Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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5 participants
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Saladlover
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Saladlover


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MessageSujet: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 01:53

Il y a dix ans que je suis mort [nouvelle]

Il y a dix ans que je suis mort. Cependant, suis-je vraiment mort? Tout est si flou, si étrange, si impersonnel ici. Je flotte dans une matière blanche et froide. Je ne suis même pas certain du temps que j’ai passé dans cet endroit troublant. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je suis. Je sais par contre que je ne suis pas seul. De nombreux êtres m’entourent, sans jamais s’échanger de paroles ni de messages. Suis-je encore un être de chair et d’os ou bien un esprit errant? Plusieurs questions restent en suspens. Je ne comprends rien de ce qui m’entoure, je ne reconnais rien. Suis-je dans les limbes, dans le purgatoire tant redouté? Je ressens encore, je respire, je pense, mais je ne semble avoir aucun pouvoir sur le monde qui m’environne. Suis-je dans une prison de l’âme? Dans un Alkatraz du monde des idées? Tout ce qui m’entoure se substitue comme un paradigme constant et sans fin. Des êtres multivalents nous rejoignent parfois. Ils sont tantôt attentionnés, tantôt maternels, tantôt sadiques et cruels. Rien ne laisse présager leurs humeurs changeantes. Justement, l’une d’elle s’avance vers moi, tenant un objet cylindrique. J’ai peur. Elle n’est plus qu’à quelques pas…

- Monsieur Tremblay, C’est l’heure de vos calmants!
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rotko
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rotko


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 05:50

rire

belle chute cheers
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Titania
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Titania


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 06:57

Un condensé de sémiologie psychiatrique dans un joli texte, j'adore ! Smile
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troglodyte
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troglodyte


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 12:19

Salad Lover est un spécialiste des légumes !
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rotko
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rotko


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 12:34

rire Avec troglo le jeu de mots devient un art ...
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Saladlover
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Saladlover


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyLun 26 Oct 2009, 14:28

troglodyte a écrit:
Salad Lover est un spécialiste des légumes !

Jcrois qu'on va bien s'entendre tous les deux siffle
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darabesque
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darabesque


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MessageSujet: Re: Nouvelles   Nouvelles EmptyMar 27 Oct 2009, 16:54

Très joli texte enlevé, court mais complet. Bravo
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Saladlover
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Saladlover


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MessageSujet: Le Coffre [Nouvelle]   Nouvelles EmptyMar 27 Oct 2009, 17:22

Le coffre

J’étais plongé dans une longue réflexion philosophique et méta-physique. Une de ces réflexion qui touche même le plus frivole des hommes. L’horloge de la chapelle de Saint-Barnabé sonnait minuit moins le quart. Je déambulais tranquillement sur la rue Faubourg. L’automne précoce teintait de rouge, jaune et orangés les feuilles mortes aussi bien que les vivantes. La lune flamboyait tel un phare pour les voyageurs perdus. Moi, je contemplais ce paysage, soucieux et distrait. Derrière mon chapeau melon, mes cheveux en bataille donnaient l’impression qu’un combat épique s’y déroulait opposant chacun d’entre eux. Nous étions trois, à ma droite le destin qui hante chaque homme et à ma gauche la peur de l’inconnu celui-la même qui accompagne chaque homme qu’il soit conscient ou non de l’incertitude du monde. Les tavernes avoisinantes amassaient bon train les prolétaires désillusionnés ayant perdus tout espoir de jours plus cléments. Les tables branlantes servaient d’appui à des boissons alcoolisées plutôt basses de gamme. Lorsque mon regard se posa sur eux, je les vis soudain pour ce qu’ils étaient. Des morts vivants, des hommes ayant un pied dans le cercueil et l’autre dans la misère. Leur visage fatigué, las et défiguré semblait ne vouloir qu’une seule chose, la promesse d’une rédemption qui ne venait tout simplement pas. De l’autre coté de la rue on pouvait voir le célèbre quartier Montparnasse qui était le repaire des bourgeois en quête d’un divertissement que la vie ne pouvait offrir qu’à grand prix d’argent. Ces deux quartiers disparates se chevauchaient, mais pourtant ne se fondaient jamais ensemble. Je m’arrêtai sur la rue Belleaucourt alors qu’un événement singulier s’y déroulait.

