Echanges de savoirs (S.E.L)

On voit se multiplier les initiatives de réseaux d'échanges de savoirs ou de SEL (systèmes d'échange local).

Pratiquez-vous ce système d'échange de services ? qu'en pensez-vous ? quel intérêt y voyez-vous ?

Bernique a écrit:

On voit se multiplier les initiatives de réseaux d'échanges de savoirs ou de SEL (systèmes d'échange local).

Moi, j'échange avec des Grains de SEL... ça compte

Même réponse que mouton sauvage.

J'ai déjà vu les réunions d'un SEL de Lille au Café adéquat...
Moi je pense que ce système fondé sur le temps finirait par m'exaspérer de pragmatisme, et puis de toute façon j'ai le temps d'y songer avant de me sentir vraiment concernée.

Je ne sais pas de quoi il en ressort, mais que ce genre de pratiques soit vraiment répandu en France me surprend. J'aurais plutôt attendu les Allemands au tournant. C'est, à mon avis et sans vérification, avéré.

moi je connais un peu, et dans mon entourage, c'est une bonne pratique.

Un exemple précis : j'ai fait venir un bricoleur pour des raccords de plâtre, de petites bricoles qu'il adore faire et qqui auraient entraîné de ma part des interrogations et beaucoup de temps inefficace. Le bricoleur en question est un ingénieur qui vient de prendre sa retraite.

je trouve qu'il y a beaucoup d'humour à échanger des pots de confiture ou des potirons contre un coup de main domestique, ou un dépannage. Les experiences que j'ai faites m'ont converti, et dans la mesure où les intervenants sont connus, on n'a pas de mauvaises surprises.

Il y a des marchés d'echanges où on pratique le troc, ou contre échange de "pétales", la monnaie locale.

je me suis retrouvé la dedans par un coup de telephone inattendu ; mon interlocuteur disait "allo, myosotis, ici bambou !"

je croyais à une farce ou à un pastiche de radio Londres . pas du tout ! les adhérents se donnent des pseudos de végétaux !

C'est aussi un bon reseau pour écouler des oeufs trop petits pour être vendus (la vente suppose un calibre donné) ou des surplus de poisson, bref, c'est l'inattendu et les bonnes occases dans un climat convival et sans la recherche du profit.

Pas trop mon truc ce bénévolat culturel.

ce n'est pas du benevolat, mais une entraide.
¨Certains aiment faire de la maçonnerie, d'autres des pizzas, tailler des haies ou réparer les bagnoles...

quand tu as du mal à trouver un plombier alors qu'une soudure vient de lâcher, un bricoleur te fait le boulot en peu de temps.

D'autres aident aux déménagements ou remettent ton ordinateur en état etc.

J'en ai entendu parler et je trouve que c'est sympa de pouvoir partager, plutôt que de rester seul sur son quant à soi; toute ouverture sur l'échange est une porte ouverte sur l'amitié et la rencontre à l'autre est toujours positive dans notre monde individualiste; partager ses savoirs ou ses connaissances ou ce qu'on
a en trop, je suis pour.
C'était mon quart d'heure "faudrait reconsidérer les choses autrement
et remettre des valeurs Humaines en place"!

Comme Céline je crois et je pense que "les gens se vengent des services qu'on leur rend" !

Je connais et je suis pour à 200%, il y en a de plus en plus et c'est tant mieux. Il faut que ça soit bien gérer.
C'est une façon de remplacer l'économie marchande, c'est un plus pour tous les gens isolés, pour partager aussi avec des gens de tous horizons mais qui ont quand même un peu le même esprit sur certaines facettes de la société, c'est un plus pour tous que de savoir envisager l'échange de services sans monnaie trébuchante.

Comme le dit Rotko, ça n'est pas forcément culturel, et personne ne peut se venger des services rendus car cela ne fonctionne pas comme un service rendu à M et M te rend un service.

Cela remplace l'argent, on s'inscrit librement selon ses capacités et ses envies, M donne des cours de maths à l'enfant de B, C va tondre la pelouse à X, Y, Z. Chacun gagne des heures de services, quand B déménagera, il pourra avoir l'aide de X, C et J enfin ceux qui le veulent et le peuvent.
Pendant ce temps Z répare la voiture de M qui aide avec Y pour repeindre la nouvelle maison de B.
Une petite mémé seule dans sa campagne pourra peut-être avoir plus de demandes que de services à offrir, mais elle pourra proposer des fruits de son jardin*, ou autres.

Alors il y a des resquilleurs mais ils ne font pas long feu, des réunions se tiennent régulièrement, on y voit les motivations, les besoins et les comptes d'heures.


* mon exemple n'est pas juste, il n'est plus question de service dans ce cas, mais pour ce type de personnes, je crois que chacun pourra accepter mais bon ce n'est plus un service, donc on va dire que la mémé propose de passer un savoir si elle ne peut plus arquer.

