P.D. James

P. D. JAMES, mort d’un expert, France loisirs

Un meurtre peut en cacher un autre.

La cadavre est là dès le début, dans la marnière, mais on s’en désintéresse vite pour s’occuper des enquêteurs et de leurs rapport difficiles. Ça tombe bien ! L’expert chargé de l’autopsie est retrouvé mort dans son labo.

Vous comprendrez bien alors qu’un meurtre du tout venant cède la place à la mort d’un spécialiste du crime ? Oui, mais n’aurait on pas tué ce dernier pour éliminer un indice important dans le premier assassinat. P.D. James ne part pas sans biscuit, elle a prévu une roue de secours.

D’ailleurs l’intrigue est conçue comme le schéma de l’atome : au centre le noyau englobant l’ombre de la première victime et surtout notre expert, et tout autour, que d’électrons ! Des petits milieux à problèmes, reliés au noyau central par des charges positives et surtout négatives. L’expert n’était pas aimé, aimait-il lui-même ? voire…

Notre anglaise de romancière tricote à plusieurs fils, moins puritaine qu’Agatha Christie, mais habile à éviter le défilé fastidieux des interrogatoires et de la déclinaison des alibis. Heureusement ! Car il y a du monde sur la scène. Et puis chaque suspect à sa façon de parler et son caractère : Simplet, Grincheux, Joyeux…

On a droit à de petites tricheries : du sang sur le maillet près du cadavre ? Mais c’est du sang de chien. Ah ! mais non ! C’est bien le sang du défunt. Comme quoi, tout le monde peut se tromper. Et les conversations entre les initiés ? Ils sont d’accord sur le nom du coupable, ils en parlent devant nous ! on reste un peu bête, décidément on ne comprend rien.

On effleure le sordide, la petite culotte, le vomi, mais ça reste très discret. La marnière, c’est le décor, pas le contenu du livre.
Au fait la solution ? Oui, ça se tient ! On résout l’affaire de l’expert assassiné, le mort qui valait le coup. Quant au premier cadavre, on se le rappelle à temps. P.D. James n’oublie rien et elle expédie aussi les affaires courantes.

Parfois une trouvaille bizarre dans une chapelle !
Ça fleure l’humour noir

Citation :

Il n’y avait qu’un seul tableau, accroché au-dessus de la cheminée, mais c’était original, un Stanley Spencer de la première époque, représentant l’Assomption de la Vierge. Des cuisses épaisses et variqueuses, sortant de culottes bouffantes rouges, s’élevaient, au-dessus d’un bouquet de mains marquées par le travail, en direction d’un comité d’accueil formé par des chérubins béats. C’était un choix très excentrique pour un pareil endroit…

tu parles

J'ai lu tous les romans policiers de P.D. James.
Rien à redire à tout ce qu'a écrit Rotko.
Elle sait parfaitement rendre les ambiances "anglaises" qu'elles soient campagnardes ou citadines.
Il y a des héros récurrents, l'Inspecteur Adam Dalgliesh par exemple, policier et poète (publié )
Les personnages ont toujours une certaine épaisseur, ce ne sont jamais des caricatures.
Les intrigues sont complexes, mais non compliquées.

La comparaison avec Agatha Christie vient forcément à l'esprit. Mais, effectivement, moins puritaine, plus moderne, moins didactique.

Bref ! Lisez les romans policiers de P.D. James (mais je ne saurais pas lequel vous conseiller, je n'en ai aucun).

Bonjour,

J'ai aussi lu tous les P.D. James, jusqu'au dernier, The Lighthouse. Lequel préférez-vous ?

Dorian

Salut Dorian, et bienvenue à toi ! D'autres te repondront sur les "meilleurs" PD james. Celui que j'ai en anglais et que j'ai abandonné, c'est "shroud for a nightingale"? Il y avait trop de personnages, et je me suis perdu dans l'histoire, d'autant que lisant en anglais, j'allais peu vite.
je rejoins donc ta question, Dorian : "shroud for a nightingale" est-il un bon cru ?

Je ne sais pas à quoi correspond en français "shroud for a nightingale"....
Et comme je disais plus haut, je n'en possède aucun, je les ai tous lu, mais empruntés à la médiathèque, et cela remonte à loin. Je ne saurais donc pas citer de titre...
Tout ce que je peux dire, c'est que j'aimais particulièrement ceux où je retrouvais l'inspecteur Dalgliesh...

par action et par omission ne serait pas très bon, d'après mes informateurs, par contre la salle des meurtres a "bonne réputation", dans le genre !
voir le site officiel de P.D. James
http://www.randomhouse.com/features/pdjames/ (en anglais)

j'ai lu, j'ai aimé, et j'ai oublié.. l'important dans mes souvenirs est que j'ai passé un bon moment avec elle.

Citation :

l'important dans mes souvenirs est que j'ai passé un bon moment avec elle.

que doit-on se rappeler d'autre ?

Si on parle d'un roman, on peut se souvenir des personnages par exemple quand ils nous surprennent ou sortent de l'ordinaire...

Pardon d'avoir tardé à répondre, j'ai été prive de modem pendant quelques jours.

Shroud For a Nightingale est Meurtres en blouse blanche en français. Je trouve que c'est un bon cru, car il y règne une ambiance particulièrement tendue et angoissante. Dans ce domaine, A Taste for Death (Un Goût pour la mort) est aussi excellent.

Mais mon préféré reste Innocent Blood (La Meurtrière), dont le dénouement est aussi original qu'inattendu. Dans Par action et par omission PD James tentait (avec succès à mon avis) de renouveler le genre en plaçant l'intrigue dans un cadre moderne, la proximité d'une centrale nucléaire et la peur qu'elle inspire. Depuis Cover Her Face (À Visage couvert), son tout premier écrit en 1962, où elle était encore très proche des canons du genre à la manière d'Agatha Christie, je trouve qu'elle a beaucoup évolué.

Elle a même fait une tentative dans la direction de l'anticipation scientifique avec The Children of Men (Les Fils de l'homme). J'espère qu'elle nous régalera encore longtemps.

Dorian

Je viens de terminer A visage couvert. Un classique du genre effectivement. L'inspecteur Dalgliesh est présent et résout l'énigme. Quelques personnages, intrigue familiale dont on sait que le meurtrier se trouve là mais une pirouette de dernière minute dénoue le tout. (donc classique). J'avais lu meurtres enl soutane, beaucoup plus fouillé et bien différent dans lequel on sent une maîtrise assumée de l'écriture et de l'énigme.

merci, darian pour ces precisions.
Je vais donc abuser de ta patience je decouvre dans mon fouillis sur étagères "l'île des morts". L'as-tu lu ? vaut-il le coup ?
Il fait quand même 508 pages dans le livre de poche (N° 6315)

rotko a écrit:

je decouvre dans mon fouillis sur étagères "l'île des morts". L'as-tu lu ? vaut-il le coup ?

Eh bien, Rotko, je le mettrais personnellement en bas de la pile... Il est en effet bien long... et d'une complexité plutôt rebutante. Mais si tu veux lui donner sa chance...

Dorian

non ! il me semble que je l'avais commencé et abandonné. Je prefère choisir parmi les bons titres que tu proposes

Alors que je cherchais Gambara de balzac, un livre que j'avais annoté et surligné comme un collegien consciencieux)

- je ne l'ai d'ailleurs pas trouvé mon bouquin
pleurez ô doux alcyons...
j'ai decouvert "la proie pour l'ombre" de PD James (pas lu);
- de 300 pages, et vanté par telerama :

Citation :

C'est classique, merveilleusement écrit. A ne pas manquer

Monique lefevre.

Alors ? vous l'avez oublié celui-là aussi ?

Le titre anglais est An Unsuitable Job for a Woman, c'est-à-dire : Pas un boulot convenable pour une femme. Évidemment, le boulot en question est celui de détective. Ce n'est donc pas un Adam Dalgliesh...

300 pages ? Il m'avait semblé plutôt court (pour un PD James...) Oui, c'est un bon cru.

Dorian

286 pages exactement. Une enquête sur un suicide.

Ses personnages sont attachants et crédibles, ses intrigues bien ficelées et elle maîtrise avec finesse l’art du suspense sans négliger la psychologie!

Pour moi, son roman le plus « fort » est La meurtrière. Il soulève quantité de questions, qu’elle laisse ouvertes, pour une fois…

rotko a écrit:

Alors que je cherchais Gambara de balzac, un livre que j'avais annoté et surligné comme un collegien consciencieux)

- je ne l'ai d'ailleurs pas trouvé mon bouquin
pleurez ô doux alcyons...

je suis une mère pour toi Rotko bien sûr il te faudra l'imprimer mais est- ce pour le texte ou pour la lecture?

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k101327q

Je viens de terminer "meurtres en soutane" de P.D James.C'est mon premier roman de cet auteur.

Résumé de l'éditeur:

St Anselm, un collège de théologie fondé au XIXe siècle et situé sur un promontoire isolé et venteux de la côte sud-est de l'Angleterre, accueille une vingtaine d'étudiants qui se destinent à la prêtrise anglicane. Lorsque l'un d'eux, Ronald Treeves, est découvert mort au pied d'une falaise, enseveli sous une coulée de sable, son richissime père adoptif, Sir Alred Treeves, demande à New Scotland Yard de réexaminer le verdict de " mort accidentelle " énoncé à l'issue de l'enquête. Le commandant Dalgliesh, qui a lui-même fréquenté le collège au cours de son enfance, accepte de venir passer un week-end sur les lieux pour ce qu'il croit devoir n'être qu'une vérification de routine. En réalité, il va se trouver confronté à l'une des plus sordides affaires de sa carrière. Car d'autres visiteurs sont attendus ce même week-end au collège, et tous n'en ressortiront pas vivants. P D James a trouvé avec ce petit collège de théologie un cadre idéal pour un roman policier, un monde presque clos où fermentent les passions. Outre les quatre ecclésiastiques qui dirigent l'établissement et assurent les principaux cours, outre la vingtaine d'étudiants et l'infirmière Margaret Munroe, il y a Gregory, le professeur de grec excentrique, Emma, la très belle professeur de poésie, Eric, le factotum qui élève des cochons et qui reçoit tous les quinze jours dans son cottage sa demi-sœur incestueuse... Tout est en place pour tisser une intrigue complexe dont les lectrices et lecteurs suivront les entrelacs avec une délicieuse angoisse.

Mon impression:

Histoire très bien écrite, avec beaucoup de phrases qui incitent à la réflexion et un style "cru", "direct" moins "pudique" que certains autres auteurs, ce qui n'est pas fait pour me déplaire

L'auteur s'attarde beaucoup sur la description du cadre physique du roman (bâtiments, paysages...), ce qui pourrait ennuyer certains lecteurs (c'est un roman de 500 pages).
Mais je trouve que le description permet au lecteur de se sentir comme s'il y était.J'ai personnellement bien ressenti l'atmosphère de ce collège
Au début, la multitude de personnages peut sembler déconcertante et décourager le lecteur , mais au fil des pages, on finit par retenir tous les noms ainsi que la fonction de chacun.
D'ailleurs, le fait que les personnages soient si nombreux rajoute au mystère et fait que l'identité du coupable reste longtemps inconnue (beaucoup ayant plus ou moins une raison de tuer).
J'ai beaucoup apprécié ce livre ainsi que le style de P.D James et je lirai avec plaisir d'autres livres d'elle.

"Meurtres en soutane" m'attends bien sagement dans ma bibliothèque.
J'ai lu d'elle "Péché Originel" et "La salle des meurtres", et j'avais bien apprécié les deux intrigues. Si mes souvenirs sont bons, j'ai dû les lire assez rapidement car j'étais happée par l'histoire

P.D. James, c'est à mon avis la meilleure dans l'école anglaise actuelle. Et de loin. A part les deux voumes avec Cordelia Gray, dont L'Ile aux morts dont il a été parlé ici, que j'aime moins.
Toute la série avec Dagliesh est excellente.

Je les ai tous lus. Mon préféré reste Un certain goût pour la mort, je crois. Le tout dernier, c'est Le Phare. J'attends le suivant, mais elle n'écrit pas très vite, c'est plutôt bon signe, non ?

Le dernier opus de la grande P.D. James vient de sortir en France.

Une mort esthétique en est le - mauvais - titre français. Titre anglais : The private patient.

Meurtre d'une journaliste d'investigation ( = fouille-merde ) dans un château qui sert de clinique privée à un riche et séduisant chirurgien esthétique.
Pas mal, un peu lent, beaucoup de détails en trop, à mon avis comme la liste exhaustive de ce que mangent les personnages tous les jours que dure l'enquête ! Mais c'est quand même du James...
Ceci dit, ça sent la fin. Kate trouve un mec, Dagliesh sait que le service où il travaille va disparaître et... se marie.
N'oublions pas que Madame James aura 89 ans en août... j'ai cru comprendre qu'avec ce roman, elle tire plus ou moins sa révérence. Et j'ai éprouvé une certaine tristesse... Je la lis depuis si longtemps...