Gwenaelle Aubry, Personne.

Le prix Femina 2009 attribué à Gwenaëlle Aubry pour son roman "Personne" - je viens de l'entendre à la radio bulgare.

J'ai trouve un peu de renseignement sur Gwenaelle Aubry, je ne la connais pas du tout.

http://upr_76.vjf.cnrs.fr/Membres/Aubry/Aubry.html

ses centres d'interêt :

Histoire de la philosophie antique (Aristote; Néoplatonisme); philosophie médiévale; réceptions modernes et contemporaines du néoplatonisme; histoire et constitution de la notion de puissance; histoire et constitution de la notion de moi.

À partir de textes laissés par son père qui avait sombré dans la folie, Gwenaëlle Aubry bâtit un superbe roman à deux voix, un roman sur les fêlures d'un homme, et son impossibilité à vivre.

Personne est un bel hommage rendu à son père.

Ne faudrait-il pas préciser dans l'intitulé "Gwenaëlle"? J'ai cru que vous vouliez parler de Martine Aubry, qui est aussi un auteur français et d'expression française...
Sinon, quelqu'un a-t-il lu Personne, de Gwenaëlle Aubry qui vient d'obtenir le Femina?

oui, SEB, tu me surprends en plein dans mes manipulations.

le fil est donc crée, et il aura des suites ! bonne journée à toi.

Personne au Mercure de france

Cette année le prix Femina a récompensé un livre qu’on lit à petites doses, tant la souffrance y est palpable.

A partir des cahiers de son père, juriste brillant, capable d’extravagances et d’accès de folie qui nécessitent plusieurs internements, sa fille évoque des souvenirs d’enfance et noue avec le père disparu un dialogue posthume :
elle découvre le compte-rendu de ses luttes contre la maladie, des billets la concernant, ainsi que sa sœur, toute une part qui, de son vivant, lui était ignorée, masquée par les scandales et incohérences de sa conduite.

Apparaît donc un personnage tourmenté, « mouton noir » de son milieu bourgeois, dont il brise par son existence la menteuse respectabilité :

Citation :

« On était bourgeois sans haine des prolétaires,, catholique sans foi,, nanti sans avidité, lettré sans curiosité. L’essentiel était de sauver la face, ou plutôt la surface (les meubles luisants […] les grands miroirs ».

Un milieu lui-même atteint de la maladie du « comme si » :

Citation :

« en psychiatrie ceux qui en souffrent font comme s’ils n’étaient pas malades … »

À suivre.

L’auteur fait le tour des identités fantasmées de son père, héros ou acteur de cinéma comme James Bond ou Jean-Pierre Léaud, ou figure mythique/symbolique, pour définir celui qui était « Personne », sinon des Masques, des Rôles qu’il n’assumait pas, sauf à les défendre dans ses moments de lucidité contre les attaques de la folie, contre les Autres (le fou est un Aliéné).

La figure du Mouton Noir (pp 94-98) hante les écrits de sa fille :

Citation :

« Le mouton noir hante son manuscrit, c’est lui, page après page, qui porte le poids de ses délires, de sa folie, ce sont les cris qui le réveillent la nuit… »

comme le manuscrit du père :

Citation :

«Peut-être serai-je capable un jour d’envoyer d’un coup de pied le mouton noir paître de l’autre côté de la planète pour qu’il me laisse tranquille… »

Personne, de Gwenaëlle Aubry

L'ai lu et y ai trouvé de bons passages. Cependant, je trouve que c'est un livre décousu, et la forme du "dictionnaire" n'est pas vraiment convaincante, j'aurais été davantage séduit par un récit - même non linéaire et bourré de non-dits et d'ellipses - sur l'évolution des rapports de la narratrice avec son père.

Cela dit, l'écriture est très belle et le livre reste attachant.

découvez Partages, Leïla et Sarah, un livre, qui partage deux visions, deux destins, deux religions, deux familles, deux peuples.Ce roman tragique, et fort, nous sommes touchés par la sensibilité extrême qui s'en dégage.Partages, ce sont deux jeunes filles de 17 ans d'une même terre, et d'une même ville que tout oppose et pourtant… Elles ne se connaissent, apprennent la même histoire, mais racontée différemment, Elles souffrent, chacune à leur manière.Elles se partagent la narration, dans leur quotidien, pour commencer, puis dans ce qu'elles ont de plus viscérale en revenant sur leur histoire, et celle , douloureuse de leurs familles respectives. Jusque dans la tragédie leur voix se répondront jusqu'à se mélanger par le biais d'une construction élaborée, et d'une écriture plus chaotique, et moins conventionnelle.
Gwenaëlle est partagée, sans juger, sans prendre parti. Plutôt que mettre en avant le conflit politique, c'est dans le quotidien de ces familles que nous appréhendons ce qui se passe, que nous apprenons la peur.
Gwenaëlle Aubry apporte une infinie tendresse pour ces deux jeunes filles avec une écriture forte, et imagée, presque viscérale. j'ai eu l'occassion de la rencontrée lors de la sortie littéraire à la fnac de lille son livre s'inspire vraiment de la réalité puisque gwanaëlle est partie en terre d'israel et a vecu les humiliations quotidiennes de ces jeunes filles juives.

son livre précédent Personne m'avait subjuguée, celui-ci ne m'a pas autant interpellée aux premières pages et j'ai très vite abandonné.
A tord sans doute ...
Il suffit parfois d'un mot ou d'une phrase pour juguler mon impatience
ou au contraire suggérer un possible ennui

et il y a tant à lire ...

coucou Mona ! je suis heureuse de te revoir.

Ysandre, merci de ton enthousiasme