sans pain et sans travail (nouvelle)

Je parle d'un tableau.
Quelques mots sur l'auteur.Ernesto de la Carcova

Né à Buenos Aires en 1866- 1927.
Il a fait des études à Paris, Rome et Turin. Style réaliste il a obtenu de nombreux prix. Premier directeur de l’Académie des Beaux Arts de l’Argentine. Ce tableau « Sans pain et Sans travail » lui a donné un prestige international.

Le tableau: à la suite

https://2img.net/r/ihimizer/img2/7873/ernestodelacrcovasinpanq.jpg
à la suite mes réflexions

Il a peint aussi un autre tableau avec des meules, cela me fait penser à Van Gogh, mais je n'arrive pas à le voir en grand, donc, je n'ai pas les details.

Un tableau d’un peintre Argentin
Ernesto de la Cárcova

“Sans pain et sans travail”
Etant petite enfant j’avais vu ce tableau au Musée pour la première fois et sans rien connaître de peinture ni de la vie, j’avais éprouvé une sensation d’angoisse et de tristesse qui a demeuré en moi pendant longtemps.
Adulte déjà, je l’ai vu de nouveau, avec les yeux et le cœur ouverts, et la même angoisse, m’a pénétrée, plus forte peut-être, parce que le tableau parle à mes sentiments, clame pour la justice, et dénonce une société.

Je ne vais pas m’arrêter sur le style du tableau, s’il représente la peinture abstraite, impressionniste, surréaliste, naturaliste ou autre.
Ce n’est pas mon idée, je veux parler seulement de l’impact que me fait ce tableau.

« Sans pain et sans travail » Deux fois le « sans » Sans pain, c’est la famine, Sans travail, c’est le manque de dignité
Une pauvreté dans cette chambre, les murs lézardés, une table en bois rustique où sont rangés ses outils de travail, usés par des années de travail, comme à l’attente miraculeuse d’un appel au travail.

L’homme regarde à travers la fenêtre, écartant un lambeau d’ancien rideau, et, le regard ahuri, le poing refermé avec violence, cette table avait tremblé sous ses coups de poings, signe de son impuissance. Il regarde la désolation de ce paysage sans vie, sans avenir.

Un brouillard épais cache la vue des fabriques fermées, sans fumée de cheminées.
Un mince filet de lumière matinale, ou c’est le crépuscule ? cherche à se frayer un chemin à travers les nues et illumine un coin de la chambre.

La femme qui berce un nourrisson dans ses bras, regarde l’homme avec effroi, de crainte qu’il ne devienne fou.

Si on regarde attentivement, on voit la palette riche de couleurs, l’ombre sordide de la chambre, le teint pâle et livide de la femme, la clarté laiteuse au lointain.
Ce poing refermé a plusieurs couleurs, et semble vivant.

Je n’oublierai jamais ce tableau, œuvre majeure de la peinture Argentine qui peut faire partie des meilleures du monde..

Il représente l’injustice de notre société, Dans n’importe quel pays ou continent, un Blanc, un Noir,ou un Asiatique pourra le comprendre, parce que l’être humain est partout le même et les problèmes sociaux, les mêmes aussi.
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merci pour ton commentaire, tu as saisi comme moi, la situation impitoyable de l'homme livré au désespoir. Ce peintre est auteur d'un autre tableau :"Tête de Vieux" qu'il a peint en Italie et a été acheté par le Roi italien de cette époque.

Tu fais bien parler ce tableau qu'on verrait facilement dans une scène à la Zola. Comme tu le dis, il parle à tout le monde, très expressif par la misère du logis et la colère de l'homme.

Il faut agrandir le tableau en cliquant sur la vignette ou sur le lien que tu as mis. je m'interroge sur ce qu'il voit par la fenêtre : s'agit-il des quelques travailleurs gardés par l'usine et qui reviennent tranquillement chez eux, ou de quelques silhouettes identifiées comme compagnons de détresse, eux-mêmes maintenant sans travail ?

j'opterais plutôt pour quelques ombres errantes qu'il va rejoindre dans un mouvement de colère et décider à une révolte : son poing résolu et l'outil de travail ne demandent qu'à frapper...

On conçoit bien que ce désespoir et cette violence t'aient impressionnée dès ton enfance.

Apparemment il aurait aussi peint cette scène ouvrière, plus familière

parfait Amadak ton récit est émouvant et représente bien ce tableau!
bravo!

c'est une boulangerie le tien Rotko?

Chapeau Amadak et merci !

Tu as peut-être raison, il se prépare pour une émeute, ultime recours. Tu as touvé un autre tableau, un grand artiste, pas très connu en Argentine.
"Nul n'est prophète dans son pays"
Merci

merci Marie de ton commentaire et moi je te remercie de ta nouvelle sur le tableau de Renoir, excellente imagination!

merci Tchipette, tu as toujours un bon mot pour moi.
J'avais mis un compliment général pour tous les auteurs de "plumes", un vrai plaisir de vous lire.