Une jeune femme, à priori une catin, une fille de joie, se baladait avec une petite fille qui hurlait de détresse. La prostituée ne semblait même pas se rendre compte de l’attroupement que tout le vacarme de la petite engendrait. Elle semblait d’ailleurs hors du temps, hors d’elle même, comme si son âme, las de subir les tourments quotidiens était sortie, navrée, triste et abattue, pour fuir le désespoir d’une vie sans bonheur. Puis, un peu plus bas, je remarquai une petite boutique que je n’avais alors jamais visitée. Un accoutrement hétéroclite de babioles diverses étaient exposés à l’intérieur des vitrines. Poupées de porcelaine, pipes anciennes, tasses de thé chinoises, hochets et marionnettes ornaient l’étalage du marchand. Intrigué, j’y entrai donc. L’intérieur de l’endroit ressemblait étrangement à ce à quoi je m’attendais. Tout était en désordre, des objets petits et gros jonchaient le sol. Les murs tapissées d’une fine couche de papier peint étaient défraîchis et délavés, comme fatigués de leur long séjour. Muets et incapables de bouger, mais saisissant avec une clarté irréprochable les enjeux des discussions auxquelles ils ne pourraient jamais prendre part. Un petit homme, pas plus grand qu’un enfant de quinze ans surplombait de son pupitre l’endroit. Il semblait être Italien ou Portugais, ou alors un mélange des deux. Mon attention se fixa sur un petit meuble qui faisait face à une étagère dénivelée. La chose en question n’était pas plus grosse qu’un livre de poche. Un énorme cadenas fermait la seule ouverture visible. Je m’approchai, la soupesai, la fit tinter et en déduisit que quelque chose de lourd était enfermé en son intérieur. Lorsque je demandai au petit homme le prix de l’objet il me fixa seulement d’un œil étrange et m’affirma qu’aucun prix ne lui était attribué puisqu’il n’était pas à vendre. Intrigué, je m’enquis immédiatement du pourquoi de l’affaire. Il me répondit simplement que l’article en question lui avait été donné par un vieil ami qui était mort quelques semaines plus tard. Il avait donc pour lui une valeur sentimentale. Je connaissais ce genre de discours, une valeur sentimentale qui se payait à grand prix d’argent évidemment. Je doutais fortement de la véracité de la petite histoire qu’il m’avait racontée. Je m’efforçai donc de l’allécher par un prix que seul un fou aurait pu refuser. L’objet avait conquis ma curiosité et s’attaquait maintenant au château de mon esprit. Je me devais de découvrir ce qui se cachait dans ce mystérieux coffre. Il accepta finalement mon offre, mais voulu me mettre en garde contre une malédiction qui pèserait sur celui-ci. Je m’esclaffai de bon cœur devant cette touchante preuve de naïveté. Il me supplia du regard alors que je sortis de la boutique. Je n’y prêtai pas garde. Je repris le chemin inverse, celui-la même qui avait conduit mes pas dans cet endroit jusqu’alors indompté.

Je marchai lestement jusqu’à chez moi, impatient et curieux de découvrir l’important trésor enfouit dans la boîte, dans ma boîte. Je refermai la porte en toute hâte derrière moi et me précipitai dans mon atelier de travail pour y prendre un tournevis. Malgré tous mes efforts, le cadenas résistait. Il semblait me narguer, conscient de son pouvoir persuasif de renoncement. Malheureusement pour lui, je n’étais pas homme à abandonner une proie, surtout lorsque celle-ci me résistait farouchement. J’allai donc quérir d’un pas décidé, le pied de biche de mon voisin immédiat. Ce dernier, médecin à la retraite se balançait comme à son habitude sur sa terrasse. Il ne s’enquit même pas du pourquoi de l’emprunt et me l’accorda sans rechigner. J’aimais bien ce voisin taciturne qui passait le plus clair de son temps à rendre ce que la vie lui avait offert. Je revins d’un pas décidé, prêt à en finir avec ce maudit cadenas.

