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 l'effarouchée

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L'Effarouchée
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L'Effarouchée


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MessageSujet: l'effarouchée   l'effarouchée EmptySam 26 Déc 2009, 11:46

Bonjour,

l'effarouchée est une revue littéraire en construction, réalisée par trois amis. Nous écrivons sur un thème chaque mois.
Je vous propose notre premiere édition, en espérant une lecture critique de votre part

cordialement

Hadrien

Notre premier thème: Bleu


Ecrire à moi-même, pour moi seul, en moi-même,
Pour fêler le cercle, rythmer le requiem
De ces journées perdues à attendre l'éveil.
Je suis un pion conscient arpentant l'échiquier
Passant du blanc au noir, indolent prisonnier
De fades rituels, du règne du Pareil.

Le ressac des matins baigne mon espérance
D'entrouvrir le monde - de noyer dans l'essence
Du hasard le fardeau et l'ennui de l'attente.
Si l'être est vibration où trouver la musique
Du roulis quotidien et monochromatique?
A quoi bon demeurer là où l'âme est absente?



Pour chercher un sens aux sources du poème
Je prends la couleur de ses yeux comme thème
Puisque ma langueur m'ancre dans le réel
Allons tourbillonner sur le carrousel...


Ce serait une ronde d'idéaux redorés;
Des concetti palôts aux mythes mélodieux
Foulons d'un pas léger le pavage harmonieux
Du pont céruléen aux teintes mordorées.
Combien j'y goûterais les notes éphémères
D'une ultime danse parmi de vraies chimères!

Ce voyage immanent au fil de mon pinceau
Vers les lagons du songe aux reflets irisés
Révèlerait enfin que tout chant est reflet
D'un pouls immémorial - le poème est écho.
Plongé dans ce turquoise, ivre de sa substance
Entendrai-je enfin le refrain de l'existence?



Mais la pulsation s'estompe en un instant:
L'azur de l'être suit le gris de l'étant.
Pour chercher un sens aux sources du poème
J'ai pris la couleur de ses yeux comme thème...

Aurélien CLAUSE




Si j'en crois les paroles murmurées de Rilke, l'on pourrait écrire son histoire. Drapé dans une fauve nudité dont un peintre un jour a eu idée de révéler, elle encombre la conscience aérienne de tout univers. Hommes de peu d'esprit, nous l'apercevons très peu au carrefour du rêve et du sommeil; obnubilés par le voile entre nous et nous-même, toute son intensité n'est que brindilles et cendres à nos yeux malades. Savants crépusculaires d'une civilisation craintive, nous crions rarement sa pureté sur les toits de l'existence. O père de tout miroir aquatique, tu me reviens comme la parole d'une femme aimée. Au bruissement vespéral de l'idylle répond son infinie prière. Consentement tragique au chaos coloré, tout peintre est un mendiant. Tout poète est orphelin, voué à la recherche du souffle pareil à la froideur d'une saison belle d'un rayon secret. Son histoire ne répond à rien d'autre qu'à notre émotion. Refus contre refus dans une guerre je suis las de l'attendre. Nietzschéen en hiver je recherche les grands espaces pour résonner. Je suis tous les pronoms de la langue quand vous levez la tête. Le soir est un ami fidèle qui m'enténèbre jusqu'au matin brisé d'une nuit d'amour dont on ne se remet jamais.


THOMAS PONTILLO




Retrouvons l'admirable.

