Afrique à celle de Coudray/Garrigue, pour l'album intitulé "séjour en Afrique" que j'ai lu récemment.

Aya, tome 1

Yopugon, alias Yop'city, avec ses dancings "ça va chauffer" ou "secouez-moi", lieux qui attirent Aya ou Bintou, partagées entre leurs devoirs et la danse avec les frimeurs du coin.

Surprise ! elles y rencontrent leurs oncles libidineux ou leurs pères en goguette.

Il faut aussi savoir se debrouiller pour pallier les méfaits des frequentations trop "serré-serré", et le système débrouille bat son plein.

Le ton est allègre, le rythme vif, et les caractères bien trempés.

Le ton n'est jamais vindicatif, mais on se rend compte que les femmes subissent toujours un état de domination de fait, que ce soit de la part de leur père (voir la jeune bonne Félicie), de leur mari (la mère d'Aya et les autres), de leur amant ou de leur professeur.

Une femme est toujours un objet à posséder. A elle ensuite de se débrouiller pour assumer la conséquence des actes des hommes qui les entourent.

le tome 6 est paru

Cette BD fait un tabac dans ma bibliothèque, je vais finir par me laisser tenter (quand les lecteurs arrêteront de la réserver pour que je puisse l'emprunter !)

Ah cette BD, je la recommande dêh !

Je ne pourrais rien ajouter à la très bonne description qu'en a fait Bernique.

Je plussoie, excellente ! Je n'ai lu que le T1 mais j'attends la suite avec impatience.

C'est maintenant sur écran ! et reussi, dit-on.
 
 
Accents africains à couper au couteau et humour à l’exotisme décalé, « Aya de Yopougon » nous déracine. Les exclamations qui ponctuent chaque phrase ou les dictons signés Houphouët-Boigny  sont autant de perles qui ponctuent le scénario.

Les publicités vintage en prises de vues réelles que les personnages regardent sur leurs téléviseurs donnent une teinte légèrement désuète qui n’est pas pour nous déplaire. Encore une fois, les producteurs du « Chat du Rabbin » signent un film pertinent, qui évite l’écueil de la vulgarité, parfois présente dans les dessins animés pour adultes.

oh ! je verrais bien ça ! j'adore leur accent, et quand ils rient, "ça me communique".

ça y est, j'ai aya de yopougon le premier. Ils sont tous à la médiathèque. 

tu te convertis aux BD ? chapeau, tu ne le regretteras pas.

je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai cessé d'en lire !? les dernières étaient Astérix....

"ah ! toi aussi, arrête de gâterson nom comme ça, c'est quand même mon gars"
"il est le fils du patron de ton père, ça c'est fort dêh !
 
Aya, c'est une fille bien ! elle ne traine pas avec les garçons, ne vas pas "se secouer" au "ça va chauffer", elle veut être médecin ! dêh !

 
 
Fin des années 1970, en Côte d’Ivoire à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan.
C’est là que vit Aya, 19 ans, une jeune fille sérieuse qui préfère rester étudier à la
maison plutôt que de sortir avec ses copines.

Aya partage ses journées entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua
et Bintou, qui ne pensent qu’à aller gazer en douce à la nuit tombée dans les maquis.
Les choses se gâtent lorsque qu’Adjoua se retrouve enceinte par mégarde. Que faire ?
 
j'ai vu le film, interessant à regarder, pour la beauté des dessins, la saveur des dialogues, la musique d'accompagnement, et le cocasse des situations.
 
Les adolescentes sont un peu délurées, avec un langage vif qui nous amuse, mais les adultes ne sont pas à recommander : buveurs et courteurs, il sont mal placés pour donner des leçons !
 
les gros patrons avec cigare, les sous-chefs qui ne rêvent que d'avancement et pratiquent la flagornerie, tels sont les représentants les plus en vue de cette galerie de portraits.
 
Il y a aussi les mythomanes, le faineant narcissique de sa coiffure, le mégalomane hypocrite, et les bébés qui ne ressemblent pas à leur père, mais à l'oncle ou au cousin (il a bon dos le cousin, c'est la famille élargie !). Que des dragueurs, que des menteurs  

Merci du rappel ROTKO  

Avant de partir en vacances, j'ai acheté le premier volume mais je ne l'ai pas encore lu  Je l'ai ressorti de ma bibliothèque  

Tu pourrras aller voir le film, il est bouillonnant de vie, amusant et très agréable à regarder. Seul inconvénient à mes oreilles, je n'ai pas compris toutes les paroles à cause de l'accent africain des personnages.

j' avais aimé le premier ! déh ! mais je n'arrivais pas à avoir le second, il était toujours parti, et les BD, on ne peut pas les "retenir" !
je vais voir à la médiathèque des Deux Chèvres si ils les ont ? je voudrais les lire dans l'ordre.