Grain de sel - Forum littéraire et culturel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...

Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
 
AccueilPortail*Dernières imagesIndex auteursS'enregistrerConnexion
-23%
Le deal à ne pas rater :
EVGA SuperNOVA 650 G6 – Alimentation PC 100% modulaire 650W, 80+ ...
77.91 € 100.91 €
Voir le deal

 

 Paul Claudel

Aller en bas 
AuteurMessage
Lîlâ
pilier
Lîlâ


Nombre de messages : 1598
Date d'inscription : 08/01/2009

Paul Claudel Empty
MessageSujet: Paul Claudel   Paul Claudel EmptyDim 18 Jan 2009, 14:05

Servile, j'obéis à la demande de Moon. respect

Et égoïste, je satisfais à mon amour pour ce fabuleux auteur, j'ai nommé (roulements de tambour) Paul Claudel.

Là, on peut applaudir.

Et on redevient sérieux.

J'ai hésité entre un classement en poésie ou ici. Mais à bien y réfléchir, c'est dans le domaine théâtral qu'il s'est surtout illustré.

Paul Claudel Bureau-ecrit


Citation :
Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l'Aisne, mort le 23 février 1955 à Paris, est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français. Il fut membre de l'Académie française. Il était le frère de la sculptrice Camille Claudel.

Paul Claudel découvre Arthur Rimbaud par les Illuminations. Il qualifia ce jeune poète de « mystique à l'état sauvage », (il laissera une trace éclatante de ce passage dans Tête d'or).

Paul Claudel, selon ses dires, baignait, comme tous les jeunes gens de son âge, dans « le bagne matérialiste du scientisme de l'époque». Il se convertit au catholicisme en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris durant Noël 1886. « J'étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la Maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus. »

Sa foi catholique devient dès lors essentielle dans son œuvre qui chantera la création : « De même que Dieu a dit des choses qu'elles soient, le poète redit qu'elles sont. » Cette communion de Claudel avec Dieu a donné ainsi naissance à près de quatre mille pages de textes. Il y professe un véritable partenariat entre Dieu et ses créatures, dans son mystère et dans sa dramaturgie, comme par exemple dans Le Soulier de satin et L'Annonce faite à Marie.

Avec Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le 13 mars 1947 par François Mauriac au fauteuil de Louis Gillet

Claudel arrive à Paris avec sa mère et sa sœur en 1882, où ils habiteront boulevard de Port-Royal jusqu'en 1892. De famille catholique, il perd la foi jeune et la retrouve à l'âge de dix-huit ans, le jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors d'une illumination subite. Sa vie de diplomate, de 1893 à 1936, le conduit à séjourner presque constamment à l'étranger dans divers pays, consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo, de 1921 à 1927, à Washington, enfin à Bruxelles, de 1933 à 1935, où se terminera sa brillante carrière.

En 1940, il voit d'abord une délivrance dans les pleins pouvoirs conférés par les députés à Pétain. Il note dans son Journal (Vue de la France au 6 juillet 1940) :

« La France est délivrée après soixante ans de joug du parti radical et anticatholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d'être délivré du suffrage universel et du parlementarisme. »

Toutefois, le spectacle de la collaboration avec l'Allemagne l'écœure bientôt. En novembre 1940, il note dans le même Journal : « Article monstrueux du cardinal Baudrillart dans La Croix nous invitant à collaborer 'avec la grande et puissante Allemagne' et faisant miroiter à nos yeux les profits économiques que nous sommes appelés à en retirer ! (...) Fernand Laurent dans Le Jour déclare que le devoir des catholiques est de se serrer autour de Laval et de Hitler. — Les catholiques de l'espèce 'bien-pensante' sont décidément écœurants de bêtise et de lâcheté.»

Dans le Figaro du 10 mai 1941, il publie encore des Paroles au Maréchal (désignées couramment comme l' Ode à Pétain) qui lui sont souvent reprochées. La péroraison en est : « France, écoute ce vieil homme sur toi qui se penche et qui te parle comme un père./ Fille de saint Louis, écoute-le ! et dis, en as-tu assez maintenant de la politique ?/ Écoute cette voix raisonnable sur toi qui propose et qui explique. » Henri Guillemin (critique catholique et grand admirateur de Claudel, mais non suspect de sympathie pour les pétainistes) a raconté que, dans un entretien de 1942, Claudel lui expliqua ses flatteries à Pétain par l'approbation d'une partie de sa politique (lutte contre l'alcoolisme, appui aux écoles libres), la naïveté envers des assurances que Pétain lui aurait données de balayer Laval et enfin l'espoir d'obtenir une protection en faveur de son ami Paul-Louis Weiller et des subventions aux représentations de l'Annonce faite à Marie. À partir d'août 1941, le Journal ne parle plus de Pétain qu'avec mépris.

La vie littéraire de Claudel, qu'il avait conduite parallèlement à sa carrière diplomatique, s'épanouira glorieusement, au terme de son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, aux confins de la Savoie et du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec ses idées religieuses, l'incitent à préciser le rôle du poète dont le langage doit traduire l'unité fondamentale du monde des choses et de l'esprit, correspondant à une véritable co-naissance abolissant la contradiction objet-sujet. C'est dire l'indéniable dimension philosophique de son œuvre, qui reste à redécouvrir sous cet aspect.