C'est un constat troublant que celui de la littérature actuelle. Son engagement médiatique semble inexorablement l'estomper. Le beau style apparaît de plus en plus comme une chose passée, recherche obsolète de siècles chamarrés. Pourtant, il faut bien l'admettre, les clins d'oeil du style nous manquent. Les derniers aventuriers de la littérature, ces explorateurs de mondes et d'azurs, ne trouvent plus de rivages syrtiques sur lesquels jeter l'encre. Le ciel de Combray s'amalgame peu à peu aux lavandes pagnoliennes. Même si aujourd'hui tout est gris, il ne faut pas s'apitoyer sur les voyages du style. La langue est passé en quatre siècle du Roy de madame de la Fayette au bout de la nuit celinienne, quelle palette! Quelles ressources! Elle saura sortir des glaces qui l'enferment! Car c'est là le réel problème. La langue d'aujourd'hui est en uniforme, non pas celui de l'entre deux guerres aux reflets patriotiques, mais un vulgaire jeans baskets délavé. C'est le retour à la langue du bien séant, contre laquelle s'élevait Rabelais. Aujourd'hui, en littérature, comme ailleurs, on préfère la pervenche à Sarcelle. On détruit notre langue d'ardoise, chancelante et fragile, pour la remplacer par un dialecte métallisé, froid comme de l'acier. On n'a pas encore compris, que notre langue, si elle est celle de France, elle est aussi et surtout celle d'outre mer. Que le style n'a d'identité que hors de nos frontières. Qu'il s'est construit des confins de la Prusse, à la cour de Fréderic avec Voltaire, s'est perdu dans Gênes la terrible avec Blaise Cendrars, pour enfin plonger dans les eaux turquoises nobélisées de Le Clézio. Alors à tous ceux qui la pensent à l'agonie, sous les néons d'une salle d'hôpital, qui aimeraient la voire passer le styx dans la barque de Charron, j'aimerai leur dire qu'ils ne savent pas écouter les trésors que leurs offre encore la langue française. Que le beau style est latent, à la recherche de nouveaux poètes pour la retranscrire électrique. Mais il faut aussi se prévenir contre ces pirates, qui la maltraitent dans sa lettre, qui l'appauvrissent de ses saphirs de ses opales, joyaux de pureté minérale.

Lisons les yeux ouverts.

Hadrien BORTOT


Dernière édition par L'Effarouchée le Dim 27 Déc 2009, 22:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: l'effarouchée   l'effarouchée EmptySam 26 Déc 2009, 16:47

Bonjour,

tu aurais sans doute plus de réponses en postant un texte l'un après l'autre, ce qui est plus pratique pour les commentaires.

Vu le texte de Thomas, et je note ce qui me surprend, sans parler des beautés ou de l'interêt du texte : est-ce possible sans vexer l'auteur et sans se faire traiter de cruel ?

2 remarques :

- je ne sais pas comment on peut se draper dans une nudité.

- je ne vois pas l'unité du texte. S'il s'agit de phrases juxtaposées, genre aphorismes, maximes ou pensées, il faudrait séparer les phrases et non les mettre à se suivre.

Si je dis des bêtises, n'hesite pas à le faire remarquer, ce sera bien fait pour moi rire

bien cordialement, et à mes risques et périls clown!
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MessageSujet: Re: l'effarouchée   l'effarouchée EmptySam 26 Déc 2009, 17:26

Merci de ton commentaire.
=)

J'ai effectivement hésité à séparer les textes, lire un pavé sur un Pc (ou un mac je ne suis pas raciste ^^) est un peu désagréable. Mais la demarche créatrice est plutôt de donner à lire un ensemble de differents éclairages sur un même thème. (Il en existe une version papier bien plus plaisante à lire)

Pour le texte de Thomas, je l'ai recu sous cette forme, j'interrogerai l'auteur quant à la disposition.
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MessageSujet: Re: l'effarouchée   l'effarouchée EmptyDim 27 Déc 2009, 22:31

Alors réponse à Nestor de la part de Thomas

la couleur se drape en effet dans de la nudité. Qu'est-ce qui peut draper une couleur sinon la couleur elle-même, en somme, sa nudité?
Deuxième chose: le texte est un poème en prose, donc il n'est pas soumis à une causalité sémantique. Ensuite pour ce qui est de l'unité, c'est aussi simple que ce mot: bleu. Rilke dit dans son oeuvre qu'il souhaiterait voir écrire l'histoire du bleu. Pour ce qui est de l'adjectif fauve, il vient d'un mouvement: le fauvisme, dont Matisse et Derain ont fait la promotion par l'intermédiaire de cette couleur justement.
Je te laisse le soin de trouver les autres références Wink
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