frozen river

J'ai entendu du mal de che l'argentin voir ici et du bien de frozen river



Sur le thème des naufragés du rêve américain, «Frozen River» de Courtney Hunt, innove, montrant deux femmes impliquées dans le trafic de clandestins.

Un polar social haletant. dit Libé et il n'est pas le seul.

Citation :

Frozen River s’inscrit dans cette longue lignée de films qui prennent au piège les spectateurs dans leur fauteuil pour observer les gesticulations dérisoires de paumés dont l’unique dessein se résume à survivre jusqu’au lendemain. Il y a dans Frozen River un constat social accablant. Dans le nord de l’Etat de New York, la situation n’est pas plus reluisante qu’à la frontière mexicaine.

Tous les jours, des immigrants venus de Chine ou du Pakistan tentent leur chance pour passer aux Etats-Unis via le paisible Québec, juste de l’autre côté de la rivière. Comme les wetbacks mexicains de Californie, ils ne possèdent que ce qu’ils ont sur le dos et risquent de mourir, ici de froid, là-bas d’insolation et de soif, pour nourrir l’espoir à peine concevable d’une vie meilleure.

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Frozen river de Courtney Hunt

Premier film de cette cinéaste, après deux courts métrages ; ce dernier a remporté le Prix de la Presse à Cannes en 2008.
Je n’ai pas été enthousiasmée, pas vraiment déçue non plus.
D’après ses propos, Courtney Hunt a voulu faire un film d’action, façon thriller. Ce qui, à mon avis, nuit à la thématique et la rend superficielle. La précarité de la vie de cette femme abandonnée par son mari avec ses deux enfants, la vie des indiens dans les réserves et la question identitaire, la situation des émigrés clandestins, ces questions sont esquissées seulement et semblent délaissées face aux ininterrompus allers-retours de cette femme et sa course permanente.
Pourtant une belle interprétation de Mélissa Léo, la mère, et qui a d’ailleurs rempoté le Prix d’Interprétation féminine aux festivals de San Sebastian et de Marrakech. Misty Hupman, qui joue le rôle de la femme Mohawk, est aussi très convaincante.
L’amitié qui se construit peu à peu entre ces deux femmes qui vivent dans deux mondes séparés et deux cultures incommunicables, amitié au départ improbable et qui se terminera par une belle image de gratitude, est assez émouvante et montrée avec humanité.
J’ai beaucoup aimé le personnage du fils, à-priori un ado rebelle, mais au fond blessé, pourtant responsable, courageux et compatissant.

J'ai vu le che et frozen river, et ce sont de très bons films;
J'ai été plutôt surprise par Le che, je pensais que j'allais m'ennuyer un peu mais pas du tout et rien que pour voir Benicio del Toro, parfait dans ce rôle, ça vaut le coup.
Frozen River, est un film vraiment à part et les deux actrices principales sont excellentes, je ne les connaissais pas, et la fin est touchante.

Frozen River, premier long métrage de Courtney Hunt, avec Melissa Leo, Misty Upham
Le fim a décroché plusieurs prix dans divers festivals

Synopsis:
Une petite ville américaine à la frontière du Canada.
Ray peut enfin offrir à sa famille la maison de ses rêves et bientôt quitter leur préfabriqué. Mais quand son mari, joueur invétéré, disparaît avec leurs économies, elle se retrouve seule avec ses deux fils, sans plus aucune ressource.
Alors qu'elle essaie de retrouver la trace de son mari, elle rencontre Lila, jeune mère célibataire d'origine Mohawk, qui lui propose un moyen de gagner rapidement de l'argent : faire passer illégalement aux Etats-Unis des immigrés clandestins, à travers la rivière gelée de Saint Lawrence, située dans la Réserve indienne.

Mon avis:
Le film vaut avant tout
- par sa localisation très particulière dans ces paysages glacés aux frontières des Etats-Unis et du Canada, dans ce territoire mohawk autorégulé par la police tribale indienne qui impose un code quelque peu différent des règles de droit américaines et quelquefois plutôt inattendu.
- et par la tension permanente qui anime ces allées et venues liées au trafic d'immigrés clandestins auquel la principale protagoniste accepte de se prêter par nécessité.
Melissa Leo, dans le rôle de Ray Eddy, réalise une performance d'actrice remarquable; les gros plans sur son visage raviné par les larmes mais néanmoins déterminé montrent bien sa lutte quotidienne pour donner à ses enfants un avenir meilleur.

Film "indé" de plutôt bonne facture, bien que l'accroche "le thriller le plus excitant de l'année" soit fortement trompeuse.

