Eric Tchijakoff

Topos, en auto-édition, est à la fois un titre exact et trop modeste.

Oui, Eric Tchijakoff, alias leutchi , parle de lieux et d’itinéraires (à moins qu’il ne s’agisse de trajectoires) mais le décor lui colle au corps et au cœur, marque les étapes et les émotions de sa vie.

Rien de plat dans ces « récits de neige » qui auraient pu se réduire à des chroniques, voire à des topoï. Pas de danger ! Tout est dans la surprise. L’auteur slalome, sa phrase est celle du skieur qui fixe le cap sur Annabelle et c’est Marielle qu’il accroche, pour la route.

Il faufile dans la trame de son texte des propos plus personnels, sans trop en dire, car la langue est concise, soignée, et l’émotion, retenue. On peut y voir des moments initiatiques, et j’y mettrai au premier rang « un copeau sur l’épaule » sans rabaisser les autres dans l’échelle du plaisir.

Comme toute activité sportive, la randonnée skieuse mobilise l’effort tandis que l’esprit gamberge, toute la personne est mise en cause :

Citation :

« Le fait est que dans les derniers jours d’avril 2007 une silhouette anonyme parvient à aiguiser ma curiosité, à faire grimper mon taux de motivation. En d’autres termes, c’est ma cerise sur le gâteau de ma randonnée hebdomadaire […]Qu’est-ce qui peut me pousser à courir après ce skieur ? Des raisons objectives, je n’en vois pas trop. Je ressens bien qu’il y a encore en moi des fragments du jeune Bruno, le tout excité prêt à faire le coup de poing histoire de se garder les premières traces, mais c’est loin de valoir une explication.
On verra bien… plus tard »

Lieu commun usé jusqu'à la corde qu'est ce plaisir de faire plaisir
Commun mais pour le coup il me semble vraiment approprié.
Et puis les mots de Rotko parlent si bien pour ce modeste bouquin que je n'ai pas grand chose à ajouter, si ce n'est un aperçu de la couverture (home made la couv) et dire qu'il reste encore des "topos" en manque de lecteurs
En cas d'intérêt, on peut se procurer ce (petit) livre en passant par mon BLOG
Pour les simples curieux, les aimables passants, il y a aussi plein d'autres mots à découvrir...

Citation :

Topos, en auto-édition, est à la fois un titre exact et trop modeste.

Oui, Eric Tchijakoff, alias leutchi , parle de lieux et d’itinéraires (à moins qu’il ne s’agisse de trajectoires) mais le décor lui colle au corps et au cœur, marque les étapes et les émotions de sa vie.

Rien de plat dans ces « récits de neige » qui auraient pu se réduire à des chroniques, voire à des topoï. Pas de danger ! Tout est dans la surprise. L’auteur slalome, sa phrase est celle du skieur qui fixe le cap sur Annabelle et c’est Marielle qu’il accroche, pour la route.

Il faufile dans la trame de son texte des propos plus personnels, sans trop en dire, car la langue est concise, soignée, et l’émotion, retenue. On peut y voir des moments initiatiques, et j’y mettrai au premier rang « un copeau sur l’épaule » sans rabaisser les autres dans l’échelle du plaisir.

j'avais mis ce compte rendu de Topos en créations, mais il relève plutôt du fil des auteurs indépendants. Je le réactualise car j'ai trouvé ce petit livre bien écrit.

Le concours de Noël 2009 :

Leutchi a écrit:

Bruno Marlaz se répète que c'est couillon d'être parti seul sans en avoir parlé à personne. Surtout pas à sa femme. Il a fini par arracher une journée de congé à son patron. Tout ça parce qu'il a neigé deux jours de suite et pas seulement trois chips par-ci par-là. Non, du gros plâtrage. Il se dit aussi qu'il a agi comme un gamin, pire… comme le sien

Wouff!

Tel un soufflé sorti du four.
Pas le temps, la fissure a déjà zébré la neige.
Le sol se dérobe sous ses pieds.
Quelqu'un a du tirer le tapis…….

Les 10 propositions
1. Bruno se tire sans dommage de l'avalanche. Il rentre chez lui et décide de ne rien en dire.
2. L'avalanche part sous lui et emporte un randonneur en aval. il est resté sans réaction.
3. L'avalanche part sous lui et emporte un bouquetin en aval et ça le bouleverse.
4. L'avalanche part sous lui et s'arrête juste avant d'emporter un groupe de skieurs.
5. Il est emporté par la plaque mais parvient à s'en sortir en skiant vers les bords.
6. Il est pris par la plaque et meurt isolé du monde. On le retrouvera deux jours plus tard.
7. Il est pris dans l'avalanche et parvient à s'en extraire. Il se jure d'arrêter le ski.
8. Il est pris dans l'avalanche mais est secouru par un randonneur. Un miracle.
9. Il est pris dans une avalanche monstrueuse. Fin du cauchemard, il se réveille.
10. Il est emporté, s'en sort et meurt dans un accident de la route au retour.

