Fernando Arrabal

Fernando Arrabal a publié 12 romans (dont en 1959 l’autobiographique Baal Babylone - Viva la muerte) , 6 recueils de poèmes, près de 70 pièces de théâtre (théâtre complet réuni en France jusqu’à ce jour en 19 volumes), 16 essais et épîtres (dont la fameuse Lettre au général Franco, parue du vivant du dictateur), près de 150 livres pour bibliophiles et poèmes illustrés entre autres par Dalí, Picasso, Saura, Olivier O. Olivier, Dorny, Cortot, Pouperon, Fassianos...

Il a réalisé 7 longs métrages, dont Jorge Luis Borges - Une vita de poesia, consacré à Jorge Luis Borges

Fernando Arrabal a été le fondateur en 1962 du "Mouvement Panique" avec Roland Topor et Alexandro Jodorowsky.

Sa créativité multiple s’est aussi manifestée dans les arts plastiques qu’il a explorés dans un foisonnement de sculptures, peintures, collages, dessins, qui ont fait l’objet de nombreuses expositions et rétrospectives dans des galeries et musées de divers pays.

Voila pour sa notice.

Il est bien connu des amateurs de théâtre puisque ses pièces laissées à la libre représentation des petites troupes, tiennent de la farce, de la cérémonie, et du spectacle provocant.


Pique-nique En Campagne, et La Bicyclette Du Condamné jouent à la fois sur le comique et le tragique burlesque.

Dans la première pièce, une sentinelle - qui s'ennuie à son poste, reçoit la visite de ses parents qui veulent pique-niquer près du front.

La juxtaposition des conversations de salon et des préoccupations familiales dans un contexte horrible ("fiston se lave-t-il bien les dents ?") produit un dialogue cocasse qui ne peut que mal se terminer.

Dans la bicyclette du condamné, l'auteur joue de la répétition de scènes comiques avec des personnages naïfs, et du registre sordide, voire sadique, pour tenir son spectateur.

Son théâtre est édité chez Julliard.

Début de Pique-nique En Campagne ;

 La bataille fait rage […] Zapo est seul en scène à plat ventre, caché entre les sacs. Il a très peur. Le combat cesse. Silence. Zapo tire d’u sac à ouvrage en toile une pelote de laine, des aiguilles et il se met à tricoter un pull-over déjà assez avancé. Le téléphone de campagne qui se trouve à côté de lui, sonne tout à coup.

Zapo. - Allô…Allô… à vos ordres mon Capitaine… Oui, je suis la sentinelle du secteur 47... Rien de nouveau mon capitaine…. Excusez-moi, mon capitaine, quand va-t-on reprendre le combat ?…. Et les grenades, qu’est-ce que j’en fais ? Je dois les envoyer en avant ou en arrière ? Ne le prenez pas en mauvaise part, je ne disais pas ça pour vous ennuyer…

Mon Capitaine, je me sens vraiment très seul, vous ne pourriez pas m’envoyer un camarade ? Ne serait-ce que la chèvre... (le capitaine sans doute le réprimande vertement) A vos ordres, mon capitaine (Zapo raccroche. On l’entend grommeler entre ses dents)

Entrent M et Mme Tépan qui portent des paniers comme pour aller à un pique-nique.