Je suis pour et je pratique
peut-être plus facile à la campagne?
mais notre ami qui est maçon un dimanche nous pose un évier et en contrepartie mon mari lui passe le motoculteur. Chacun selon ses compétences.
Son fils qui vient de s'installer avec sa copine, vient me visiter mon PC: je lui donne des fruits du jardin ou de la confiture ou des cornichons

Je trouve ces échanges super sympas. Mais il est vrai que nous faisons cela avec des gens que nous connaissons. Les autres se font payer.

Sans doute y-a-t-il des échanges entre voisins, amis etc, mais on vise ici les associations du Sel.

Bel exemple à mon sens de mixité sociale dans l'asso que je connais. En revanche j'ai remarqué, phénomène purement local peut -être, une attirance vers les medecines douces, alternatives, voire les croyances new age.

d'accord , alors là je ne connais pas dans ma région? cela existe
peut-être..

Pour en savoir plus et savoir si il y en a près de chez vous clic sur le site et sinon pourquoi ne pas en créer !

Et Bernique, tu en penses quoi

ah oui sympa mais bon ! je vous dis à la campagne ça se fait presque naturellement du moins chez nous?

rotko a écrit:

je me suis retrouvé la dedans par un coup de telephone inattendu ; mon interlocuteur disait "allo, myosotis, ici bambou !"

C'est mignon, ça. Et surtout imaginer que notre Rotko ait choisi "myosotis" comme pseudo, ça me laisse toute chose !

Ce que j'en pense Utopie ? L'idée est intéressante.

Mais les deux dispositifs ne me semble pas fonctionner de la même manière.
Il y a d'un côté les réseaux d'échange de savoirs, qui servent à transmettre des connaissances et en échange en recevoir. J'apprends à A, B et C à faire des crêpes (encore, oui !) et en échange, C ou D m'apprennent à faire ma vidange.
L'idée est plutôt celle de l'acquisition informelle de savoir-faire et ceci sans attribuer de valeur marchande à ce que je sais ou reçois.

Par " valeur marchande", j'entends valeur qui donnerait lieu à un marchandage, à un échange chiffré, quelle que soit la "monnaie" de référence (cauris, graines ou boules de billard)

Si j'ai bien compris, les SEL fonctionnent autrement. Vous me direz si je me trompe.
J'estime à un certain "prix" mon savoir-faire et je l'échange contre un autre savoir-faire d'une valeur équivalente. Même s'il n'y a pas d'argent sonnant et trébuchant qui circule, le service est malgré tout évalué sur une échelle de prix.
Il s'agit aussi d'un échange de services : je fais les crêpes de A qui coupe les cheveux de B qui débouche l'évier de C qui me fait ma vidange.
Au bout du compte ma vidange est faite, mais je ne sais toujours pas comment la faire et il faudra encore une fois que je me coltine 10 douzaines de crêpes à la prochaine vidange.

La première option me semble plus enrichissante.

Comme le dit aussi Marie C, dans des villages on connait le voisin et on lui rend service assez facilement (quoique ...). Ces réseaux peuvent être aussi un moyen de s'intégrer dans une ville qu'on connait peu.

Mais ça me dérangerait d'être embarquée dans un trip "médecines douces, alternatives, voire les croyances new age." comme dit Rotko.

bernique je crois que tu as super bien résumé !!!!

Bernique a écrit:

Mais ça me dérangerait d'être embarquée dans un trip "médecines douces, alternatives, voire les croyances new age." comme dit Rotko.

je tempère ce que j'ai dit : on trouve effectivement un goût pour les medecines douces et alternatives, ; a priori je n'y vois pas d'inconvenient, et faire une cure de persil ou boire régulièrement des tisanes n'a rien de stupide ou de nocif à mes yeux.

L'interêt pour les massages et techniques de relaxation me paraît preferable à des tranquillisants chimiques ; ce qui ne veut pas dire que ces derniers ne soient pas utiles, voire indispensables dans certaines conditions, comme tout medicament.

En revanche, le coté new age, je l'ai vu dans des livres qui sont prêts à être echangés, et qu'on retrouve dans tous les marchés organisés. Peut-être qu'ils ne trouvent pas preneurs... il ne faudra pas compter sur moi pour acheter des bouquins sur le troisième oeil, par exemple.

C'est bien comme ça que je l'avais compris Rotko. C'est la côté new age illuminé qui me ferait fuir.
Mais j'ai l'impression que les membres de ces réseaux ont plus souvent une volonté de réalisation sociale.

L'experience qu'en ont des proches - et moi-même, me font vanter ce type d'association d'entraide à but non lucratif :

j'ai ainsi participé à des déménagements, à des échanges de produits, à des sorties en co-voiturage, à des interventions ponctuelles pour des gouttières bouchées, des cuisinières (matériel !) à transporter, etc. et reçu en echange des aides pour différentes installations.