******************************************************

Voici la solution, dans le texte :

Il n'ose même pas se dire à voix basse qu'il s'en sort sans une égratignure, que décidément il est verni.Il est rentré chez lui, il a allumé la télé et on ne lui a rien demandé.

Topos que je vais bientôt avoir la chance de découvrir !

Des exemplaires de "Topos"expédiés aujourd'hui...

En espérant que ce bel élan d'enthousiasme hareldesque ne prenne pas une bonne douche en retour, parce qu'un enthousiasme tout mouillé, tout dégoulinant, c'est triste.

leutchi a écrit:

Des exemplaires de "Topos"expédiés aujourd'hui...

En espérant que ce bel élan d'enthousiasme hareldesque ne prenne pas une bonne douche en retour, parce qu'un enthousiasme tout mouillé, tout dégoulinant, c'est triste.

Y a pas de raison !
Pourquoi ?

J'ai reçu mon exemplaire hier.
Merci à toi Leutchi.

Lecture prévue en 2e partie de janvier.
Je vous en dirai des nouvelles.

J'ai déjà lu un ou deux passages pour prendre la température. Ca m'a l'air bien sympa.
On commence par une citation de Cioran... Excuser du peu !

J'ai donc reçu Topos.
Et je viens de le terminer.

Je ne vous ferai pas languir inutilement : j'ai beaucoup aimé. Réellement.
Et je ne dis pas ça uniquement par courtoisie, poussé par mon excellente éducation... J'ai beaucoup aimé !

Comme vous avez pu vous en rendre compte, je ne suis pas très fort pour écrire la critique d'un livre. Je me contenterai donc de vous dire mon sentiment. Comment j'ai lu ce livre et comment je l'ai ressenti. Avec mes mots à moi...

Trois personnages : Alexandre Marlaz et son frère ainé, Bruno. Et Alexis, fils de Bruno. Alex a réussi. C'est le premier de la famille à s'extirper du caniveau. Ca lui est un peu monté à la tête. Il est sur de lui, donne beaucoup de conseils et n'aime pas trop qu'on lui réponde. Son grand frère est resté en bas de l'échelle. Plus effacé, moins rentre-dedans. Il subit un peu son frangin. Et ça lui pèse un poil ! Quand au rejeton, il a l'âge rebelle (17 ans) et ne peut pas encadrer son connard de tonton !
Et tout ce petit monde aime le ski. Tonton a été chasseur alpin et est un caïd. Junior est jeune et donc en forme... mais encore puceau (il espère que cela ne va pas trop durer). Papa est beaucoup plus plan-plan, a le souffle court et tente de suivre tant bien que mal.

Un livre court qui se lit vite. Une écriture incisive, un texte aéré. Un ton souvent pince sans rire, des personnages bien campés que le narrateur n'hésite pas brocarder : ici, on appelle un chat, un chat !
J'ai trouvé un petit goût de Daniel Pennac et son clan Malaussène. Malaussène à la neige !

Beaucoup de fraicheur (la tête la première dans la poudreuse). Un bon moment lecture qui repose agréablement entre deux pavés.



Merci Eric !

Il est des moments où les doutes ou la flemme ou les deux (si si c'est possible ) font que ma motivation s'étiole ...
Et voilà que je tombe sur le message d'Hareld.
Alors salut à tous! Et là-dessus je retourne travailler à mon "Super Brat", nom d'une pipe en bois !

Topos

J’ai lu ce livre avec plaisir et je remercie encore Leutchi pour son cadeau.
D’histoire en histoire nous retrouvons les mêmes personnages qui sont décrits avec finesse et perspicacité. Et peu à peu nous entrons dans l’imbrication de leurs relations et nous comprenons les motivations de leur existence. Les histoires se situent au cours de randonnées en montagne en automne ou en hiver, quand la neige fait revivre ses montagnards. Car nous sentons l’amour de l’auteur pour ces lieux et sa connivence avec ces paysages ; les descriptions sont toujours intéressantes (même pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas du tout la neige en montagne…). L’écriture est alerte et de bons morceaux d’ironie sans cacher une certaine tendresse pour ses personnages.
J’ai beaucoup aimé.

Merci beaucoup Nymphéa. C'est d'autant plus gratifiant venant d'une lectrice qui n'est pas du tout versée dans la chose montagnarde (et qui plus est dans le ski de randonnée).

.....Enfin, les Marlaz quittèrent les étroitesses de leurs sommets pour rejoindre la plaine et s'ouvrir au monde tel qu'il est....