Andrea Levy (Angleterre-Jamaïque)

Hortense et Queenie

Romancière d'origine jamaïcaine, née au tournant des années 1960, Andrea Levy vit à Londres.

Présentation de l'éditeur

Citation :

Londres, 1948. L'Angleterre est encore secouée par la guerre. Au 21 Nevern Street vit Queenie Bligh, une belle femme de tempérament, élevée à la dure dans les Midlands. Son mari, Bernard, n'est pas rentré des Indes, où il servait dans la Royal Air Force. Pour survivre, Queenie est contrainte de prendre des locataires, dont un couple de jamaïquains, Gilbert et Hortense. Gilbert Joseph vient lui aussi de faire la guerre sous le drapeau de l'Empire et l'uniforme bleu de la RAF. Déterminé à rester à Londres, il subit bon gré mal gré le racisme ordinaire. Sa jeune femme, Hortense, a toujours rêvé de vivre en Angleterre, mais la Mère Patrie ne correspond pas à ce qu'elle imaginait à l'ombre des manguiers.

Le titre en français est dommageable, car il s’agit autant de l’histoire des quatre personnages : Hortense et son mari Gilbert Joseph, les jamaïcains, ainsi que Queenie et son mari Bernard, les anglais. Le titre original « Small island » est plus emblématique de l’esprit du roman avec sa légère ironie : une « petite » île, et inconnue de surcroit par la plupart, c’est ainsi que Gilbert Joseph se rend compte assez vite qu’est perçu son pays la Jamaïque.
Roman à quatre voix donc. En 1948, mais surtout « Avant », c’est à dire enfance et adolescence, mais encore la guerre : le blitz, l’engagement des colons, la guerre aux Indes.
L’immigration. La différence des cultures, la façon dont chacun perçoit l’autre, la rencontre improbable et l’incommunicabilité, par ignorance et préjugés, malgré certains efforts et la bonne volonté. Le racisme conscient et inconscient, qui va de l’étonnement au rejet et à l’exclusion, voire la violence.
L’ampleur de ces sujets graves est traitée avec humanité et sensibilité, justesse et finesse d’observation. Mais le récit est teinté d’une bonne dose d’humour qui rend le livre plaisant et parfois même jubilatoire. Ecrit d’une plume alerte avec des personnages attachants. Jusqu’à une fin surprenante.
J’ai lu le livre très rapidement, avec plaisir et grand intérêt.
L’ouvrage a reçu le Orange Prize, le Whitebread Book of the Year et le Commonwealth Writer's Prize Best Book.

Du noir en colère au blanc:

Citation :

« Tous les deux nous sortons de la guerre, une putain de guerre pour un monde meilleur. Et tous les deux, toi et moi, dans le même camp. Contre les mêmes ennemis. Toi et moi nous nous sommes battus pour l’Empire, pour la paix. Et encore, après tout ça, on continue à ne pas se supporter. Tu continues à dire que je vaux moins que toi. Que je dois être ton serviteur, et que c’est toi le maître. Pour toujours .Non. Arrête ça, mon vieux. Tout de suite. Nous pouvons travailler ensemble, vous comprenez ? Nous le devons. Sinon, on va se battre jusqu’à la fin ! »

traduit par frederic faure, ce roman est chez Folio.

Le titre anglais est small island.

Oui, c'est bien en folio


J'avais mentionné le titre anglais dans le commentaire...........