Bien plus qu'un thriller (excepté, éventuellement, dans son dernier tiers), on se retrouve face à un drame dont la noirceur n'a d'égal que la blancheur de ces paysages enneigés (effet de style nauséabond, mais diablement tentant. Soit, je me pends et me repens, j'ai déjà vu nettement pire dans le domaine de la nuit noire et obscure). Drame social où ces deux mères tentent de survivre et de faire vivre leur famille, seules, bien évidemment en l'absence de toute présence paternelle (l'un est mort, l'autre et parti, ainsi, il n'est guère étonnant que leurs enfants soient uniquement masculins), quitte à franchir la frontière de la légalité (tout comme celle qu'elles font franchir à ces travailleurs clandestins, où le paradis ruisselant de lait et de miel des uns, n'est que l'enfer quotidien des autres), face à la promesse d'un argent facile qui sera tout juste suffisant pour vivre.

Point d'exposition ou de présentation psychologique des personnages pendant le premier tiers du film. On est plongé d'emblée dans l'histoire et les motivations présentes (ou futures) des personnages. Un soin particulier a d'ailleurs apporté à ces derniers, étant donné qu'ils évitent d'être trop stéréotypés, et s'affinent (ou se complexifient, tout dépend de la façon dont on conçoit les choses) au fur et à mesure du film.

Mélissa Léo, est ainsi bien éloignée des canons de la mère courage classique. Entre son visage marqué trônant sur un physique des plus banals (contrairement aux traditionnelles miss pimpantes), et son caractère qui est loin d'être...blanc comme neige (la présomption de terrorisme, vis à vis des pakistanais), le portrait qui nous en est dressé, très naturaliste, permet au personnage de réellement exister. De même, son adolescent de fils est certainement le plus intéressant de tous, et évite les standards du fiston en crise face à un père absent. Touchant, fragile, responsable et volontaire, il emporte l'adhésion. Quant à la relation indienne-blanche, elle ne suit pas un parcours foncièrement classique: de cette défiance originelle, nait une forme de solidarité par nécessité teintée d'une certaine compréhension, plus qu'une véritable et franche amitié (on se méfie l'un de l'autre, on collabore par obligation de survie, et on se "sacrifie" car l'autre occupere la place laissée temporairement vacante).

Toutefois, le métrage n'est sans souffrir de quelques défauts, comme une apathie plutôt tenace (notez, "Los Bastardos" est bien pire, et a d'ailleurs provoqué les ronflements d'un des spectateurs de la salle), due à des redondances certaines dans les procédés narratifs (3-4 passages de frontière en 90 minutes, c'est gentil, mais ça ne fait pas avancer l'histoire), et l'omission notoire de réelle tension qui aurait permis de rendre le film réellement "palpitant". Au moins, même si l'écueil est frôlé, on évite globalement la tendance du trop plein de misérabilisme socio-documentaire, ce qui n'est pas un moindre mal.

PS: Moi qui imaginais que les Mohawks s'étaient éteints suite à la disparition de Chingachook. On m'aurait menti?

Death Wish a écrit:

Film "indé" de plutôt bonne facture, bien que l'accroche "le thriller le plus excitant de l'année" soit fortement trompeuse.

Merci Death Wish pour ton post très intéressant.
Je pense que l'accroche en question n'est pas un coup de marketing de la production mais une conséquence du fait que Tarantino s'est emballé pour le film et a fait cette déclaration qui, compte tenu de la popularité de l'ami Couentine, a été immédiatement reprise dans le monde entier.
Du coup, plein de gens sont allés le voir en s'imaginant voir des poursuites en voiture et un montage à la scie sauteuse, et ont été déçus.

Seb a écrit:

Je pense que l'accroche en question n'est pas un coup de marketing de la production mais une conséquence du fait que Tarantino s'est emballé pour le film et a fait cette déclaration qui, compte tenu de la popularité de l'ami Couentine, a été immédiatement reprise dans le monde entier.
Du coup, plein de gens sont allés le voir en s'imaginant voir des poursuites en voiture et un montage à la scie sauteuse, et ont été déçus.

Disons que sans aller jusqu'à l'actionner bourrin et décérébré au montage épileptique (façon M.Bay), avec l'utilisation du mot "thriller" en guise de tagline, on aurait pu s'attendre à un...thriller, justement.
A savoir un métrage qui nous offre son lot de tension, de suspense, de rebondissements (Hitchcock, quand tu nous tiens), et non une tension (somme toute relative) qui ne pointe son nez que dans le dernier tiers, précédée par un déroulement linéaire.

A la limite, il aurait mieux valu parler de "thriller social", même s'il y a deux écueils à cette expression:
- fichtre, je connais et je conçois les thriller juridiques, politiques, psychologiques ou d'espionnage, toutefois, les "thrillers sociaux" me laissent perplexe (la tension dans la condition sociale?)
- K.Loach est moins vendeur que Quentin

*Bah bien grave, j'y serais allé de toute façon. Il me fallait un film à caser entre "Madagascar 2" et "Le Bon, la Brute et le Cinglé"*

Je l'ai vu hier soir et j'ai trouvé que le film réussissait très bien à nous oppresser, nous écraser sans lourdeur avec le manque d'espoir qui entoure ces deux femmes. Seul bémol, le coup du bébé, un peu gros réflexion faite.