Littérature et société

Quelle est la relation entre la littérature (et pourquoi pas non plus avec l'art en général) avec la société ? Est-elle au dessus ou un simple miroir ?

C'est sur ces questions que je vous propose de débattre. En sachant que même les mondes fantastiques les plus fous ont un lien avec cette société, mais quel est-il ?

Des avis là dessus ?

Cela me donne envie de relire 1984, ton sujet...

... ou le meilleur des mondes.

Bon, et si on relisait tout en commençant par L'Illiade ? Le premier arrivé à BHL Balzac aura gagné.

Bernique a écrit:

Bon, et si on relisait tout en commençant par L'Illiade ? Le premier arrivé à BHL Balzac aura gagné.

Rendez-vous dans 10 ans,
Même jour, même heure...


Plutôt un siècle, non ?

L'émane a écrit:

Quelle est la relation entre la littérature (et pourquoi pas non plus avec l'art en général) avec la société ? Est-elle au dessus ou un simple miroir ?

C'est sur ces questions que je vous propose de débattre. En sachant que même les mondes fantastiques les plus fous ont un lien avec cette société, mais quel est-il ?

Des avis là dessus ?

c'est une gigantesque question que tu poses là L'émane


pour lancer la discussion, on pourrait peut-être l'aborder à partir d'un ou de quelques-uns des nombreux texxtes qui abordent cette question (par exemple des auteurs comme gramsci, qui a écrit sur les liens entre société et culture ; ou trotski (littérature et révolution); ou stuart hall ; )


ça renvoie en tout cas à la thématique des formations sociales dans leur ensemble, et des liens entre structure économique et "le reste" (idéologie, culture, systèmes de représentation, religion, art).


si on pose la question à un niveau hyper global, la réponse en gros serait "il y a un lien entre art et société ; l'art est partiellemnet déterminé par les conditiosn sociales de sa production; néanmoins, l'art a aussi une histoire propre; et, l'art a aussi, dans une certaine mesure (qu'il ne faut certes pas exagérer pour autant) une influence sur l'organisation de la société"

mais je crois que si on veut creuser la question de manière plus précise, il faudrait partir d'un ou de quelques auteurs ; ou d'une ou plusieurs "sous-questions" plus restreintes et plus précises que celle (gigantesque et passionnante je trouve) que tu poses

Selon les auteurs et les époques, l'art doit se mettre au service de la société, ou au contraire se mettre au-dessus de toute société, au-dessus de la vie elle-même..

Quant à l'art au service de la société, je suis plus que sceptique. Cela me paraît comme la considération suivante : L'art est le bouffon, la société est reine, l'art n'est fait que pour divertir.

A ce niveau là, je préférerais dire que l'art est 10 fois au dessus. Comme le mastodonte spirituelle de l'humanité au potentiel pas entièrement visité.

C'est vrai qu'il y a néanmoins une littérature et un art au service de la société dans une dimension didactique voire édifiante, mais ce n'est pas comme cela que je l'a vois.

L'art ne sert pas à grand chose dans l'absolu, et c'est pour ça qu'il est passionnant... Quant au fait qu'il "serve" la société, c'était peut-être vrai au XVIIème, mais maintenant je ne pense pas.

L'art de "sert" à rien. Il n'est même pas de première nécessité. C'est un service inutile.

Mais à présent, le design semble dire le contraire... http://www.citedudesign.com/

Pourquoi pas ?

S'il on se ramène à Epicure, à savoir que l'intérêt vient du plaisir et donc est une notion individuelle l'art est pour moi utile, alors que les maths le sont pas du tout...

Mais c'est pas le sujet.

Joli sophisme, oui !

Oui mais là tu réduis la question au traditionnel débat du "qui est le plus utile du français ou des maths" (et la mauvaise foi à ce sujet marche dans les deux sens^^), et ta question est quand même plus profonde que ça

L'art - serviteur de la societe - une abstraction d'apres moi. (L'art aupres des cours royales, c'est selon les circonstances de l'epoque - les artistes mangent aussi )

A part cela, l'art pourrait largement servir le pouvoir, ca peut etre vu comme ideologie et c'est facile a interpreter au gre des axes des interpretateurs. Le communisme avait besoin de fetiches et certains artistes mercenaires y ont bien sejourne, dans le faste possible dans un ordre utopique mis en oeuvre.

En Bulgarie il y a plein d'oeuvres d'art aux sujets commandés par les ex au pouvoir. MAIS certains artistes avaient du talent et ont créé des petits chef-d'oeuvres.

On les garde ou non? Chez moi, c'est vraiment compliqué, triste et decevant par rapport aux oeuvres d'arts ayant servi le pays d'avant 1989.

Citation :

Quand on analyse les best-sellers au cas par cas, on réalise qu'ils ont tous su révéler au bon moment les sensibilités latentes d'une société.
Quand j'ai publié en 1968 «L'Aveu» d'Arthur London dans la collection «Témoins» chez Gallimard, nous avions tiré le livre à 3.000 exemplaires ; il s'en est vendu 150.000. Et plus encore par la suite, avec l'adaptation cinématographique de Costa-Gavras, servie par Yves Montand et Simone Signoret. Il est évident que «L'Aveu» a révélé quelque chose de très important sur la fracture de l'univers communiste.

Citation :

Sous toutes ses formes, le best-seller inattendu révèle brusquement un moment historique : c'est l'embrasement soudain d'une sensibilité latente. Tout se passe comme s'il perforait l'inconscient collectif.

Extraits d'un Entretien de pierre nora

De toute façons c'est la société qui nous forme, la littérature provient donc la plupart du temps de cette première... comment faire autrement ?

Justement, l'oeuvre valable prend souvent dela distance par rapport à la société et en dénonce des aspects auxquels nous sommes trop habitués, au point de ne plus les voir, sinon d eles accepter.

Le rouge et le noir montre la difficile ascension de Julien S. Madame Bovary, ce que vit une femme dans les multiples villages de France, 325 000 francs l'emprise d'une industrie sur une ville, la contagion du tout plastique,

et Cormac McCarthy ce qui nous pend au nez !