J’enfonçai donc le pied dans l’anse du verrou et y appliquai une force équivalente à mon poids multiplié par l’attraction terrestre. Un petit clic se fit entendre et le dit récalcitrant objet céda enfin sous la pression constante que j’y appliquais. Le bruit du cadenas qui heurta le sol, sonna comme un cri de triomphe à mes oreilles. L’invincible était vaincu, l’immortel était mort. Je savourai cet instant magique. L’un de ces moments où l’Homme triomphe invariablement des êtres inférieurs et moins bien conçus que lui. Le coffre était enfin débarrassé de son fieffé protecteur. Un intense désir de l’ouvrir, me submergea soudain, plongeant chacune de mes cellules dans une euphorie grandissante. Une fixation inexplicable m’avait saisie depuis le regard introducteur que j’avais jeté à l’objet.

Une fixation incontrôlable, qu’un passant malavisé aurait pu définir comme de la folie obsessionnelle m'avait envahit alors. Je poussai donc, tranquillement, avec douceur, avec respect devant un ennemi qui a été vaincu mais qui a bien combattu, le battant du mystère matériel. L’émotion ou l’euphorie que j’éprouvais, avant d’ouvrir le sacré, l’indomptable, l’inconnu, joua peut-être sur les sentiments qui m’assaillirent alors. Au fond, au tout fond du coffre, un corps, un minuscule corps, qui aurait pu appartenir à un chérubin était recroquevillé dans une position fœtale. Je me sentis défaillir, assailli tour à tour du sentiment de dégoût et d’incompréhension. Je refermai vivement le coffre. J’étais pris entre plusieurs pensées. Que faisait-il là? Pourquoi y avait-il un cadavre de nouveau-né dans le fond de la boîte?

Bref, je décidai d’aller prendre l’air histoire de me changer un peu les idées sur ce que je venais de découvrir. Je saisis donc mon par-dessus, qui m’attendait sagement sur le porte manteau et sorti en trombe. Je décidai d’aller questionner le même étrange monsieur qui m’avait vendu le coffret, qui s’était révélé non pas un trésor comme je l’avais supposé, mais bien un cauchemar. Alors que je m’approchais de ma destination, je resserrai le manteau sur moi, car sans que je m’en aperçoive, la nuit était rapidement tombée. Les lampadaires diffusaient une lumière tamisée qui donnait un aspect sombre et menaçant à chaque passant qui me côtoyait. Je marchais d’un bon pas et je ne tardai pas à arriver à l’endroit où se trouvait le bâtiment. Je dis « se trouvait », mais je devrais plutôt dire « où aurait du se trouver ». Je ne sais par quel mystère la boutique avait disparue. Pourtant, bien qu’il fît noir, j’étais certain d’avoir bien suivi le même chemin qui m’avait emmené là quelques temps plus tôt. J’étais confus. Je cognai à la porte de la masure qui se trouvait à l’endroit où aurait dû se trouver le magasin. Aucune réponse ne se fit entendre. Aucune lumière ne s’alluma et je n’entendis même pas le moindre mouvement à l’intérieur. Mes appels restèrent sans voix et je me résignai donc à rentrer chez moi, confiant de retrouver le lendemain, à la lumière du jour, l’édifice disparut.

Alors que je marchais, d’un pas décidé, je ressentis à la poitrine une douleur hors du commun. Je croyais être en train de faire une crise cardiaque. J’avais peur. Je m’arrêtai quelques secondes pour souffler. La poitrine me serrait. Je sentais tous mes muscles se contracter, comme conscients d’une destinée future qui ne regardait que l’avenir. Puis cela cessa, aussi soudainement que tout avait commencé. Je terminai le chemin à l’aveuglette. Lorsque je rentrai à l’intérieur de la maison, un courant d’air froid me glaça le sang. J’anticipais quelque chose de mauvais. J’étais homme à croire aux présages. Hors, je remarquai tout de suite le coffre qui avait été ouvert. La barre à clou que j’avais préalablement utilisée avait disparue. Un frisson d’horreur me traversa l’échine.

Le coffre comme je le soupçonnais était vide. Alors, je ne perdis pas de temps et je m’assis à la table de chevet afin d’écrire l’histoire qui venait de se passer. J’y suis toujours d’ailleurs et alors que je vous parle, une voix vient de se faire entendre dans la pièce d’à coté. Comme une voix d’enfant qui se plaint. Je dois aller voir pour en avoir le cœur net, je raconterai la suite en revenant…
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