Cette constante méditation sur la parole, qui commence avec son théâtre et se poursuit dans une prose poétique très personnelle, s'épanouit au terme de sa vie dans une exégèse biblique originale. Cette exégèse s'inspire fortement de l'oeuvre de l'Abbé Tardif de Moidrey (dont il a réédité le commentaire du Livre de Ruth), mais aussi d'Ernest Hello. Claudel s'inscrit ainsi dans la tradition patristique du commentaire scripturaire, qui s'était peu à peu perdue avec la scolastique, et qui a été reprise au 19e siècle par ces deux auteurs, avant de revenir sur le devant de la scène théologique avec le cardinal Jean Daniélou et Henri de Lubac.

Il est enterré dans le parc du château de Brangues ; sa tombe porte cette curieuse épitaphe : « Ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel. » (Il faut probablement lire le mot "semence" à la lumière de la doctrine de la résurrection de la chair : à la fin des temps, lors du retour glorieux du Christ, les morts ressusciteront ; les restes humains sont ainsi la semence de la chair transfigurée qui sera celle de la résurrection. D'où l'importance de la sépulture dans la religion chrétienne, et les réticences face à l'incinération par exemple.)

Source: Wikipédia (sachant que j'ai supprimé ou modifié quelques passages).

Sa bibliographie est si longue que je ne la reproduirais pas de façon exhaustive ici.

A noter, au niveau de son écriture théâtrale, qu'il a innové en écrivant ni en prose ni en vers mais en versets. Un style particulier qui correspond parfaitement au caractère mystique de son oeuvre.

Je parlerai plus tard de certaines oeuvres en particulier.
Revenir en haut Aller en bas
http://arcadia.over-blog.net/
Lîlâ
pilier
Lîlâ


Nombre de messages : 1598
Date d'inscription : 08/01/2009

Paul Claudel Empty
MessageSujet: Re: Paul Claudel   Paul Claudel EmptyDim 18 Jan 2009, 14:38

Le soulier de satin:

Une oeuvre extraordinaire. Et une pièce de théâtre difficilement réalisable dans son intégralité, qui s'étend de façon floue sur les années, les lieux, avec toujours le même souffle.

Citation :
Le Soulier de satin est une très longue pièce de théâtre de Paul Claudel. Elle est rarement jouée en raison de sa durée et des effets que nécessitent la mise en scène. Cette pièce a été portée au cinéma en 1985 par le réalisateur portugais Manoel de Oliveira.

Elle porte comme sous-titre « Le pire n'est pas toujours sûr ».

Drame mystique, le Soulier de Satin relate l'amour impossible entre Dona Prouhèze et le capitaine Don Rodrigue. L'action, qui s'étale sur dix années, se passe à la Renaissance, au temps des conquistadors, et est découpée par l'auteur en quatre journées, suivant la tradition du siècle d'or. Elle fait apparaître, de nombreux personnages, en divers pays, dialoguant parfois entre la Terre et le Ciel. En mélangeant le drame et le divin, elle n'est pas exempte d'ironie, de comique et de bouffonnerie, ceci dans une atmosphère baroque. Semi-autobiographique, cette pièce est une histoire d'amour dominée par les thèmes du péché et de la rédemption.

Paul Claudel lui-même commenta : « La scène de ce drame est le monde ». Sur sa pièce, il écrivit aussi : « Le sujet du Soulier de satin, c'est en somme celui de la légende chinoise, les deux amants stellaires qui chaque année après de longues pérégrinations arrivent à s'affronter, sans jamais pouvoir se rejoindre, d'un côté et de l'autre de la Voie lactée».

La multiplicité des lieux, des personnages, la longueur exceptionnelle de cette pièce en ont rendu la mise en scène rare et difficile, malgré sa grandeur et son intérêt.

On retiendra :

* une représentation réduite à 5 heures de Jean-Louis Barrault le 27 novembre 1943 à la Comédie-Française, avec Marie Bell, Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault, Pierre Dux, Aimé Clariond,
* l'intégrale au Théâtre d'Orsay en 1980, par Jean-Louis Barrault
* l'intégrale d'Antoine Vitez au Festival d'Avignon en 1987,
* l'intégrale d'Olivier Py au Théâtre de la Ville de Paris en 2004.


Pour ma part, j'ai tendance à considérer que cette oeuvre tient beaucoup plus de la poésie que du théâtre, tant la beauté de certaines répliques est frappante.

Morceaux choisis:

"Et c'est vrai que je suis attaché à la croix, mais la croix où je suis n'est plus attachée à rien. Elle flotte sur la mer.
La mer libre à ce point où la limite du ciel connu s'efface
Et qui est à l'égale distance de ce monde ancien que j'ai quitté
Et de l'autre nouveau."

"Le désir est de ce qui est, l'illusion est de ce qui n'est pas. Le désir au travers de l'illusion est de ce qui est au travers de ce qui n'est pas."

"Je pense à elle et chaque parole que je vous dis il me semble qu'elle l'entend dans le silence où elle est l'une après l'autre."

"Tu n'es pas le bonheur ! Tu es cela qui est à la place du bonheur !"

"L'ordre est le plaisir de la raison mais le désordre est le délice de l'imagination."


Pas forcément évident à lire, vu l'ampleur du texte et le choix du verset qui exige que l'on s'arrête sur certaines phrases plus longuement.

Mais lire cela au bord de la mer, c'est toucher à un fragment de beauté pure et d'infini.

Je suis tombée sous le charme de cet auteur avec ce livre.
Revenir en haut Aller en bas
http://arcadia.over-blog.net/
 
Paul Claudel
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Grain de sel - Forum littéraire et culturel :: FICTION :: Auteurs français et d'expression française :: Les AUTEURS DU PATRIMOINE, de Chrétien de Troyes XIIe s à Proust XXe s.-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser