[soir d'été] chaude, la nuit !

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Chaude, la nuit !
C’était un drôle d’oiseau. Je ne rappelle plus son prénom, Gérard, peut-être. Mais entre nous on l’appelait « le bargeot à queue raide ».

Il faisait partie de la bande, occasionnellement, parce qu’il ramenait des filles, pas si jolies d’ailleurs, jusqu’à ce que l’été du bac, on rencontre Veronica. C’était une Irlandaise, blonde, qu’on emmenait régulièrement en balade, qu’on retrouvait à la plage, qui ne disait pas grand-chose, mais qui n’avait pas besoin de parler pour nous donner des idées.

Gérard devait avoir un an ou deux de plus que nous, et cet été-là, il fit ses trois jours, juste après un décès dans sa famille, si bien qu’on eût pour nous tout seuls la belle Véronica, la correspondante irlandaise de Gérard, pendant une semaine.

A la fin des vacances, la bande allait se dissoudre puisque chacun de nous prenait une orientation différente : Gérard allait faire taupe au lycée Clemenceau, Jacques pensait aux beaux-arts, Victor à médecine, Julien s’orientait vers le droit, et je visais vaguement une école de journalisme.

Toujours est-il qu’on s’était perdu de vue l’année suivante, et sans l’intervention de Victor, le boute-en train, on ne se serait sans doute pas re-contacté. Mais Victor ne pouvait rester seul, sans ses copains ! Il nous invita donc à partager un repas dans un petit resto - dont il convoitait la serveuse, comme je le compris sur place.

Et la suite ?

Tu nous fais languir ?!

Rotko a écrit:

Mais entre nous on l’appelait « le bargeot à queue raide ».

Yes, ça part bien !
Si avec un tel acteur la fin n'est pas croustillante, je serais très déçu !

La suite, ce soir.

Je pratique la journée à horaires variables

je savais que ce surnom te plairait, ô ornithologue ! o x 4 !

rotko a écrit:

La suite, ce soir.

Je pratique la journée à horaires variables

je savais que ce surnom te plairait, ô ornithologue ! o x 4 !

Il devrait également plaire à Monique Rannou !
Il va la faire saliver... et... (non, je ne peux pas le dire ici )

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La petite bourgade était pleine de touristes, c’était veille de fête, il y aurait un bal, et un grand feu pour la Saint-Jean : tout était prévu, Place de la République ; l’estrade était montée, et une grande pyramide de bois soigneusement empilés servirait d’attraction et réchaufferait la soirée vendéenne, encore fraîche au mois de juin.

Finalement le repas fut assez gai, chacun y allant de ses petites histoires ; on charriait Victor qui jouait les maîtres de table pour la serveuse, on se moquait de Gérard dont l’ unique lecture était l’Équipe, et le vin aidant, on supportait Victor, toujours à ramener des plaisanteries de carabin.

On sortit vers onze heures, onze heures et demie, un peu pompettes, et on s’installa sur les bancs de la République ; Victor voulait attendre sa serveuse.

On avait fait le tour de nos relations, quand Jacques demanda à Gérard s’il avait des nouvelles de Véronica.

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[On avait fait le tour de nos relations, quand Jacques demanda à Gérard s’il avait des nouvelles de Véronica.]

- Pas précisément, répondit-il, je l’ai invitée à revenir chez moi, mais elle devait retrouver des potes à Saint -Jacques de Compostelle.

- Tu veux dire… une sorte de pèlerinage ? demanda Julien, hilare.

Jacques éclata de rire :

- je ne crois pas que ce soit trop son genre, dit-il, je la vois mal dans les dévotions.

- moi aussi, dit Julien, l’air d’en savoir plus long que tout le monde.

J’étais assez surpris, car je pensais avoir été le seul à flirter discrètement avec elle.

Quant à Gérard, il se mit à faire la gueule.

Jacques raconta alors une histoire salace, mais assez drôle, sur une promenade nocturne avec Veronica, et Julien - qui ne voulait pas être en reste, déclara que Veronica était plus portée sur la fesse que sur la messe !

Finalement ce fut Victor qui mit le feu aux poudres.

Il s’adressa brutalement à Gérard, :

- Dis donc toi, le bargeot à queue raide, tu l’as baisée, Veronica ?

On sentit tout de suite LA GAFFE.

Gérard ne répondit rien pendant trente secondes.

Lentement il se leva et demanda à Jacques son briquet .

Raide comme un automate, il déplia le journal l’Équipe, et se dirigea sous nos yeux incrédules, puis horrifiés, vers la pyramide des bois de la Saint-Jean...