Musique, Histoire et Humanité

Une belle histoire, un peu longue pour le forum (je vais mettre certaines parties de l'article en spoiler). Cela ressemble à de la SF. Je pense aussi aux messages et enregistrements envoyés à des années lumières de notre galaxie dans des sondes, façon 2001 l'Odyssée de l'espace. Je pense au patrimoine culturel qu'on tente de garder quelques souvenirs pour les générations futures (si elles auront le temps de voir le jour)...
Sauf que dans ce cas précis, c'est juste sous nos pieds...

lu sur Le Monde

"Elle est retrouvée ! Quoi ?" Non, pas l'Eternité de Rimbaud, mais la voix des fantômes qui firent les beaux soirs de l'Opéra de Paris dans les années 1900. Lundi 23 février, la maison de disques EMI publie, en effet, dans un coffret de trois CD, le contenu des fameuses "urnes de l'Opéra", soit une cinquantaine d'enregistrements historiques, enterrés il y a plus d'un siècle dans les sous-sols de l'Opéra de Paris.

L'affaire remonte au 24 décembre 1907. Dans les caves du Palais Garnier sont enfouies deux urnes scellées de plomb contenant en tout 24 disques enregistrés entre 1903 et 1907. "Sous ces voûtes silencieuses, dans ces souterrains, qui, pour la circonstance, avaient pris un aspect de crypte ou de catacombes, on procéda - si l'on peut dire - à la mise en cave des voix de nos plus illustres chanteurs contemporains", est-il relaté dans L'Illustration du 28 décembre 1907.

Ces urnes ne devront être ouvertes qu'un siècle plus tard, en 2007. "Ils entendront parler les morts !", s'exclame-t-on, tandis que, en juin 1912, un second ensevelissement a lieu : trois nouvelles urnes renfermant 24 autres disques (gravés entre 1908 et 1911) ainsi qu'un Gramophone, accompagné d'une notice explicative.

L'initiateur du projet, Alfred Clark, est un homme d'affaires américain qui vit à Paris depuis 1899. Il est surtout le président de la Compagnie française du Gramophone, filiale de la puissante Gramophone Company, fondée en 1898 en Angleterre par Emile Berliner (Allemand émigré aux Etats-Unis) et ses associés, qui deviendra His Master's Voice puis EMI (Electronic and Musical Industries).

Spoiler:

L'histoire des urnes de l'Opéra ne s'arrêtera pas là. Un autre enfouissement symbolique succédera à celui d'Alfred Clark fin 2009 ou début 2010. "Nous enterrerons dans les jardins de Tolbiac une centaine d'enregistrements, précise Elizabeth Giuliani. Il y aura bien sûr de la musique classique, mais aussi du jazz, de la variété, des musiques du monde, des chansons pour enfants." Une liste est en préparation : le grand public peut donner son avis en allant sur le blog de la Bibliothèque nationale de France (www.bnf.fr).

Et si j'enterrai mes CD de Magma, Pink Floyd et Didier Barbelivien...

Le mouton sauvage a écrit:

Et si j'enterrai mes CD de Magma, Pink Floyd et Didier Barbelivien...

Je lirai l'histoire au calme mais n'y-a-t-il pas une erreur qui s'est glissée dans cette dernière phrase

Utopie a écrit:

Je lirai l'histoire au calme mais n'y-a-t-il pas une erreur qui s'est glissée dans cette dernière phrase

Effectivement, c'est pour savoir ceux qui ont lu l'histoire jusqu'au bout...

Je note les noms !

D'ailleurs, si vous deviez conserver dans un coffre des enregistrements pour les générations futures ou pour les futures extra-terrestres venues occuper cette Terre, vidée de sa population après l'Apocalypse, Lesquels choisirez-vous ?

Je vais y réfléchir...

Belle histoire, opéra, crypte, voix du passé et immortalité mais aussi industriel avec peut être quelques arrières pensées …

En préambule, j’ai un doute concernant 2001 l’Odyssée de l’espace qui ne traite pas des messages ou enregistrements envoyés vers une peu probable rencontre avec des extraterrestres. Je pense qu’il s’agit d’un autre film qui a beaucoup moins d’envergure où un énorme vaisseau se rapproche de la terre avec agressivité dans lequel on retrouve après maintes péripéties une sonde terrienne envoyée par le passé avec le fameux message de contact. J’ai oublié le titre et les détails, peut être un opus de la série des Star Trek…

Mais revenons à nos moutons : la conservation de voix, interprètes ou interprétations d’exception afin d’en faire profiter les générations à venir voire les intelligences supposées évoluer dans notre voisinage galactique. Le sujet est intéressant, imaginons le plaisir aujourd’hui si l’on pouvait écouter les enregistrements des musiciens du passé, nos grands classiques mais aussi, pourquoi pas, les artistes qu’écoutaient les anciens égyptiens ou les habitants de la grotte de Lascaux…
Mais je me pose la question : est ce que la disponibilité de tous ces témoignages musicaux ne briderait elle pas la création contemporaine ? Ou au contraire, des styles des expressions rebondissant sur les précédents et créant une dynamique d’innovation. C’est d’ailleurs un peu ce qui se passe aujourd’hui.
La volonté de conservation, c’est peut être aussi considérer que ce que nous écoutons/créons à notre époque est tellement unique qu’il faut absolument le transmettre parce que l’on pense au fond que les suivants en seront incapable.

La petite ébauche de liste de trois noms fournie par Mouton Sauvage est une bonne illustration de ce que pourrait être le choix en fonction des décideurs. Un condensé de la liste composée par les fils dédiés aux musiciens sur ce forum… Contrastes et reflets de notre époque.

Je pense à Léo Ferré qui souhaitait des bandes magnétiques vierges et qui nous disait aussi que tout est à réinventer…

Ok, je divague et l’établissement d’une liste des enregistrements à transmettre est un exercice amusant. Dis moi ce que tu écoute et je saurais mieux qui tu est…
Je vais aussi y réfléchir…

A "la fabrique de l'histoire" sur France Culture ce matin l'ouverture des fameuses urnes...
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/fabriquenew/
(on peut aussi l'écouter en podcast)