Guillermo Rosales, Mon ange - [Cuba]

Guillermo Rosales (1), Mon Ange, Actes Sud.

Frôlé par l'aile de l'imbécillité...

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Citation :

C'était un de ces refuges marginaux où aboutissent les gens que la vie a condamnnés. Des fous pour la plupart. Mais aussi des vieillards que leurs familles abandonnent pour qu'ils meurent de solitude et n'empoisonnent plus la vie des triomphateurs[...] Une de ces maisons qui recueillent la lie de la société".

Et le narrateur, exilé cubain, avili et cultivé, se retrouve dans un antimonde où on applaudit ses méchancetés. C'est l'univers du mal.

On pense aux tableaux de James Ensor, aux vieilles de Goya, frémissant de connaître seulement par l'art, les asiles de nuit, les mouroirs pour vieux.
De ces bas-fonds de l'humanité surgit une beauté effrayante: les sentiments s'y mêlent pour une folle qu'on brutalise, et qu'on viole, qui dit à tout "oui, mon ange".

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Citation :

Mes sentiments envers elle sont un mélange confus de pitié, de haine, de tendresse et de cruauté

".

Et pourtant, avec elle, avec Mon Ange, comme dirait Verlaine

- L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable..

(1) auteur cubain. Livre remarquable. Vous ne l'oublierez pas.

je n'ai pas vu le film avec Vanessa Paradis.

le film réalisé par Serge Frydman
Avec Vanessa Paradis, Vincent Rottiers, Eduardo Noriega

Citation :

Ecrit à vingt-deux ans, le premier roman de l'auteur-météore du déchirant Mon ange. Un père cryptostalinien par dépit et violent par impuissance, une grand-mère en contact direct avec Dieu... le petit Agar s'accommode de sa famille en rêvant des implacables vengeances qu'infligent ses héros de western et de dessins animés. Sa vie s'organise autour des allées du parc où les Mauvais Garçons commettent leurs forfaits.

ah ! j'ignorais ce premier titre ! mais par l'auteur de mon ange c'est à lire !

Voici le premier roman de Guillermo Rosales, l’auteur de Mon ange.
Je n’ai jusqu’ici converti personne à sa lecture, c’est ma très grande faute ! Mais je reste optimiste !

Les mauvais garçons, Guillermo Rosales, chez Actes Sud.

Rêves et cauchemars d’un enfant du tropique.

Tantôt c'est au lecteur (il), tantôt c’est à lui-même qu’Agar raconte (tu) son quotidien dans de petits chapitres aux en-têtes de comptine :

Citation :

A la une, c’est ma mule
A la deux, l’heure des vieux
A la trois je te bois …

Mais la comptine est violente parce qu’elle égrène les coups.

Ceux du père, ce stalinien violent et aigri, et ceux des enfants du tropique,

Citation :

Les enfants du tropique sont des graines de délinquants, a assuré tata Dorita. Cruels et dégoûtants. On passe tranquillement dans un endroit décent, et on les voit rigoler tout bas dans leur coin. On veut jouer du piano et on les entend dire des cochonneries. Culs, nichons, c’est tout ce qu’ils ont dans la tête.

A l’extérieur on le prend comme tête de turc, et à l’Église, c’est lui le pêcheur !

A l’intérieur, le pasteur m’a très bien accueilli et il m’a même placé près de la chaire. Ensuite, il a écarté les bras et s’est mis à crier :
Pardonne-lui Seigneur !
- Mémé Agata, pourquoi il faut qu’on me pardonne ?
- Ne fais pas l’innocent, elle m’a dit. Tu sais très bien pourquoi. Tu dois crier de toutes tes forces : Pardonne-moi Seigneur, jusqu’à ce que tu sentes Jéhovah. Tu comprends ? Jusqu’à ce que Jéhovah te touche à l’intérieur et que tu sentes tes vices s’en aller. C’est clair ?
Alors il a crié de toutes ses forces :
Pardonne-moi Seigneur ! Pardonne-moi Seigneur ! Pardonne-moi Seigneur !

Et dans sa tête, les héros de bandes dessinées de western côtoient les scénarios d’horreur avec des sorcières et des hommes à deux têtes

Spoiler:

Guillermo Rosales, un style lapidaire.

rotko a écrit:

Je n’ai jusqu’ici converti personne à sa lecture, c’est ma très grande faute ! Mais je reste optimiste !

Ooooh si....mais je peux demander une rallonge d'heures dans la journée?

oui, prends ton temps, le livre Mon Ange est court, une centaine de pages environ, idem pour l'autre.

Lectures et frayeurs dans les mauvais garçons.

Citation :

La vieille sorcière du chat noir est apparue derrière la fenêtre et elle l’a regardé en souriant avec sadisme. Deux vampires jumeaux attendaient dans la cour de la maison qu’on leur donne les pieux rituels pour les exécutions.

Du plafond est tombée une toile d’araignée aussi grande que l’épervier conique des pécheurs. Autour de son lit sautillaient les lutins des bords de la rivière Cantarranas.
Un âne à tête humaine a traversé la parc au galop.

Il a senti que de longs doigts jaunes lui chatouillaient la plante de pieds et il s’est enfoui sous les draps.

Mon ange

C’est en lisant Arenas que j’ai découvert Rosales. De la même génération que le précédent, Guillermo Rosales s’est nourri du même climat dictatorial, et tout cela se ressent dans les thèmes de son ouvrage : la violence, l’exil, la souffrance, la déchéance.
Dans ce court roman, l’action ne se passe pas à Cuba, mais à Miami, lieu naturel d’arrivée des milliers de Cubains qui ont pu échapper au régime de Fidel Castro.
Avec une écriture incisive, sans décorations inutiles, brute, en peu de pages, Rosales réussi à montrer la misère humaine ; une misère physique, et intellectuelle.
Mais tout cela se fait sans pathos, et c’est la force de cet ouvrage.
Il m’est difficile d’en dire plus sans tout dévoiler, et sans raconter. J’ai découvert une écriture puissante, par hasard.
Osez l’aventure, cela en vaut la peine. Vraiment !

Mimi, tu me fais plaisir, car je conseille (en vain) ce livre depuis plusieurs années.


128 p. chez Actes sud.

merci, je suis intéressé, je pars pour un mois à Cuba début novembre je vais passer à la fnac de Nice pour en faire mon livre de chevet pendant mon séjour...

Mon ange

Citation :

en faire mon livre de chevet pendant mon séjour...

prévois un autre titre car 128 p sont vite lues. D'autre part, il se passe dans une pension d'ex-cubains en Floride, je crois. J'ai rajouté ton commentaire sur Guttierez : rien ne vaut un avis personnel sur un auteur, et ici les commentaires n'ont pas de forme imposée (manquerait plus que ça !).