De nouveaux groupes de SEL se créeent un peu partout, le mouvement prend de l'extension. Comme le dit une adhérente :

La route des Sels permet, si on y est inscrit, de voyager sans bourse déliée, puisque nous sommes accueillis, toujours sous ce même mode d’échanges, chez l’un ou l’autre qui y est inscrit aussi.

Les initiatives sont libres et nombreuses, parfois festives, ce qui crée un bon climat amical, et permet à chacun d'exercer ses talents dans des domaines variés : plomberie, couture, cuisine, garde d'animaux, courrier relevé pendant les absences etc.

l'annuaire des S.E.L pour en trouver près de chez vous.

Merci Rotko

Personnellement je ne pense pas avoir tant à échanger prêter sauf des bouquins ceci dit çà fait un moment queje lorgne aussi de ce côté
Mon compagnon aurait sans doute plus à partager mais il est très casanier

Edit que c'est bon d'échapper à leur " économie de marché " je crois avoir entendu que dans certains coins de france certains ont inventé une monnaie ?

Natalia a écrit:

Edit que c'est bon d'échapper à leur " économie de marché " je crois avoir entendu que dans certains coins de france certains ont inventé une monnaie ?

Tout dépend des groupes de S.E.L que tu fréquentes : certains inventent une monnaie fictive qui permet d'évaluer le service offert ou demandé, pour introduire une égalité dans le troc - et eviter le parasitisme.

certains inventent une monnaie fictive qui permet d'évaluer le service offert ou demandé, [quote]

et ensuite on fera de petites rondelles de métal qui représenteront un service tarifé.......

Rien de nouveau sous le soleil....;;

Le troc, tel qu'il est pratiqué dans les petites communautés ,me paraît plus intéressant.

Et les comptes y sont bien tenus

Entraide jardins

Lien ÉlémenTerre met en relation des personnes disposant d'un jardin en ville, dont elles ne s'occupent pas, avec d'autres personnes souhaitant pratiquer le jardinage. L'association est créatrice de lien social, encourage la transmission de savoir-faire (potager, semences…) et l'entraide, redonne le goût du jardinage, participe à une alimentation saine...

Lien ÉlémenTerre défend une autre idée du paysagisme urbain, par la création de jardins partagés, la plantation d'arbres fruitiers en ville, la transformation d'espaces laissés « en friche » en terre cultivable.L'association devient un vecteur de convivialité dans la cité et joue un rôle pédagogique par rapport à la saisonnalité de nos fruits et légumes

l'association fonctionne au cas par cas par la création de « binômes » ceux qui proposent un jardin et ceux qui le feront, mais regroupe aussi les personnes dans un nouveau lien social. elle assure des
visites de jardin, des travaux collectifs (lancement de jardin, fabrication de confitures, ateliers cuisine etc.)

Et pourtant, les SEL sont l’ennemi de la gratuité. En effet, s’il ne s’agit pas d’argent, une monnaie fictive est inventée localement, et servira à évaluer le " prix " d’un bien ou d’un service échangé.
Tu peux garder les enfants d’un voisin ? C’est tant ! Tu peux donner ou vendre (quel verbe utiliser ?) 2 kg de pain à une voisine ? C’est tant !
Le principe des SEL a cela de fallacieux qu’il met un prix, qu’il évalue tout ce qui était du domaine de l’affectif, du coup de main, du voisinage… et qui était gratuit.
Les SEL,accompagnent le capitalisme, voire même éduquent à son profit les citoyens bien-pensants, leur apprenant à voir en toute chose une marchandise qui peut s’acquérir.

Heureusement, il y a des expériences venant troubler ces systèmes.
Dans les Cévennes, un groupe a décidé de mettre en place un SEL. Les participants ont commencé par échanger avec une monnaie fictive, et au fur et à mesure, plus de comptabilisation,plus de monnaie.
Certaines personnes étaient réticentes, et préféraient garder un cadre fixe pour les échanges, afin d’y retrouver leur compte. La comptabilisation a été remplacée, petit à petit, par des rencontres régulières, autour d’un repas, d’un verre, d’un chantier, moments privilégiés également pour se présenter lorsqu’on est un nouveau ou une nouvelle arrivante.
C’est un nouveau système qui a vu le jour, basé sur la confiance, où les membres se choisissent : esquisse d’un mode d’organisation et plus uniquement d’échanges.

Citation :

Dans les Cévennes, un groupe a décidé de mettre en place un SEL. Les participants ont commencé par échanger avec une monnaie fictive, et au fur et à mesure, plus de comptabilisation,plus de monnaie.

oui, c'est une évolution normale, et les carnets sont surtout là pour montrer que les échanges ont lieu.

La "monnaie" pour éviter les abus, car il ya des profiteurs partout !

dans les villes, les gens se connaissent moins qu'à la campagne, et à la suite de services rendus -et de rencontres, les gens se connaissent mieux et se rendent service naturellement, comme entre amis sur qui on peut compter.

Les SEL sont de plus répertoriés sur le Net, et j'avais pu donner une adresse à une graine qui avait des problèmes de santé et un relatif isolement.