Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: pierre Boulez Mer 13 Jan 2010, 16:36
Eclats avec l'ensemble intercontemporain sous la direction du compositeur, offre une oeuvre résolument moderne à mes yeux.
les instruments : deux claviers (piano et celesta) trois cordes ( harpe alto et violon), quatre vents et six percussions.
.
La notice donne des indications : le compositeur privilégie les timbres, le materiau sonore, et veut donner de l'indépendance aux interprètes, trop soumis dans les partitions classiques.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: pierre Boulez Mer 13 Jan 2010, 16:54
La petite et scintillante partition d' Éclat (le terme signifie la brillance, les arêtes vives et tranchantes, le miroitement — mais aussi le fragment cf. Eclat/Multiples) fut saluée dans l'émerveillement un peu sceptique, le compositeur avait longtemps fait attendre ces quelques minutes de musique comme un surprenant « aérolithe musical » (Claude Rostand). De fait, l'œuvre, qui n'est pas sans évoquer le brio de certaines partitions ravéliennes, amplifie la veine « hédoniste » de son auteur, inaugurée avec Le Marteau sans maître (1955).
Citation :
Elle est écrite pour quinze instruments, qui se répartissent en deux catégories : un ensemble « soliste » aux sonorités résonantes tantôt longues (piano, vibraphone, cloches), tantôt courtes (mandoline, guitare), tantôt mixtes (glockenspiel, harpe), et un « continuo » qui fait davantage fond sonore sous les figures solistes et composé de deux cuivres (trompettes,trombone) deux bois (flûte alto et cor anglais), et deux cordes (alto, violoncelle), aux sonorités plus ponctuelles qu'il faut « entretenir » le cas échéant (le rôle essentiel ici du trille).
Spoiler:
À l'écoute, un premier équilibre de l'oeuvre est clairement perceptible entre des phases actives du jeu (traits en fusées, accords, rapides interventions « en diagonale » d'une ou quelques notes) et des phases contemplatives où le son des instruments résonnants une fois émis est entendu pour lui-même, éventuellement entretenu puis conduit à l'extinction par le chef ou l'instrumentiste.
Une deuxième caractéristique d' Eclat consiste en la possibilité de permutation à l'intérieur de certaines séquences encadrées dans la partition : des interventions sonores en nombre limité (quatre par exemple) sont numérotées (de I à IV), à charge pour le chef d'indiquer au dernier moment par laquelle on commence (Il-III-IV-I, ou IV-I-II-III, etc.). Comme le tempo et les intensités de ces séquences sont également optionnels, et décidées sur l'instant, l'interprétation d'Eclat dépend directement du chef d'orchestre. ll s'agit presque d'un « concerto pour chef d'orchestre et petit ensemble ». Et même si les différentes options choisies impliquent des « parcours » peu perceptibles à l'auditeur, ce système induit une grande tension dans l'exécution — le chef « joue » d'instrumentistes confirmés comme s'ils étaient des instruments pensants —, toutes exigences qui concourent à l'« éclat » de l'œuvre.
La rencontre de ces deux données (opposition de séquences où le son est conduit et d'autres où il nous conduit d'une part, instantanéité de certaines décisions dans l'ordre des configurations, des tempi et des intensités d'autre part) conduit à une nouvelle conception du temps musical, où joue l'influence en profondeur des musiques orientales, un temps qui devient plastique, aléatoire et par instant non-directionnel.
Dominique Jameux, programme du Festival d'automne à Paris, 1981, cycle Boulez.
Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
Sujet: Re: pierre Boulez Mar 19 Jan 2010, 12:51
Je venais de taper ma réponse. Une heure, cela m'a pris et j'ai été ejecté du forum au moment de l'envoi. J'espère que j'aurai le temps de repasser.
C'est dommage.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: pierre Boulez Mar 19 Jan 2010, 12:59
tape d'abord sur traitement de texte et fais ensuite un copié-collé, c'est plus sûr...
Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
Sujet: Re: pierre Boulez Mar 19 Jan 2010, 14:03
Je pense qu’il faut considérer comme un avantage énorme le fait qu’Eclat soit interprété par Boulez. Boulez par Boulez, on ne peut rêver mieux. Tout d’abord parce qu’il est un grand chef d’orchestre et ensuite parce que la musique contemporaine manque cruellement de référence. C-à-d qu’il faut aller au concert pour entendre une œuvre, qui plus est pas nécessairement bien interprétée, car toutes ne sont pas enregistrées. Ce manque de « références » laisse parfois les jugements faire de la haute-voltige sans fondements.
A la lecture de la partition, on prend conscience non seulement de la difficulté d’exécution pour les instrumentistes mais aussi du fait que le chef est un maillon essentiel de l’interprétation de cette pièce. En effet, deux groupes d’instruments sont mis en opposition : D’une part les 9 résonnants, proposant une belle gradation dans cette qualité, c-à-d allant d’une résonnance courte (mandoline) à une résonnance très longue (piano) en passant par le cymbalum, la guitare, le glockenspiel, la guitare, le célesta, la harpe, le vibraphone, les cloches tubulaires, et d’autre part les 6 non-résonnants. Malgré cette volonté d’opposition, les 6 non-résonnants n’interviennent que pour un accord dans la première section et ne réapparaîtront que pour la fin, dans les sections 25 à 30.
A l’écoute de l’œuvre, j’ai été attiré par:
-Les effets sonores comme au tout début où le pianiste un accord à 6 sons en harmonique durant l’entrée des 6 non-résonnants. Ensuite durant tout le trait en saccade du pianiste, l’accord est tenu par la pédale sostenuto : on obtient une teneure sous les saccades fluctuantes de tempi et de nuances. -Les doublures intéressantes par superpositions originales : les harmoniques de la harpe sur la mandoline et le vibra ; le piano avec le cymbalum qui prend un côté désaccordé ; le célesta avec le glockenspiel ; etc. -Le fait que les instruments entrent « l’un dans l’autre » et non après l’autre c-à-d qu’ils se fondent dans la dynamique l’un de l’autre. Les fusées ascendantes, descendantes ou croisées, rapides et furtives qui parcourent la pièce n’en ont que plus de matière, elles prennent réellement corps.
Ce qui renforce la sensation de vie : Cette œuvre dite ouverte, car elle met en alternance des parties de résonnances suspendues avec des parties pulsées (rythmiques) , comporte des parties mobiles, c-à-d des sections où les figures peuvent être enchaînées dans un ordre libre. A cela s’ajoute un élément compositionnel important : la résonnance qui guide elle-même certaines sections ; les sons n’étant pas étouffés, on attend une certaine dynamique pour enchaîner. D’un instrument à l’autre, d’une salle à l’autre, tout cela change mais ce qui ne change pas c’est cette impression que l’œuvre respire toute seule.
La partie centrale, « assez lent, suspendu, comme imprévisible », est sans orientation rythmique, vague, flottante où les résonnances sont développées avec des doublures sonores et des hauteurs riches. Elle s’enchaîne sur les éléments brillants du début pour arriver à la dernière partie où vont entrer les 6 non-résonnants. Partie rapide, essentiellement sons secs et éclatants ponctués par des résonnances lâchées par nos 9 résonnants. L’emploi des 6 non –résonnants (flûte alto, cor anglais, trompette en ut, trombone, alto et violoncelle) est très différent de la section 1 où seul un accord était trillé. Partie très contrastante d’avec le calme central.
Eclat porte bien son nom. On a l’impression que les sons font des ricochets les uns sur les autres. Le chef envoie tantôt des gouttes d’eau, tantôt des brisures de verre.
P.S: c'est moins développé que tout à l'heure mais bon.....voilà.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: pierre Boulez Mar 19 Jan 2010, 19:58
petit hors-sujet : j'ai assisté à un concert où les instrumentistes utilisaient des verres à pied, et en obtenaient des sons "cristallins", évidemment
Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
Sujet: Re: pierre Boulez Mar 19 Jan 2010, 20:39
Et ? .............
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: pierre Boulez
pierre Boulez
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum