L'étrange histoire de Peter Schlemihl - 1813
A concevoir comme une allégorie, du 19è siècle, qui eut son heure de gloire dès la publication. L'auteur a d'ailleurs rencontré le gratin littéraire de l'époque, Mme de Staël ou Hoffmann.
C'est une fable utilisant les ressources des contes : objets magiques et maléfices, enrobés dans une intrigue passionnelle et personnelle. Car il y a une portée philosophique non négligeable.
Le héros, Peter, sans le sou, se voit proposer par un curieux personnage un étrange marché : il lui donnera de l'or en échange de son ombre. Et l'inconscient, désargenté, accepte de se dépouiller de son ombre...
Sans se douter que le personnage vêtu de
gris (code connu des romantiques Allemands) n'est autre que le Diable en personne.
Heureux de sa nouvelle richesse, il ne se doute pas qu'il va tout perdre : l'amitié, l'amour, la sérénité, car tout le monde le fuit, se rendant compte qu'il a pactisé avec l'innommable.
On suit donc ses péripéties et les tourments psychologiques qui s'ensuivent, particulièrement affolants car le Diable n'est pas créature à lâcher sa proie.
Au final, il propose un second et définitif marché à Peter:
je te rends ton ombre, mais tu me promets ton âme.
Sauf que Peter a mûri, compris et qu'il résiste, gagnant alors une bataille contre les illusions mirifiques de la fortune et continue son destin amer, avec une juste compréhension de l'essentiel.
Il finira ermite et sage.
Quand on referme ce bref opuscule, on pense au génie de Lewis Carroll ou à Goethe. Eh oui, rien que ça !
Un classique à avoir dans sa bibliothèque !