Hegel

Je viens de terminer La raison dans l'histoire de Hegel.
C'est une bonne surprise, car d'après ce que j'avais lu sur lui, il voyait l'histoire comme une suite d'événements logique s'inscrivant dans un ensemble cohérent et tendant vers un but précis, la Fin de l'histoire.
L'histoire avait donc une signification (on est avec Hegel au XIXème siècle, le siècle des philosophies de l'histoire)
Tous les historiens vous diront qu'il n'y a pas de but dans l'histoire humaine.
Mais c'est tout autre chose que l'on découvre chez Hegel. Même si l'on peut ne pas adhérer au système dans son intégralité, parfois discutable, la plupart des idées qu'il présente sont clairement pertinentes et dépassent dans leur justesse le matérialisme étroit qu'on rencontre aujourd'hui chez la plupart des historiens (qui croient naivement au libre arbitre chez l'homme, par exemple) et des gens en général (les historiens étant enfants de leur temps).
voici quelque notes et commentaires prises lors de ma lecture (ou de ma dégustation devrais-je dire puisque j'y ai pris beaucoup de plaisir):
A propos de l'état paradisiaque des hommes (l'âge d'or):
"quant à savoir si elle (la détermination abstraite de l'homme, fondement de l'état premier de perfection) dans la réalité effective, c'est une autre question. On a confondu ici le fondement avec l'existence réelle"
Autrement dit l'âge d'or n'a jamais existé historiquement, mais la tendance inhérente à l'homme à rechercher cet état existe.
"Sur le plan de l'existence réelle, il est le premier degré, mais en tant que fondement, il est le premier"
Le but de l'homme est donc de se réaliser, d'aller vers l'âge d'or intérieur, exactement ce que diront plus tard Nietzsche et Jung !
On voit que la portée de la philosophie de Hegel est autrement plus fine et plus profonde que la simple idée réductrice "Il y a un sens à l'histoire"
Comme quoi, il faut toujours aller lire les oeuvres dans le texte.

c'est paru chez 10/18

voicile resumé qu'en donne l'editeur, un peu différent de ce que tu dis.

Citation :

Les premières civilisations ont conçu la liberté comme celle d'un seul homme, le tyran. C'est l'âge du despotisme oriental. Apparaît ensuite la culture gréco-romaine, aristocratique : quelques hommes sont libres.
Avec le christianisme surgit la conscience que tout homme est libre en son for intérieur. Cependant, cette liberté formelle n'implique pas l'abolition du servage et des privilèges. Ce n'est qu'avec l'institution de l'État de droit que la liberté devient enfin effective.

il s'agirait moins d'un cheminement individuel qu'une évolution collective. Pas lu ce livre.

Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi, Rotko, avec ce que tu viens d'écrire.
Mon but dans mon message n'était cependant pas de faire un résumé entier du livre, mais juste de donner mon avis sur le passage dont j'ai parlé. J'aurai du être plus clair, sans doute (mais il faut dire que au moment où je tapais ce texte j'avais une fille de trois ans en train de pleurer car elle n'arrivait pas à habiller sa poupée 46 cm avec des vêtements 30 cm)
Sa théorie des différentes phases historiques devant mener à la liberté de l'homme (l'âge d'or dont je parlais) y est effectivement bien explicitée, mais ce n'est qu'une partie du livre.
En tout cas j'ai été frappé par cette pensée riche et nuancée, car j'avais des a-priori mal placés sur cette théorie.