Contrepèteries

Il s'agit de permuter les sons. Par exemple, elle est folle de la messe devient elle est molle de la fesse.

Le faux labo abritait de nombreux cachots.

Une femme sans foi peut toujours faire une délation.

Cette automobiliste est redoutable : elle emboutit tous ceux qui glandent sur la route.

Cette patineuse chevronnée connaît tous les pas de la glace.

Elle est douée pour apporter de l'humilité aux obsèques.

Les petites chèvres de la bergère sont assez molles.

Selon le mythe, les dames font rouiller les phares.

Le marchand de mode aime gâter ses clientes.

Savez-vous que les éperons peuvent tuer ?

La naine trouve son plaisir dans l'art russe.

Johnny a entraîné sa fan dans la tourmente.

Les moines en chaleur sont partis faire un tour en cure avec des gars de la Guyenne.

Ils sont douze à partager.

Il a fallu des mois pour que le cul-de-jatte devienne moine.

La Chine se lève à la vue des Nippons !

Le vent siffle dans la rue du quai.

Y'a une panne de micro dans la pièce du fond.

Mets ta casquette!

Deux grands classiques:

"Je vous laisse le choix dans la date"
"Des parasites me brouillent l'écoute"

Rat de cave

C'est un pur cas de rave.

Mamouth écrase les prix

Ne pas donner la solution, sinon en privé...


la solitude du coureur de fond...

Coca cola aux glaçons

Tout le monde connaît Pascal, le grand moraliste, mathématicien, physicien français du XVIIème. Tout le monde a lu ses Pensées, mais personne n'a encore lu cette pensée, qui a été censurée depuis des siècles, et retrouvée dans le tiroir de son bureau, rédigée à la va-vite sur un petit papier. Les graphologues estiment que Pascal avait une quinzaine d'années lorsqu'il l'a rédigée. Pour les lecteurs de Nanarland, en exclusivité, voici le texte de cette pensée :

Pascal a écrit:

Je désire changer profondément les maths.

oui, pas mal pour un grand moraliste...

un mot de vous

du coca-cola au glaçon

bébé pèse

Contrepèterie belge : il fait beau et chaud

Cornichon a écrit:

Contrepèterie belge : il fait beau et chaud

excellent!

une femme folle à la messe........

Déniaisez le:Envoyez le dans la culture

pas mal, je ne la connaissais pas

ah ! l'album de la Comtesse sur le Canard enchaîné !!!

Lorsque je vois" contrepèteries", c'est plus fort que moi, il me faut sortir le texte ayant atteint le paroxysme de l'art, tiré de l'album de la comtesse ,justement :

Citation :

L’hommage de leurs vers qu’à l’envie les poètes
A la femme déçue offre, toujours ardents,
Flatte certes le but, mais n’apaise la quête :
L’attente a des plaisirs qu’on ne fait qu’un moment.

Aussi jouet des vents qui l’hiver me rudoient,
Sur les talus où vont se fanant mes appas,
En un dense réduit, où je n’ai point de joie,
Veux-je conter ce don que Thyris bafoua.

Las, le pâle Thyris avait la mine austère :
Le sentant sur le banc près d’elle un peu tarder
L’amante bien des fois lui fit en vain la guerre
Ferme et froid cependant, jamais il ne doutait.

Pour voir se dénouer ce vœu, que de tendresse !
Que, docile à sa voix et promise à son lit,
J’eusse aimé dans ces bras m’adonner à l’ivresse !
Mais le vin que je n’offrais jamais ne le conquit.

Ses doigts pouvaient jouer aux fous entre mes tresses,
D’un vent hardi parfois copiant les effets :
Il faillait à mon but d’autres riens, des caresses
Moins lourdes dont mon goût se fût mieux satisfait.

Aux livres confiée une peine farouche
Cède à des plaisirs doux qui lui prêtent un fard,
Mais l’ouvrage choisi quand j’abordai ma couche
Me fit perdre la tête et je luttai sans art.

Certain jour, face aux bois, je me crus bien lésée :
Le vent sifflait, la chasse au loup battait son plein ;
La bête bien tapie était près de l’orée :
Ah que le son du cor semblait clair et prochain !

Voyant un nid offert sur la mousse allongée,
Je sentis près de moi la peine qui fondait,
Quand presque quitte au but il m’a soudain laissée :
il jouit de mon trouble et ne fit que passer.

« Achève, dis-je, et mets céans la vierge en terre !
Les couleurs de mon don te laissant sans émoi,
Accorde au moins ce but, cruel, à ma prière :
De ce fer qui fait mon envie, ah, perce moi ! »

Il flétrit mes « Ave » d’une parole amère :
Je priais pour gagner le plus mâle des sots !
D’un don coûteux je sus la cruelle misère :
Aux mythes pour le bien je renonçais tantôt.

Mais que te mine un jour ta peine sur ces rives :
Ton cri restera vain ; ta voix clamant tes maux,
Pour ce mal que tus fis à l’amante naïve
Ne trouvera de monts qui attendrissent l’écho !

De Luc Étienne dans Le Canard Enchainé.

Il y en a une à chaque vers !